DETAIL DE L’APPEL D’OFFRES 2012 PAR THEMES ET CHANTIERS THEME 1 « GENESE ET EVOLUTION, déformation et magmatisme » Animateurs : Laurent GEOFFROY et Lies LONCKE 1. LES ACQUIS DU PASSE Le thème « Processus de déformation » était en charge de la recherche sur les mécanismes de rupture lithosphérique lors du précédent contrat d’Actions Marges Phase 1. Un accent particulier y a été mis sur la compréhension des mécanismes d’exhumation du manteau lithosphérique et sur les modes de déformation ultime de la croûte continentale au niveau de la transition continent-océan ainsi que sur les conséquences thermiques et sédimentaires (bassins sur détachements) de la rupture. Le choix des cibles d’étude s’est naturellement porté vers des cibles favorables à ces problématiques : Pyrénées (TOC réactivée en convergence) et, plus tardivement, Golfe de Californie (marge oblique très jeune). Les actions menées dans le cadre du chantier Aden-Afar étaient complémentaires de ces études mais réalisées de manière distincte de celles du thème processus. En parallèle, la diversité de l’évolution des marges transformantes a été réévaluée au sein du thème « Interactions longterme manteau-sédimentation-climat » : ces marges montrent des évolutions verticales inattendues et nécessitent des études spécifiques (concepts spécifiques en cinématique, tectonique, relation déformation-dépôts…). Ces questions rejoignent désormais le thème « GENESE ET EVOLUTION, déformation et magmatisme ». 2. LES NOUVELLES QUESTIONS DE 1er ORDRE A RESOUDRE Le nouveau thème « GENESE ET EVOLUTION, déformation et magmatisme » vient tout d’abord combler un aspect majeur mais non documenté dans Action Marges 1, en l’occurrence l’étude du rôle de la fusion mantellique dans l’évolution tectonique et thermique des marges. Les autres aspects de l’évolution des marges ne peuvent, néanmoins, être oubliés dans les processus de déformation lithosphériques et notamment les axes suivants : rôle de l’héritage dans l’évolution des marges, mécanismes de l’ouverture oblique, spécificités et évolution des marges transformantes, mode de réactivation d’une marge passive en contexte de convergence. Bien entendu, la réflexion du thème est à l’échelle de la lithosphère dans son ensemble et des relations asthénosphère-lithosphère. Ce thème s’articulera en 3 sous-parties (Magma-Extension, Mécanique - Obliquité et Réactivation Marges) qui permettront de répondre à différentes questions de premier ordre. Les chantiers « Aden-Afar-Mer Rouge » et « Méditerranée occidentale » seront respectivement les cibles prioritaires des actions Magma-Extension/Méca-Oblique et Réactivation Marges. Des ateliers supplémentaires pourront être nécessaires au traitement des trois axes : Golfe de Californie (Mécanique - Obliquité/Réactivation Marges), Guyane (Mécanique - Obliquité) et Groënland (Magma-Extension) Action « Magmatisme et extension » Plus de la moitié des marges passives mondiales sont de type « volcanique ». Ces marges sont associées à une lithosphère en extension et à des processus de déformation particuliers car synchrones d’une fusion asthénosphérique très importante. Si la structure finie de la croûte supérieure de ces marges est bien comprise, on ne connaît ni la géométrie des anciens bassins sédimentaires localisés sous les formations volcaniques, ni la structure de la croûte inférieure de ces marges, ni les processus actifs de la déformation d’une lithosphère de type « marge volcanique ». En particulier, confronter processus finis (ex : marges érodées du Groenland) aux processus actifs (dépression de l’Afar) est un enjeu majeur pour la compréhension de ce type de marges. Le rôle du magma dans l’évolution géométrique et rhéologique de ces marges sera particulièrement étudié et, notamment, les injections de magma dans les failles et dans les zones de cisaillement crustales. Enfin, nous devons comprendre les relations entre déformation active et hydrosphère : rôle de l’hydrothermalisme dans la déformation crustale, modes de pénétration des fluides hydrosphériques dans la croûte inférieure et manteau, etc Action « Mécanismes de la rupture lithosphérique et évolution des systèmes obliques: héritage, spécificités, mouvements verticaux syn- et post-extension, processus sédimentaires associés» Il reste des points fondamentaux pour comprendre la dynamique de la lithosphère lors de la rupture lithosphérique. Tout d’abord, aucune vision claire et conceptualisée n’est proposée du rôle de l’héritage rhéologique sur le mode et la géométrie de la déformation lithosphérique, qu’il soit compositionnel, thermique ou textural. En outre, les liens entre dynamique (contraintes aux limites) et déformation restent obscurs. A ce titre, l’évolution des marges obliques à transformantes doit être décrite et revue. Des questions clés doivent être abordées : origine des failles transformantes, structure crustale et rôle éventuel du fluage de la croûte ductile dans les premiers stades de l’ouverture océanique, pertinence du modèle cinématique des marges transformantes, intégration de ces marges dans les modèles classiques de marges, relations entre processus mantelliques et fonctionnement des marges transformantes, impact des effondrements gravitaires sur l’évolution verticale de ces marges pendant et après l’océanisation, processus érosifs, sédimentaires et hydrothermaux spécifiques…Ces questions doivent être abordées dans les systèmes en ouverture oblique à extrêmement oblique depuis des marges jeunes jusqu’aux marges anciennes. Action « Réactivation des marges passives» La réactivation des marges est l’un des axes proposés dans « GENESE ET EVOLUTION ». Il s’agit de comprendre comment les éléments structuraux majeurs d’une marge passive, à l’échelle de la croûte et de la lithosphère, sont réactivés en convergence, à partir d’exemples du domaine méditerranéen. THEME 2 - Systèmes sédimentaires : transferts et bilans Animateurs : Thierry Mulder et Michel Séranne Les acquis du GDR puis d’Actions Marges sur les aspects sédimentaires concernent les marges silicoclastiques, les systèmes gravitaires carbonatés anciens, la géométrie des lobes distaux et la mise en évidence de transferts sédimentaires importants entre le plateau interne et le littoral. Les isopaques de sédiments accumulés sur les marges pendant le post-rift, posent les questions (1) de l’origine des accumulations (2) des facteurs (internes ou externes) contrôlant le transfert depuis les bassins versants, et (3) de l’extrapolation des mesures de flux instantané dans les bassins versant. L’acquisition de données lors de missions récentes initiées ou labellisées par Actions Marges, l’amélioration des outils d’acquisition, des concepts et des méthodes d’analyse stratigraphique dans les systèmes terrigènes (écostratigraphie) et l’accumulation de données récurrentes dans les zones atelier, à terre et en mer, de nouvelles techniques de traçage sédimentaire, permettent de proposer des objectifs réalistes selon trois grands axes de recherche : • Les processus de resédimentation sur une pente carbonatée. Il s’agit de comprendre les phénomènes de transport et de dépôts des sédiments carbonatés, et de comparer avec les systèmes bien connus de marges silicoclastiques. Un chantier envisagé est le système Bahamas. L’analyse des données de bathymétrie multifaisceaux, d’imagerie acoustique, de carottage et de sismique très haute résolution issues de la campagne Carambar (novembre 2010) permettra d’établir une reconnaissance de la morphologie et de la géométrie des corps sédimentaires construit sur une pente carbonatée et d’établir un modèle génétique d’évolution des dépôts sédimentaires sur une pente alimentée par une source carbonatée. Des compléments d’études pourraient permettre d’envisager une comparaison avec les systèmes carbonatés anciens. Dans ce cadre, l’accent sera mis sur les processus génétiques de bréchification des calcaires et leur interprétation en termes d’environnement de dépôt : allochtonie vs autochtonie. • Contrôle climatique de la mise en place des turbidites. L’évolution des concepts et les études combinées des faunes et écostratigraphie, le développement de la magnétostratigraphie ou l’existence de moyens nationaux (programme Artémis) permettent désormais, (avec un investissement technique humain important) de progresser dans la datation de séries sédimentaires dominées par les apports gravitaires. Les données acquises ces dernières années permettent d’envisager l’analyse d’éventuelles cyclicités sédimentaires à des échelles de temps de quelques dizaines d’années à quelques dizaines de millions d’années. Il pourra s’agir d’étudier par exemple : ‐ la mise en place des dépôts gravitaires au cours du dernier cycle glaciaire/interglaciaire, ‐ de définir les liens continent-océan et de mieux comprendre l’alimentation des canyons, ‐ d’appréhender l’importance du rôle des tempêtes dans le déclenchement des processus gravitaires,de caractériser les effets d’un forçage de fréquence « Milankovitch » sur la mise en place des turbidités, ‐ de préciser le rythme des cycles de progradation / rétrogradation dans les lobes distaux, leur caractère cyclique ou non, et d’autre part, de préciser leur nature en termes de fréquence et de type des processus gravitaires ou de changements dans la nature des apports, ‐ de préciser la mise en place et l’évolution des canyons sous le contrôle combiné des forçages climatiques et tectoniques sur une marge. Différentes chantiers pourront être envisagés comme par exemple, le Golfe de Gascogne, le Golfe du Lion, le système Zaïre , les Bahamas ou le Golfe d’Aden. • Flux et transferts sédimentaires L’étude des flux sédimentaires aborde deux échelles de temps et deux concepts différents : • Le concept de piégeage et d’équilibre dynamique. L’étude des modalités de piégeage et de transfert de sédiment à haute fréquence (ordre de l’année à la décennie) permet de quantifier les bilans sédimentaires depuis le littoral vers les grands fonds. L’analyse de données récurrentes sur des zones atelier, l’utilisation de données quantitatives (courantométrie sur durée décennale) et la modélisation numérique des phénomènes de transport, érosion, sédimentation) permettent d’estimer les temps de piégeage des sédiments sur le plateau continental interne, leur circuit dans cet environnement avant leur éventuel transfert vers les grands fonds. Les résultats permettront d’estimer la signification en terme de flux des surfaces d’érosion observées dans l’ancien. Une comparaison est envisagée entre trois sites majeurs des différents contrats GDR et Actions Marges : la marge africaine (Ogooué), la Méditerranée et le Golfe de Gascogne. L’étude des données acquises et les missions prévues permettent d’avoir des bases de données de qualité et sur le long terme pouvant faire émerger ces sites comme de potentiels observatoires de la sédimentologie du plateau interne et du littoral, domaine clef du transfert des particules du continent vers l’océan. • Le concept « source-to-sink » sur le long-terme (post-rift), permet d’analyser, par l’étude des flux sédimentaires entre les bassins versants et la marge subsidente, les interactions entre processus externes (altération, érosion, transferts sédimentaires) et internes (déformation lithosphérique, mouvements asthénosphériques) qui régissent l’évolution post-rift des marges divergentes. Dans le Chantier Méditerranée Occidentale, les compilations d’horizons stratigraphiques sur ce bassin fermé (déjà amorcés par le GDR et Actions Marges) permettront d’établir l’évolution des flux sur 3 échelles de temps : sur le syn- à post-rift (effet de la déformation lithosphérique), sur le Plio-Quaternaire (apparition de la haute fréquence glacio-eustatique) et sur le dernier cycle glaciaire (impact du climat). Les bilans seront corrélés avec l’évolution des taux de dénudation analysés par géomorphologie dans les bassins versants méditerranéens, notamment celui du Rhône. Dans les zones carbonatées méditerranéennes, il conviendra de développer des méthodes de quantification des processus de karstification, afin d’intégrer la dissolution des carbonates dans les bilans. Dans le Chantier Aden-Afar, on analysera les premiers stades d’évolution des bassins versants en interaction avec l’érosion des reliefs syn-rift, ainsi que les processus d’accumulation d’évaporites, que l’on pourra comparer à la marge mature Atlantique sud. Cette zone offre également la possibilité de comparer les interactions érosion-transfert-dépôt dans les segments divergents et obliques de la marge. Dans la zone atelier Marges ouest-africaines, a été mis en évidence le stockage temporaire long-terme (>10 My) des sédiments dans les zones amont des bassins versants épisodiquement endoréïques (Cuvette du Congo). Dans la zone littorale, il existe également des zones initialement subsidentes dans le post-rift précoce, qui subissent plus tard une surrection et érosion des formations déposées. Il s’agit d’un facteur de premier ordre, portant sur des proportions significatives du bilan, et jusqu’à présent ignoré, qui affecte les flux détritiques entre bassin versant et marge matures. La caractérisation (traçage des sources, quantification des volumes déposés puis érodés, le timing, les environnements de dépôt) apportent des contraintes fondamentales sur la distribution, l’amplitude et le timing des mouvements mantelliques au cours du temps, à l’échelle du continent et de sa marge. THEME 3 – Mouvements Verticaux Animateurs : Olivier Dauteuil et Nicolas Loget Introduction L’évolution des marges continentales passives est classiquement vue en deux périodes : l’une associée à la rupture continentale (phase syn-rift) et l’autre à un simple rééquilibrage consécutif à cette rupture (phase post-rift). Les études récentes ont montré que les mouvements verticaux associés sont plus complexes et résultent de la conjonction et du couplage de différents processus dont la part relative varie énormément au cours du temps. Les mouvements verticaux affectant les marges divergentes sont liés à des processus d’amincissement lithosphérique, d’isostasie, de flux de chaleur sous-jacent dans le manteau terrestre, et de subsidence flexurale pendant la phase de rifting (syn-rift) opérant à des longueurs d’onde différentes. Cette dynamique des mouvements verticaux perdure pendant la phase de post-rift notamment liée à la flexure induite par l’érosion des épaulements de rift, le poids des sédiments déposés sur la marge, le rééquilibrage thermique qui s’opère, mais aussi des mouvements liés aux conditions limites (le ridge push par exemple) ou de la dynamique du manteau sous-jacente (topographie dynamique liée à des plumes ou des retraits de slab) qui peuvent déclencher une réactivation de la marge. Il existe des processus intrinsèques aux marges que l’on devrait retrouver systématiquement sur chaque marge (avec des amplitudes différentes selon les propriétés mécaniques de la marge) et des processus extrinsèques symptomatiques du contexte régional. Ces aspects ont particulièrement progressé durant le projet « Action-Marges » 2007-2011 que ce soit par imagerie géophysique, données de terrain, analyse par stratigraphie séquentielle ou modélisations numériques. Néanmoins, la variété des processus mis en évidence à l’heure actuelle (ne serait-ce que pour expliquer l’amincissement crustal par exemple) rend difficile la description des processus à l’origine des mouvements verticaux d’une marge uniquement à partir d’un état de « déformation finie » de la lithosphère. Aussi une quantification 3D des mouvements verticaux et de leur évolution au cours du temps peut apporter une contrainte géologique forte sur (i) la compréhension et la cinématique des processus tectoniques et/ou mantelliques et (ii) les modélisations numériques actuellement développées. Une estimation des caractéristiques spatiales et temporelles de ces mouvements servira de base à la caractérisation des processus à leur origine. L’atelier « Mouvements verticaux des marges passives» qui s’est tenu à Paris en Mai 2011, a fait cruellement ressortir deux points majeurs : la quasi-absence de quantification de mouvements verticaux et la difficulté d’avoir un repère fiable dans le temps. Pour ce dernier point, il est classiquement utilisé le niveau absolu de la mer (eustatisme), mais de nombreux travaux récents montrent que les courbes publiées sont fausses (d’un facteur 2 pour leur amplitude, dans certains cas extrêmes) et que le ou les processus à l’origine de ces variations restent inconnu(s). Ces actions s’inscrivent pleinement dans le projet d’Action-Marges pour la future période 2012-2015. Nous proposons deux aspects : 1) une quantification des déplacements avec des marqueurs fiables, et 2) une quantification des variations spatiales du niveau marin relatif, dans le but de définir la composante climatique des variations eustatiques. Quantification et marqueurs des déplacements verticaux De nombreux marqueurs géologiques permettent d’apprécier le déplacement vertical d’un point depuis la plus petite échelle (échelle d’une faille) jusqu’à la plus grande (échelle d’une marge). Néanmoins, cette approche souffre de deux biais : (i) le mouvement calculé est la plupart du temps relatif (par exemple une faille peut décaler deux marqueurs mais la topographie régionale peut être en train de monter ou descendre, le signal est donc ici le résultat de deux vecteurs vitesses (Fig. 1) et (ii) la vitesse calculée, notamment sur le long terme, peut intégrer plusieurs évènements géologiques plus ou moins discrets que l’on ne peut expliquer ou modéliser par un processus unique. Aussi l’utilisation de marqueurs relatifs (pour déconvoluer le signal local notamment) et de marqueurs absolus est nécessaire pour appréhender tout mouvement vertical, l’objectif idéal étant de pouvoir établir des cartes de champ de vitesse qui renseigneront et contraindront fortement le processus responsable de la dynamique verticale de la lithosphère et/ou du manteau sous-jacent. Ces marqueurs peuvent être d’ordre (i) sédimentaire et/ou stratigraphique en pointant par exemple sur le terrain ou par sismique la position du littoral, (ii) géomorphologique en identifiant des surfaces repères comme des terrasses, des surfaces d’altération ou des surfaces d’érosion marine. Cependant, ces deux marqueurs nécessitant une bonne connaissance du niveau marin pour chaque période où ils ont été déterminés et étant donné la remise en cause récente des chartes eustatiques classiques, la prise en compte des marges d’erreur sur la quantification des variations du niveau marin relatif, inhérentes à la mise en place d’une nouvelle charte eustatique dans le futur, devra être intégrée. Ce niveau repère est fondamental car c’est l’un des seuls qui puissent être utilisé pour effectuer de comparaisons temporelles et spatiales. L’intégration des méthodes permettant d’évaluer les paléo-altitudes, à travers par exemple les pollens ou les isotopes de l’oxygène dans les dépôts sédimentaires, pourra s’avérer également précieuse. Concernant les méthodes thermochronologiques, celles-ci peuvent permettre d’évaluer la quantité de matériel exhumé ainsi que les vitesses associées. Néanmoins, ces méthodes doivent être nécessairement couplées avec des marqueurs « absolus » car elles ne renseignent que sur la quantité de matériel exhumé et nécessitent des hypothèses fortes pour contraindre un « rock uplift » ou un « surface uplift ». De la même manière, les flux sédimentaires estimés dans les bassins en intégrant les bassins versant alimentant le système (approche « source to sink ») constituent une approche relative et doivent être couplés là aussi à des marqueurs absolus. Ces deux dernières méthodes nécessitent également de discerner ce qui concerne la part respective de la tectonique et du climat. Les chantiers et ateliers Pour tenter d’estimer ces mouvements verticaux sur les marges, il est nécessaire de travailler sur différents chantiers représentant des stades d’évolution variés : syn-rift, post-rift récent, post-rift plus long voire marge en réactivation, ceci afin de contraindre au mieux la dynamique des différents processus agissant à court et long termes sur une marge. Dans cette perspective, l’ouverture du système Aden-Afar constitue un stade récent et peut permettre d’appréhender via l’étude des mouvements verticaux la part respective de l’étirement et du flux mantellique/bombement thermique à partir de marqueurs sédimentologiques, tectoniques et géomorphologiques. Le chantier Méditerranée occidentale concerne un stade plus évolué (post-rift) mais avec des âges post-rift variés : Oligo-Miocène pour le golfe du Lion et la fosse de Valence ou Pliocène pour la mer tyrrhénienne lié au retrait de la subduction apenninique. L’avantage de cette zone est qu’elle recèle de nombreuses surfaces repères notamment marines : transgressions miocènes, érosion messienne puis ré-ennoiement pliocène (bien identifiables en sismique dans toute la Méditerranée), terrasses marines quaternaires, le tout présent en domaine offshore et onshore. Une quantification permettra éventuellement de mieux comprendre la part respective de la subsidence flexurale post-rift, le flux asthénosphérique lié au retrait de slab, le tout dans dans un cadre géodynamique en convergence (rapprochement des plaques Afrique-Europe). Un dernier chantier est envisagé qui présente des marges ayant eu une évolution plus longue (de l’ordre de la centaine de Ma voire plus) : les marges péri-africaines. En effet l’histoire de ces marges commence dès la fin du Jurassique ce qui permet d’avoir une grande période de temps. Ces marges présentent aussi des contextes géodynamiques d’ouverture variés depuis une marge classique jusqu’à des marges transformantes, ainsi qu’une segmentation importante, accrue par leur longévité. Toutefois, la difficulté majeure consistera à trouver des marqueurs de cette déformation. Il y a là un véritable défi méthodologique tant dans l’analyse de ces marqueurs que dans leur datation. Les chantiers devront permettre d’évaluer localement les variations spatiales du niveau marin relatif qui, en les comparant entre elles, permettrait de déconvoluer les tendances générales des effets locaux et ainsi de proposer à long terme une nouvelle charte eustatique. THEME 4 - Thème « Fluides/Matière organique/Matières minérales » Animateurs : Aurélien Gay et Sébastien Migeon Le thème « Fluides-Matière organique » a été créé lors de la transition entre le GDR Marges et le nouveau programme Actions Marges. Auparavant cette thématique a été traitée au sein des chantiers « Nil », « Subduction » et « Matière organique ». la reconnaissance et l’analyse des échappements de fluides y étaient abordés dans différents contextes tectonosédimentaires (marge continentale du Nil et prismes d’accrétion d’Hikurangi (Nouvelle Zélande) et de la Barbade (Trinidad)). L’analyse du transfert et de la préservation de la matière organique en domaine marin était abordée sur la marge du Congo. Dans le cadre d’Action Marges, la création de cette thématique a tout d’abord été associée à la marge nilotique sur laquelle les résultats issus du GDR avaient montré toute l’importance et la diversité des figures d’échappement de fluides en fond de mer ainsi que l’abondance de la matière organique à l’intérieur des niveaux sapropéliques et des turbidites silicoclastiques. Le thème s’est ensuite élargi à de nouveaux chantiers : mer d’Irlande et marge de Guyane (fluides) et marge de l’Ogoué (matière organique). Grâce à ces analyses multi-chantiers, de nouveaux résultats ont amélioré notre connaissance des fluides, de leurs causes et de leurs conséquences sur les dépôts des pentes continentales : (1) les principales périodes d’émission de fluides correspondent aux périodes de forte chute du niveau marin, (2) le type et l’agencement d’échappements de fluides sont liés à la présence de failles s’enracinant dans la marge ou à des processus d’expulsion plus superficiels provenant de chenaux/lobes turbiditiques ou de glissements enfouis, (3) la compréhension de la formation des conduits de migration a bénéficié de l’élaboration de lois de comportement basées sur des modélisations analogiques, (4) une baisse du niveau marin de l’ordre de 50 m serait suffisante pour entraîner une dissociation des hydrates de gaz à une profondeur d’eau de plus de 1000 m et ainsi générer le déclenchement de glissements sous-marins de plusieurs centaines de km3. Pour le transport et la préservation de la matière organique dans les sédiments marins, il a été montré que : (1) dans les dépôts turbiditiques, la matière organique est d’origine continentale ; elle présente des caractéristiques homogènes quelque soit l’environnement de dépôt (chenaux, levées, lobes), avec des teneurs généralement de l’ordre de 1-2% mais pouvant atteindre 14%, et avec une faible oxydation ; son accumulation est directement liée à l’hydrodynamisme des écoulements gravitaires, (2) dans les dépôts sapropéliques, la matière organique est d’origine marine ou continentale ; elle présente une forte variabilité géographique, avec des teneurs variant généralement de 2 à 10% en fonction de l’âge et de la profondeur d’eau du dépôt du sapropèle. Sur la base de ces résultats, nous proposons de nous concentrer sur de nouvelles orientations scientifiques pour mieux contraindre la chaîne continue de transformation entre le dépôt de la matière organique, la production de fluides, leur migration et leur impact sur la colonne sédimentaire. Pour l’étape 1, il s’agira de comprendre les évolutions complexes Matière OrganiqueMatières Minérales et la production de fluides dans les premières centaines de mètres de la colonne sédimentaire en appréhendant (1) le rôle des sources (marine/terrestre) et la nature et le rôle des argiles dans la préservation des MO, (2) le rôle de l’environnement de dépôt (oxique/anoxique), (3) les conditions de la dégradation bactérienne de la MO, (4) les modalités de la production/libération des fluides. Ceci nécessitera d’étudier des sédiments naturels à partir d’analyses minéralogiques, cristallochimiques, isotopiques et Rock-Eval. Pour l’étape 2, il s’agira d’établir les relations entre sources de fluide/conduits/marqueurs d’expulsion en appréhendant (1) les circulations à grande échelle et leurs géométries, (2) les marqueurs de l’expulsion (comparaison sismique/terrain), (3) la dynamique des expulsions et leur timing au cours de l’histoire d’un bassin. Ceci nécessitera de disposer de larges sets de données multi-échelles (bathymétrie, sismique HR/THR/3D, carottes) couplés à des modélisations hydro-mécaniques et analogiques. Pour l’étape 3, il s’agira de comprendre les implications des expulsions sur l’encaissant sédimentaire, notamment (1) le rôle de l’état des fluides sur le type de glissement déclenché, (2) le rôle des fluides dans les modifications des propriétés rhéologiques et la dégradation rapide des matériaux, (3) la caractérisation des surpressions nécessaires au déclenchement d’une rupture, (3) le lien temporel entre la libération/circulation des fluides et la rupture d’une faille. Ceci nécessitera également de disposer de larges sets de données multi-échelles (bathymétrie, sismique HR/THR/3D, carottes) couplés à des modélisations analogiques. Comme nous avons pu le démontrer au cours de la première phase d’Actions Marges, la bonne réalisation du projet ne peut se faire sur un seul chantier, mais nécessite une approche multi-sites, chaque zone géographique permettant d’apporter une pièce du puzzle. L’ensemble des sites investigués jusqu’à présent sera donc conservé. CHANTIER 1 – MEDITERRANEE OCCIDENTALE Animateurs : Marina Rabineau La Méditerranée Occidentale a été un chantier initial et permanent du GDR Marges puis d’Actions Marges. Très rapidement, il a fallu regrouper les diverses communautés scientifiques, souvent séparées, travaillant sur ce chantier afin de mettre en commun les résultats et les connaissances pluridisciplinaires et de définir ensemble les travaux supplémentaires à effectuer pour progresser dans la compréhension générale de cette région. La combinaison des approches terre-mer, multidisciplinaires, la mise en commun des efforts et l’élaboration de grandes synthèses forment la clef de voûte de ce chantier. Cette approche fédératrice a donné lieu à de nombreuses publications scientifiques, a participé à la formation d’étudiants et a favorisé la mise en place d’importants projets nationaux et internationaux (ANR, contrats transverses, projet de forage IODP GOLD,…). Elle a fortement contribué, avec les autres chantiers tels que le Golfe d’Aden, à la reconnaissance internationale du GDR Marges et d’Actions Marges. Evolution du programme GDR Marges, Actions Marges 2008-2011 ; Actions Marges Phase 2 Centré sur le Golfe du Lion pendant les années GDR Marges, le chantier s’est diversifié et élargi une première fois aux marges Nord de la Méditerranée Occidentale pendant les 4 années d’Actions Marges (Golfe du Lion, Provence, Sardaigne, Ligure, Valence, Tyrrhénienne). Cette ouverture sur d’autres secteurs géographiques a permis des avancées majeures tant sur le plan de notre connaissance régionale que thématique (voir Bilan de synthèse 2008-2011). Un des exemples phares est la publication de l’atlas de synthèse sur les marqueurs sismiques de la Crise de Salinité Messinienne (Lofi et al. 2011), initié dans le cadre des programmes Actions-Marges et ECLIPSE. Prospective C’est dans cet esprit d’ouverture que le futur chantier Méditerranée Occidentale d’Actions Marges a été pensé : développer nos efforts sur les extrémités encore peu connues de la Méditerranée Occidentale (Mer d’Alboran/Baléares, Sicile, Tyrrhénienne), et ouvrir les discussions scientifiques aux communautés nationales et internationales des géosciences travaillant sur ces régions et thématiques associées. Cet ultime élargissement devrait aboutir à la mise en place de synthèses régionales et thématiques (structures salifères, paléo-rivages, structures des marges). Bien au-delà d’un intérêt régional et bien que situées dans un contexte de rapprochement entre l’Afrique et l’Europe, les marges de la Méditerranée Occidentale, constituent un objet géodynamique cohérent et unique, résumant différents stades de la genèse des marges divergentes et de leur devenir : les marges du Golfe du Lion, de la Sardaigne, et de la Ligure, situé dans un contexte d’arrière-arc, ont des géométries crustales comparables en tout point à celles des marges de l’Atlantique : la marge du Golfe du Lion est semblable à la marge du Gabon ; la marge de Ligure, plus abrupte, à celle de certaines marges équatoriales ; la marge Est-Sardaigne syn-messinienne est réactivée; le bassin de Valence représente un stade avorté ; la marge algérienne, un stade en inversion. Dans le bassin tyrrhénien, la lithosphère océanique est avérée et le modèle classique d’ouverture arrière arc avec une fuite vers l’Est et des ouvertures successives liguro-provençale puis tyrrhénienne est assez bien contraint. En Alboran, en revanche le bassin est continental et avant-arc. Donc deux bassins à l’histoire complètement différente. D’autre part, toutes ces marges passives sont jeunes et fortement subsidentes et permettent un enregistrement exceptionnel des processus sédimentaires qui permet une approche détaillée des effets des variations climatiques et tectoniques au cours des 30 derniers millions d’années tant sur la ligne de rivage, sur le plateau continental, sur la pente et dans les canyons et jusqu’aux bassins profonds. Le chantier dispose aujourd’hui de l’essentiel des surfaces stratigraphiques en 3D permettant d’évaluer et de quantifier les flux sédimentaires d’une part et la subsidence d’autre part au cours du temps. Enfin, l’événement messinien, par son ampleur et sa dynamique (« catrastophe géologique »), représente un jalon unique dans l’histoire des marges. Il offre de formidables marqueurs tant pour la paléogéographie que pour la compréhension et la quantification des mouvements verticaux à l’échelle du bassin méditerranéen. Les connaissances régionales et les données obtenues dans le cadre des programmes GDR Marges et Actions Marges 2008-2011, nous permettent d’aborder 4 nouvelles grandes questions, pour le nouveau quadriennal avec pour objectif de quantifier véritablement les processus et d’aborder les modélisations. Pour remarque, ces questions étant liées entre elles, elles ne peuvent s’étudier séparément : (1) Quel est le rôle respectif de la tectonique et du climat dans le flux sédimentaire et dans les processus de transfert sédimentaire, au cours du Cénozoïque? Dans le Chantier Méditerranée Occidentale, les compilations d’horizons stratigraphiques sur ce bassin fermé (déjà bien amorcées par le GDR et Actions Marges) permettront d’établir l’évolution des flux sur 3 échelles de temps : sur le syn- à post-rift (effet de la déformation lithosphérique), sur le Plio-Quaternaire (apparition de la haute fréquence glacio-eustatique) et sur le dernier cycle glaciaire (impact du climat). Les bilans seront corrélés avec l’évolution des taux de dénudation analysés par géomorphologie dans les bassins versants méditerranéens, notamment celui du Rhône. Un effort tout particulier sera porté sur les mesures (thermochrono, géochimie sédimentaire et minéralogie, volumes, mesures in-situ récurrentes, observatoires…) et les modélisations (stratigraphiques, paléo-tidales, …). Dans les zones carbonatées Méditerranéennes, il conviendra de développer des méthodes de quantification des processus de karstification, afin d’intégrer la dissolution des carbonates dans les bilans. (2) Quels sont les liens entre processus superficiels et profonds ? Afin d’y répondre, un effort tout particulier sera porté sur la quantification des mouvements verticaux via l’utilisation de marqueurs stratigraphiques cartographiés en 3D (messinien, paléo-rivages, karsts) et la paléotopographie, ainsi que sur la discrimination des effets relatifs de la tectonique salifère, de l’argilocinèse par rapport à la tectonique crustale et sur les modélisations (stratigraphiques, lithosphériques…). (3) Quelle est la rhéologie de la lithosphère (nature de la croute, TOC, manteau, …) ? Quelle est son comportement lors de la genèse de la marge, lors de sa réactivation et lors des transferts de masse dus à l’événement Messinien ? (4) Comment se réalise la réactivation des marges passives en contexte de domaine arrière-arc ? Répondre à ces questions scientifiques nécessite d’apporter de nouvelles contraintes quantitatives, temporelles et environnementales. Les principaux moyens sur lesquels nous devrons mettre l’accent sont, outre l’identification des marqueurs régionaux : les datations, les mesures thermochronologiques, la biostratigraphie, la caractérisation des paléoenvironnements, Il faudra aussi utiliser la connaissance des chantiers matures comme le Golfe du Lion et intégrer les nouvelles observations faites sur les chantiers émergeants (Alboran/Baléares, Tyrrhénienne, Sicile). Les délivrables de ces études, en appui à la réflexion, pourraient se décliner sous la forme de reconstructions cinématiques et paléogéographiques haute-résolution, de modélisations stratigraphiques, thermo-mécaniques et isostasiques, et/ou de synthèses (ex. atlas sismique des marqueurs messiniens,Lofi et al., 2011b). Les questions scientifiques soulevées ci-dessus montrent s’imbriquent tout naturellement dans les hématiques d’Actions Marges et plus particulièrement i) Genèse et Evolution : Déformation et magmatisme ; ii) Systèmes Sédimentaires, transfert et bilan ; iii) Mouvement verticaux, quantification et origine. Un intérêt plus soutenu sera porté sur la thématique « Fluides & MO-MM » peu abordée jusqu’içi dans le chantier CHANTIER 2 – ADEN-AFAR-Sud MER ROUGE Animateurs : Raphaël Pik et Sylvie Leroy La pertinence du chantier : Cette province est remarquable car il s'agit du plus jeune point triple du globe où trois rifts, dont deux déjà océanisés, sont en train de fragmenter un continent sous l'influence de l'activité d'un panache mantellique. Tous les stades d'extension, du pré-rift au centre d'accrétion océanique actif y sont représentés, le long d'une variété de segments de marges continentales étirées, volcaniques ou non, quand on s'éloigne de l'influence du point chaud le long du Golfe d'Aden ou de la Mer Rouge. A l'opposé, le cœur de la province volcanique représente le stade ultime de la fragmentation continentale, objet unique à l'échelle du globe, pour lequel l'activité, la morphologie et la segmentation des rifts axiaux sont comparables à celles des segments océaniques, mais accessibles à pieds secs ! Ce chantier a été initié lors du GDR et ensuite dans la phase 1 d’Actions-Marges, dans le but d'étudier de façon intégrée l'évolution d'un système de marges jeunes où sont exprimées encore nettement les relations syn-rift/post-rift et Terre/Mer autour de la transition continent/océan lors de l'amincissement lithosphérique extrême. Une grande partie des actions a été menée sur les marges proximales du Golfe d'Aden oriental puis, vers l’Ouest avec un financement ANR indépendant (YOCMAL), de façon à mettre en évidence une variabilité importante des structures d’Ouest en Est, en s’éloignant du point chaud Afar. Par ailleurs, les marges en cours d'extension de la dépression Afar ont commencé à être étudiées avec deux approches focalisées sur (1) les tout premiers accidents syn-rifts et (2) la structure et le fonctionnement volcano-tectonique des segments actifs d'Assal et de Dabbahu. Cependant, de grandes questions scientifiques restent non encore résolues : - Comment et quand l'amincissement lithosphérique s'effectue-t-il dans un tel contexte : quel modèle tectonique ? Le rôle des détachements ? Sont-ils nécessaires (pour amincir la croûte, pour exhumer le manteau) ? Sont-ils spécifiques à un type de marge ? - Rôle du magmatisme dans l'extension et relations injection de magmas / flexuration pour accommoder l'extension : A partir de quand l'extension est-elle essentiellement accommodée par le magmatisme ? Quand les SDRs se forment – ils ? Dans quel contexte structural ? Quelle est la thermicité associée ? Quelle implication et quelle spécificité cela confère-t-il aux différents types de segments (magmatiques et peu magmatiques) ? - Comment et quand est acquise la segmentation ? Quels processus tectoniques et volcaniques entretiennent cette segmentation ? Quelle variabilité tectonique intrinsèque ou ontogénique guide la nature et la spécificité de segments adjacents différents ? - Nature des premiers bassins sédimentaires à la TOC : quel contexte (structural, thermique) et quelles spécificités en fonction du type de segment ? Quelle topographie est associée à la marge syn-rift lors de la TOC ? Dynamique de la dissection de la marge topographique syn-rift et nature des apports dans les bassins ? Relations entre les dépôts salifères, l'exhumation du manteau, le volcanisme, l'hydrothermalisme, au moment de la formation des tout premiers bassins ? La mise en œuvre et les projets : Dans cette nouvelle phase, nous proposons d'investiguer plus avant ces questions relatives à la dynamique de l'extension et au contexte structural et thermique des premiers bassins sur la TOC, au travers d'une étude comparative détaillée de plusieurs coupes de référence qui se situent au cœur (contexte proche de la TOC) de la dépression Afar et à sa périphérie dans les domaines déjà océanisés, tels que le Sud de la Mer Rouge et le golfe d’Aden. Carte tectonique synthétique de la région du golfe d’Aden-Afar et sud Mer rouge (Leroy et al 2011). Profils dont les données ont déjà été acquises (en jaune) et ceux en projet d’acquisition pour la phase 2 (en rouge). L'approche que nous envisageons de développer repose sur l'implication d'équipes et de projets multidisciplinaires de façon à : - mettre en évidence les relations entre structures tectoniques, natures et sources mantelliques du magmatisme au cours de l'extension sur les marges Ouest-Afar, djiboutiennes et érythréennes. - préciser la nature et la structure profonde de la croûte le long de ces segments qui sont à des stades contrastés d'amincissement et d'océanisation, par l’acquisition de données géophysiques le long de coupes judicieusement choisies. - imager et modéliser la nature du manteau et son héritage structural au sein et à la périphérie du panache mantellique pour mieux contraindre son contrôle sur la segmentation ; - investiguer le contexte structural, sédimentaire et thermique (flux et hydrothermalisme) dans les bassins à terre autour des segments magmatiques de la dépression Afar et les bassins offshore des marges érythréennes et yéménites - identifier et comprendre la nature et le calendrier des mouvements verticaux pour mettre un cadre et modéliser l'héritage morphologique des différents segments lors de leur dissection pour remplir les bassins depuis le syn-rift jusqu’à la TOC ; - mettre en évidence le rôle des fluides (magmas et fluides aqueux) dans la mécanique de l'extension et leur implication dans la structure et le fonctionnement des segments.