MAPAR 2002348
1. THERMODILUTION TRANSPULMONAIRE
1.1. MESURE DU DEBIT CARDIAQUE
Le principe de mesure du débit cardiaque par thermodilution transpulmonaire est
identique à celui de la thermodilution artérielle pulmonaire : l’intégration de la courbe
de dilution d’un indicateur dans la circulation permet le calcul du débit circulant selon
le principe de Stewart-Hamilton. La différence entre les deux techniques réside dans :
1. Le site d’injection de l’indicateur (bolus froid de sérum physiologique) qui est
veineux central et non auriculaire droit.
2. Le site de recueil de la courbe de thermodilution qui est l’aorte descendante et non
l’artère pulmonaire.
Dans la mesure où le volume de dilution de l’indicateur froid est bien plus grand
qu’avec la thermodilution artérielle pulmonaire, la courbe de thermodilution transpul-
monaire est moins ample et plus prolongée. Le calcul du débit cardiaque à partir de
l’intégration de l’aire sous la courbe de thermodilution est donc plus sensible à d’éven-
tuelles variations spontanées de la température sanguine (courbe moins ample). Cet
inconvénient potentiel est facilement compensé par l’injection d’un volume d’indica-
teur plus important (15 mL au lieu des 10 mL habituellement utilisés avec les cathéters
artériels pulmonaires). La mesure du débit cardiaque par thermodilution transpulmo-
naire est par contre moins sensible aux variations respiratoires physiologiques du volume
d’éjection (courbe plus prolongée). De fait, la reproductibilité de la mesure du débit
cardiaque est excellente, de l’ordre de 5 %, et deux bolus suffisent (contre 3 à 5 bolus
avec la thermodilution artérielle pulmonaire) [1]. La mesure du débit cardiaque par
thermodilution transpulmonaire a été validée par plusieurs études cliniques en compa-
raison avec la thermodilution artérielle pulmonaire [1-5] ou la méthode de Fick [6]
(Tableau I).
1.2. MESURE DU VOLUME TELEDIASTOLIQUE GLOBAL ET DE L’EAU
EXTRA-VASCULAIRE PULMONAIRE
Après injection par voie veineuse centrale, l’indicateur froid se dilue successive-
ment dans les cavités cardiaques droites, la circulation pulmonaire (± l’interstitium
pulmonaire), les cavités cardiaques gauches et l’aorte descendante. En conséquence,
l’analyse mathématique de la courbe de thermodilution permet de recalculer les volu-
mes de distribution de l’indicateur froid, en particulier le volume télédiastolique global
(quantité de sang contenue dans les 4 cavités cardiaques et l’aorte descendante) et l’eau
extra-vasculaire pulmonaire (cf. principes de calcul au Tableau II).
Tableau I
Principales études cliniques de validation de la mesure du débit cardiaque par la
technique de thermodilution transpulmonaire.
Auteur
(Référence) Technique de référence Coefficient de
corrélation
Biais (± écart
type)
Godje [1] Thermodilution pulmonaire 0,96 0,16
Sakka [2] Thermodilution pulmonaire 0,97 0,68 (± 0,62)
Goedje [3] Thermodilution pulmonaire 0,93 0,29 (± 1,31)
Bindels [4] Thermodilution pulmonaire 0,95 0,49
Goedje [5] Thermodilution pulmonaire 0,98 0,35
Tibby [6] Méthode de Fick 0,99 0,03