quand la pneumonie n`évolue pas comme prévu

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F O R M A T I O N
C O N T I N U E
//
QUAND L A PNEUMONIE
N’ÉVOLUE PAS COMME PRÉVU
Mme Robidoux, 75 ans, vous demande un rendez-vous d’urgence, car sa pneumonie
ne guérit pas malgré les antibiotiques qu’elle a reçus il y a deux jours. Sa fièvre n’a pas diminué,
elle a mal au dos quand elle prend de grandes respirations et elle est même plus dyspnéique
qu’avant le début de ses antibiotiques. Faut-il ajuster le traitement ou la diriger à l’urgence ?
Devrait-elle être hospitalisée ou orientée en spécialité ?
Mihaela Ionita
La grande majorité des patients ayant reçu un diagnostic
de pneumonie extrahospitalière obtiennent un traitement
adéquat lors d’une prise en charge au cabinet, même si
l’agent pathogène n’a pas été identifié. Le traitement empirique que le médecin omnipraticien va commencer en
soins ambulatoires cible habituellement le principal germe
responsable de ce type de pneumonie, soit Streptococcus
pneumoniæ. Toute­fois, le délai entre le diagnostic de pneumonie et l’ins­tauration d’une antibiothérapie est associé à
une augmentation de la mortalité des patients hospitalisés
pour une complication liée à la pneumonie1. En effet, selon
les études menées en Angleterre, moins de la moitié des
patients qui ont dû être hospitalisés pour une pneumonie
extrahospitalière s’étaient vu prescrire un antibiotique lors
d’une visite précédente chez un médecin1.
QUELS SONT LES INDICATEURS DE GRAVITÉ
D’UNE PNEUMONIE ?
Malgré le développement de plusieurs classes d’antibioti­
ques, les pneumonies demeurent une cause importante de
complications et de mortalité. La pneumonie extrahospitalière touche les gens qui n’ont pas eu d’hospitalisation
récente et qui n’ont pas été le moindrement exposés au
système de santé2.
Les médecins omnipraticiens en cabinet voient souvent des
patients atteints d’une pneumonie qui ne guérit pas ou qui
guérit très lentement.
Tout d’abord, il est important de connaître les causes les
plus fréquentes d’une évolution non favorable (tableau I3).
Les cliniciens savent qu’une certaine amélioration d’une
pneumonie extrahospitalière est cruciale dans les deux ou
trois premiers jours du traitement antibiotique. Un suivi en
cabinet dans les 48 premières heures est fortement recom-
TABLEAU I
CAUSES DE L’ÉVOLUTION
DÉFAVORABLE D’UNE PNEUMONIE
TRAITÉE PAR ANTIBIOTIQUE3
Mauvais diagnostic (ex. : embolie pulmonaire, cancer,
insuffisance cardiaque, etc.)
h Mauvais antibiotique malgré le bon agent pathogène
identifié
h Mauvais antibiotique, car l’agent pathogène n’a pas
été identifié
h Mauvais agent pathogène identifié
h Présence d’un microorganisme résistant ou très virulent
h Infection loculée (ex. : empyème) même si l’agent
pathogène a été identifié et que le traitement antibiotique
était approprié
h Immunodépression du patient
hTabagisme
h Causes non infectieuses (ex. : obstruction par un corps
étranger, cancer, etc.)
h Fièvre provoquée par des médicaments
h Complications (ex. : empyème, abcès, épanchement
pleural parapneumonique, etc.)
h
mandé dans la plupart des lignes directrices1, ou même plus
tôt selon le jugement clinique. L’admission à l’hôpital ou une
radiographie pulmonaire de contrôle devraient être envisagées si l’état du patient ne s’améliore pas 48 heures après la
première visite et le début du traitement antibiotique.
QUELS SONT LES OUTILS POUR LE SUIVI
D’UNE PNEUMONIE ?
L’INDICE DE GRAVITÉ D’UNE PNEUMONIE
Les lignes directrices de la British Thoracic Society nous proposent la règle de Fine (Pneumonia Severity Index ou PSI),
La Dre Mihaela Ionita, médecin de famille, est chef de l’UMF-GMF de l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé
de Laval et est également chargée d’enseignement clinique à l’Université de Montréal.
lemedecinduquebec.org
41
FIGURE 1
ÉVALUATION DE LA GRAVITÉ D’UNE PNEUMONIE SELON LA RÈGLE DE FINE (PSI)
Patient . 50 ans
h
h
h
h
h
Non
Oui
Maladies concomitantes
Assigner au patient
le niveau de risque II à V
Cancer
Insuffisance cardiaque
Maladie cérébrale vasculaire
Néphropathie
Affection du foie
Oui
Non
Anomalies à l’examen physique
h
h
h
h
h
Altération de l’état mental
Pouls > 125/min
Respiration > 30/min
Pression artérielle systolique , 90 mmHg
Température , 35 8C ou > 40 8C
Oui
Non
Assigner au patient le niveau de risque I
Source : Fine MJ, Auble TE, Healy DM et coll. A prediction rule to identify low-risk patients with community-acquired pneumonia. N Engl J Med 1997 ; 336 (4) :
243-50. Reproduction autorisée.
créée initialement aux États-Unis4. Elle a été mise au point
dans le but de prédire la mortalité et de déceler les patients
qui ont besoin d’une hospitalisation4. Elle repose sur vingt
variables utilisées pour classer les patients en cinq classes
selon leur risque de mortalité après trente jours1. Parmi
ces variables, mentionnons les facteurs démographiques,
les maladies concomitantes, les signes cliniques et les
para­mètres cliniques critiques, les valeurs de laboratoire
per­tur­bées et les images radiologiques évoquant des complications (figure 14). Cet outil est accessible en ligne sous forme
de calculateur (https://internalmedicine.osu.edu/pulmonary/
cap/10849.cfm).
Les classes I à III correspondent habituellement à un faible
risque. Le patient peut donc recevoir un traitement ambulatoire. L’hospitalisation est souvent nécessaire pour les
classes IV et V. Puisque le résultat de la règle de Fine est
fortement lié à l’âge, un score élevé chez une jeune personne
constitue un indice de gravité de la pneumonie.
42
Le Médecin du Québec, volume 51, numéro 7, juillet 2016
LES SCORES CRB-65 ET CURB-65
Le score CRB-65 est un score strictement clinique reposant sur des études européennes qui prennent en compte
les paramètres suivants :
h confusion ;
h fréquence respiratoire élevée > 30/min ;
h pression artérielle systolique , 90 mmHg ou diastolique
< 60 mmHg ;
h âge > 65 ans.
On attribue un point pour chaque paramètre. Les patients
ayant un score de 3 ou plus ont un risque plus élevé de mortalité et doivent être hospitalisés sans délai (tableau II1).
Un deuxième score a été créé pour compléter cette évalua­tion
clinique. Il permet de connaître la gravité d’une pneu­monie
extrahospitalière. Il s’agit du score CURB-65, qui comprend
un paramètre paraclinique supplémentaire, soit un taux d’urée
supérieur à 7 mmol/l (pour les patients où les analyses de
laboratoire sont accessibles)5. L’utilisation du score CURB-65
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TABLEAU II
C O N T I N U E
//
LE SCORE CRB-651
Score CRB-65*
0
1
2
3–4
Traitement ambulatoire
Hospitalisation
ou traitement ambulatoire
avec suivi serré
Hospitalisation
Hospitalisation,
soins intensifs à considérer
* C : Confusion ; R : Respiratory rate (fréquence respiratoire) ; B : Blood pressure (pression artérielle)
Fréquence respiratoire > 30/min ; pression artérielle systolique , 90 mmHg ou pression artérielle diastolique < 60 mmHg ; âge > 65 ans
1 point pour chaque critère
demande un bon jugement clinique pour
bien classifier le risque de mortalité
d’un patient atteint d’une pneumonie
grave qui risque d’évoluer très mal.
FIGURE 2
OUTIL SMART-COP
1.
Pression artérielle systolique , 90 mmHg
2 points
Le jugement clinique de chaque médecin est particulièrement important dans
la prise en charge d’une pneumonie qui
n’évolue pas bien. Les scores CRB-65
et CURB-65 demeurent des instruments qui nous permettent de prendre
la bonne décision (surtout lorsque le
résultat est de 3 ou plus)1.
2.
Pneumonie multilobaire
1 point
3.
Albumine , 3,5 g/dl
1 point
4.
Fréquence respiratoire, ajustée selon l’âge*
1 point
5.
Tachycardie > 125 battements/min
1 point
6.
Confusion (de novo)
1 point
7.
Taux d’oxygène, ajusté selon l’âge†
2 points
Il faut également tenir compte du ris­
que de décompensation de maladies
sous-jacentes chez les patients ayant
de multiples maladies concomitantes
et des circonstances sociales de certaines populations (ex. : utilisation de
dro­gues intraveineuses, personnes
défa­vorisées, situations financières
précaires, etc.)1.
8.
pH artériel , 7,35
2 points
L’OUTIL SMART-COP
L’outil SMART-COP sert à savoir s’il
faut admettre un patient directement
aux soins intensifs de l’hôpital. Il évalue la pression artérielle systolique
(90 mmHg), la présence d’infiltrats
mul­tilobaires, le taux d’albumines
sé­ri­ques (3,5 g/dl), la fréquence respi­
ratoire (> 30/min ou > 25/min pour les
patients de moins de 50 ans), la fré­
quence cardiaque (> 125/min), la
confu­sion de novo, les besoins en oxygène , 90 % (figure 26).
Cet outil aurait une sensibilité de 92 %
contre 74 % pour la règle de Fine et 39 %
lemedecinduquebec.org
Total
*
†
_______ points
Âge
< 50 ans
. 50 ans
Fréquence respiratoire
> 25 respirations
par minute
> 30 respirations
par minute
Âge
< 50 ans
. 50 ans
PaO2
, 70 mmHg
, 60 mmHg
ou saturation en O2
< 93 %
< 90 %
ou PaO2/FiO2
, 333
, 250
Interprétation
0 – 2 points :
Risque faible pour admission aux soins intensifs
3 – 4 points :
Risque modéré
5 – 6 points :
Grand risque
> 7 points :
Très grand risque
Source : Charles PG, Wolfe R, Whitby M et coll. SMART-COP: a tool for predicting the need for intensive
respiratory or vasopressor support in community-acquired pneumonia. Clin Infect Dis 2008 ; 47 (3) :
375-84. Reproduction autorisée.
43
QUAND ORIENTER LE PATIENT EN SPÉCIALITÉ ?
TABLEAU III
COMPLICATIONS DE LA PNEUMONIE
STRICTEMENT LIÉES À L’AGENT
PATHOGÈNE
Agent pathogène
Complications
S. pneumoniæ
Sepsis, pyopneumothorax, péricardite,
endocardite, méningite, abcès cérébral,
péritonite, arthrite, herpès labial
M. pneumoniæ
Méningo-encéphalite, méningite
aseptique, syndrome de Guillain-Barré,
myélite transverse, ataxie cérébelleuse,
polyneuropathie ascendante,
péricardite, myocardite, diarrhée,
anémie hémolytique, polyarthropathie,
hépatite, pancréatite, splénomégalie,
glomérulonéphrite aiguë
Legionella
Confusion, encéphalomyélite,
syndrome de Guillain-Barré, péricardite,
hyponatrémie, insuffisance rénale,
rhabdomyolyse, myosite, diarrhée,
polyarthropathie, jaunisse, pancréatite,
thrombocytopénie
C. burnetii
Névrite optique, hépatite, anémie
hémolytique, ostéomyélite, endocardite
S. aureus
Pneumatocèle ou pneumothorax
(particulièrement chez les
enfants), sepsis, abcès pulmonaire,
dissémination septique
Traduit de : Lim WS, Baudouin SV, George RC et coll. BTS guidelines for the
management of community acquired pneumonia in adults: update 2009.
Thorax 2009 ; 64 (suppl. 3) : S1-S55. Reproduction autorisée.
pour le CURB-656. Plus récemment, les études ont toutefois
révélé que la règle de Fine est plus sensible que le SMARTCOP et encore plus que le CURB-65 dans la prise de décision
pour les soins intensifs2.
À son arrivée chez le médecin, Mme Robidoux était bien
orientée, sa pression systolique était de 95 et sa pression dia­
stolique, de 54 ; son pouls, de 130 ; sa fréquence respiratoire,
de 25 et sa température buccale, de 39 8C. Son résultat à la
règle de Fine était de 75. Elle souffre donc d’une pneumo­
nie de classe III associée à un risque de mortalité de 0,9 %.
Son score CRB-65 était de 2. Selon l’outil SMART-COP, elle
présentait un risque modéré d’admission à l’unité de soins
intensifs. Le risque modéré établi par ces trois outils d’éva­
luation de la pneumonie nous oriente vers une approche
d’observation en externe plutôt que vers une hospitalisa­
tion de la patiente. Le médecin a donc décidé de refaire une
radiographie pulmonaire.
44
Le Médecin du Québec, volume 51, numéro 7, juillet 2016
Les éléments contribuant à la recommandation d’orienter un
patient vers un spécialiste ou de l’admettre à l’hôpital peuvent
varier en fonction de la population touchée (personne âgée
ou enfant), du statut immunitaire du patient, de l’accessibilité
aux soins, etc. Selon des études américaines, la moitié des
cas de pneumonie extrahospitalière chez des patients hospitalisés aux États-Unis n’avait pas de cause claire7.
Quand une pneumonie ne guérit pas comme prévu, le
médecin en cabinet doit se questionner sur les causes de
cette évolution défavorable (tableau I3). De plus, plusieurs
problèmes cliniques peuvent ressembler à une pneumonie,
conduisant ainsi à un diagnostic et à un traitement initial
erroné : œdème pulmonaire, cancer, syndrome de détresse
respiratoire aiguë, infarctus pulmonaire, etc.
Un mauvais diagnostic peut avoir des conséquences sur
l’évolution et le pronostic de cet autre problème de santé.
Cependant, distinguer les causes infectieuses de celles qui
ne le sont pas demeure difficile dans la pratique ambulatoire.
C’est à ce moment que le médecin en cabinet devrait penser
à orienter son patient en spécialité.
COMMENT PEUT-ON DISTINGUER LES
COMPLICATIONS LES PLUS COURANTES
D’UNE PNEUMONIE ?
L’évaluation initiale du patient ainsi que la présence de cer­tains
symptômes particuliers (neurologiques, digestifs, rhumatologiques, etc.) associés aux symptômes respiratoires peuvent
aider le médecin à identifier le germe responsable. Ainsi, le
clinicien peut demander les tests paracliniques pertinents
et instaurer le traitement antibiotique spécifique à l’agent
pathogène responsable. Veuillez consulter le tableau III1
pour réviser les complications les plus fréquentes associées
à certains agents. Celles qui sont le plus souvent associées
à la pneumonie extrahospitalière sont l’épanchement pleural parapneumonique et l’empyème, l’abcès pulmonaire, les
disséminations septiques (méningite, péritonite, endocardite,
arthrite septique).
L’ÉPANCHEMENT PLEURAL
PARAPNEUMONIQUE ET L’EMPYÈME
L’épanchement pleural parapneumonique survient dans
40 % des pneumonies bactériennes8. Le diagnostic est évoqué en fonction du tableau clinique caractéristique (toux,
fièvre persistante, douleur pleurétique, dyspnée, expectoration) et est confirmé par la radiographie pulmonaire ou
la tomographie thoracique avec contraste (cette dernière
constituant le moyen d’évaluation optimale des empyèmes).
On trouve trois formes d’épanchement pleural :
h épanchement non compliqué (qui disparaît à la guérison
de la pneumonie) ;
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épanchement compliqué (invasion bactérienne dans
l’espace pleural associée à un liquide pleural clair et pH
,  7,2) ;
empyème (liquide turbide, pus ou bactéries sur la culture
ou la coloration de Gram).
simple des poumons n’est pas trop concluante ou si une
tumeur est soupçonnée. Le traitement par des antibiotiques
peut être assez long, jusqu’à six semaines, selon la réponse
clinique. En l’absence de progrès, une intervention chirurgicale (drainage par pneumonectomie) devrait être envisagée12.
La plupart des épanchements pleuraux parapneumoni­ques
non compliqués vont disparaître à l’aide d’antibiotiques,
mais demandent des radiographies thoraciques de suivi
jus­qu’à la résolution complète. Pour les épanchements qui
nécessitent l’hospitalisation du patient, soit la plupart des
épanchements compliqués et tous les empyèmes, une thoracocentèse est recommandée9.
LE SEPSIS ET LA DISSÉMINATION SEPTIQUE
Les probabilités qu’une pneumonie évolue vers un sepsis
ou une dissémination à distance sont fortement liées aux
agents pathogènes présents (tableau III1), à l’âge, aux ma­la­­
dies concomitantes du patient (BPCO, cancer, insuffisance
car­diaque, maladies chroniques), aux médicaments (im­munodépresseurs), aux habitudes de vie (tabac, alcool, drogues,
surtout par voie intraveineuse). Une prise en charge rapide
d’un état septique est indispensable pour l’amélioration du
pronostic. Donc, il est essentiel qu’un médecin reconnaisse au
cabinet un sepsis pulmonaire et une possible dissémination
septique.
h
h
Selon une étude canadienne, l’incidence des empyèmes
chez les patients hospitalisés est de 0,7 % à 1,3 %. Le taux
de mortalité est de 4,2 %10. Outre le traitement antibiotique,
ces patients vont bénéficier d’un drainage pleural. Certains
épanchements pleuraux compliqués, selon leur évolution,
peuvent nécessiter un drainage par tube de thoracotomie
sous guidage tomographique ou échographique. La présence de plusieurs loculations dans l’espace pleural demande
l’installation de plusieurs tubes. Vingt-quatre heures après
la pose des tubes, il est suggéré de faire une tomographie
de contrôle pour s’assurer que tout est bien placé. S’il n’y
a pas d’amélioration, il faut réviser la couverture antibiotique ou répéter la tomographie thoracique. Si cette dernière
montre que le drainage de l’espace pleural est inadéquat,
la prochaine étape est le débridement (par thoracotomie
vidéo assistée)4.
Il faut retenir que si l’épanchement est bilatéral, la mortalité
est très élevée. Une hospitalisation précoce et l’instauration
du traitement diminueront la mortalité11.
L’ABCÈS PULMONAIRE
L’abcès pulmonaire est une nécrose du parenchyme pulmonaire due à une infection. Il survient souvent chez des
patients très dénutris ou alcooliques et après une aspiration.
Les germes en cause le plus souvent sont de type anaérobie, comme S. aureus, des entérobacilles à Gram négatif,
Pseudomonas æruginosa (chez les patients immunodéprimés), Nocardia, Aspergillus et Cryptococcus. Les patients
présentent des symptômes indolents (toux, fièvre, sueurs
nocturnes depuis plus de deux semaines). Le tableau radiologique caractéristique est un infiltrat pulmonaire avec cavité.
La tomographie thoracique peut être utile si la radiographie
//
L’état clinique du patient, les signes vitaux et un examen
physique détaillé, même sans bilans ni examens d’imagerie,
peuvent nous aider à trouver l’organe atteint par la dissémination septique. Généralement, nous observons un sepsis
pulmonaire davantage chez les patients déjà hospitalisés
pour une pneumonie extrahospitalière, étant donné l’état
clinique précaire des patients à l’hôpital. L’outil SMART-COP
peut nous être utile pour prévoir l’admission du patient aux
soins intensifs.
La prise en charge des patients présentant des complications de leur pneumonie se fait toujours à l’hôpital, avec
administration d’antibiotiques par voie intraveineuse et
surveillance clinique serrée.
RETOUR SUR L’AMORCE
Mme Robidoux revient de sa prise de radiographie. Le mé­
decin voit un gros épanchement pleural droit au foyer initial
de sa pneumonie, qui comble la moitié de son poumon. Étant
donné son état clinique et ses maladies concomitantes, il
décide de l’hospitaliser.
CONCLUSION
Ainsi, quand la pneumonie de votre patient n’évolue pas
comme prévu, n’hésitez pas à prendre en considération
tous les facteurs de risque, les maladies concomitantes et les
causes probables qui peuvent conduire à une hospitalisation.
POUR EN SAVOIR PLUS...
Crête É, Paré-Plante AA. Le sepsis grave et le choc septique : vite les repérer, bien les traiter. Le Médecin du Québec 2015 ; 50 (7) : 25-9.
h
Bouchereau M, Rakovich G. Évaluation clinique de l’épanchement pleural : voir clair en eau trouble. Le Médecin du Québec 2010 ; 45 (9) : 76-80.
h
Forcillo J, Ouellette D. L’épanchement pleural récidivant, y a-t-il une solution définitive ? Le Médecin du Québec 2011 ; 46 (9) : 77-80.
h
lemedecinduquebec.org
45
SERVICES OFFERTS
CE QUE VOUS DEVEZ RETENIR
Il est important de reconnaître les patients qui sont susceptibles de présenter des complications et de les réévaluer rapidement.
h Il existe des outils pour évaluer la gravité d’une pneumonie (PSI, CRB-65, CURB-65, SMART-COP), mais le jugement
clinique du médecin qui voit le patient est particulièrement important.
h Parmi les plus fréquentes complications d’une pneumonie
extrahospitalière, il faut retenir : l’épanchement pleural
parapneumonique et l’empyème, l’abcès pulmonaire, les
disséminations septiques (méningite, péritonite, endocardite, arthrite septique).
AUX MÉDECINS OMNIPRATICIENS
h
Les scores présentés dans cet article peuvent être utiles.
Et pensez à tous les autres problèmes de santé qui peuvent
ressembler à une pneumonie. Mais surtout, n’oubliez pas de
faire appel à votre jugement clinique ! //
Date de réception : le 23 décembre 2015
Date d’acceptation : le 18 janvier 2016
La Dre Mihaela Ionita n’a signalé aucun conflit d’intérêts.
BIBLIOGRAPHIE
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of community acquired pneumonia in adults: update 2009. Thorax 2009 ; 64
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371 (17) : 1619-28.
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1999 ; 20 (3) : 623-51.
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with community-acquired pneumonia. N Engl J Med 1997 ; 336 (4) : 243-50.
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pneumonia severity on presentation to hospital: an international derivation
and validation study. Thorax 2003 ; 58 (5) : 377-82.
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need for intensive respiratory or vasopressor support in community-acquired
pneumonia. Clin Infect Dis 2008 ; 47 (3) : 375-84.
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predict mortality in patients with community-acquired pneumonia? Arch
Intern Med 1996 ; 156 (19) : 2206-12.
12. Herth F, Ernst A, Becker HD. Endoscopic drainage of lung accesses: technique
and outcome. Chest 2005 ; 127 (4) : 1378-81.
46
Le Médecin du Québec, volume 51, numéro 7, juillet 2016
ÉPARGNE ET INVESTISSEMENT
Compte d’épargne libre d’impôt (CELI)
Investissement – Liquidité
Régime enregistré d’épargne-retraite (REER)
Compte de retraite immobilisé (CRI)
Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR)
Fonds de revenu viager (FRV)
Régime enregistré d’épargne-études (REEE)
Régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI)
Régime volontaire d’épargne-retraite (RVER)
Courtage en valeurs mobilières
(REER autogéré, courtage de plein exercice)
Fonds FMOQ
Autres fonds communs de placement
Produits d’Épargne Placements Québec
Dépôts à terme
Service-conseil
Service de planification financière
Service d’analyse pour la pratique médicale en société
Service de facturation RAMQ
Conseil et Investissement Fonds FMOQ inc.
Montréal : 514 868-2081 ou 1 888 542-8597
Québec : 418 657-5777 ou 1 877 323-5777
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Assurances de personnes
Assurances automobile et habitation
Assurance cabinet ou clinique
Assurance médicaments
et assurance maladie complémentaire
Assurances frais de voyage et annulation
Assurance responsabilité professionnelle
Lussier Dale Parizeau :
514 282-1112 ou 1 877 807-3756
TARIFS PRÉFÉRENTIELS
POUR LES MEMBRES ET EMPLOYÉS DE LA FMOQ
Delta Québec, Québec : 1 888 884-7777
Hôtel le Crystal, Montréal : 514 861-5550 – 1877 861-5550
Résidence Inn Marriott, Montréal : 1 800 678-6323
Le Nouvel Hôtel, Montréal : 1 800 363-6063
TÉLÉPHONIE
Télus : 1 855 310-3737, no de groupe : 93936
DIRECTION DES AFFAIRES PROFESSIONNELLES
Dr Michel Desrosiers, directeur
FMOQ : 514 878-1911 ou 1 800 361-8499
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