ENS Cachan Mathématiques
Préparation à l’agrégation Année 2016/2017
Topologie
Arthur Leclaire
Références
[C] G. Choquet. Cours de Topologie. Masson, 1992.
[CCM] G. Christol, A. Cot, et C.M. Marle. Topologie. Ellipses, 1997.
[G-An] X. Gourdon. Les Maths en Tête, Analyse. Ellipses, 1994.
[Q] H. Queélec. Topologie. Dunod, 2012.
[S] L. Schwartz. Topologie Générale et Analyse Fonctionnelle. Hermann, 2008.
[SR] J. Saint-Raymond. Topologie, Calcul Diérentiel, et Variable Complexe. C&M, 2008.
[W] C. Wagschal. Topologie et Analyse Fonctionnelle. Hermann, 2012.
[ZQ] C. Zuily et H. Queélec. Analyse pour l’agrégation. Dunod, 2007.
Les livres [CCM], [Q] constituent une introduction très claire à la topologie générale, avec des exercices per-
tinents et accessibles. Les livres [C], [S] et [W] sont des traités détaillés sur la topologie générale et l’analyse
fonctionnelle qui vont bien au-delà du programme de l’agrégation. Si l’on veut se limiter à la topologie des espaces
métriques, le livre [G-An] propose un bon résumé de cours à ce sujet, qui sera utilement complété par le chapitre 5
de [ZQ] ; le livre [SR] donne aussi un exposé très clair de la topologie des espaces métriques (mais ne s’y limite
pas). La liste complète des références utilisées dans ce polycopié est disponible sur la dernière page.
Table des matières
1 Construction de Topologies 2
2 Complétude 9
3 Compacité 15
3.1 Compacité, Précompacité, et Complétude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.2 Produits d’Espaces Compacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.3 Compacité et Espaces Vectoriels Normés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
4 Connexité 21
5 Espaces de Fonctions Continues 26
5.1 Structure des Espaces de Fonctions Continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
5.2 Théorème d’Arzela-Ascoli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5.3 Théorème de Stone-Weierstrass . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
6 Théorèmes de Points Fixes 32
1
1 Construction de Topologies
Les rappels de cours pourront être trouvés dans [CCM].
Dénition 1. Une topologie sur un ensemble Eest un ensemble Ode parties de Equi contient
et E, qui est stable par réunion quelconque, et par intersection nie. Les éléments de Oseront
appelés des ouverts. Les complémentaires des éléments de Oseront appelés des fermés.
Autrement dit, dans un espace topologique (E,O),et Esont des ouverts, une réunion
d’ouverts est un ouvert, et une Intersection Finie d’Ouverts est un ouvert (IFO... s’en souvenir).
Dénition 2. Soit (E,O)un espace topologique.
Un voisinage d’un point xEest une partie Vde Econtenant un ouvert contenant x. On
notera V(x)l’ensemble des voisinages de x. Les familles des voisinages satisfont les propriétés
suivantes.
(V1) xE,(V(x),et V∈ V(x),xV).
(V2) Toute partie de Econtenant un élément de V(x)est un élément de V(x).
(V3) L’intersection de deux éléments de V(x)est un élément de V(x).
(V4) Tout V∈ V(x)contient un W∈ V(x)tel que pour tout yW,V∈ V(y).
Un système fondamental de voisinages de xest un sous-ensemble Wde V(x)tel que tout
élément de V(x)contienne un élément de W.
On dira que Eest séparé si pour tous x,yEdistincts, il existe un voisinage Vde xet un
voisinage Wde ytels que VW=.
On remarque qu’une partie d’un espace topologique (E,O)est ouverte si et seulement si elle
est voisinage de chacun de ses points. Par conséquent, la topologie ne dépend que des voisinages
qu’elle dénit.
Exercice 1. Soit Eun ensemble et supposons donnée pour tout xEune collection V(x)de
parties de Ede telle sorte que les V(x)vérient les conditions (V1) à (V4).
Montrer qu’il existe une unique topologie sur E pour laquelle les voisinages d’un élément xE
sont exactement les éléments de V(x).
Exemple 1. Soit (E,d)un espace métrique. Pour chaque xE, on pose
V(x)={VE| ∃r>0,B(x,r)V}.
La topologie sur Einduite par la distance dest l’unique topologie telle que la famille des voisi-
nages d’un xEest V(x).
Dénition 3. Soit Eun ensemble muni de deux topologies O1et O2.
On dit que O1est moins ne que O2si tout ouvert de O1est ouvert pour O2,i.e. si O1⊂ O2(O1
amoins d’ouverts que O2).
2
Exemple 2. Soit un ensemble E.
On peut toujours dénir la topologie grossière Oд={,E}et la topologie discrète Od=P(E).
Toute topologie sur Eest moins ne que Odet plus ne que Oд. La topologie discrète est induite
par la distance discrète dénie par d(x,y)=1x,y.
Proposition 1. Soit Eun ensemble et A=(Ak)kKune famille non vide de parties de E.
Il existe une unique topologie la moins ne pour laquelle tous les Ak,kKsont ouverts. Elle
est appelée topologie engendrée par la famille A. Elle est constituée des réunions d’intersections
nies d’éléments de la famille A.
Dénition 4. Soit (E,O)un espace topologique.
On dit que B O est une base d’ouverts si tout ouvert est réunion d’éléments de B.
Exemple 3. Exemples de bases d’ouverts.
Dans un espace métrique, l’ensemble des boules ouvertes forme une base d’ouverts, de
même que l’ensemble des boules ouvertes à rayon rationnel.
Si (Ak)est une famille de parties de E, les intersections nies des Akforment une base
d’ouverts de la topologie engendrée par (Ak)kK.
Proposition 2. [Fai] Soit Eun ensemble, et soit Bun ensemble de parties de E. Alors la topologie
engendrée par Badmet Bpour base d’ouverts si et seulement si Eest réunion d’éléments de Bet
U,V∈ B,xUV,W∈ B,xWUV.
Exemple 4. Construction de topologies à partir d’une base d’ouverts.
La topologie de Rest celle qui admet pour base d’ouverts l’ensemble des intervalles de la
forme ]a,b[,]a,+],[−∞,b[pour a,bR.
Soit E=QiIEiun produit d’espaces topologiques. On appelle pavé ouvert de Etout
ensemble de la forme QiIAioù pour tout iI,Aiest ouvert dans Eiet tel que Ai=Ei
sauf pour un nombre ni d’indices i. Alors la topologie produit sur Eest celle qui admet
pour base d’ouverts l’ensemble des pavés ouverts.
Dénition 5. Un espace topologique est dit séparable s’il admet une partie dénombrable dense.
Exemple 5. Un ouvert de Rnest séparable.
On ne rappellera pas ici les notions classiques d’adhérence, d’intérieur, de limites, de valeurs
d’adhérence, d’applications continues,... et leurs caractérisations. Insistons néanmoins sur le fait
que les caractérisations séquentielles ne se généralisent pas à un espace topologique général.
Mais elles restent vrai à partir du moment où chaque point admet un système fondamental
dénombrable de voisinages (ce qui est le cas d’un espace métrique).
3
Exercice 2. Vrai-Faux. Soit Eun espace topologique
1. Si Eest métrisable, alors tout espace homéomorphe à El’est aussi.
2. Si une suite converge dans E, alors sa limite est unique.
3. Si aEest la limite d’une sous-suite de (un), alors aest valeur d’adhérence de (un).
4. Si aEest valeur d’adhérence d’une suite (un), alors il existe une sous-suite de (un)qui
converge vers a.
5. AEest dense dans Esi et seulement tout élément de Eest limite d’une suite à valeurs
dans A.
6. Si une suite admet une unique valeur d’adhérence l, alors cette suite converge vers l.
On suppose dans toute la suite que Eest un espace métrique.
7. Une boule ne peut être incluse dans une boule de rayon strictement plus petit.
8. Une boule ouverte est ouverte, et une boule fermée fermée.
9. L’adhérence d’une boule ouverte est la boule fermée correspondante.
Exercice 3.
Soient Eun espace topologique séparé et AE.
1. Rappeler les dénitions de point adhérent, point isolé et point d’accumulation de A.
2. Soit (xn)une suite d’éléments de Eet soit X={xn,nN}. On note Al’ensemble des
valeurs d’adhérence de (xn).
a. Montrer que les points d’accumulation de Xsont des valeurs d’adhérence de (xn). Est-ce
que la réciproque est vraie ?
b. Est-ce que X=A? Exprimer Xen fonction de Xet A.
c. Montrer que
A=\
n>0{xp,p>n}.
d. Est-ce que
A=\
n>0{xp,p>n}?
3. Soit Dune partie dense de Eet dD. À quelle condition D\ {d}est encore dense dans E?
Exercice 4. [Q, Exo 2.26]
Soit Eun espace métrique.
1. Montrer que Eest séparable si et seulement s’il admet une base dénombrable d’ouverts.
2. On suppose Eséparable et soit FE. Montrer que Fest séparable.
4
Exercice 5. Topologie dénie par une famille de semi-distances [CCM, p.97]
Soit Eun ensemble. Une semi-distance sur Eest une application d:E×E[0,+]telle que
pour tous x,y,zE,
d(x,x)=0,
d(x,y)=d(y,x),
d(x,z)6d(x,y)+d(y,z).
Si dest une distance, on introduira la semi-boule ouverte Bd(x,r)={yE|d(x,y)<r}.
Soit (di)iIune famille de semi-distances sur E. On munit Ede la topologie Oengendrée par la
famille des semi-boules ouvertes
{Bdi(x,r);iI,xE,r>0}.
1. Montrer que les intersections nies de semi-boules ouvertes forment une base d’ouverts.
2. Soit xE. Monter que
\
jJ
Bdj(x,rj);JInie ,rj>0
est un système fondamental de voisinages de x.
3. Montrer qu’une suite (xn)d’éléments de Econverge vers xsi et seulement si
iI,di(xn,x)
n→∞ 0.
4. Supposons qu’il existe JItelle que iI,jJ,di6dj.
Montrer que les familles (di)iIet (dj)jJinduisent la même topologie sur E.
5. On suppose ici I=N. On suppose de plus que
x,yE,(iI,di(x,y)=0)=(x=y).
Pour x,yE, on note
d(x,y)=X
kN
1
2kmin dk(x,y),1.
Montrer que dest une distance sur Eet que la topologie induite par dest égale à O.
Exercice 6. Topologie initiale [CCM, p.49]
Soient Eun ensemble, (Fi)iIune famille d’espaces topologiques et pour chaque iIune
application fi:EFi.
1. Montrer que la topologie engendrée par la famille {f1
i(Ui);iI,Uiouvert de Fi}est la
topologie la moins ne qui rende les ficontinues.
Cette topologie est appelée la topologie initiale dénie par la famille (fi)iI. Dans la suite,
on munit Ede cette topologie.
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