Résumé – Abstract Résumé Ce Projet de Fin d’Etudes s’articule autour de l’utilisation des Matériaux à Changement de Phase (MCP) dans le futur bâtiment 3E à Wroclaw (Pologne). Ils permettent de stocker et de relâcher l’énergie provenant des apports solaires ou internes, et sont une solution intéressante pour réduire les consommations énergétiques et pour améliorer le confort thermique au sein d’un bâtiment. Le logiciel britannique TAS est utilisé pour évaluer le potentiel du MCP Energain® de la société Dupont de Nemours que nous intègrerons dans des plaques de plâtre de certains murs intérieurs du bâtiment 3E. Cet écrit synthétise, dans un premier temps, l’état de l’art des MCP. Dans un second temps, il retrace les performances de l’Energain® au sein du logiciel TAS en fonction de l’influence de la température de consigne, des apports solaires, de l’épaisseur et de l’emplacement de ce matériau à appliquer. Enfin, nous analyserons l’impact de l’Energain® sur le bâtiment 3E et tenterons de trouver des solutions afin d’optimiser au maximum l’utilisation des MCP. Mots clés : Matériau à changement de phase, stockage d’énergie, bâtiment 3E, simulation. Abstract This End-of-study Project is based on the use of Phase Change Materials (PCM) in the future 3E building in Wroclaw (Poland). They can store and release energy from solar or internal gains. They are an attractive solution to reduce the energy consumptions and to improve the summer comfort in a building. The British software, TAS, is used to evaluate the potential of the PCM Energain®, from Dupont de Nemours company, that we integrate in plasterboard of some internal walls of the 3E building. Our report synthesizes, first, the stateof-the-art of PCM. In a second time, it traces the Energain® performances in the software TAS based on the influence of the internal temperature, the solar gain, the thickness and the location of this applied material. Finally, we analyze the impact of Energain® on the 3E building and try to find solutions for fully optimize the use of PCM. Key Words: Phase change materials, storage energy, 3E building, simulation. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 1 Sommaire Résumé .................................................................................................................................1 1. Introduction à l’étude ....................................................................................................3 1.1. Contexte ...................................................................................................................3 1.2. Enjeux ......................................................................................................................4 1.3. Objectifs ...................................................................................................................5 2. Etat de l’art : utilisation des Matériaux à Changement de Phase (MCP) en tant que matériaux de construction ...................................................................................................6 2.1. Présentation .............................................................................................................6 2.2. MCP solide/liquide....................................................................................................9 2.3. MCP solide/solide...................................................................................................13 2.4. Critères de sélection d’un MCP ..............................................................................14 2.5. Analyse des systèmes de stockage d’énergie à base de MCP dans le bâtiment ....14 3. Présentation du projet universitaire concernant le bâtiment 3E – ENERGIE ECOLOGIE ECONOMIE ......................................................................................................23 4. 5. 3.1. Présentation générale du projet..............................................................................23 3.2. Le bâtiment 3E – ENERGIE ECOLOGIE ECONOMIE ............................................25 3.3. Des installations innovantes ...................................................................................27 Etude des MCP à l’aide d’un outil de simulation thermique dynamique .................33 4.1. Utilisation des MCP avec le logiciel TAS ................................................................33 4.2. Performances de l’Energain® au sein du logiciel TAS ............................................36 4.3. Etude de l’influence des apports solaires ...............................................................41 4.4. Etude de l’influence de l’épaisseur de l’Energain® .................................................46 4.5. Etude de l’emplacement de l’Energain® .................................................................47 4.6. Conclusion .............................................................................................................47 Analyse de l’impact de l’Energain® dans le bâtiment 3E à l’aide du logiciel TAS ..48 5.1. Implantation de l’Energain® dans le bâtiment 3E ...................................................48 5.2. Résultats ................................................................................................................52 Conclusion ..........................................................................................................................54 Bibliographie ......................................................................................................................56 Sommaire des annexes......................................................................................................57 Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 2 1. Introduction à l’étude 1.1. Contexte L’énergie peut être utilisée sous différentes formes telles que la chaleur, l’énergie mécanique ou encore la lumière. 2000 ans auparavant, les Romains avaient appris à recourir à des carrelages en céramique pour stocker la chaleur en tant que systèmes de chauffage au sol [1]. De même, l’homme savait déjà comment garder la nourriture au frais avec la glace. Cependant, le stockage du chaud et du froid ne jouait pas encore un rôle déterminant dans la vie quotidienne. Cette notion a pris de l’ampleur lors de la révolution industrielle lorsque de réels besoins de confort dans l’habitat se sont fait ressentir. De nos jours, les réfrigérateurs, le chauffage et l’eau chaude sanitaire sont devenus une nécessité incontournable dans les foyers. L’avantage du stockage de la chaleur consiste à répondre à l’offre et la demande même s’ils ne coïncident pas au même moment, en pouvant regrouper différentes énergies. L’énergie utilisée peut provenir de différentes sources qui peuvent être renouvelables ou non. L’énergie solaire n’est pas particulièrement continue, c’est pourquoi le stockage de la chaleur est nécessaire pour contrôler de manière fiable les besoins de chaud et de froid, et de réduire considérablement les consommations d’énergie dans le bâtiment ainsi que les émissions de gaz à effet de serre résultantes. La méthode la plus connue du stockage de l’énergie thermique (TES) résulte dans le changement de température d’un matériau de stockage. Parce que nous ne ressentons pas les changements de température de par nos sens, nous appelons cette méthode : le stockage de la chaleur sensible. Une méthode alternative, celle que nous utilisons dans le cadre de notre projet, consiste à changer la phase d’un matériau comme, par exemple, le stockage de la glace et de la neige. Le changement de phase entre les aspects solide et liquide est particulièrement avantageux puisque la fusion et la solidification s’effectuent à température constante : la température de fusion. Ces matériaux sont appelés « matériaux à changement de phase » ou encore « MCP ». Puisque la température de fusion reste constante, le stockage de la chaleur ne peut être directement ressenti, d’où son appellation « stockage de la chaleur latente ». Cette dernière méthode de stockage de la chaleur possède une masse volumique de stockage plus importante que celle fournie par la méthode de stockage de la chaleur sensible, c’est pourquoi son utilisation est largement répandue aujourd’hui. Dans un premier temps, les matériaux à changement de phase (MCP), dits aussi matériaux intelligents, sont apparus sur le marché de la construction pour réduire les besoins en climatisation durant les périodes estivales. Incorporés à l’intérieur des bâtiments, dans des produits à base de polymères, de plâtre, ou de béton, les MCP sont capables d’améliorer les performances énergétiques de l’enveloppe tout en augmentant l’inertie thermique. D’autre part, complémentaires d’une isolation, ils sont une réponse au durcissement de la réglementation thermique et à la prise en compte de la notion de confort d’été et de confort d’hiver. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 3 Les premiers panneaux de construction de bâtiment contenant les matériaux à changement de phase sont réalisés au Mexique par Wright et Balcomb [2]. Ils fabriquent des maisons « passives » avec des systèmes dits à gains direct (matériaux de construction intégrant des paraffines dans les bétons) dans les années 1970. Dans la même année, en France, est réalisé le premier panneau plâtre à base de paraffine pour améliorer l’inertie des parois minces. Cependant l’inflammabilité et le suintement de cette paraffine sur ces deux matériaux ralentit le développement de l’intégration des MCP dans le secteur du bâtiment. La mise en place de la technique de « micro-encapsulation » qui élimine ces deux problèmes relance le regain de ces matériaux pour le bâtiment à partir des années 2000. Actuellement, la majorité des études concernant les matériaux à changement de phase (MCP) sont orientés sur : - leur utilisation, lorsqu’ils sont intégrés à l’enveloppe du bâtiment, pour des applications de chauffage ; - leur intégration à l’enveloppe de bâtiments à faible inertie thermique dans le but d’améliorer le confort d’été. 1.2. Enjeux Depuis 20 ans, nous pouvons constater que le comportement et les inquiétudes des gens ont évolué face aux problèmes concernant le changement climatique et les consommations d’énergies. En effet, l’être humain a finalement pris conscience qu’il jouait un rôle dominant dans le changement climatique auquel nous faisons face, notamment dû aux émissions de CO2 provenant de nos consommations d’énergie. De plus, l’épuisement des énergies primaires (voir figure 1) [3], telles que le pétrole (34% de la consommation d’énergie en 2007), le charbon (26,5%) ou encore le gaz naturel (20,9%), est un phénomène de plus en plus présent, à un tel point que, lors du printemps 2008, le prix du pétrole atteignit le record historique de 100$/baril pour la première fois. Par conséquent, afin de réduire l’utilisation coûteuse des énergies primaires et donc les émissions de CO2, il est devenu de plus en plus courant de recourir à l’utilisation d’énergies renouvelables et/ou au stockage de la chaleur. Figure 1 : Date prévisible d’extinction des ressources d’énergie (selon IFPEN en 2009) [3]. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 4 Ainsi, à l’heure où les questions énergétiques et environnementales sont de plus en plus préoccupantes et où la réglementation thermique appelle à une plus grande prise en compte du confort intérieur, les matériaux à changement de phase suscitent l’intérêt croissant des professionnels du bâtiment. En effet, le secteur du bâtiment représente environ 40% de la consommation d’énergie finale en Europe et contribue à 36% des émissions de gaz à effet de serre [3]. Le chauffage et la climatisation représentent près de 70% de ces consommations d’énergie et la majeure partie des émissions de CO2 du secteur [3]. En janvier 2007, la Commission européenne a mis en place une politique énergétique pour l’Europe, qui vise à lutter contre les changements climatiques et à stimuler la compétitivité et la sécurité dans le secteur de l’énergie de l’UE. C’est dans cette optique que la nécessité d’augmenter l’efficacité énergétique fait partie du triple objectif de l’initiative « 20-20-20 » d’ici 2020, ce qui signifie une réduction de 20% de la consommation d’énergie primaire de l’Union et des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que l’inclusion de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie. En maîtrisant ces différents enjeux, s’instaure une volonté politique afin que la température moyenne mondiale n’augmente pas plus de 2°C. 1.3. Objectifs Situé à l’intérieur du campus de l’Université Polytechnique de Wroclaw, le futur bâtiment 3E a été imaginé comme un bâtiment novateur et précurseur d’une forte tendance environnementale. Il sera le premier bâtiment public en Pologne à répondre à des critères aussi élevés en matière d’économie d’énergie. Dans le cadre de notre étude, certaines pièces de ce bâtiment, composé de trois étages, seront équipées de matériaux à changement de phase (MCP) pour répondre à la double problématique du confort d’hiver et d’été en maîtrisant les consommations d’énergie. Ce projet vise donc à l’utilisation rationnelle dans le bâtiment de l’inertie thermique contenue dans les MCP. La société Dupont de Nemours [4] a mis en œuvre de manière industrialisée la production de plaques de MCP encapsulées. Quelques pré-études ont permis de montrer que des applications de ce type de produit dans le bâtiment pourraient conduire à des gains, à la fois en confort et en économie d’énergie. Après avoir fait l’état de l’art des matériaux à changement de phase en tant que matériaux de construction, nous réaliserons des études numériques, à l’aide du logiciel britannique TAS, pour montrer l’intérêt des solutions envisagées et les optimiser. Nous étudierons d’abord les performances de l’Energain® au sein du logiciel TAS en fonction de l’influence de la température de consigne, des apports solaires, de l’épaisseur et de l’emplacement de ce matériau à appliquer. Ce travail influera sur l’utilisation que nous ferons du MCP dans le bâtiment 3E par la suite. Enfin, nous analyserons l’impact de l’Energain® sur le bâtiment 3E et déciderons des modifications à apporter ou non quant aux hypothèses de fonctionnement dont il dispose, afin d’optimiser au maximum l’utilisation des MCP. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 5 2. Etat de l’art : utilisation des Matériaux à Changement de Phase (MCP) en tant que matériaux de construction 2.1. Présentation 2.1.1. Des matériaux dits « intelligents » A l’heure actuelle, nous pouvons distinguer deux grandes catégories de matériaux : - Matériaux de structure. - Matériaux « dits intelligents ». Un matériau intelligent est sensible, adaptatif, et évolutif. Il peut être à la fois : - Un capteur : détecter des signaux. - Un actionneur : effectuer une action sur son environnement. - Un processeur : traiter, comparer, stocker des informations. Nous pouvons dénombrer 3 grandes familles pour ce type de matériau : - Les alliages à mémoire de forme (AMF). - Les matériaux piézoélectriques, électrostrictifs et magnétostrictifs. - Les matériaux à changement de phase (MCP) qui sont l’objet de notre étude ici. 2.1.2. Méthode de stockage de l’énergie thermique Le stockage de l’énergie thermique, appelé plus communément « stockage du chaud et du froid », permet le stockage du chaud ou du froid pour être utilisé plus tard. Afin de pouvoir restituer le chaud ou le froid après quelques temps, cette méthode de stockage nécessite une réversibilité. La figure 2 montre les différentes méthodes possibles qui peuvent être divisées en procédés physiques ou chimiques. Différentes méthodes du stockage de l'énergie thermique Procédés chimiques Procédés physiques Chaleur sensible Chaleur latente Changement de phase solide-liquide Changement de phase liquide-vapeur Changement de phase solide-solide Figure 2 : Différentes méthodes possibles du stockage du chaud et du froid [1]. 2.1.3. Définition Il s’agit de matériaux ayant la particularité de pouvoir stocker de l’énergie sous forme de chaleur latente. Dans le cadre du bâtiment, les matériaux à changement de phase (MCP) Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 6 absorbent et libèrent la chaleur en fonction des variations de température, dues aux apports ou pertes énergétiques en provenance du milieu ambiant, qui font réagir le composé en provoquant « un changement de phase ». Le milieu localisé de l’autre côté de la paroi où est intégré le MCP ne ressent pas l’effet de la variation de température. L’utilisation des MCP s’articule principalement autour de 3 fonctionnalités : - Capacité de garder au froid. - Capacité de garder au chaud. - Capacité de stocker la chaleur. D’après le fabricant de MCP, BASF [5], une paroi contenant 2 cm du produit Micronal® a la même performance en terme d’inertie thermique qu’une brique d’épaisseur de 36 cm ou un mur en béton d’épaisseur de 24 cm ou encore du bois massif d’épaisseur 38 cm (figure 3). Figure 3 : Schéma comparatif des inerties thermiques en fonction de l’épaisseur et de la nature du matériau [5]. Le tableau 1 ci-dessous décrit les points forts et faibles relatifs à l’emploi des MCP dans le bâtiment. POINTS FORTS - - - POINTS FAIBLES Capacité relative à emmagasiner des calories, puis à les restituer. Enthalpies de changement de phase élevées et expansions volumiques réduites (<10%) lors de la fusion. Apport d’inertie à un bâtiment avec faible encombrement. Amélioration du confort (seulement possible dans le cas où le MCP est accouplé à une surventilation nocturne, une régulation précise et une bonne isolation) due à : ▪ Une réduction de la température maximale à l’air, ▪ Une température de surface du mur plus basse. Utilisation sous diverses formes : microcapsules intégrées dans des plaques de plâtre, des enduits, du béton ou mélange avec un polymère laminé de chaque côté par deux feuilles d’aluminium. - - - Importante énergie grise requise pour la fabrication du produit. Diffusion dans les bâtiments encore limitée, peu de retour d’expériences et peu de produits concrets existent sur le marché. Il faudrait un produit spécifique en fonction du lieu géographique et du climat. D’un point de vue sanitaire et environnement, aucune ACV n’est connue à ce jour. Tableau 1 : Distinction des points forts et faibles de l’emploi des MCP dans le bâtiment. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 7 Actuellement, deux types de MCP sont présents dans le domaine du bâtiment : - Phase solide/liquide. - Phase solide/solide. 2.1.4. Principales applications Les principales applications industrielles des matériaux à changement de phase (MCP) sont les suivantes : - Supplément d’isolation des bâtiments. - Climatisation passive. - Stockage d’énergie thermique. - Refroidissement et transport de produits alimentaires ou de produits sensibles pharmaceutiques ou médicaux. - Industrie textile Mais également : - Récupération de la chaleur issue de l’incinération des déchets - Diminuer les effets exothermiques de réactions chimiques - Energie solaire - Système thermique dans l’aérospatiale - Refroidissement de moteur dans l’industrie automobile - Protection thermique de composants et circuits électroniques 2.1.5. La recherche en Europe Depuis la crise du pétrole dans les années 70, plusieurs recherches concernant l’élargissement des plages des températures de fusion ont été effectuées. Aussi, nous disposons actuellement d’une large palette de matériaux de stockage et d’un grand nombre de produits pour différentes applications sur le marché international. Toutes ces perspectives sont en constante amélioration en raison du développement du marché de l’énergie et des nouvelles politiques environnementales tant au plan national qu’international. De nombreux centres de recherche européens ont des projets autour des matériaux à changement de phase. La plupart sont tournés dans l’amélioration des propriétés des MCP notamment sur : - Le nombre de cycles fusion/solidification qu’ils peuvent subir sans se dégrader, - Une meilleure définition de la plage fusion/liquéfaction, - Le comportement au feu, - Le comportement général et la nocivité potentielle, - Etc. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 8 2.2. MCP solide/liquide 2.2.1. Répertoire Parmi les MCP disponibles utilisés dans le bâtiment, ce sont les plus populaires. Ils se déclinent en trois groupes : les composés organiques, inorganiques et eutectiques. MCP solide-liquide solide-solide Composés organiques Composés inorganiques Composés eutectiques Sels hydratés Paraffines organiqueorganique organiqueinorganique Acides gras inorganiqueinorganique Figure 4 : Famille de matériaux des MCP. Composés organiques : Les substances organiques ont une température ou une plage de températures de fusion comprise entre 0° C et 150°. Ils peuvent être à base de paraffine ou d’acides gras. Néanmoins, les acides gras ont été écartés des études sur les composés organiques car ils présentent des fuites de mauvaise odeur lors de leur transition de phase contrairement à la paraffine qui n’en a pas. POINTS FORTS - POINTS FAIBLES Pas de corrosion. Pas de problème de surfusion. Stabilité thermique et chimique. Compatibilité avec les matériaux conventionnels de construction. Faible coût. Recyclable. - Faible enthalpie de transition. Faibles conductivités thermiques à l’état solide et à l’état liquide. Inflammabilité. Exigent un large rapport surface/volume. Tableau 2 : Distinction des points forts et faibles des composés organiques. La paraffine ou molécule linéaire d’hydrocarbures saturés (CnH2n+2) est donc le MCP à phase solide/liquide le plus couramment utilisé. Leurs cristallisations libèrent une grande quantité de chaleur latente. Après plusieurs expérimentations, les paraffines sont devenues Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 9 chimiquement stables et montrent peu de changement de volume sur la fusion, facilitant ainsi leur utilisation dans le bâtiment. Ils sont disponibles dans une large gamme de températures et on peut les obtenir facilement. Composés inorganiques : Les matériaux ou substances inorganiques ont une température ou une plage de température de fusion comprise entre -100°C et 1000°C. Les plus utilisés sont : l’eau (température de fusion à 0°C), les solutions aqueuses de sel (température de fusion inférieure à 0°C), des sels hydratés (température de fusion comprise entre 5°C et 130°C), des mélanges de sels ou encore des mélanges de métaux (température de fusion supérieure à 150°C). - - POINTS FORTS Importante enthalpie de transition (équivalente à environ deux fois la valeur de celle des composés organiques). Haute conductivité thermique. Plage de fusion étroite. Faible coût et facilement disponible. Non-inflammable. - - POINTS FAIBLES Corrosion. Phénomène de surfusion important nécessitant l’utilisation d’agent de nucléation afin d’être fiables. Manque de stabilité thermique. Tableau 3 : Distinction des points forts et faibles des composés inorganiques. Dans le domaine du bâtiment, les substances inorganiques utilisées sont les sels hydratés de par leur stabilité chimique. Ils ne se décomposent pas même sous l'effet de la chaleur, et ils ne réagissent pas aux températures courantes avec des agents oxydants ou réducteurs. A des températures élevées, ils peuvent être réduits en sulfate de sodium. Le sel de Glauber, sous forme déca hydratée (Na2SO4 ·10H2O), est notamment utilisé pour stocker la chaleur dans des systèmes de chauffage solaire grâce à ses propriétés de solubilité inhabituelle, ainsi que sa chaleur de cristallisation élevée. Composés eutectiques : Les MCP eutectiques sont des substances composées de plusieurs MCP purs. En général, ce sont des mélanges de MCP organiques et inorganiques (organique-organique, organiqueinorganique, inorganique-inorganique). - POINTS FORTS Point de fusion net et similaire à une substance pure. Chaleur latente volumétrique légèrement supérieure à celle des composés organiques purs. - - POINTS FAIBLES Peu de données disponibles sur les propriétés thermiques de ces matériaux. Encore peu utilisés au niveau des applications industrielles. Tableau 4 : Distinction des points forts et faibles des composés eutectiques. 2.2.2. Procédure de fabrication Elle consiste à mélanger intimement un corps à changement de phase (sous forme liquide) à un polymère soluble que l’on porte à une température supérieure à la température de Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 10 transition vitreuse. Après l’obtention d’une solution homogène, on place le mélange dans un moule qu’on laisse refroidir progressivement jusqu’à la température ambiante. Au final, on obtient une matrice polymère dans laquelle est ensaché un élément à changement de phase. Les proportions des deux composants de base, l’élément à changement de phase et le polymère, sont optimisés de manière à obtenir un matériau possédant à la fois une forte enthalpie de fusion (quantité d’énergie nécessaire au changement de phase, en [kJ/kg]) et une rigidité suffisante face aux contraintes thermiques. Ces deux critères sont difficiles à remplir simultanément puisque le premier résulte de la quantité d’élément à changement de phase contenue dans le matériau alors que le second est lié à la quantité de polymère mise en œuvre. 2.2.3. Principe physique Au-delà d’une certaine température caractéristique de chaque type de matériau, il se liquéfie en absorbant les calories de l’atmosphère ambiante et les restitue lorsque la température baisse. Cette propriété du matériau est liée à son importante énergie de fusion par unité de volume, plus celle-ci sera grande, plus les propriétés de stockage/restitution de la chaleur seront intéressantes. En général, la restitution de la chaleur passe par le changement de phase de liquide à solide. Le stockage de l’énergie passe par le changement de phase de solide à liquide (phénomène utilisé pour garder un produit au frais). Tous les MCP solide/liquide ont des similitudes au regard des 2 phases endothermique et exothermique. On les différencie dès lors par le stade de déclenchement de ces phases (température de changement de phase différente) et de leur capacité caloriporteuse (Cp, [kJ/(kg.K)]) très variable. L’autre facteur significatif réside dans la présence ou non de surfusion qui traduit l’instabilité du MCP au niveau volumique. 2.2.4. Possibilité d’utilisation et problématiques d’avenir Un bon nombre de substances ont fait l’objet d’études avancées pour être utilisées comme des matériaux à changement de phase. Cependant, peu d’entre elles sont disponibles et commercialisées à l’heure actuelle. En dépit de leurs avantages très variés, les MCP souffrent d’une récupération d’énergie peu efficace et d’une réduction de toutes leurs performances thermiques durant la transition de la phase solide/liquide. Concernant leur mise en œuvre dans la structure de bâtiments, lorsque les MCP sont à l’état liquide, ils affectent non seulement la stabilité structurelle mais entraînent aussi une humidité indésirable dans les murs. C’est la raison pour laquelle les études sur les MCP sont de plus en plus orientées vers les MCP solide/solide. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 11 Actuellement, des tests de vieillissements accélérés sont mis en place pour évaluer l’évolution des performances thermiques au cours du temps (conductivité, chaleur latente, température de fusion). 2.2.5. Produits actuels Plusieurs fabricants proposent aujourd’hui des produits composites sous plusieurs formes et appliqués sur différents types de matériaux de construction (de la plaque finie à l’injection de MCP dans le matériau). Les plus connus sont les suivants : BASF [5] : Leader mondial dans l’industrie chimique, la société allemande BASF commercialise le produit micronal® qui se compose de paraffine dans des microcapsules de polymère incorporées dans des enduits, plaques de plâtre ou béton. Climator Sweden AB [6] : Il s’agit d’une société suédoise de production et de R&D concernant les matériaux à changement de phase. Ainsi, depuis 1979, ils proposent leurs produits ClimSelTH à base de sels hydratés. Dupont de Nemours [4] : Voir paragraphe 3.4.2. Le tableau 5 ci-dessous donne la liste des MCP commercialisés sur le marché international et pouvant être susceptibles de répondre aux besoins de notre étude sur le bâtiment 3E. La plupart de leurs propriétés thermophysiques sont renseignées (point de fusion, chaleur latente, conductivité thermique, et densité). Composition Temp. de fusion [°C] Enthalpie de fusion [kJ/kg] Conductivité thermique [W/(m.K)] Densité 3 [kg/m ] Solution à base de sels hydratés 19 160 0,430 1,520 EPS Ltd. TM Solution à base de sels hydratés 19-20 175 - 1,480 TEAP Mikra Thermic Paraffine 20 140 - - RT21 Paraffine 21 134 - 0,880 Sulfate de sodium 21 198 - - Climator Sweden AB DS 5029 Paraffine 21 125 - - BASF Energain® Paraffine 21,7 170 - - Dupont de Nemours Ecophit® LC20 Graphite 22 140 - 0,800 SGL Technologies GmbH Solution à base de sels hydratés 22 170 0,540 1,530 EPS Ltd. Nom du MCP S19 Latest 20T ClimSel S21 TH C 21 Fabricant Micropolis Rubitherm GmbH Tableau 5 : Liste des MCP disponibles sur le marché international et répondant aux besoins de notre étude. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 12 2.3. MCP solide/solide 2.3.1. Description Les MCP solide/solide sont des polymères hyperramifiés qui n'ont pas de changement de phase visible en apparence (autre qu'une légère expansion/contraction) et s’avèrent capables de surmonter tous les problèmes liés à la manipulation de liquides tels que le confinement ou encore les risques de fuites. Le principe physique reste le même que celui des MCP solide/liquide si ce n’est qu’ils ont l’avantage d’emmagasiner plus de chaleur. Selon les études menées par le Département de Mécanique et d’Ingénierie industrielle de l’université de Ryerson [7], les MCP solide/solide ayant une température de changement de phase dite « basse » (de l’ordre de 22/23 °C) sont bien supérieurs en terme de restitution de chaleur latente. 2.3.2. Procédure de fabrication Ces polymères sont incorporés directement dans un matériau : ils s’apparentent à des capsules de rayon >1 mm et de forme sphérique, dont les centres sont distants de 4 mm. Le fait d’être toujours à l’état solide les rend très intéressant dans la construction puisqu’ils sont beaucoup plus facilement conditionnables et utilisables tels quels. 2.3.3. Possibilité d’utilisation Ce type de MCP permet de palier certains aspects relativement néfastes dans une perspective de construction. D’une part, l’élément chimique ne change pas d’état lors de la transition. Le fait qu’il n’y ait pas d’augmentation et de baisse du volume lors des changements d’état permet de palier au phénomène de fatigue de la matrice structurelle. Enfin, sa capacité à libérer la chaleur latente sur une plus longue temporalité que le MCP solide/liquide en fait un atout en terme de confort thermique. Pour le moment, il n’existe aucune publication concernant la mise en œuvre de MCP solide/solide dans de réels projets. Néanmoins, tout porte à croire que, dans un avenir proche, nous devrions le rencontrer dans diverses applications dans le bâtiment. 2.3.4. Produits actuels A l’heure actuelle, le seul fabricant connu proposant des MCP solide/solide est EPS Ltd [8]. Il s’agit d’une société britannique qui s’implique, depuis 1996, dans la recherche et l’amélioration de solutions énergétiques et environnementales pour l’industrie du chauffage, de la climatisation et de la ventilation. Concernant leur produit à base d’un MCP solide/solide, il suffit de contacter directement leur équipe technique afin de renseigner la température de fusion souhaitée. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 13 2.4. Critères de sélection d’un MCP L’ensemble des critères (ou propriétés souhaitables) qui doivent intervenir ou être recherchés lors du choix du MCP pour une application donnée dans le bâtiment sont énumérés dans le tableau 6 ci-dessous. CRITERES PROPRIETES - Physiques Technologiques Autres Température de changement de phase adaptée aux besoins de l’application. Enthalpie de fusion élevée pour assurer la compacité des dispositifs de stockage. Bonne conductivité thermique. Stabilité lors de cycles de fusion/solidification. Surfusion la plus réduite possible. - Expansion volumique faible lors de la fusion afin de minimiser les contraintes mécaniques dans le support de stockage. Stabilité physico-chimique, longue durée de vie. Compatibilité avec les matériaux du support de stockage. Coût d’investissement réduit. Disponibilité. Faible dangerosité (toxicité, inflammabilité,….). Recyclabilité. Tableau 6 : Différents critères à respecter lors du choix d’un MCP pour une application donnée dans un bâtiment [2]. 2.5. Analyse des systèmes de stockage d’énergie à base de MCP dans le bâtiment 2.5.1. Contexte Bien que les études concernant l’utilisation des MCP dans le bâtiment aient commencé dès la moitié du XXème siècle, elles ont pris un regain de plus en plus important au cours de ces dernières années du fait des éléments suivants : La grande différence de consommation d'énergie entre les heures de pointe et les heures creuses, pour le rafraîchissement (été) et pour le chauffage des bâtiments (hiver et saisons intermédiaires). L'utilisation croissante de l'énergie solaire : l'énergie solaire thermique est disponible à des moments qui ne coïncident pas nécessairement au besoin. Le stockage d’énergie thermique devient un moyen d’adapter la production et la consommation de cette énergie thermique solaire (tableau 7, schémas (a) (b) (c) (d)). Une volonté d’utilisation rationnelle plus efficace des unités de production de chauffage et de refroidissement. Il s’agit ici essentiellement de ne consommer de l’énergie électrique que sur des tranches horaires à faible coût, pour utiliser l’énergie produite sur d’autres tranches horaires qui correspondent au besoin (tableau 7, Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 14 VENTILATION NOCTURNE CHAUFFAGE ACTIF CHAUFFAGE SOLAIRE PASSIF schéma (e) et (f)). L’utilisation de ces MCP en assistance au chauffage ou au refroidissement est, soit passive, soit active (tableau 7, schémas (a) (b) (c) ou (d) (e) (f)). Concernant l’utilisation de ceux-ci en assistance au rafraîchissement, une phase de régénération de MCP (solidification) nocturne est nécessaire, afin d’assurer une capacité de stockage de chaleur diurne quotidienne ; celle-ci peut être passive (freecooling) ou active (renouvellement d‘air nocturne par ventilation forcée (tableau 7, schéma (g) (h) (i)). MURS PLAFONDS / TOITURE PLANCHERS Avec un rayonnement solaire diurne Avec un rayonnement solaire diurne Avec un rayonnement solaire diurne Avec un système de capteurs solaires Avec l’utilisation à faible coût de l’électricité la nuit Avec l’utilisation à faible coût de l’électricité la nuit Avec un renouvellement d’air nocturne Avec un renouvellement d’air nocturne Avec un renouvellement d’air nocturne Tableau 7 : Quelques dispositions des MCP dans le bâtiment [2]. 2.5.2. Procédures d’intégration des MCP Parmi les différents moyens d’intégration de MCP dans les bâtiments étudiés dans la littérature, nous disposons actuellement de 2 méthodes d’utilisation de MCP dans les bâtiments : l’intégration directe et l’encapsulation avant intégration. Intégration directe : les MCP sont mélangés avec des matériaux de construction (en général le plâtre ou le béton) lors de la fabrication ou alors incorporés dans les pores d’un matériau porteur (imprégnation). Encapsulation avant intégration : les MCP sont soit en micro encapsulation, soit en macro encapsulation. Ces derniers sont intégrés soit dans les matériaux de construction, soit dans les échangeurs de chaleur. Figure 5 : Micro encapsulation Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 15 Ces mises en forme offrent un double avantage : d’une part, la surface d’échange entre le MCP et l’extérieur augmente considérablement, facilitant d’autant la transition de phase, et d’autre part, les risques de fuites, lorsque le MCP est à l’état liquide, sont réduits à zéro. Figure 6 : Différents modes d’utilisation des MCP dans le bâtiment [2]. 2.5.3. Utilisations passives des MCP en bâtiment Il s’agit ici de l’utilisation des MCP par intégration de ceux-ci dans les divers éléments constituants un bâtiment : enveloppes, plafonds, planchers, parois, menuiseries, mobiliers, etc. Le stockage et le déstockage d’énergie s’effectue au gré des échanges de chaleur avec l’air intérieur du bâtiment et l’environnement de celui-ci (air extérieur, rayonnement solaire, rayonnement nocturne, etc.). Ces échanges sont dits passifs car ils ne sont pas actionnés par un système mécanique, à l’exception parfois d’une ventilation nocturne forcée du bâtiment. D’après l’inventaire des systèmes de rafraîchissement et de réchauffage passifs à base de MCP les plus connus, on constate que les principaux inconvénients de ses systèmes sont : Que ce soit en utilisation en termes d’assistance au refroidissement ou d’assistance au chauffage, un système passif ne permet pas de corréler facilement les besoins aux productions assurés par les systèmes énergétiques. Il y a une difficile accessibilité aux MCP, c’est-à-dire il existe des résistances thermiques de conduction et de convection naturelle (généralement) entre la source de l’énergie à stocker et le MCP stocké. Ces résistances sont un frein au stockagedéstockage de cette énergie. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 16 2.5.4. Intégration des MCP dans l’enveloppe du bâtiment L’intégration des MCP dans l’enveloppe du bâtiment est la plus utilisée parmi les utilisateurs passifs des MCP dans le bâtiment parce que la surface d’échange de chaleur est grande. Ils sont capables de combiner les fonctions de stockeur de chaleur et élément de construction. En général, la profondeur de l’échange de chaleur est courte. Ils sont en général installés dans les bâtiments pour contribuer à l’amélioration du rafraîchissement des résidences. Les structures les plus fabriquées sont : les plaques de plâtre, les enduits, les murs trombes à base de MCP, les blocs de béton. Les plaques de plâtre : Les plaques de plâtre combinées à un MCP sont constituées en général d’un matériau de construction léger et du MCP. Les MCP utilisés sont en général micro encapsulés. Les plaques de plâtres-MCP sont fabriquées en général soit par immersion de la plaque de plâtre dans le MCP, soit par ajout du MCP lors de la fabrication de la plaque de plâtre. Ces plaques de plâtres-MCP sont fixées sur les murs sous la forme d’un sandwich composé d’un isolant (le plus souvent en polystyrène) et du plâtre-MCP. Les sociétés Dupont de Nemours et BASF proposent ces produits et les ont déjà appliqués dans des bâtiments existants : - Bâtiment de bureaux Hélios à Lyon en 2007 [9] ; - Hôtel à Berlin en 2004 [5] ; - Bâtiment Génération E à Paris en 2006 [5]. Les enduits : Actuellement sur le marché, les enduits à base de MCP (fabriqués par Delta ®, maxit clima, etc) existent sous la forme d'un enduit prédosé « prêt-à-gâcher ». Ils sont à appliquer sur une épaisseur d'environ 15 mm. Les travaux sur les enduits à base de MCP les plus connus sont ceux du projet « RETERMAT » [10]. Le CSTC (Centre Scientifique et Technique de la Construction) en Belgique, dans le cadre du projet en collaboration avec trois autres centres de recherche (CRM, CENTEXBEL, CERTECH) a mis au point un enduit contenant 30 % de MCP. Sur le plan expérimental, de nombreuses mesures ont été effectuées sur deux cellules ayant une surface au sol de 9 m² chacune. Elles renfermaient chacune une surface vitrée de 3 m² orientée au sud. L'une d'entre elles étaient revêtue d'enduits à MCP et l'autre avec un enduit traditionnel de même épaisseur de 1,5 cm. Les mesures de températures ont pu être effectuées pour différentes périodes d'ensoleillement. Les premiers résultats ont démontré que les écarts de température sont de l'ordre de 3 °C entre les deux cellules en ce qui concerne la face interne de l’enveloppe de la cellule. Au niveau du climat intérieur des cellules, une différence de température de 1 °C à 1,5 °C entre les deux cellules a été mesurée pour la température maximale journalière atteinte lors des périodes chaudes et/ou très ensoleillées d'été. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 17 Figure 7 : Evolution des températures dans les cellules jumelées contenant de l’enduit avec et sans MCP au cours d'une journée d'été ensoleillée dans le cadre du projet RETERMAT [10]. Murs trombes à base de MCP : Les murs trombes à base MCP sont composés d’un mur de maçonnerie ordinaire contenant des MCP espacés de 20 cm environ d’une couche de verre ou d’un vitrage en plastique. Figure 8 : Modèle d’un mur trombe à base de MCP [11]. Différents MCP ont été expérimentés pour avoir le meilleur rendement thermique d’un mur trombe à base de MCP : Askew (1978) a utilisé de la cire de paraffine, Farouk et Gucero (1979) ont utilisé un mélange de sel de Glauber et de la cire sunocoP-116. Ces différents travaux ont montré que les murs trombe à base de MCP nécessitent moins d’espace entre le mur et la couche de verre ou plastique que les murs trombe traditionnels. Ils sont plus légers que les murs trombe traditionnels. Knowler (1983) a utilisé de la cire de paraffine CG avec des additifs métalliques pour augmenter la conductivité globale et l’efficacité du mur trombe à base de MCP. Ces travaux sont encore au stade expérimental. Bloc de béton : Le centre d’étude du bâtiment (université de Concordia) à Montréal au Canada a mis au point des blocs de béton à base MCP. Ils ont utilisé différents MCP : la paraffine (PAR), stérate de butyle (BS), dodécanol (DD) et polyéthylène (PEG) [12]. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 18 Au cours des différents essais sur le rendement thermique de ces blocs de béton-MCP, il ressort que les blocs de béton-MCP à base de paraffine ont la capacité de stockage d’énergie (par mètre carré) plus importantes que les autres MCP expérimentés. 2.5.5. Autre intégration des MCP dans le bâtiment D’autres compartiments du bâtiment sont utilisés pour l’intégration des MCP. Néanmoins, la plupart sont encore au stade expérimental. Les travaux les plus avancés sont l’intégration des MCP dans les fenêtres, les rideaux de fenêtres, le plancher et le plafond. Intégration des MCP dans les fenêtres : Les travaux sur les fenêtres à base de MCP les plus connus sont ceux du cabinet architectural « GlassX » fondé par Dietrich Schwarz. Il a mis au point les fenêtres « GlassX ». Ces dernières sont composées de quatre éléments au sein d’un seul ensemble fonctionnel : une isolation translucide, une protection contre les surchauffes estivales, un matériau à changement de phase intégré dans des conteneurs hermétiquement scellés en polycarbonate peints en gris pour favoriser l’efficacité de l’absorption. En général, c’est un MCP à base de sel hydraté avec une température de fusion aux alentours de 27 °C qui est utilisé. Cette paroi est scellée par un verre de sécurité trempé de 6 mm qui peut être agrémenté d’une sérigraphie esthétique du côté intérieur. Lorsque l’inclinaison du rayonnement solaire est supérieure à 40 °C (été), il y a un réfléchissement total des rayons solaires sur la fenêtre. Lorsque l’inclinaison du rayonnement solaire est inférieure à 35 °C (hiver), les rayons solaires traversent complètement la fenêtre. D’après de récentes études [13], la capacité de stockage de l'énergie des fenêtres « GlassX » est dix fois plus importante que le béton ordinaire. Intégration des MCP dans les rideaux : Les rideaux à base de MCP sont encore au stade de l’expérimentation dans l’optique d’une amélioration du confort résidentiel. Le principe de fonctionnement consiste à laisser les fenêtres ouvertes afin que les rideaux soient exposés aux rayonnements solaires. La fusion des MCP permet de rafraîchir l’intérieur du bâtiment. Au cours du refroidissement nocturne ou par temps nuageux, le rideau libère la chaleur solaire emmagasinée, permettant ainsi aux MCP de se solidifier et à la pièce concernée de se réchauffer. Les travaux les plus avancés sont celles de Buddhi et al., ainsi que Harald Mehling et al. : Buddhi et al. [11] ont étudié la performance thermique d'une cellule d'essai (1m x 1m x 1m) avec ou sans matériaux à changement de phase. Le MCP utilisé était l’acide laurique (température de fusion de 49°C). Au cours de ces essais, ils ont constaté que la température de l’air dans la cellule augmente jusqu'à 4°C pour 4-5 heures de fonctionnement nocturne. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 19 Harald Mehling et al. [11] ont mis au point un rideau à base de MCP qui permet de décaler le pic de température diurne de 3 heures et d’abaisser la température du bâtiment de 2°C sur cette période diurne. . En raison des propriétés optiques des PCM, ces rideaux sont translucides, ce qui signifie qu’elle brille en présence des rayons solaires. De ce fait, le rideau devient un élément multifonctionnel : il améliore le confort du bâtiment et participe à la décoration intérieure de la maison. Intégration des MCP dans les plafonds et planchers : Les produits à base de MCP installés dans les plafonds et les planchers pour améliorer le confort du bâtiment sont en général des panneaux à base de MCP. Dans ce cas de figure, le panneau le plus connu est le panneau DuPont™ Energain® [4]. D’autres fabricants de produits à base de MCP (Solairked, Rubitherm, Cristopia, etc) proposent un panel de panneaux à base de MCP. 2.5.6. Utilisation active des MCP dans le bâtiment Les systèmes actifs sont des systèmes où la circulation du fluide dans les composants est actionnée par un système mécanique (ventilateur, pompe, etc). Ce caractère actif permet d’utiliser la capacité de stockage et/ou de déstockage d’énergie à la demande, c’est-à-dire de façon non subie. Les systèmes actifs sont composés en général de trois éléments : L’échangeur de stockage de l’énergie thermique de chaleur latente : LTHES1 contenant les MCP. C’est l’élément central du dispositif de stockage ; Le circuit de circulation du fluide (souvent de l’air, parfois de l’eau) caloporteur ; Un ventilateur ou une pompe qui détermine le débit de fluide dans les LTHES. Les systèmes actifs de types échangeurs de chaleur permettent d’améliorer le confort des bâtiments en faisant circuler de l’air frais (rafraîchissement) ou de l’air chaud (chauffage) dans les bâtiments en fonction de la demande. Ils fonctionnent de la manière suivante : Assistance au rafraîchissement des bâtiments : Pendant la journée, on fait circuler l’air « chaud » du bâtiment dans un système actif. Ce dernier contient des MCP solidifiés. Ces derniers soumis à une température supérieure à leur température de fusion vont fondre en absorbant la chaleur de l’air. Ensuite, on réinjecte cet air rafraichi dans le bâtiment. Pour solidifier le MCP, durant la nuit, on fait circuler l’air extérieur au bâtiment « frais » qui a une température inférieure à la température de fusion du MCP. Assistance au chauffage des bâtiments : Le principe est le même mais le fonctionnement s’inverse durant la journée, on fait circuler l’air « chaud » du bâtiment (ou issu d’un système de chauffage, à source d’énergie solaire ou 1 LTHES : Latent Heat Thermale Energy Storage. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 20 électrique par exemple), ce qui permet de stocker la chaleur. On réchauffe le bâtiment en faisant circuler l’air « frais » de ce dernier dans ces échangeurs lorsque c’est nécessaire pendant la nuit. Au cours de ses vingt dernières années, différents auteurs ont menés des travaux pour avoir les meilleurs systèmes actifs de type d’échangeur de chaleur Air-MCP. Parmi ses travaux, il ressort deux familles dont les travaux ont bien avancés. Il s’agit des systèmes d’échangeurs à Air-MCP avec des MCP en « plaques » et ceux contenant des MCP disposés en « amas ». 2.5.7. Bilan Dans ce paragraphe, parce que la suite de notre étude se concentre sur une intégration des MCP dans les murs intérieurs du bâtiment 3E, nous avons présenté un panorama détaillé des utilisations passives des MCP dans le bâtiment les plus développées et dont les résultats sont publiés. Concernant l’utilisation active des MCP, nous nous sommes simplement appliqués à l’expliquer brièvement. Le tableau 8 suivant récapitule les paramètres caractéristiques des utilisations passives et actives des MCP dans le bâtiment. Utilisation active des MCP Paramètres Utilisation passive des MCP MCP en plaques MCP en amas Choix de MCP Différents MCP sont expérimentés mais les plus utilisés sont la paraffine et les sels hydratés. Il n’y a que Zalba et d’Arkar qui ont expérimentés différents types de MCP. Pour les autres, les MCP utilisés sont conçus par les auteurs. Encapsulation des MCP Facile : ils intègrent en général les différents compartiments du bâtiment. La plupart sont faciles à concevoir. Contenant des MCP encapsulés Limitée. Importante pour la plupart. Intégration de l’échangeur dans le système Facile. Difficile en général. Intégration du système dans le bâtiment Echange thermique Air-MCP Facile. Non contrôlé. Difficile en général. Contrôlé bien qu’il se fasse de manière indirecte. Coût du système Peu d’informations disponibles. Application réelle Les expérimentations donnent des résultats encourageants. Tableau 8 : Comparaison des paramètres caractéristiques des échangeurs passifs et actifs [2]. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 21 Figure 9 : Plan d’ensemble du complexe TECHNOPOLIS Figure 10 : Situation géographique de Wroclaw et localisation du complexe TECHNOPOLIS Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 22 3. Présentation du projet universitaire concernant le bâtiment 3E – ENERGIE ECOLOGIE ECONOMIE 3.1. Présentation générale du projet 3.1.1. Le complexe TECHNOPOLIS La construction du bâtiment 3E s’inscrit dans le projet de création du complexe TECHNOPOLIS (voir figure 9 ci-contre) de l’Université Polytechnique de Wroclaw. Ce complexe fait partie de la création d’un pôle de recherche et d’éducation de la Faculté du génie de l’environnement, et se composera des trois bâtiments suivants : - Un bâtiment d’éducation et de recherche pour le Département de l’environnement (dit en abrégé 3E – Energie Ecologie Economie). - Un bâtiment réceptionnant un étage pour le Laboratoire de recherche en Toxicologie et un autre étage pour le Laboratoire des Matériaux Polymères avancés et de recyclage (dit en abrégé TOXY). - Un bâtiment hébergeant le Laboratoire d’isolement financier (dit en abrégé IZO-LAB) ainsi que le pôle de veilles technologiques nommé « Arrière-cour de technologie durable ». Le souhait de ce projet est de créer un ensemble cohérent qui associe de la meilleure façon architecture, urbanisme et développement durable. 3.1.2. Site L’implantation du complexe (voir figure 10 ci-contre) est prévu dans l’espace libre situé sur la rue Dlugiej à Wroclaw, en Pologne, et qui s’avère être une propriété de l’Université Polytechnique de Wroclaw, située 27 rue Wybrzeze Wyspianskiego. Le complexe TECHNOPOLIS couvrira une surface de 7500 m² et sera distribué de la manière suivante : - Bâtiment 3E : 2000 m², - Bâtiment TOXY : 1200 m², - Bâtiment IZO-LAB : 3000 m², - Espaces verts et de communication, parking, etc. : 1300 m². Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 23 Figure 11 : Différentes vues du bâtiment 3E, © Piotr Kuczia. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 24 3.2. Le bâtiment 3E – ENERGIE ECOLOGIE ECONOMIE 3.2.1. Présentation Au sein du campus de l’Université Polytechnique de Wroclaw, le futur bâtiment 3E (voir figure 11 ci-contre) a été conçu pour être un bâtiment innovant et précurseur d’une importante tendance environnementale. Ce sera, en effet, le premier bâtiment public en Pologne qui répondra à des critères essentiels en matière d’économie d’énergie. Pour réaliser au mieux cet ambitieux projet, une équipe interdisciplinaire a été mise en place et se compose notamment du célèbre architecte polonais, M. Piotr Kuczia, et d’environ 30 chercheurs travaillant dans le domaine climatique et énergétique du département ingénierie de la Faculté du génie de l’environnement de l’Université Polytechnique de Wroclaw, sous la direction du professeur Jan Danielewicz. En 2010, le bâtiment 3E gagna en Pologne le 1er prix du GREEN BUILDING COUNCIL pour la meilleure conception écologique et une certaine distinction pour le meilleur espace intérieur écologique. 3.2.2. Architecture Le bâtiment 3E, de forme carrée, se composera de trois étages et d’une toiture terrasse. La structure du bâtiment reposera sur des piliers : des colonnes extérieures en éléments préfabriqués en béton. Elles auront la double fonction de supporter le bâtiment tout en servant de cheminées d’évacuation d’air. Concernant les planchers, ils seront en béton armé monobloc et pourront être « activés thermiquement ». A chaque façade, s’associera un caractère unique et particulier en fonction de Figure 12 : Six façades énergétiques l’orientation par rapport au soleil. La forme ainsi que l’orientation du bâtiment et de ses ouvertures sont le résultat d’une optimisation géométrique pour la limitation des pertes d’énergie, mais aussi pour une acquisition la plus intelligente possible des apports solaires. Figure 13 : Optimisation de l’air frais 3.2.3. Fonctionnement du bâtiment Le bâtiment s’articulera autour d’un atrium central qui s’élève sur trois niveaux et est fermé par une verrière en toiture. Le rez-de-chaussée donnera sur le hall d’entrée, des espaces de communication, les locaux techniques ainsi que sur une plateforme de démonstration. Le premier étage, l’étage principal du bâtiment, donnera sur l’espace supérieur d’exposition, deux salles de conférences, des laboratoires, deux salles informatiques, un snack-bar et une salle pour le personnel. L’étage supérieur donnera une salle de laboratoire, une salle de repos et des locaux de rangement. L’espace plat de la toiture servira de stockage. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 25 Le nombre maximal d’usagers prévus dans le bâtiment est de 500 personnes. Ils peuvent être répartis en plusieurs groupes : - Protection du bâtiment : des gardiens présents nuit et jour dans le bâtiment. - Entretien du bâtiment : des techniciens de surface demeurant dans le bâtiment à certaines heures. - Domaine de la recherche : chercheurs et maîtres de conférences pouvant être présent dans le bâtiment entre 08h00 et 18h00. - Les étudiants : présents dans le bâtiment selon leurs emplois du temps. Les cours sont prévus entre 09h00 et 17h00. - Les visiteurs : le bâtiment reste ouvert et disponible à tout public, excepté lors des jours fériés. L’université s’attend à attirer la curiosité d’élèves des écoles primaires, secondaires et supérieures, ou encore d’adultes soucieux des progrès existants pour satisfaire des enjeux environnementaux. Le futur bâtiment 3E a notamment été élaboré dans l’optique d’être en permanence un lieu d’exposition des nouvelles technologies du génie climatique et énergétique. 3.2.4. Enjeux énergétiques En Pologne, les enjeux en matière d’efficacité énergétique sont de plus en plus importants. Le choix de concevoir un bâtiment avec un bilan énergétique presque nul est motivé par plusieurs facteurs : - Le programme 3 x 20% approuvé en 2007 par le Conseil de l’Europe. Ce programme européen prévoit d’ici 2020 de : rationaliser la consommation d’énergie et donc réduire cette consommation de 20%, augmenter la part de production d’électricité à partir de sources non renouvelables à une hauteur de 20% dans l’UE, et, enfin, réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20% par rapport à 1990. - La présentation des directives du Conseil de l’Europe 2002/91/CE au Parlement Européen le 16 décembre 2002 en tant qu’exigences concernant la certification énergétique des bâtiments et de son amendement, sous la forme de directives du Conseil Européen 2010/31/CE le 19 mai 2010. - Encourager la politique énergétique de la Pologne et son développement au sein de l’Europe. Un des objectifs du bâtiment 3E est d’obtenir une certification énergétique LEED / DNGB. Face à ces enjeux, les installations visant à assurer le confort des occupants doivent satisfaire les exigences environnementales suivantes : - Favoriser le recours aux énergies naturelles comme le soleil, le vent, la terre et l’eau. - Réduire la demande d’énergie de pompage, de refroidissement et de chauffage de l’air. - Limiter l’utilisation de produits nuisibles à l’environnement tels que les réfrigérants. - Limiter l’utilisation des combustibles fossiles directe (dans les sources de chaleur) et indirecte (consommation d’électricité). Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 26 3.3. Des installations innovantes Le bâtiment 3E a pour vocation d’être une vitrine des nouvelles technologies dans le domaine de l’écologie et de l’efficacité énergétique. Le fonctionnement des installations sera évolutif en fonction des saisons et des ressources disponibles. Ce qu’il faut retenir de ce projet exceptionnel, ce sont les aspects suivants : - Une incomparable concentration de techniques énergétiques durables et efficaces, et de matériaux écologiques dans un seul bâtiment. - Une utilisation minimale d’énergies provenant de sources non-renouvelables. - La performance de toutes les solutions mises en place sera scientifiquement évaluée durant toute l’opération, et en vue d’être constamment améliorée. - Un bâtiment non seulement académique, mais offrant aussi l’opportunité d’être ouvert à tout public soucieux de connaître des solutions modernes et en constant progrès. 3.3.1. Gestion de l’eau Toiture végétalisée Collecte des eaux de pluie Eaux de pluie Eaux grises Recyclage Récupération de chaleur Figure 14 : Schéma représentatif des technologies mises en place pour la gestion de l’eau. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 27 Toiture végétalisée Filtration et épuration biologique des eaux de pluie Rétention d'eau, évaporation des eaux → Eviter l'engorgement des gouttière Les eaux grises sont collectées ensemble pour être valorisées : Diminution de la consommation en eau. Réduction du volume des rejets pollués. Les eaux grises sont à une température de 40°C environ. Le système ThermoCycle, muni d’un échangeur de chaleur, transmet la chaleur des eaux grises à l’eau froide du réseau. L’eau froide à 10°C devient de l’eau tempérée à 15°C Eaux grises des lavabos et douches Récuparation de chaleur L’eau traverse le système PONTOS. Processus : Filtrage, Nettoyage biologique et mécanique, Stérilisation par une lampe à ultraviolets. Le système PONTOS est équipé d’une pompe qui permet la distribution de l’eau recyclée vers les chasses d’eau des sanitaires. Traitement Alimentation sanitaires Récupération des eaux de pluie Stockage en toiture Alimentation par gravité des sanitaires Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Les eaux qui ruissellent sur la verrière en toiture sont collectées dans des gouttières puis évacuées vers deux cuves de stockage. Les deux cuves de 12m² et 23m² sont situées en toiture du bâtiment L’eau est distribuée vers les sanitaires du rez-dechaussée par gravitation. Cette technique évite l’utilisation de pompe de circulation. Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 28 3.3.2. Confort d’été Energie éolienne Energie solaire Fraicheur du sol Figure 15 : Schéma représentatif des technologies mises en place pour le confort d’été. Pompe à chaleur air-air Pompe à chaleur eau-eau L’air chaud extérieur qui circule dans un puits canadien est refroidit. L’air rafraîchi est diffusé dans le bâtiment. La fraîcheur du sol est transmise au fluide qui circule dans la pompe à chaleur. Le fluide refroidit passe dans les planchers du bâtiment à travers la dalle activée thermiquement. Free cooling Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 29 Atrium = verrière La verrière assure un chauffage important de l’air. Les ailettes placées sous la verrière récupèrent cet air chaud chaleur et protège du rayonnement solaire. Le système de climatisation utilise la dessiccation et l’évaporation. L’air chaud, traverse une roue à dessiccation où il est déshumidifié avant d’être refroidit dans un échangeur thermique. Il est refroidi une deuxième fois par humidification avant d’être injecté dans la pièce. L’air extrait est humidifié jusqu’au point de saturation pour augmenter son potentiel de rafraichissement dans l’échangeur. Climatisation solaire système SDEC Protection solaire + Rafraichissement Ventilation gravitationnelle Cheminées solaires Turbine Ce système est utilisé dans le bâtiment 3E uniquement dans la salle de conférence située à l’Est. La protection solaire évite les surchauffes dans l’Atrium. • La circulation de l’air est provoquée par la différence de densité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. • L’air chaud du bâtiment est évacué vers l’extérieur. • La couleur noire de la cheminée solaire est conçue pour absorber un maximum d’énergie. Cette chaleur est transmise à l’air qui circule dans la cheminée. • L’augmentation de la température de l’air génère une diminution de la densité de l’air qui est alors évacué plus facilement. • Chaque cheminée est équipée d’une turbine qui accentue le tirage, donc optimise l’évacuation de l’air vers l’extérieur. Pour contribuer à une meilleur gestion de la température intérieure des locaux dans l’intérêt d’optimiser au mieux l’énergie, il est prévu dans la conception d’une partie des parois intérieures de certaines pièces du bâtiment 3E, l’emploi de matériaux à changement de phase. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 30 3.3.3. Confort d’hiver Energie éolienne Energie solaire Chaleur du sol Figure 16 : Schéma représentatif des technologies mises en place pour le confort d’hiver. Ventilation gravitationnelle (cheminée + turbine) Absence de ventilateur pour l'évacuation de l'air vers l'extérieur Minimisation des consommations d'énergie Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 31 Energie solaire Production d'électricité + chaleur L’énergie solaire est valorisée de différentes façons. Les panneaux solaires photovoltaïques placés sur la façade Sud du bâtiment fournissent de l’électricité. Les panneaux solaires thermiques situés sur la toiture du bâtiment procurent de l’énergie pour le chauffage de l’eau sanitaire et de l’eau qui circule dans les dalles activées thermiquement. Stockage de chaleur Pompe à chaleur air-air Pompe à chaleur eau-air Chauffage de l'air Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB De par leur capacité à stocker une quantité importante de chaleur, les matériaux à changement de phase (MCP) présentent une alternative intéressante pour réduire les consommations de chauffage en hiver. L’énergie thermique produite en excès est stockée dans le sol sous le bâtiment pour une utilisation en différée. L’air froid extérieur qui circule dans un puits canadien prend la chaleur du sol. L’air chauffé est diffusé dans le bâtiment. La chaleur du sol est transmise au fluide qui circule dans la pompe à chaleur. Le fluide chauffé passe ensuite dans les planchers du bâtiment à travers la dalle activée thermiquement. Ces deux systèmes permettent le chauffage naturel du bâtiment en hiver. Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 32 4. Etude des MCP à l’aide d’un outil de simulation thermique dynamique 4.1. Utilisation des MCP avec le logiciel TAS 4.1.1. Le logiciel TAS Dans le cadre d’un partenariat entre l’Université Polytechnique de Wroclaw et l’éditeur de logiciels britannique EDSL, le logiciel TAS, conçu en 1989, a été choisi en tant qu’outil de modélisation et de simulation du futur bâtiment 3E. Il a pour intérêt la détermination des flux thermiques d’un bâtiment, et s’adresse notamment aux bureaux d’études et aux organismes d’enseignement et de recherche. Ce logiciel est un outil de prévision en dynamique du comportement thermique d’un bâtiment, permettant aux concepteurs d’évaluer au pas de temps horaire les consommations d’énergie, les émissions de CO2, les coûts d’exploitation et le confort des occupants. L’étude de simulation thermique dynamique se conduit en plusieurs phases, comme l’illustre la figure suivante. MODELISATION 2D/3D : Utilisation de TAS 3D Modeller •Géométrie et constitution du bâtiment : Orientation, étages, pièces, zones, volumes d'air, parois, plafonds, planchers, fenêtres, masques. •Vérification visuelle : Contrôler qu'il n'y ait pas d'erreurs faîtes dans la saisie du bâtiment. ANALYSE DU BÂTIMENT : Utilisation de TAS Building Simulator •Définir l'environnement et les particularités du bâtiment : Spécifier une météo, un calendrier, les éléments de construction, les charges internes (dégagées par l'éclairage, les personnes, les machines, etc.) et les régulateurs (consigne variable de température, d'humidité et de ventilation. RESULTATS : Utilisation de Result Viewer •Simulation du bâtiment : Etude des résultats sous formes de graphiques ou tableaux. Différentes données de sortie sont étudiables : Température de l'air extérieur / intérieur, température de surface, humidité, conductivité, risque de condensation, charges sensibles et latentes, consommation d'énergie, etc. Figure 17 : Les différentes phases de l’étude thermique d’un bâtiment à partir du logiciel EDSL-TAS. A l’aide du module TAS Systems, il est possible de créer des équipements CVC à partir d’un schéma de principe où il est nécessaire de spécifier chaque composant et leur paramétrage. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 33 Le programme TAS a été utilisé pour simuler l’impact des panneaux à base de Matériaux à Changement de Phase (MCP) dans certaines pièces du bâtiment 3E. Ce logiciel contient les propriétés du MCP Energain®, de la société Dupont de Nemours, dans sa librairie pour ajouter des épaisseurs de ce matériau dans les parois ou plafonds/planchers d’un bâtiment. Seule Dupont Building Innovations a collaboré avec la société EDSL au sein d’un logiciel dynamique de validation thermique pour faciliter la simulation des avantages apportés par un MCP aux bâtiments. C’est la raison pour laquelle, dans le cadre du partenariat existant entre l’université et l’éditeur, notre étude sur l’intégration des MCP dans le bâtiment 3E ne concernera que l’Energain® malgré les autres produits disponibles sur le marché. 4.1.2. Utilisation du MCP Energain® Le matériau Energain® est breveté par la société Dupont de Nemours (Luxembourg) [4]. L’Energain® est un produit qui se présente sous la forme d’un panneau constitué de deux feuilles d’aluminium de 130 µm d’épaisseur renfermant un composé solide de copolymère (éthylène, 40%) et de paraffine (60%). Les bords du panneau sont rendus étanches grâce à un ruban adhésif en aluminium de 75 µm d’épaisseur. Les feuilles d’aluminium jouent trois rôles distincts : protection anti-feu, rigidité du panneau pour faciliter la pose et protection contre la migration de la cire. On peut l’intégrer directement dans la structure pendant la construction du bâtiment ou rajouter lors de rénovations. Figure 18 : Panneau Energain®. Le principe de fonctionnement de l’Energain® est le suivant : - Si la température intérieure de la pièce, dans laquelle a été incorporé le matériau, est inférieure à 20°C, la cire de paraffine conserve son état solide ; - Lorsque la température dépasse 21,7°C, le changement de phase commence et la cire fond en absorbant les calories énergétiques de la température ambiante de la pièce (rayonnement solaire et/ou gains internes) et en les stockant dans le panneau. - Dans le cas où la température redescend en dessous de 20°C, un nouveau changement d’état survient et la cire de paraffine se solidifie, restituant ainsi la chaleur à l’intérieur de la pièce. Figure 19 : Principe de stockage des MCP dans un bâtiment [4]. La température idéale d’une pièce se situe généralement entre 16/17 °C et 24-26 °C, et dépend de critères liés, à la fois, à la construction et l’aménagement du bâtiment (degré d’activité, humidité, température des murs, …) et à la perception subjective des occupants (âge, sexe, activité, vêtements portés, …). Les panneaux Energain®, d’une épaisseur de 5,26 mm, absorbent jusqu’à 515 kJ/m² pour une température de fusion de 21,7 °C. Cette capacité élevée de stockage de chaleur permet non seulement d’éviter les pics de température ambiante, mais aussi de réduire la consommation d’énergie jusqu’à 15% en chauffage et jusqu’à 35% en climatisation. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 34 La fonte de la cire de paraffine a été testé par un système de calorimétrie différentielle par balayage, plus couramment appelée DSC2. Il s’agit d’une technique d’analyse thermique qui mesure les différences des échanges de chaleur entre un échantillon à analyser (la cire de paraffine dans le cas de l’Energain® ici) et une référence (échantillon témoin). Figure 20 : Conductivité et chaleur massique du matériau Energain® mesurés par la méthode DSC [4]. L’énergain® est capable de stocker davantage d’énergie thermique de façon latente avec une plus grande capacité de stockage et une masse inférieure par rapport aux matériaux conventionnels. Selon la figure 21 suivante, un panneau Energain® de 5 mm d’épaisseur est équivalent à 30 mm de béton en fonction de la température. Figure 21 : Comparaison de chaleur totale échangée entre 18 °C et 26 °C entre le béton et l’Energain® [4]. La figure 22 compare le stockage thermique de l’Energain® avec celui de certains matériaux de construction conventionnels de 5 mm d’épaisseur, dans un créneau de température de 18-24 °C. 2 DSC : Differential Scanning Calorimetry. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 35 Figure 22 : Chaleur totale échangée entre 18°C et 26°C pour une couche de 5 mm de matériau [4]. Diverses applications des panneaux Energain® ont été recensées parmi les bâtiments résidentiels (habitation familiale) et non résidentiels (immeuble de bureaux, bâtiment scolaire) dans divers pays en Europe : France, Luxembourg, Royaume-Uni, Italie, République Tchèque, etc. Ce produit a été reconnu à travers plusieurs publications : - Finaliste du Carbon Trust Innovation Award 2007, Royaume-Uni. - Concours de l’innovation Batimat 2009, France. - Self Build Product Award 2010, Royaume-Uni. - Pass Innovation, CSTB France. - Récompense parmi les 23 Life Environment Projects, juin 2010, Bruxelles, Belgique. Afin d’assurer la fiabilité du produit, la société Dupont de Nemours dispose d’une certification desservie par l’organisme CSTB ainsi que d’une protection contre l’incendie de son produit Energain®. De plus, un brevet a été déposé pour garantir aux utilisateurs que le matériau conserve sa résistance mécanique lorsque la paraffine se trouve dans la phase liquide. De nombreux tests ont été réalisés lors du développement du produit, en laboratoire comme en situation réelle, pour attester de performances cohérentes et fiables. La longévité du matériau est équivalente à celle du bâtiment dans lequel il est mis en application. Il est chimiquement inerte par rapport à la plupart des matériaux. 4.2. Performances de l’Energain® au sein du logiciel TAS 4.2.1. Principe Avant d’analyser l’impact du matériau à changement de phase dans le bâtiment 3E, nous préférons vérifier les propriétés de l’Energain® utilisées au sein du logiciel TAS. Pour cela, l’intérêt est d’évaluer l’influence de la température intérieure d’une pièce sans fenêtres et faiblement isolée. Sans apports internes et solaires, mais en faisant simplement varier la température de consigne de la pièce entre 15 °C et 25 °C, nous devrions déterminer à partir de quelles températures le MCP commence à travailler et nous devrions surtout être capables de mettre en valeur la température de fusion du matériau. Ce constat se fera à partir de l’écart des besoins d’énergie entre une pièce « test » sans l’ajout du module Energain® dans la plaque de plâtre située sur les façades intérieures des quatre murs latéraux, et une autre pièce « test » similaire à la précédente et à laquelle est ajouté 10 mm du MCP. Lorsque l’écart entre les deux pièces sera de grande portée, nous aurons alors atteints nos objectifs d’études. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 36 4.2.2. 1er essais : Modèle et hypothèses de simulation : La figure 23 présente le modèle que nous avons simulé pour notre cas d’étude. La pièce « test » se situe au centre de la pièce de conditionnement afin d’éviter tout contact avec les variations extérieures (vent, soleil, humidité, etc.). Pour renforcer cet isolement, les murs, plancher et plafond de la pièce de conditionnement se composent de 500 mm de polystyrène. En ce qui concerne la pièce « test », les murs, plafond et plancher se composent de 200 mm de béton cellulaire et d’une plaque de plâtre de 20 mm pour le revêtement intérieur. Pièce de conditionnement Pièce « test » Murs extérieurs à base de 500 mm de polystyrène. Murs intérieurs composés d’une plaque de plâtre de 20 mm et de 200 mm de béton cellulaire. Figure 23 : Schéma simplifié des premiers modèles étudiés. Les pièces « test » et de conditionnement sont équipées d’émetteurs standards de chauffage et climatisation qui permettent d'évaluer les besoins d’énergie. Les données météorologiques prises en compte pour nos simulations sont celles de Wroclaw. Le scénario mis en place est le suivant : - La consigne de la température intérieure de la pièce « test » a une valeur fixe, entre 15°C et 25°C selon les simulations, tout le long de l’année. - La consigne de la température intérieure de la pièce de conditionnement a la même valeur que celle de la pièce « test » les vingt premiers jours et est ensuite fixée à 0°C. L’intérêt est de faire varier la pièce de conditionnement pour observer comment la pièce « test » peut réagir avec ou sans MCP. Résultats : Lors des vingt premiers jours, les besoins en chauffage augmentent très vite jusqu’à se stabiliser à partir du 4ème jour dans les deux cas où la pièce « test » est équipée ou non de l’Energain®. Ils restent constants jusqu’au 20ème jour. A partir du 21ème jour, lorsque la consigne de la pièce de conditionnement est fixée à une température de 0°C, les besoins augmentent à nouveau rapidement et se stabilisent dès le 24ème jour. La figure 24 montre l’évolution des besoins en chauffage de la pièce « test », avec ou sans MPC, entre les 21ème et 26ème jours de simulation, pour des températures de consigne de 15°C, 20°C et 25°C. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 37 Besoins de chauffage [W] 4000 3500 Sans MCP et une consigne de 20°C 3000 Avec MCP et une consigne de 20°C 2500 Sans MCP et une consigne de 25°C 2000 1500 Avec MCP et une consigne de 25°C 1000 Sans MCP et une consigne de 15°C 500 Avec MCP et une consigne de 15°C 0 0 48 96 144 Temps [h] Figure 24 : Evolution des besoins de chauffage de la pièce « test » en fonction de l’ajout de l’Energain® ème ème et des différentes températures de consigne, entre les 21 et 26 jours de simulation. L’objectif de cette étude est de voir à partir de quelle température de consigne l’écart entre les pièces « test » avec et sans MCP devient important. Toutefois, notre travail nous a amené à remarquer que, plus nous augmentons la température de consigne, plus l’écart s’accroît de manière proportionnelle et, de ce fait, ne devient jamais significative. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas présenté les courbes de toutes les températures de consigne dans la figure 24. Face à un tel constat, nous avons essayé de comprendre l’erreur commise dans ce modèle en analysant toutes les données possibles. Nous avons aussi imaginé d’autres modèles tels que celui où nous figeons la température de consigne de la pièce de conditionnement pour faire varier celle de la pièce « test », mais nos observations restent similaires. Cependant, en analysant sur le logiciel TAS le transfert thermique qui s’effectue dans les murs communs aux pièces « test » et de conditionnement, nous nous sommes aperçus qu’il n’est pas nul et que ces parois ne sont donc pas adiabatiques. Par conséquent, lorsque nous appliquons le plugin Energain® dans les plaques de plâtre des murs intérieurs, l’énergie qui est stockée par le MCP n’est pas relâchée dans la pièce d’étude mais est en fait évacuée vers les milieux en contact avec les murs où est contenu le MCP. 4.2.3. 2nd essai : Modèle et hypothèses de simulation : La figure 25 présente le dernier modèle simulé afin d’éviter le problème du transfert thermique auquel nous étions confrontés précédemment. Les murs, plancher et plafond de la pièce « test » se composent d’une plaque de plâtre de 20 mm, de 200 mm de béton cellulaire et de 500 mm de polystyrène avec une conductivité thermique que l’on fixe à 0,001 [W/(m.K)]. Dans ce nouveau cas d’étude, il n’y a plus la pièce de conditionnement, mais les données météorologiques sont figées. En effet, nous supprimons le flux solaire et la présence du vent, l’humidité relative est constante à une valeur de 92% et nous fixons la Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 38 température de l’air 2°C au dessus de la température de consigne que nous imposons à la salle « test ». Murs composés d’une plaque de plâtre de 20 mm, de 200 mm de béton cellulaire et de 500 mm de polystyrène avec une conductivité très faible. Pièce « test » Figure 25 : Schéma simplifié du dernier modèle étudié. La pièce « test » est équipée d’émetteurs standards de chauffage et climatisation afin de pouvoir évaluer les besoins d’énergie. Le scénario mis en place est le suivant : - Durant les 40 premiers jours, nous fixons la température de consigne à 18°C, 20°C, 22°C ou 24°C. - Nous abaissons la température de consigne de 10°C les 40 jours suivants. - Nous réitérons ces mêmes schémas jusqu’à la fin de l’année. Résultats : L’intérêt de ce modèle est d’étudier directement l’évolution de la température résultante de la pièce « test », avec ou sans MPC. C’est ce que nous montrons avec la figure 26 entre les 120ème et 148ème jours de simulation. Quelles que soient les températures de consigne que l’on impose, l’écart de température entre la pièce « test » avec MCP et celle sans MCP reste identique, à la décimale près, et est exactement conforme à ce que nous expose la figure 26. 18 Cas avec MCP Température [°C] 16 Cas sans MCP 14 12 10 8 0 96 192 288 384 Temps [h] 480 576 672 Figure 26 : Evolution de la température résultante de la pièce « test » en fonction de l’ajout de ème ème l’Energain®, entre les 120 et 148 jours de simulation. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 39 A partir des figures 24 et 26, nous pouvons remarquer que l’Energain® a un impact favorable concernant l’évolution des demandes d’énergie et des températures face à nos consignes. Néanmoins, quelques soient les modèles que nous avons créés, nous ne sommes pas capables de retrouver les propriétés qui font la particularité des matériaux à changement de phase en comparaison avec les autres matériaux de construction. Nous pouvons observer que le MCP semble fonctionner comme un simple matériau accumulateur de chaleur et isolant, et dans ce cas, l’utilisation de l’Energain® au sein du logiciel TAS a été simplifié. 4.2.4. Conclusion : Nous avons consacré beaucoup de temps de travail et de réflexion pour cette étude sur les performances de l’Energain® au sein du logiciel TAS, en raison de nos résultats qui ne se montraient pas conformes aux propriétés que l’on connait sur les matériaux à changement de phase. Cette étape a été déterminante puisque les conclusions qui ont été trouvées influeront sur la poursuite de notre projet. Ainsi, à travers nos différents modèles, nous nous sommes aperçus, d’une part, que le MCP, crée par le module associé dans TAS, n’évacue pas dans la bonne direction toute l’énergie qu’il a pu stocker. Pour remédier à ce problème, il est donc nécessaire d’isoler au maximum la pièce où l’on veut intégrer le MCP afin que ce dernier n’interagisse pas avec le milieu extérieur. D’autre part, ce MCP semble n’avoir que des propriétés accumulatrices de chaleur et isolantes. Face à ces constats, nous avons donc décidé de contacter l’éditeur du logiciel TAS pour lui faire part de nos résultats. Leur réponse confirma nos hypothèses. Dans un premier temps, afin de justifier l’énergie latente absorbée et relâchée par le matériau, l’éditeur du module Energain® dans TAS travaille sur la variation de la capacité de chaleur sensible en fonction de la température. Dans un second temps, le MCP est modélisé à partir de la courbe de l’énergie stockée et relâchée en fonction des changements de température. Cependant, l’éditeur n’utilise qu’une seule courbe pour les deux états liquide et solide du MCP. Le changement de phase solide/liquide n’a donc pas été pris en compte dans le module. Toutefois, le partenariat, qu’a signé l’Université Polytechnique de Wroclaw avec la société EDSL pour le projet 3E, implique l’engagement de l’éditeur du logiciel TAS à trouver rapidement des solutions face à d’éventuels problèmes. Ainsi, dans la prochaine version du logiciel disponible à partir de septembre 2012, l’éditeur a prévu de distinguer les deux phases solide et liquide du MCP en intégrant une deuxième courbe. De plus, grâce au travail de recherche des différents MCP existants sur le marché international que nous avons effectué (voir tableau 5 du paragraphe 2.2.5.), le logiciel devrait compter à partir de 2013 un ou deux MCP en plus dans sa bibliothèque de matériaux. Nous n’avons pas eu d’informations plus précises et complémentaires. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 40 4.3. Etude de l’influence des apports solaires 4.3.1. Modèle et hypothèses de simulation Dans cette nouvelle étude, il s’agit de travailler avec un modèle de bâtiment qui se rapproche de celui du bâtiment 3E. C’est pourquoi, nous cherchons à étudier l’influence des apports solaires selon trois orientations différentes (Est, Ouest et Sud). La figure 27 présente donc un modèle qui associe pour chaque orientation une pièce avec l’ajout de 10 mm du MCP dans les parois latérales et une autre sans MCP, afin de permettre une analyse comparative. N Pièce « OUEST » sans MCP Pièce « EST » sans MCP Pièce de conditionnement Pièce « OUEST » avec MCP Pièce « SUD » avec MCP Pièce « EST » avec MCP Surface 1 Surface 2 Surface 3 Pièce « SUD » sans MCP Figure 27 : Schéma simplifiée du modèle étudié avec des fenêtres. En s’inspirant des conclusions de l’étude précédente, les murs latéraux des différentes pièces « EST », « OUEST » et « SUD » auront la même composition que le modèle de la figure 25, et leurs planchers et plafonds, d’une surface de 50 m², seront renforcés par une isolation de 500 mm à faible conductivité. Les façades extérieures des différentes pièces « EST », « OUEST » et « SUD » sont équipées d’une grande baie munie d’un triple vitrage 6/12/6/12/6. Concernant la pièce de conditionnement, sa composition est équivalente à celle du bâtiment 3E, c’est-à-dire à base de béton cellulaire et de polystyrène. Puisque l’intérêt de notre étude, ici, est d’évaluer la seule influence des apports solaires, les apports internes ne sont pas inclus. Mais, parce que nous sommes obligés de travailler sur un bâtiment très isolé, nous avons mis en place un scénario de ventilation pour obtenir des résultats sur lesquels nous pouvons discuter. C’est pourquoi, après plusieurs essais, nous avons décidé d’imposer un débit de 30 m3/h en été et un débit de 60 m3/h en hiver. Différentes simulations sont réalisées afin d’évaluer la performance du MCP en fonction des apports solaires. Nous avons fait varier différents paramètres. Parmi ceux-ci, nous avons considéré la présence ou non de chauffage et de rafraîchissement. Les différentes pièces d’étude sont chauffées à une température de consigne de 19°C, avec un réduit de 16°C en période de vacances. Ces mêmes pièces peuvent être rafraîchies à 24°C, avec un arrêt complet en période de vacances. Enfin, nous avons effectué systématiquement une Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 41 simulation avec et sans MCP pour les différents pièces « EST », « OUEST » et « SUD ». Les différents scénarii envisagés sont regroupés dans le tableau suivant. Etude des différentes pièces avec ou sans MCP Chauffage Rafraîchissement Non Non Oui Non Non Oui Oui Oui Cas 1 2 3 4 Tableau 9 : Simulations effectuées. Dans tous les cas, nous avons utilisé les données météorologiques de Wroclaw. 4.3.2. Modélisation des stores Il est possible, depuis les dernières versions du logiciel TAS, d’associer à chacune des fenêtres d’un bâtiment un store permettant la protection solaire. Celui-ci peut être intérieur ou extérieur et est caractérisé par un facteur « g » global comprenant également le vitrage. Ce facteur intègre notamment les phénomènes de transmission et d’absorption/émission de l’ensemble. Dans notre cas, les stores sont extérieurs et les scénarii mis en place pour l’intégration de ces stores sont les suivants : - En période d’hiver, le store recouvre la totalité du vitrage lorsqu’il n’y a aucun apport solaire, sinon il n’y a pas de store. - En période d’été, le store recouvre la moitié du vitrage lorsque les apports solaires sont supérieurs à 300 W, sinon il n’y a pas de store. Malheureusement, nous ne pouvons pas appliquer deux scénarii de store différents pour un même jour. 2000 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 Pièce "EST" Pièce "OUEST" Rafraîchissement [kWh] Chauffage [kWh] Rafraîchissement [kWh] Chauffage [kWh] Rafraîchissement [kWh] Chauffage [kWh] Sans les stores Avec les stores Pièce "SUD" Figure 28 : Influence des stores sur les besoins annuels en chauffage et rafraîchissement [kWh] des différentes pièces d’étude sans l’ajout du MCP. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 42 La figure 28 expose l’influence des stores en fonction de l’orientation des pièces de notre modèle, sans prendre en compte l’ajout du MCP. Comme nous pouvions nous en douter, la mise en place des stores profite plus à la réduction des besoins annuels en rafraîchissement (jusqu’à 83% de gain pour la pièce « SUD »), mais permet tout de même d’abaisser environ 15% des besoins en chauffage. Pour la suite de nos études, les stores seront toujours pris en compte. 4.3.3. Résultats Evolution libre des températures : 26 Temperature [°C] 24 22 20 Température extérieure Cas 1 sans MCP 18 Cas 1 avec MCP 16 14 12 0 12 24 36 Temps [h] 48 60 72 Figure 29 : Evolution de la température extérieure et des températures résultantes des pièces « OUEST » avec et sans MCP (du 9 au 11 juin). La figure 29 montre l’évolution des températures résultantes des pièces « OUEST » sur une période de 3 jours. Nous constatons un certain amortissement des températures, d’environ 1°C, lorsque les MCP sont mis en place. Le meilleur amortissement est obtenu le 2 juin avec un pic de température inférieur à 2°C dans le cas avec MCP. Les résultats sont à peu près similaires pour les pièces « EST » et « SUD ». Chauffage ou rafraîchissement seul : La figure 30 montre l’évolution des températures résultantes des pièces « EST » sur une période de deux jours en octobre dans le cas où seul le chauffage fonctionne avec une consigne à 19°C et une autre à 16°C en période de vacances. La mise en place des MCP permet de maintenir un certain niveau de confort au sein de la pièce avec une température résultante qui ne descend pas en dessous de la consigne. Nous obtenons un gain d’environ 0,5°C par rapport à la situation sans MCP. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 43 21 20,8 Température [°C] 20,6 20,4 20,2 20 Cas 2 avec MCP 19,8 Cas 2 sans MCP 19,6 19,4 19,2 19 0 10 20 30 Temps [h] 40 Figure 30 : Evolution des températures résultantes des pièces « EST » avec et sans MCP (17 et 18 octobre). De façon analogue, si le bâtiment fonctionne en mode froid uniquement, les risques d’inconfort subsistent. La figure 31 représente l’évolution des températures des pièces « SUD » sur une période de 2 jours en juin dans le cas où seul le rafraîchissement est disponible. La présence des MCP permet d’atténuer les températures d’environ 0,5°C. 23,2 23 Température [°C] 22,8 22,6 22,4 Cas 3 sans MCP 22,2 22 Cas 3 avec MCP 21,8 21,6 21,4 21,2 0 10 20 30 Temps [h] 40 Figure 31 : Evolution des températures résultantes des pièces « SUD » avec et sans MCP (20 et 21 juin). Le taux d’inconfort représente le nombre d’heures où la température dans le bâtiment pendant la saison estivale est supérieure à 24°C. Nous avons considéré 24°C comme étant une température résultante acceptable car la réglementation polonaise interdit de climatiser en dessous de cette consigne. Un bâtiment est confortable en été si le taux d’inconfort est inférieur à 10%. La figure 32 montre que le taux d’inconfort vaut environ 20% quelque soit l’orientation du bâtiment. Le MCP permet un gain de 3% sur l’atténuation de l’inconfort dans chaque pièce. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 44 25 Taux d'inconfort [%] 20 15 Sans MCP 10 Avec MCP 5 0 Pièce "Est" Pièce "OUEST" Pièce "SUD" Figure 32 : Statistiques sur le pourcentage de temps de dépassement des 24°C en température résultante des différentes pièces d’étude. Chauffage et rafraîchissement : La figure 33 expose l’évolution des besoins en chauffage des pièces « EST » pour la semaine du 21 au 26 octobre. La figure 34 montre, quant à elle, l’évolution des besoins en rafraîchissement des pièces « OUEST » lors du 3 juillet. Dans un contexte où, cette fois-ci, le chauffage et le rafraîchissement sont disponibles ensemble, la présence des MCP permet, de par leur capacité de stockage thermique, d’atténuer les besoins de chauffage et de rafraîchissement. 450 Besoins en chauffage [kWh] 400 350 300 250 Cas 4 sans MCP 200 Cas 4 avec MCP 150 100 50 0 0 48 96 144 Temps [h] Figure 33 : Evolution des besoins de chauffage des pièces "EST" avec et sans MCP (du 21 au 26 octobre). Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 45 Besoins en rafraîchissement {kWh] 250 200 150 Cas 4 sans MCP 100 Cas 4 avec MCP 50 0 0 4 8 12 -50 16 20 24 Temps [h] Figure 34 : Evolution des besoins de rafraîchissement des pièces "OUEST" avec et sans MCP (le 3 juillet). 4.3.4. Conclusion Pièce « EST » CAS 2 3 4 Pièce « OUEST » Pièce « SUD » Chauffage Rafraîchissement Chauffage Rafraîchissement Chauffage Rafraîchissement [kWh] [kWh] [kWh] [kWh] [kWh] [kWh] Sans MCP Avec MCP Sans MCP Avec MCP 1690 1669 - 114 96 1380 1366 - 112 99 982 974 - 107 107 Sans MCP Avec MCP 1710 1693 170 161 1400 1391 163 156 1006 1006 144 154 Tableau 10 : Besoins annuels en chauffage et refraîchissement en [kWh] des différentes pièces d’étude. Les résultats montrent l’amélioration apportée par l’Energain® au sein des pièces étudiées grâce à sa capacité à amortir les amplitudes de température journalières. Le tableau 10 montre que la présence du MCP permet un petit gain sur les besoins énergétiques des différentes pièces. Ainsi, dans le cas du fonctionnement en commun du chauffage et du rafraichissement, les besoins sont réduits d’environ 1% en chaud et de plus de 5% en froid. Seuls les cas des pièces « SUD » donnent des résultats différents puisque la mise en place du MCP augmente les besoins en rafraichissement. 4.4. Etude de l’influence de l’épaisseur de l’Energain® Pour cette nouvelle étude, nous gardons le modèle et les hypothèses de simulation de l’étape précédente qui consistait à l’étude de l’influence des apports solaires sur l’Energain®. Nous voulons, ici, montrer la pertinence du choix de l’épaisseur de 10 mm de MCP pour la poursuite de notre travail. Le tableau 11 expose très clairement que le meilleur compromis pour réduire à la fois les besoins en chauffage et en rafraîchissement correspond à l’ajout de 10 mm de MCP dans la plaque de plâtre. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 46 Pièce "EST" Cas Pièce "OUEST" Pièce "SUD" Chauffage Rafraîchissement Chauffage Rafraîchissement Chauffage Rafraîchissement [kWh] [kWh] [kWh] [kWh] [kWh] [kWh] Sans MCP 5 mm de MCP 10 mm de MCP 1710 1712 1693 170 166 161 1400 1403 1391 163 161 156 1006 1012 1006 144 159 154 Tableau 11 : Résultats des besoins annuels en chauffage et en rafraîchissement des différents pièces d’étude en fonction de l’épaisseur du MCP. 4.5. Etude de l’emplacement de l’Energain® Avec toujours le même modèle, nous désirons évaluer, cette fois-ci, l’emplacement du MCP selon les surfaces d’étude pour chacune des pièces « EST », « OUEST » et « SUD ». Le tableau 12 montre que si nous voulons atteindre une intéressante atténuation des besoins en chauffage et en rafraîchissement, nous devons appliquer le MCP sur les 3 murs latéraux (surfaces 1, 2 et 3). Pièce « EST » Pièce « OUEST » Pièce « SUD » Cas Chauffage [kWh] Rafraîchissement [kWh] Chauffage [kWh] Rafraîchissement [kWh] Chauffage [kWh] Rafraîchissement [kWh] Sans MCP 1710 1719 1706 1718 1715 1714 1712 1693 170 167 168 167 164 164 164 161 1400 1404 1399 1405 1402 1403 1401 1391 163 160 161 160 159 159 158 156 1006 1005 1005 1005 1005 1005 1005 1006 144 152 151 152 152 152 153 154 MCP - surface 1 MCP - surface 2 MCP - surface 3 MCP - surfaces 1+2 MCP - surfaces 2+3 MCP - surfaces 1+3 MCP - surfaces 1+2+3 Tableau 12 : Résultats des besoins annuels en chauffage et en rafraîchissement des différents pièces d’étude en fonction de l’emplacement du MCP. 4.6. Conclusion Cette première étape de simulations thermiques dynamiques nous permet de prendre quelques décisions quant à la poursuite de notre travail sur le bâtiment 3E. En effet, pour pouvoir évaluer l’impact des MCP au sein des pièces sélectionnées du bâtiment 3E, nous devons isoler au maximum l’ensemble des murs, plafonds et planchers. Pour optimiser au mieux l’utilisation des MCP, nous devons ajouter 10 mm de l’Energain® dans les plaques de plâtre des 3 murs latéraux des pièces d’étude. Nous pouvons, en effet, espérer réduire les besoins d’énergie ainsi que le taux d’inconfort de quelques pourcents. Cependant, nos précédents cas d’étude nous montrent que nous n’avons aucun avantage à appliquer le MCP dans des pièces orientées plein sud. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 47 5. Analyse de l’impact de l’Energain® dans le bâtiment 3E à l’aide du logiciel TAS 5.1. Implantation de l’Energain® dans le bâtiment 3E Dans le cadre de notre projet, il a été prévu d’implanter des plaques de plâtre intégrant des matériaux à changement de phase sur les murs intérieurs latéraux de certaines pièces des 1er et 2nd étages du bâtiment 3E. Concernant nos simulations sur le logiciel TAS, ces plaques de plâtres correspondent aux panneaux Energain®. Figure 35 : Modèle du bâtiment 3E sur le logiciel TAS. La stratégie adoptée consiste à étudier les effets des MCP selon l’orientation et le niveau des pièces concernées dans le bâtiment 3E (voir tableaux 13 et 14, et figures 36 et 37 aux pages suivantes). Au total, 397 m² sont implantés dans les murs intérieurs, dont 147,7 m² pour le 1er étager et 249,3 m² pour le 2nd étage. La pièce 2.08 située au Nord du bâtiment fait office de particularité dans notre étude car elle ne possède pas de façade vitrée. Dès lors, il sera intéressant d’étudier les effets des MCP par les sollicitations provenant des seuls gains internes de la salle et nous pourrons analyser l’intérêt de placer des MCP sur la partie située à l’intérieur du mur extérieur. Les données météorologiques prises en compte sont celles de Wroclaw. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2012 Page 48 SURFACE VOLUME SURFACE TAS TAS [m²] [m²] [m3] COMPOSITION DES MURS (sans l'implantation des panneaux Energain®) (de l'intérieur vers l'extérieur) NORD EST SUD OUEST Fenêtres Triple vitrage 6/12/6/12/6 15,2 m² 3 Mur à partition interne béton cellulaire 200 mm 29,5 m² Mur à partition interne béton cellulaire 200 mm 16,7 m² 3 Fenêtres Triple vitrage 6/12/6/12/6 29,2 m² 3 1.19 : Salle des professeurs 49,7 45,5 154,7 Mur intérieur béton cellulaire 300 mm 27,0 m² 1.06 : Salle info. 1 50,0 46,2 157,0 Mur intérieur béton cellulaire 300 mm 29,2 m² Fenêtres Triple vitrage 6/12/6/12/6 16,1 m² 400,7 Mur intérieur béton cellulaire 300 mm 54,2 m² Fenêtres Triple vitrage 6/12/6/12/6 20,4 m² 314,9 Mur à partition interne béton cellulaire 200 mm 29,5 m² 2.01 : Laboratoire 2.03 : Laboratoire 2.08 : Salle des professeurs 136,5 117,9 106,6 92,6 27,1 26,9 Mur extérieur sans fenêtres béton cellulaire 250 mm + 91,4 polystyrène expansé 380 mm + enduit de plâtre 20 mm 13,5 m² 3 Fenêtres Triple vitrage 6/12/6/12/6 15,3 m² Fenêtres Triple vitrage 6/12/6/12/6 45,6 m² 3 Mur à partition interne béton cellulaire 200 mm 22,7 m² Mur à partition interne béton cellulaire 200 mm 40,1 m² Mur intérieur béton cellulaire 300 mm 29,4 m² Fenêtres Triple vitrage 6/12/6/12/6 30,7 m² Mur à partition interne béton cellulaire 200 mm 24,0 m² Mur à partition interne béton cellulaire 200 mm 11,6 m² Mur à partition interne béton cellulaire 200 mm 24,3 m² 3 Tableau 13 : Compositions des murs des pièces sélectionnées pour l’étude des MCP dans le bâtiment 3E. 3 Les scénarii mis en place pour l’intégration des stores extérieurs sur les vitrages sont les mêmes qu’au paragraphe 4.3.2. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2011 Page 49 1.19 : Salle des professeurs 1.06 : Salle info. 1 2.01 : Laboratoire 2.03 : Laboratoire 2.08 : Salle des professeurs GROUPE EMPLOI DU TEMPS OCCUPATION [pers.] - [W/m²] ECLAIRAGE [W/m²] EQUIPEMENTS [W/m²] VENTILATION [kg/s] THERMOSTAT [°C] PP 07:00-17:00 Lu. à Ve. 17:00-07:00 Lu. À Ve. 07:00-17:00 Weekend 17:00-07:00 Weekend Vacances Vacances d’été 16 - 8,11 (TAS) 0 16 - 8,11 (TAS) 0 0 0 2,4 / 2,0 (TAS) 0 2,4 / 2,0 (TAS) 0 0 0 5,3 / 5,4 (TAS) 0 / 1,3 (TAS) 5,3 / 5,4 (TAS) 0 / 1,3 (TAS) 0 / 1,3 (TAS) 0 / 1,3 (TAS) 0,120 0,010 0,120 0,010 0,010 0,010 19 - 24 19 - 24 19 - 24 19 - 24 4 16 - NL 4 16 – NL LK 09:00-17:00 Lu. à Ve. 17:00-09:00 Lu. À Ve. 09:00-17:00 Weekend 17:00-09:00 Weekend Vacances Vacances d’été 16 - 29,0 (TAS) 0 16 - 29,0 (TAS) 0 0 0 3,9 / 3,9 (TAS) 0 3,9 / 3,9 (TAS) 0 0 0 47,4 / 42 (TAS) 0 47,4 / 42 (TAS) 0 0 0 0,153 0,010 0,153 0,010 0,010 0,010 19 - 24 19 - 24 19 - 24 19 - 24 4 16 – NL 4 16 – NL LD 09:00-17:00 Lu. à Ve. 17:00-09:00 Lu. À Ve. 09:00-17:00 Weekend 17:00-07:00 Weekend Vacances Vacances d’été 3 - 6,86 (TAS) 0 3 - 6,86 (TAS) 0 0 0 4,2 / 4,2 (TAS) 0 4,2 / 4,2 (TAS) 0 0 0 3,5 / 4,9 (TAS) 0 3,5 / 4,9 (TAS) 0 0 0 0,120 0,010 0,120 0,010 0,010 0,010 19 - 24 19 - 24 19 - 24 19 - 24 4 16 – NL 4 16 – NL LP 09:00-17:00 Lu. à Ve. 17:00-09:00 Lu. À Ve. 09:00-17:00 Weekend 17:00-09:00 Weekend Vacances Vacances d’été 2 - 2,35 (TAS) 0 2 - 2,35 (TAS) 0 0 0 4,2 / 4,2 (TAS) 0 4,2 / 4,2 (TAS) 0 0 0 5,6 / 6,0 (TAS) 2,0 / 2,0 (TAS) 5,6 / 6,0 (TAS) 2,0 / 2,0 (TAS) 2 / 2,0 (TAS) 2 / 2,0 (TAS) 0,153 0,010 0,153 0,010 0,010 0,010 19 - 24 19 - 24 19 - 24 19 - 24 4 16 – NL 4 16 – NL SR 09:00-17:00 Lu. à Ve. 17:00-09:00 Lu. À Ve. 09:00-17:00 Weekend 17:00-09:00 Weekend Vacances Vacances d’été 3 - 3 (TAS) 0 3 - 3 (TAS) 0 0 0 0,6 / 0,6 (TAS) 0 0,6 / 0,6 (TAS) 0 0 0 1,1 / 1,1 (TAS) 0 / 0 (TAS) 1,1 / 1,1 (TAS) 0 / 0 (TAS) 0 / 0 (TAS) 0 / 0 (TAS) 0,030 0,010 0,030 0,010 0,010 0,010 19 - 24 19 - 24 19 - 24 19 - 24 4 16 – NL 4 16 – NL Tableau 14 : Hypothèses de base des pièces sélectionnées pour l’étude des MCP dans le bâtiment 3E. 4 NL : Non limité. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2011 Page 50 N 1.08 1.09 1.10 1.12 1.17 1.11 1.07 1.18 1.06 1.19 1.05 1.01 1.02 1.20 1.04 1.03 Intégration du MCP Energain® dans les murs er Figure 36 : Plan d’implantation des MCP dans le 1 étage du bâtiment 3E. N 2.06 2.07 2.08 2.09 2.14 2.05 2.15 2.04 1.02 2.03 2.02 2.01 Intégration du MCP Energain® dans les murs nd Figure 37 : Plan d’implantation des MCP dans le 2 Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB étage du bâtiment 3E. Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2011 Page 51 5.2. Résultats 5.2.1. Pièces munies de fenêtres Le tableau 15 expose les besoins annuels en chauffage et en climatisation des pièces sélectionnées du bâtiment 3E, excepté ceux de la pièce 2.08 qui fait l’objet d’une étude plus particulière. La présence du MCP permet de réduire jusqu’à 1% les besoins en chauffage et jusqu’à 3% les besoins en climatisation. Sans stores Avec stores Sans MCP Sans MCP Avec MCP Gain / Perte Pièces Chauffage [kWh] Clim. [kWh] Chauffage [kWh] Clim. [kWh] Chauffage [kWh] Clim. [kWh] Chauffage [%] Clim. [%] 1.06 95 2852 25 2339 29 2335 -15,75 0,15 1.19 1991 461 1782 107 1776 104 0,32 2,26 2.01 1756 3170 1037 1365 1024 1362 1,25 0,23 2.03 2414 1273 1974 448 1953 436 1,07 2,79 TOTAL 5386 7756 4818 4259 4782 4237 0,75 0,52 Tableau 15 : Résultats des besoins annuels en chauffage et en climatisation des pièces sélectionnées du bâtiment 3E. Les résultats concernant la pièce 1.06 n’étant guère à la hauteur des gains que nous espérons atteindre, nous tenterons, dans la mesure du possible, de modifier les hypothèses de fonctionnement de la pièce afin d’améliorer l’utilisation de l’Energain®. 5.2.2. Pièce 2.08 (orientée vers le nord et sans fenêtres) Puisque la pièce 2.08 a la particularité de ne pas être munie de fenêtres, nous avons voulu analyser l’emplacement du MCP sur les différents murs intérieurs et extérieur de la pièce. D’après le tableau 16, l’intégration du MCP dans le revêtement intérieur du mur extérieur de la pièce 2.08 correspond à un bon compromis entre les gains en chauffage obtenus et le surcoût engendré par la mise en place de ce type de matériau. D’après les informations fournies par la société Dupont de Nemours, il faut compter 60 €/m² d’Energain® incorporé. Cas Sans MCP MCP intégré sur le mur extérieur MCP intégré sur les 3 murs latéraux MCP intégré sur les 4 murs latéraux Chauffage [kWh] Climatisation [kWh] 1502 1500 1499 1498 0 0 0 0 Gain / Perte Chauffage Climatisation [%] [%] 0,14 0,25 0,27 - Tableau 16 : Résultats des besoins annuels en chauffage et en climatisation de la pièce 2.08 en fonction de l’emplacement du MCP. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2011 Page 52 5.2.3. Résultats finaux après quelques changements Les modifications prises en compte dans les hypothèses de fonctionnement de la pièce 1.06 sont les suivantes : 1.06 : Salle info. 1 EMPLOI DU TEMPS OCCUPATION [W/m²] ECLAIRAGE [W/m²] EQUIPEMENTS [W/m²] Scénario d’hiver 09:00-19:00 Lu. à Ve. 19:00-09:00 Lu. À Ve. 09:00-19:00 Weekend 19:00-09:00 Weekend Vacances 33,0 (TAS) 0 33,0 (TAS) 0 0 3,9 (TAS) 0 3,9 (TAS) 0 0 48 (TAS) 0 48 (TAS) 0 0 Scénario d’été 09:00-19:00 Lu. à Ve. 19:00-09:00 Lu. À Ve. 09:00-19:00 Weekend 19:00-09:00 Weekend Vacances 22,0 (TAS) 0 22,0 (TAS) 0 0 2,5 (TAS) 0 2,5 (TAS) 0 0 42 (TAS) 0 42 (TAS) 0 0 Tableau 17 : Modification des hypothèses de fonctionnement de la pièce 1.06 du bâtiment 3E. Pour atteindre nos objectifs d’optimisation du MCP dans la pièce 1.06, il est nécessaire de mettre en place deux scénarii d’hiver et d’été. Nous pouvons remarquer, à l’aide du tableau 18, que ces modifications ont un impact favorable. Les gains apportés par le MCP sont nettement améliorés. Avec stores Pièce 1.06 1.19 2.01 2.03 2.08 TOTAL Sans MCP Chauffage Climatisation [kWh] [kWh] 4 2493 1782 107 1037 1365 1974 448 1502 0 6299 4413 Avec MCP Chauffage Climatisation [kWh] [kWh] 5 2463 1776 104 1024 1362 1953 436 1500 0 6258 4365 Gain / Perte Chauffage Climatisation [%] [%] -28,50 1,21 0,32 2,26 1,25 0,23 1,07 2,79 0,14 0,65 1,09 Tableau 18 : Résultats des besoins annuels en chauffage et en climatisation de toutes les pièces sélectionnées du bâtiment 3E. Faute de temps, nous n’avons pas pu réitérer ces modifications pour les autres pièces d’étude. Mais les résultats que nous avons obtenus avec la pièce 1.06 nous encouragent à les mettre en place lorsque l’étude de ce projet sur les matériaux à changement de phase en tant que matériaux de construction dans le bâtiment 3E sera réévaluée à l’aide de la nouvelle version du logiciel TAS. Au final, 337,1 m² d’Energain® sont prévus d’être implantés dans les murs intérieurs (et extérieur pour la pièce 2.08), dont 147,7 m² pour le 1er étager et 189,4 m² pour le 2nd étage. Le coût financier pour cette mise en place s’élève à 20226 euros. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2011 Page 53 Conclusion La réalité du dérèglement climatique, de la raréfaction des ressources disponibles et de l’augmentation du coût de l’énergie doivent modifier l’approche que nous avons sur notre environnement et notre manière d’envisager la construction et les équipements des prochains bâtiments. Face à ces problématiques, le bâtiment 3E (ENERGIE – ECOLOGIE - ECONOMIE) se veut précurseur d’une tendance environnementale à l’aide des dernières technologies innovatrices disponibles sur la marché international. C’est pourquoi, notre projet consiste à l’intégration des Matériaux à Changement de Phase (MCP) en tant que matériaux de construction dans des pièces sélectionnées de ce bâtiment. De par leur particularité à pouvoir stocker et relâcher une quantité importante de chaleur, ils sont une solution intéressante aux problèmes de confort d’été tout en permettant des réductions de consommations de chauffage. Pour évaluer l’impact des MCP sur les pièces sélectionnées du bâtiment 3E, nous avons utilisé l’outil de simulation numérique TAS qui permet de modéliser complètement un bâtiment. Cependant, nous nous sommes confrontés à des problèmes majeurs qui ont donc influés sur la poursuite de notre travail. En effet, d’une part, l’utilisation des MCP au sein du logiciel est limitée à l’Energain® de la société Dupont de Nemours alors qu’ils existent une vingtaine d’autres produits compatibles avec nos attentes pour le bâtiment 3E. D’autre part, l’éditeur du logiciel nous a confirmé que l’Energain® n’est pas modélisé comme un véritable matériau à changement de phase, mais comme un simple matériau accumulateur de chaleur et isolant. Enfin, nous nous sommes aussi aperçus que le transfert thermique qui s’effectue au sein du mur où l’Energain® est intégré n’est pas nul, faussant ainsi les résultats. Pour y remédier, il est nécessaire d’ajouter 500 mm de polystyrène avec une conductivité thermique la plus faible possible. La poursuite de notre travail s’est effectuée en prenant en compte les observations précédentes. Après plusieurs essais, nous avons décidé d’appliquer 10 mm d’Energain® dans les plaques de plâtre qui servent de revêtement intérieur sur les murs latéraux des pièces sélectionnées du bâtiment 3E. Nous avons pu observer que les MCP sont capables de stabiliser les températures résultantes des pièces lorsqu’il n’y a pas de demandes d’énergie. Lorsque les besoins en chauffage et en climatisation se font ressentir, les MCP atténuent l’influence de ces demandes. En modifiant judicieusement les hypothèses de fonctionnement des pièces d’étude, nous avons constaté qu’il est possible d’optimiser l’utilisation des MCP. Dès sa création, le bâtiment 3E a été étudié pour posséder un important potentiel d’accumulation de chaleur. En effet, les murs intérieurs se composent de 200 mm ou 300 mm de béton cellulaire selon leurs emplacements. De plus, 5 mm d’Energain® est l’équivalent de 30 mm de béton cellulaire, ce qui explique pourquoi l’influence de l’intégration des MCP dans le bâtiment 3E n’est pas impressionnante. Néanmoins, l’enjeu du bâtiment 3E est de réduire les demandes d’énergie autant que possible, de telle manière que la réduction de 1% des besoins en chauffage et en climatisation, ainsi que l’atténuation de 3% du taux d’inconfort en période estivale, sont suffisants pour justifier l’usage des MCP dans les pièces sélectionnées. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2011 Page 54 Le coût total de la mise en œuvre des MCP s’évalue à 20226 euros. L’extinction des énergies primaires et l’augmentation croissante de leurs coûts nous laissent penser que, dans un avenir proche, l’utilisation des MCP sera plus rentable que celle des ressources d’énergie classiques. Malgré les problèmes que nous avons rencontrés, nous avons cherché à atteindre tous les objectifs que nous nous étions fixés. De plus, la société EDSL s’est engagée à remédier aux erreurs, énoncées plus hauts, dans la prochaine version du logiciel TAS. Notre projet devra donc être retravaillé et il s’agira de vérifier toutes les décisions que nous avons prises pour nos différents cas d’études. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2011 Page 55 Bibliographie [1] MEHLING H. et al. ; Heat and cold storage with PCM – An up to date introduction into basics and applications, 2008. [2] EKOMY ANGO S. B. : Contribution au stockage d’énergie thermique en bâtiment : développement d’un système actif à matériaux à changement de phase, Thèse de l’Ecole Nationale des Arts et Métiers, 2011. [3] IFPEN – Institut Français du Pétrole et des Energies Nouvelles, www.ifpenergiesnouvelles.fr [4] Société Dupont de Nemours, www.energain.fr [5] Société BASF, www.basf.com [6] Société Climator Sweden AB, www.climator.com [7] ZHANG D. et al. : Finite element modeling for integrated solid-solid PCM-building material with varying phase change temperatures, 2008. [8] Société EPS Ltd., www.pcmproducts.net [9] LEPERS S. et al. : Simulation numérique d’un bâtiment avec prise en compte de matériaux à changement de phase avec CODYBA, 2007. [10] VENSTERMANS J. : Des enduits pour une climatisation douce, Revue d’information générale du Centre scientifique et technique de la construction, 2010. [11] ATUL S. et al. : Review on thermal energy storage with phase change materials and applications, Renewable and sustainable energy reviews, 2007. [12] HAWES D. W. : Latent heat storage in building materials, Energy and buildings, 1993. [13] PASCAL G. : GlassX, les matériaux à changement de phase , Les cahiers techniques du bâtiment N°295, 2010. Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2011 Page 56 Sommaire des annexes Annexe 1 : Lexique Annexe 2 : Liste des composés organiques ayant le potentiel de MCP Annexe 3 : Liste des composés inorganiques ayant le potentiel de MCP Annexe 4 : Liste des composés eutectiques ayant le potentiel de MCP Annexe 5 : Liste des MCP commercialisés et disponibles sur le marché international Annexe 6 : Fiche technique du Micronal® de BASF Annexe 7 : Fiche technique de l’Energain® de Dupont de Nemours Annexe 8 : Utilisation active des MCP dans le domaine du bâtiment Annexe 9 : Plans du bâtiment 3E Annexe 10 : Brochure commerciale du bâtiment 3E en anglais Annexe 11 : Autres technologies innovantes du bâtiment 3E Annexe 12 : Etude analytique des MCP Etudiant : Aline LEWANDOWSKI Tuteur : Armand ERB Utilisation des MCP dans le bâtiment 3E Août 2011 Page 57