COLIN Alexandra Introduction
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INTRODUCTION
En psychiatrie, la notion de délire est retrouvée dans toutes les étapes de la démarche
clinique : le symptôme idée délirante, le syndrome délirant, et le trouble délirant.
L'apprentissage de la sémiologie pendant les premières années de médecine se fait via des
cours théoriques, appliqués ensuite au chevet des patients. Tous les manuels et les cours
décrivent précisément comment caractériser le délire selon une entité syndromique, le qualifiant
ainsi de syndrome délirant de persécution, de jalousie, mystique... L'idée délirante quant à elle,
classiquement considérée comme une anomalie du contenu de la pensée (tout comme les idées
obsessionnelles, les idées phobiques, les idées anxieuses...) n'est que rarement l'objet d'une
définition. Quand il y en a, celles-ci sont complexes, nuancées et pointent toute la difficulté
d'établir une telle définition :
Selon Lévy-Soussan dans son manuel "Psychiatrie" de 2007 (1),
"L’idée délirante est une croyance, en une idée erronée, conviction inébranlable, en totale
opposition avec la réalité ou l’évidence. L’idée délirante repose non seulement sur des
croyances ou des conceptions propres au thème du délire (mégalomanie, persécution...), mais
aussi sur des phénomènes "idéo-affectifs" qui sont les mécanismes du délire (intuition,
interprétation...).
Même si l’idée n’est pas en opposition totale avec la réalité (un mari ayant un délire de
jalousie peut être authentiquement cocu), le caractère inébranlable, la croyance absolue en cette
idée s’impose pour le sujet de façon évidente pour lui (évidence interne).
Le vécu affectif du patient en rapport avec cette idée et le remaniement total de la
personnalité qui lui est concomitant, sont alors essentiels pour diagnostiquer et caractériser
l’idée délirante."
Une autre définition est proposée dans le manuel "Psychiatrie de l'adulte" de Lempérière et
collaborateurs en 2006 (2) :