prioritaires à très urgentes, eu égard à l'état des finances publiques. Et quid du projet de
loi de Finance 2014, qui devrait être présenté au Parlement à l'automne ? Entre
hésitation et atermoiements, la politique joue les filles de l'air et c'est l'économie qui va
payer la facture.
La compensation : ce n'est plus un déficit, c'est un gouffre !
Alors que la réforme du système de compensation est attendue sinon réclamée à cors
et à cris par les principaux partenaires au développement, et surtout le FMI, la période
pré-ramadan avait vu des annonces successives, pas toujours cohérentes, concernant
cette réforme.
On en était resté à la très probable mise en place d'un système d'indexation partielle,
dont le but était de maintenir les dépenses de compensation dans l'enveloppe budgétaire
prévue par la loi de Finances. Mais la décision avait été renvoyée à l'après-Ramadan. Au
moment de cette annonce, le cours du pétrole connaissait une certaine détente et était
inférieur à l'hypothèse des 105 $ considérés dans la loi de Finance pour établir
l'enveloppe de compensation.
Mais, depuis le mois dernier les cours sont repartis à la hausse et le cours du brent frise
actuellement les 115 $. Et selon les analystes, ce n'est qu'un début : le cours pourrait
atteindre les 125 $ en raison du conflit en Syrie et même 150 $, si le conflit venait à
s'étendre à d'autres pays de région, l'Irak notamment.
Dans ce contexte, il devient urgent pour la maîtrise du déficit public de mettre en place
le fameux mécanisme de compensation partielle. En effet, le déficit du Trésor atteignait
déjà à fin juillet 39,5 milliards de DH, soit une hausse de plus de 60% par rapport à juillet
2012. On voit mal comment, sans une répercussion de la hausse des cours sur les prix à
la pompe, le gouvernement pourrait maintenir les dépenses de compensation dans
l'enveloppe prévue qui est de 51 milliards de DH, alors qu'elles dépassaient déjà à fin
juillet les 30 milliards.
Mais pour l'instant au niveau du Ministère des Affaires Générales et de la Gouvernance,
dont dépend la Caisse de Compensation, c'est silence radio. Peut-être qu'on attend de
refiler la patate chaud au nouveau ministre des Finances.
Les retraites : réformer avant d'élargir
Cette réforme est sur la table depuis plus de dix ans, les premières assises nationales
sur cette question ayant été organisées en 2003. Le Chef du Gouvernement s'est
personnellement engagé à ne pas reculer sur cette réforme. Mais là encore, la
concrétisation des déclarations se fait attendre. Pendant ce temps, les menaces de
déficit des caisses de retraites deviennent réalités. Le rapport annuel 2012 du Conseil
Economique, Social et Environnemental annonçait ainsi la semaine dernière un déficit
technique de la CMR pour cette année fiscale.
Le problème des caisses de retraites est double :
Page 3/6