LA PNEUMONIE Ce document est fourni par votre cabinet vétérinaire pour mieux vous aider à comprendre les problèmes de votre animal. QU’EST-CE QUE C’EST ? Une pneumonie est une maladie caractérisée par une inflammation des poumons. En conséquence, les poumons n’arrivent plus à oxygéner correctement le sang : l’animal devient léthargique et a le souffle court. L’inflammation favorise également la production excessive de mucus, ce qui entraîne de la toux et des difficultés respiratoires. Les pneumonies sont plus fréquentes chez les chiens que chez les chats, et sont le plus souvent d’origine infectieuse. Les microbes responsables de pneumonie sont : des bactéries, des champignons, des virus, des parasites et des protozoaires. Une pneumonie par inhalation de contenu gastro-intestinal peut également survenir, en particulier après des épisodes de vomissement, de régurgitation ou de convulsions. QUELLES EN SONT LES CAUSES ? Chez les jeunes animaux, des infections virales peuvent prédisposer les poumons à une invasion bactérienne, provoquant alors une pneumonie. Par exemple, la Toux du Chenil est causée par un ensemble de virus et de bactéries. Le plus souvent, les virus sont responsables de symptômes peu sévères, qui régressent en 5 à 7 jours. Il faut suspecter une infection bactérienne secondaire si des symptômes plus sévères se développent, associés à une perte d’appétit. Une autre maladie à l’origine de troubles respiratoires graves est la Maladie de Carré, qui s’attaque ensuite au système nerveux. Les jeunes chiens peuvent également développer des pneumonies bactérienne, lorsque leur système immunitaire n’est pas en mesure de combattre l’infection. Enfin, certains chiens développent une pneumonie suite à une hypersensibilité déclenchée par une infection parasitaire, des allergènes, l’inhalation de produits irritants… QUELS SONT LES SYMPTOMES ? Les symptômes des pneumonies bactériennes chez les chiens et chats incluent : - Toux grasse Respiration rapide et bruyante Ecoulements nasaux Malaises Perte d’appétit Perte de poids QUELS EXAMENS SONT NECESSAIRES ? Votre vétérinaire commence par rechercher des preuves de pneumonie au cours d’un examen clinique complet, et en mettant en œuvre certains tests diagnostiques. L’auscultation pulmonaire permet bien souvent de détecter des sifflements bronchiques et des crépitements pulmonaires. 3 Une numération-formule sanguine (nombre de globules rouges et blancs) est utile pour évaluer la réponse de l’organisme face à l’infection. Dans le cas d’une pneumonie, le nombre total de globules blancs est normalement augmentés. Plus précisément, certains globules blancs appelés neutrophiles sont augmentés lorsque des bactéries sont impliquées dans la maladie ; la présence de globules blancs éosinophiles est souvent révélatrice de la présence de parasites ou d’une hypersensibilité ; la présence de neutrophiles et monocytes est plutôt caractéristique d’une infection par un champignon. Des analyses de sang et d’urine peuvent également être indiquées pour s’assurer que les reins et le foie de votre animal fonctionnent correctement, avant la mise en œuvre du traitement. Chez le chat, il est généralement conseillé de faire des tests pour détecter une infection par les virus de la leucose (FelV) ou de l’immunodéficience féline (FIV), qui peuvent être associés à une pneumonie. Des radiographies du thorax peuvent également être prescrites lorsqu’on suspecte une pneumonie. Elles donnent des indications sur la cause la plus probable et sur la sévérité de l’atteinte. Il est parfois possible de détecter un corps étranger qui se serait glissé dans les voies pulmonaires, par inhalation accidentelle. Votre vétérinaire peut également requérir votre accord pour réaliser une tranquillisation ou une anesthésie rapide pour récupérer du matériel pulmonaire afin de l’analyser. Dans 4 cette optique, on peut être amené à réaliser un lavage broncho-alvéolaire. QUELS SONT LES TRAITEMENTS ? En fonction des anomalies relevées sur les radiographies et de l’état de santé de votre animal, il peut être nécessaire dans un premier temps de l’hospitaliser. En particulier, les animaux déshydratés ou en grande détresse respiratoire nécessitent des soins et une attention médicale continus (perfusion, oxygène notamment). En plus de ces traitements de soutien, des traitements par nébulisation et des massages respiratoires peuvent être prescrits, de manière à retirer l’excès de sécrétion présent dans les poumons et de faciliter la respiration. Par contre, les antitussifs sont contre-indiqués dans les premiers temps de la maladie si la toux est grasse, car les sécrétions sont tout d’abord un moyen de défense de l’appareil respiratoire contre l’infection. Les pneumonies d’origine bactérienne nécessitent également l’administration d’antibiotiques efficaces contre la ou les bactéries impliquées. Les pneumonies d’origine fongique (champignons) nécessitent un traitement prolongé par des agents antifongiques. Une fois que l’on a éliminé les causes infectieuses, et si on suspecte un phénomène d’hypersensibilité, on peut être amené à prescrire des corticoïdes. 5 Tous les traitements de la pneumonie peuvent avoir des effets secondaires tels qu’une perte d’appétit, des vomissements, ou de la diarrhée. Les corticoïdes peuvent au contraire provoquer une augmentation de l’appétit, de la soif et de la quantité d’urines émises. N’hésitez pas à contacter votre vétérinaire en cas d’effet secondaire intense ou anormal : il pourra procéder à des modifications du traitement. En cas d’échec des traitements, il faut considérer la possibilité d’un corps étranger ou d’un abcès pulmonaire, ou encore d’infection récurrente liée à la consolidation d’un ou plusieurs lobes pulmonaires. Dans ces cas, il peut être nécessaire de recourir à la chirurgie pour retirer le lobe impliqué. En conclusion, les pneumonies sont des maladies plus ou moins graves, de causes variées, pouvant toucher les chiens et les chats. Il existe de nombreux traitements, qui dépendent de la cause exacte de la maladie, et celle-ci ne peut être découverte qu’au travers d’examens plus ou moins nombreux et complexes. En général, le pronostic est bon, mais il peut devenir sombre lors de détresses respiratoires. Adapté et traduit d’après Lynelle R. Johnson, in Ettinger’s Veterinary Textbook Of Internal Medicine, 6th Ed. 6 PLAN THERAPEUTIQUE POUR VOTRE ANIMAL : PROCHAIN CONTROLE LE : 7