Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2001 - vol.25 - n°6 349
J. Lumbroso
essentiellement des renseignements
utiles pour l’extension thoracique de
la maladie mais ses performances
étant inférieures à celles du scanner,
elle ne fait pas partie des explorations
(standard) réalisées lors du bilan ini-
tial de la MdH [8,9].
La scintigraphie au Gallium 67 n’est
pas contributive au niveau de l’abdo-
men et du pelvis. La modalité de ré-
férence dans ce domaine est l’explo-
ration chirurgicale (laparotomie avec
biopsies multiples et splénectomie)
dont les résultats ont bien mis en
évidence les insuffisances du scan-
ner [10]. Néanmoins, la pratique sys-
tématique de la laparotomie a été
abandonnée en raison des risques et
des complications qu’elle entraîne :
il y a donc actuellement une "prise
de risque" sur la possibilité d’erreur
au niveau de l’appréciation par le
scanner de l’extension sous-diaphrag-
matique de la maladie ; ce risque d’er-
reur influe sur les décisions thérapeu-
tiques : celles-ci tiennent compte éga-
lement des informations fournies par
les facteurs pronostiques et de la pro-
babilité, obtenue à partir des bases de
données, de l’existence d’une exten-
sion sous-diaphragmatique plutôt
que de sa mise en évidence directe.
Evaluation de la réponse au trai-Evaluation de la réponse au trai-
Evaluation de la réponse au trai-Evaluation de la réponse au trai-
Evaluation de la réponse au trai-
tement.tement.
tement.tement.
tement.
Cette évaluation repose principale-
ment sur l’examen clinique, les exa-
mens biologiques et l’imagerie. Ce-
pendant, celle-ci met en évidence des
modifications morphologiques qui
sont parfois tardives et très souvent
partielles, conduisant au problème
des masses résiduelles qui concer-
nent près de 80 % des patients.
Aucune méthode ne permet d’affir-
mer ou d’exclure l’existence d’une
maladie résiduelle en cas de persis-
tance d’anomalies morphologiques,
il est donc proposé une surveillance
étroite, par scanner ou IRM, parfois
une biopsie ; le rôle de la scintigra-
phie au Gallium est diversement ap-
précié, une scintigraphie nettement
positive indiquant en principe un ris-
que élevé de persistance de la mala-
die ou de rechute [11,12,13].
SurSur
SurSur
Survv
vv
veillance après treillance après tr
eillance après treillance après tr
eillance après traitement aitement
aitement aitement
aitement
Le taux de rechute après la fin du trai-
tement initial est estimé à environ 30
%. Ces rechutes se produisent princi-
palement dans les 5 ans. Une sur-
veillance étroite est donc recomman-
dée après la fin du traitement (tous
les trois mois pendant deux ans, puis
allégement progressif jusqu’à une
surveillance annuelle au delà de cinq
ans). Cette surveillance repose sur
l’interrogatoire du patient et l’examen
clinique. Les examens para-cliniques
sont la NFS, la mesure de vitesse de
sédimentation et la radiographie tho-
racique ; les scanners sus- et sous-
diaphragmatiques sont optionnels.
Cette surveillance doit également in-
clure la détection des complications
possibles des traitements, soit béni-
gnes (hypothyroïdie), soit plus sérieu-
ses (insuffisance coronarienne, fi-
brose pulmonaire, second cancer et
leucémie).
La TEP dans la maladie de Hodgkin
Bilan initial de la maladie et TEPBilan initial de la maladie et TEP
Bilan initial de la maladie et TEPBilan initial de la maladie et TEP
Bilan initial de la maladie et TEP
Plusieurs études ont comparé l’apport
de la TEP en complément du scan-
ner. La grande sensibilité de la mé-
thode est constamment retrouvée [4,
14]. L’étude de Bangerter [15] mon-
tre un avantage de la TEP pour la dé-
tection d’adénopathies claviculaires,
axillaires et éventuellement inguina-
les ; il n’a pas été mis en évidence
d’apport décisif de la TEP pour l’ap-
préciation de l’extension sous-dia-
phramatique qui est un facteur impor-
tant dans la détermination du stade.
Par contre, une supériorité de la TEP
par rapport à l’imagerie convention-
nelle a été mise en évidence pour l’ap-
préciation de l’extension viscérale. De
même, un avantage a été retrouvé au
niveau de l’appréciation de l’exten-
sion ostéo-médullaire de la maladie,
la biopsie médullaire pouvant être
mise en défaut en raison de l’hétéro-
généité de cette atteinte.
L’étude de Partridge [16] a montré
l’influence de la TEP sur la détermi-
nation du stade de la maladie, avec
une augmentation du stade chez 18
sur 44 patients et une diminution du
stade chez 3 sur 44 ; les modifica-
tions thérapeutiques ont respective-
ment concerné 10/18 et 1/3 patients.
L’étude de Jerusalem [5] a porté sur
33 patients ; la TEP avant traitement
de la MdH a permis de détecter tous
les ganglions pathologiques de plus
de 1 cm de grand axe. Cependant,
seul 1 patient a bénéficié grâce à la
TEP d’une diminution du stade de la
maladie avec modification thérapeu-
tique.
Bien que ces données soient encore
incomplètes et insuffisantes sur le
plan de la spécificité des images TEP,
il semble donc que la réalisation d’un
examen TEP lors du bilan initial de la
MdH pourrait avoir une importance
sur le plan de la détermination du
stade et donc la classification dans les
groupes thérapeutiques. Ceci pourrait
amener à une meilleure adéquation
du traitement à l’extension de la ma-
ladie, la détection précoce des stades
étendus évitant la réalisation de trai-
tements de rattrapage (bien que ceux-
ci soient efficaces) , alors que l’allé-
gement des traitements pourrait être
proposé avec une meilleure sécurité
aux patients atteints de stades peu
étendus, faisant partie des groupes
favorables ou très favorables. Pour ces
derniers, l’incidence des complica-
tions tardives des traitements pour-
rait être diminuée, entraînant un bé-
néfice indiscutable à long terme.
Evaluation de la MdH après trai-Evaluation de la MdH après trai-
Evaluation de la MdH après trai-Evaluation de la MdH après trai-
Evaluation de la MdH après trai-
tement.tement.
tement.tement.
tement.
Une étude clinique récente [17] a con-
cerné 37 patients atteints de MdH qui
ont bénéficié en fin de traitement
d’une réévaluation de la maladie par
scanner et TEP. La sensibilité et la spé-
cificité (détection des rechutes)
étaient respectivement de 72 % et 21
% pour le scanner et de 91 % et 69 %
pour la TEP. L’influence du résultat du
scanner n’était pas significative sur
les courbes de survie sans progres-
sion (suivi moyen 26 mois) , alors que
celle du résultat de la TEP l’était net-
tement ; par contre, ni le résultat de
la TEP, ni celui du scanner réalisés en
fin de traitement n’avaient d’in-
fluence sur les courbes de survie glo-
bale dans cet intervalle de sur-
veillance, probablement en raison de
l’efficacité des traitements de rattra-
page. Cette étude n’a pas comporté
de comparaison avec le Gallium 67.
Cependant, les études préliminaires
comparant la TEP au Gallium 67 pour
l’évaluation post-thérapeutique sont
en faveur de la TEP FDG [18].
Les facteurs influençant négativement