anneau-disque

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Anneaux-disques néolithiques
(tournant Ve et IVe millénaires avant notre ère)
0
1
5 cm
ALPIN
Section triangulaire
Troslin-Breuil
Jablines
Echilleuse
Morbihan
Beaufort
N
0
Les bords sont arrondis ou façonnés en léger biseau
ou méplat et soigneusement polis comme le reste
des surfaces. La teinte de la roche est d’aspect
souvent pailleté ou moucheté, sa couleur varie du
vert dense ou clair au gris-bleu et au brun foncé,
selon la roche choisie.
Corent
Sammardenchia
VISO
100 km
Finale
BEIGUA
Carte des anneaux-disques en serpentinite d'origine alpine, dont l'anneau
est de section triangulaire (d'après Pierre Pétrequin, CNRS).
0
Condé-sur-Ifs
1
Jablines
5 cm
«AMPHIBOLITES»
DRONNE
N
0
La dénomination « anneau-disque » traduit la forme
particulière de ce type d’objet et non sa fonction,
qui n’est pas encore vraiment élucidée. De forme
circulaire presque parfaite, leur diamètre interne
varie de 6 à 7 cm, pour 11 à 19 cm en périphérie.
La bande annulaire a donc entre 3 et 5 cm de
large, pour une épaisseur de 7 à 9 mm seulement.
100 km
Répartition des anneaux-disques à couronne large, en amphibolite, roche
non alpine (d'après Pierre Pétrequin, CNRS).
Les fabricants ont utilisé des variétés de roche
semi-précieuse provenant des Alpes du Sud, mais
plus souvent diverses roches d’origine plus locale,
liées aux massifs primaires du centre de la France
et de l’Armorique : « amphibolites », « serpentines »
et « serpentinites » « phillites », « paragonites ».
Les anneaux-disques évoquent les bracelets de
section épaisse, lenticulaire ou ronde et plus étroite,
dont l’utilisation comme parure de bras et d’avantbras ne fait pas de doute, puisqu’on en trouve en
place dans des sépultures. Ces anneaux, moins
rares, sont réalisés dans des roches métamorphiques
ou des calcaires durs moins précieux. À la fin
du Néolithique ancien septentrional, on en a
également fabriqué beaucoup dans du schiste et
des roches feuilletées, mais avec des joncs étroits
et plats, dont de petits ateliers de production ont
même été retrouvés, dans et hors des zones de
gisement naturel de la roche utilisée.
Malgré leur ressemblance avec les bracelets
proprement dits, les anneaux-disques n’ont pas
encore livré le secret de leur utilisation. Leur
présence dans des sépultures est plutôt rare et leur
position est alors peu explicite. Leur contexte est
le plus souvent inconnu, s’agissant de découvertes
pour la plupart fortuites. Ils ont pu être portés en
sautoir ou pectoral, pour retenir un chignon, en
parure frontale, comme ornement de ceinture et
s’associer à des vêtements de cérémonie. Ils devaient
être l’insigne de pouvoir ou de la fonction sociale
particulière de leur porteur.
Rien n’exclut que leur fonction ait été diverse ni
qu’elle ait varié avec le temps. Leur forme annulaire
revêt de toute manière une signification hautement
symbolique et la finesse de leur façonnage, qui
exige beaucoup de temps ainsi qu’un grand savoirfaire, en faisaient des pièces de luxe. Ceci évoque
des pratiques religieuses ou spirituelles, peutêtre en relation avec des connaissances d’ordre
astronomique.
Les anneaux-disques sont présents dès le Ve millénaire, dans le Néolithique ancien, et leur
répartition intéresse toute la France. On en
connaît en outre des fragments réutilisés après
fracturation probablement accidentelle, avec
trou(s) de suspension. L’origine même de la mode
des bracelets massifs, des anneaux plats et des
anneaux-disques, ainsi que des parures annulaires
taillées dans de grandes coquilles marines
(pétoncle, spondyle), se trouve dans le Néolithique
méridional, en association avec l’emploi de petites
perles en rondelles très nombreuses, taillées dans
des coquilles ou du calcaire, et formant des colliers
et des garnitures de vêtements.
Cette mode a rapidement gagné la moitié nord de
la France avant la fin du Néolithique ancien, où elle
a perduré jusqu’au milieu du Néolithique moyen.
On connaît une variante d’anneaux-disques à
contour externe ovalaire, mais encore très larges
et plats, en Haute-Alsace, Territoire de Belfort et
dans la vallée du Rhin, à la charnière Néolithique
ancien-moyen.
Les anneaux-disques sont également liés au trafic
d’autres objets exceptionnels, en particulier les
premières grandes haches en roche jadéitique,
d’une très grande finesse et de caractère « votif »,
trouvées groupées sous forme de dépôts, parfois
imposants mais isolés, ainsi qu’en contexte
funéraire, notamment en Armorique. Ces haches
sont plus nombreuses que les anneaux disques et
leur utilisation (et réutilisation) s’est prolongée
plus longuement dans le Néolithique.
0
1
Irchonwelz
5 cm
Jersey
Pleuven
Quiberon
Bucy-Le-Long
Worms
ALPIN
Section quadrangulaire
Echilleuses
Morbihan
Sammardenchia
VISO
N
0
100 km
Finale
BEIGUA
Carte des anneaux-disques en serpentinite d'origine alpine, dont le
jonc est de section quadrangulaire (d'après Pierre Pétrequin, CNRS).
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