
4© The Economist Intelligence Unit Limited 2015
Au-delà de la personnalisation : points de vue européens sur le marketing contextuel
avec eux. À titre d'exemple, s'ils voyagent à l'étranger, nous pouvons leur proposer des services
spécifiques, comme la mise à jour automatique de leur statut Facebook. »
Les marketeurs français sont convaincus que les clients sont disposés à partager d'autres informations,
plus personnelles, dans la mesure où ils obtiennent une contrepartie. Par exemple, ils sont persuadés
que les consommateurs sont prêts à partager des données telles que leur comportement en ligne ou le
nom de leurs amis, en échange de remises et d'offres spéciales. En ce qui concerne les données telles
que le comportement hors ligne, les intérêts personnels ou ce qu'ils prévoient de faire actuellement,
les marketeurs estiment que les consommateurs seraient susceptibles de partager ces informations,
en échange de la promesse de messages marketing plus pertinents.
« Si nous étions incapables d'associer une approche personnalisée à notre offre, nous sommes
convaincus que nous risquerions de passer à côté des attentes d'une part croissante de clients
français », affirme M. Trojman à la Société Générale. « C'est un véritable atout concurrentiel. La
situation est néanmoins paradoxale. Les clients sont parfois réticents à l'idée de laisser les sociétés
exploiter leurs données, mais veulent en même temps un niveau élevé de personnalisation. »
En effet, le principal défi pour les marketeurs français dans la mise en œuvre du marketing contextuel
consiste à inciter les clients et les prospects à partager leurs informations ; près de six marketeurs sur
dix (57 %) sont d'accord sur ce point. Viennent ensuite le fait de produire des messages efficaces dans
des contextes précis et de recruter les talents techniques requis par le marketing contextuel (54 % des
réponses dans chacun des cas).
Cependant, certains marketeurs français restent vigilants afin de s'assurer de ne pas trahir la confiance
de leurs consommateurs. Le respect de la vie privée du client est considéré comme un défi par 31 %
des marketeurs. « Nous sommes très prudents avec le marketing contextuel, en raison des contraintes
juridiques », affirme M. Geffroy. « Nous avons lancé un débat interne à propos de la différence entre
personnalisation et marketing contextuel, en prenant en compte la localisation des clients, leurs
activités en ligne et leurs commentaires éventuels concernant leurs intentions d'achat. »
« L'un des défis auxquels nous sommes confrontés consiste à trouver l'équilibre entre les promesses
faites aux clients et la confidentialité de leurs données », déclare M. Geffroy. « Nous devons veiller
à protéger ces données ; notre PDG nous a clairement donné pour mission de protéger les données
personnelles de nos clients. C'est pourquoi lorsque nous envisageons de lancer de nouvelles offres, nous
prenons soin de nous assurer que nous respectons la vie privée de nos clients. » M. Trojman partage
ce point de vue. « L'exploitation des données personnelles est strictement réglementée », ajoute-t-il.
« En outre, les Français sont extrêmement sensibles aux questions de confidentialité. Une banque doit
être une société en laquelle vous avez confiance. Pour cette raison, nous ne pouvons pas utiliser tout
ce que nous savons sans partager avec nos clients les règles portant sur la façon dont nous exploitons
les données. »
En effet, les principaux risques que les marketeurs français associent au marketing contextuel reposent
sur l'exploitation des données contextuelles. Leurs principales craintes seraient de nuire à la marque en
mettant les clients mal à l'aise (37 %) et de recueillir des informations erronées ou trompeuses à propos
des clients ou des prospects (23 %).
Alors que le marketing numérique transforme la façon dont ils exercent leur activité, les marketeurs
français s'efforcent de trouver le juste équilibre entre les promesses faites au client, la confidentialité
des données et les objectifs marketing de la marque. Ils parviennent à voir l'intérêt du marketing
contextuel pour eux-mêmes ainsi que pour leurs clients. En outre, en dépit des nombreux risques
et défis apparents, ils commencent à intégrer ces pratiques pour adapter leurs messages, asseoir la
notoriété de la marque, renforcer l'engagement et, idéalement, apporter des avantages tangibles aux
consommateurs.