modelisation et simulation d`une commande directe

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6e Conférence Francophone de Modélisation et SIMulation – MOSIM’06 – du 3 au 5 avril 2006 –Rabat – Maroc
« Modélisation, Optimisation et Simulation des Systèmes : Défis et Opportunités »
- MODELISATION ET SIMULATION D’UNE COMMANDE DIRECTE DU
COUPLE APPLIQUEE A LA MACHINE ASYNCHRONE ( DTC )
H .YANTOUR, J.SAADI
Laboratoire d’automatique et de productique
E.N.S.E.M BP : 8118 oasis Casablanca
[email protected], [email protected]
A.KHOUMSI
Département de génie électrique
et de génie informatique
Université de Sherbrooke, Canada
[email protected]
RESUME : La commande directe du couple (en anglais, Direct Torque Control (DTC)) est une technique de plus en
plus utilisée pour la commande de l’association onduleur de tension-machine asynchrone. Ce système peut être considéré comme un système dynamique hybride dont la composante continue est la machine asynchrone et la composante
discrète, l’onduleur de tension. Dans cet article, nous proposons une modélisation de cet ensemble par un système à
événements discrets pur décrit par un automate à états finis. Ce modèle est ensuite simulé sur Matlab/Simulink.
MOTS-CLES : commande directe de couple (DTC), machine asynchrone, modèle événementiel, système à événements
discrets (SED), automate à états fini (AEF), commande supervisée de SED.
1.
INTRODUCTION
Grâce à son faible coût et sa simplicité de construction,
conjugués aux techniques de variation de vitesse, la
machine asynchrone s’impose de plus en plus dans les
domaines De l’entraînement à vitesse variable.
La technique de commande directe du couple (Direct
Torque Control ou DTC) introduite en 1985 par
TAKAHASHI [1, 2] utilise une approche séduisante de
part son efficacité et sa simplicité de mise en œuvre.
Plusieurs travaux ont permis une modélisation rigoureuse de cette approche [2, 12]. Cette technique permet
de calculer les grandeurs de contrôle que sont le flux
statorique et le couple électromagnétique à partir des
mesures de courants statoriques sans utilisation de capteurs mécaniques. Dans la structure DTC, la machine
asynchrone commandée par l’onduleur de tension est un
système dynamique hybride, dont la partie continue est
la machine asynchrone et la partie discrète, l’onduleur de
tension.
Pour modéliser ce type de système, trois approches sont
utilisées :
*Approche événementielle [13]
*Approche continue [14]
*Approche mixte [14]
Approche événementielle : l’espace d’état de la partie
continue est partitionné en régions séparées par des
seuils, ce qui revient à approximer la partie continue par
un système à événements discrets (SED) dont les événements correspondent aux franchissements des frontières des régions. Comme la partie discrète (c-à-d.l’onduleur de tension) constitue en elle-même un SED,
le système hybride dans son ensemble est approché par
un SED. Le modèle couramment utilisé est l’automate à
états finis (AEF).
Approche continue : le système hybride est approché par
un modèle continu contenant des sauts qui correspondent
aux discontinuités.
Approche mixte : les deux composantes, continues et
discrète, sont prises en compte sans approche. Le modèle
le plus utilisé est l’automate hybride.
Dans cet article, on adopte l’approche événementielle
pour modéliser la commande DTC de la machine asynchrone. Les dynamiques continues sont approximées par
un SED. L’ensemble onduleur de tension -machine
asynchrone peut alors être approximé par un SED et
modélisé par un automate à état fini (AEF). On peut
alors lui appliquer la théorie de la commande supervisée
des SED [3], dont l’objectif de base est de concevoir un
contrôleur tel que le procédé couplé au contrôleur respecte un ensemble de spécifications logiques décrivant le
fonctionnement du système global.
La commande supervisée des SEDs a subi un grand
essor ces dernières années et a donné lieu à diverses
extensions de la théorie de base [6].
Dans cette approche les grandeurs flux statorique et
couple électromagnétique sont calculées uniquement à
partir des seules grandeurs liées au stator sans
l’intervention de capteur mécanique. De plus cette commande ne nécessite pas l’application d’une commande à
modulation de largeur d’impulsion (MLI) sur l’onduleur,
ce qui améliore nettement les performances dynamiques
des grandeurs contrôlées. De même, il n’est pas nécessaire de connaître la position angulaire du rotor car seule
la position du flux statorique est utilisée ( zones) pour
changer le vecteur tension à appliquer à la machine. La
non nécessité du découplage des courants par rapport
aux grandeurs de commande offre un avantage par rapport à la commande vectorielle classique.
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Dans cet article, nous commençons par exposer dans la
section 2 un rappel du principe de la DTC. La section 3
est consacrée à la modélisation événementielle de la
machine asynchrone commandée par DTC. Dans la
section 4, nous présentons une méthode de commande en
boucle fermée fondée sur la théorie de la commande
supervisée des SED. Les modèles obtenus ont été simulés à l’aide de Matlab/Simulink, et les résultats de cette
simulation sont présentés dans la section 5, avant de
conclure en section 6.
Vs= 2 / 3 .Uo[Sa+Sb. ej2π/3+Sc.ej4π/3 ]
(2.c)
Les combinaisons des 3 grandeurs (SaSbSc) permettent de
générer 8 positions du vecteur Vs dont 2 correspondent
au vecteur nul : (SaSbSc)=(000) ou (111) comme le montre la figure2.
2. RAPPELS SUR LA COMMANDE DIRECTE
DU COUPLE
A partir de l’expression (2.a), on peut écrire :
2.1.
Schéma de commande
Le contrôle dynamique du couple de la machine asynchrone peut être mis en évidence par le modèle vectoriel
de la machine asynchrone.
Dans le référentiel (d,q) lié au stator, on peut écrire:
Côté stator : Vs=Rs.Is+ d φs
(2-a)
Côté rotor : Vr=0=Rr.Ir+ d φr -jω.φr
(2-b)
dt
dt
Avec:
d : axe direct dans le repère dq
q : axe en quadrature dans le repère dq
Vs : tension statorique
Vr : tension rotorique
Rs : résistance statorique
Is : courant statorique
φs : flux statorique
dq : système diphasé produisant le même champ magnétique dans l’entrefer que le système triphasé.
Le vecteur tension Vs délivré par un onduleur de tension
triphasé [figure 1] est représenté en théorie par 3 grandeurs booléennes de commande Sj (j = a, b, c) telles
que :
Sj (j=a, b, c) =1 : interrupteur Haut Fermé et interrupteur Bas
Ouvert.
Sj(j=a, b, c) =0 : interrupteur Haut Ouvert et interrupteur
Bas Fermé.
Ihaut
E
Sa
MAS
Sb
E
Sc
Ibas
Figure 1 : Machine asynchrone commandée
par l’onduleur de tension
Ihaut : Interrupteur haut
Ibas : Interrupteur bas
Le vecteur tension Vs peut s’écrire sous la forme :
2.2 Contrôle du flux statorique et du couple électromagnétique
φs=φs0+Vs.t-Rs
∫
Is dt .
Avec l’hypothèse que Rs reste constante et que le terme
(Rs.Is) est négligeable devant la tension Vs. Dans un
intervalle de temps Te, l’extrémité du vecteur φs se déplace sur une droite dont la direction est donnée par Vs
[figure 2].
En choisissant une séquence correcte de vecteurs Vs sur
des intervalles de temps successifs de durée Te, on peut
faire suivre à l’extrémité du vecteur φs la trajectoire
désirée. Pour atteindre cet objectif, le correcteur utilisé
pour la commande DTC est un correcteur à hystérésis à
deux niveaux. Avec ce type de contrôleur, on peut facilement maintenir l’extrémité du vecteur flux φs dans une
couronne quasi circulaire.
q
V3
V2
t=Te
φs
Vs=V3
V1
V4
Ws
φs0 (t=0)
V5
V6
d
Figure 2 : Évolution de l’extrémité du vecteur φs
Les variations du couple électromagnétique peuvent être
contrôlées uniquement à partir de la vitesse de rotation
du vecteur flux φs. Le tableau 1 montre l’évolution des
deux grandeurs flux et couple pour chacun des quatre
vecteurs Vi+1, Vi+2 , Vi-1 , Vi-2 qu’on peut appliquer dans
la zone Zi. Les vecteurs tension à appliquer dé
pendent de la zone où se trouve le vecteur flux. Les paramètres z1, z2, z3, z4, z5, z6 (figure 3) représentent les
six zones possibles du fonctionnement.
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Vi+1
Vecteur Vk
Vi+2
Vi-1
Vi-2
φs
Te
Tableau 1 : Evolution des grandeurs flux et couple en
fonction du vecteur Vk appliqué dans la zone Zi.
k=( i-1, i-2 , i+1 , i+2 )
q
900
Z3
1500
Z2
d
Z1
Z4
2100
300
Z5
Z6
3300
2700
le flux statorique (largeur de l’hystérésis = ∆φs=(φsmaxφsmin )). Le flux statorique peut être dans l’une des trois
régions suivantes :
Région f1 : φs <φsmin
Région f2 : φsmin < φs <φsmax
Région f3 : φs > φsmax
Pour le contrôle du couple, on utilise aussi un
comparateur à deux niveaux ( un seul sens de rotation de
la machine asynchrone), la largeur de l’hystérésis
correspond à l’ondulation sur le couple. On obtient trois
régions pour le couple.
Région c1 : Te < Temin
Région c2 : Temin < Te < Temax
Région c3 : Te > Temax
L’évolution des deux grandeurs flux et couple détermine
donc 9 régions fi-cj (pour i, j = 1 à 3) que nous
désignerons par R0 , R1 , …….. R8 (voir la figure 4).
Le franchissement des seuils de l’hystérésis permet de
générer des événements qu’on définit de la façon
suivante :
σ1+ , σ2+ : événements générés lorsque le flux statorique
dépasse respectivement φsmin et φsmax.
σ1- , σ2- : événements générés lorsque le flux statorique
devient inférieur à, respectivement φsmin et φsmax.
σ3+ , σ4+ : événements générés lorsque le couple
électromagnétique Te dépasse respectivement Temin
et Temax.
σ3- , σ4- : événements générés lorsque le couple
électromagnétique Te devient inférieur
à, respectivement Temin et Temax.
Figure 3 . Répartition des zones
Région représentant le point
de fonctionnement
Γe
3. MODELISATION EVENEMENTIELLE DE LA
COMMANDE DIRECTE DU COUPLE
R6
R7
R8
Γemax
3.1. Approximation événementielle
Dans cette approche nous approximons l’évolution
continue de la machine asynchrone par une évolution
événementielle, grâce à une partition de l’espace d’état.
Le système hybride dans son ensemble est alors approché par un SED et peut donc être modélisé par un automate à états finis (AEF).
L’avantage de cette approche événementielle est que
l’on peut contrôler notre procédé en utilisant la commande supervisée des SED [3], dont le principe de base
consiste à concevoir un contrôleur (appelé aussi superviseur) qui, en interagissant avec le procédé, force celui-ci
à respecter une spécification décrivant le fonctionnement
désiré du système global. La commande DTC correspond parfaitement à ce schéma.
3.2. Partition de l’espace d’état
3.2.1 Partition selon le flux et le couple
Pour maintenir l’extrémité du vecteur flux statorique
dans une couronne circulaire, on utilise un comparateur à
hystérésis à deux niveaux. Les deux seuils du
comparateur sont choisis suivant l’ondulation tolérée sur
R3
R5
R4
Γemin
R0
R1
R2
Φs
φsmin
φsmax
Figure 4. Découpage de l’espace d’état continu
3.2.2 Partition selon le vecteur de commande
D’après l’équation (2.c) la tension appliquée à la
machine asynchrone est un signal constant par morceau à
huit valeurs possibles (chaque valeur correspond à une
combinaison des variables Sc Sb Sa). Le sens d’évolution
du flux statorique est donné par la direction du vecteur
Vs [figure 5]. Le choix de ce vecteur dépend de la
position angulaire du flux statorique [figure 5], le
vecteur OA représente le flux φs à un instant donné dans
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la zone z1, l’application du vecteur V2 permet l’évolution
de l’extrémité du flux suivant la direction du vecteur V2
[figure 5], ce qui donne le vecteur flux OB.
L’application du vecteur V6 permet un changement de
sens de rotation de la machine asynchrone (sens 2).
Le vecteur appliqué et la position angulaire du flux
détermine un état de la machine, on a alors pour un
fonctionnement libre 6x8=48 états qui correspondent à 8
vecteurs de tension et 6 zones.
Les six vecteurs de tensions non nuls sont espacés de
60°. On définit la zone comme étant l’espace angulaire
de 60° contenant en son centre chacun des vecteurs non
nuls (30° avant et 30° après), le nombre de zone est
alors donné par le nombre de vecteurs non nuls qui est
de six
Le passage d’une zone à l’autre permet de générer un
événement qu’on définit de la façon suivante : la
transition de la zone i vers la zone (i+1) génère
l’événement δi, les six événements étant générés
séquentiellement.
L’application d’une tension d’entrée Vj à la place d’une
tension Vi est caractérisée par la génération d’un
événement αj. Donc huit événements αj (j=1 à 8)
peuvent être générés.
δ2
Sens 1
z3 V
3
V2
z2
δ1
δ3
B
A
z4
V4
δ4
V1
O
z1
C
δ6
V5
z5
δ5
V6
z6
Sens 2
Figure 5. Evolution du flux dans la zone z1 pour deux
vecteurs différents
Sur la figure 5, Sens 1 et Sens 2 indiquent le sens de
rotation de la machine asynchrone
3.3 MODELISATION DU PROCEDE PAR UN AEF
L’ensemble {onduleur de tension, machine asynchrone,
comparateur à hystérésis} peut être modélisé par un
automate à état fini (AEF) où chaque état est défini par :
- une région parmi 9 (section 3.2.1),
- un vecteur d’entrée parmi 8 (section 3.2.2), et
- une zone parmi 6 (section 3.2.2).
Le nombre total d’états de l’AEF est donc égal
à 9x8x6=432. Cet AEF est formellement défini par
A= (E, ∑ , eo , £ , Em) où :
E: Ensemble des états de l’AEF
Em :ensemble d’états marqués
∑ : Ensemble des événements pouvant être générés
eo : état initial
£ : fonction de transition Ex∑ÆE avec :
E= (Eijk)[i=0…8 ; j=1..6 ; k=0..7]
i : indique la région ( 9 régions)
j :indique la zone ( 6 zones)
k :indique le vecteur d’entrée ( 8 vecteurs)
∑={ δ1 , δ2 ,δ3 , δ4 , δ5 , δ6 , σ1+, σ1- , σ2+, σ2- , σ3+, σ3- ,
σ4+ , σ4- , α0,, α1 , α2 , α3 , α4 , α5 , α6 , α7 }
e0 : E010 (région E0 ,zone 1 , vecteur v0 )
Initialement le flux et le couple se trouvent dans la région R0 et la zone z1.
Em ={E4jk} (région 4).
L’état marqué représente l’état objectif et correspond à
la région R4. En effet, à partir de n’importe quel état de
départ, le point de fonctionnement doit aboutir à cette
région dans laquelle (φsmin < φs <φsmax et Temin < Te <
Temax). En régime permanent, si le point de fonctionnement tente de quitter cette région, le superviseur réagit
(aux événements qui apparaissent en sortie du procédé)
et applique une commande via l’onduleur de tension
pour ramener le système à nouveau dans la région R4.
Le langage de l’AEF A, noté L(A), est constitué par
l’ensemble des séquences d’événements acceptées par
A . Nous définissons aussi le langage marqué de A, noté
Lm(A), constitué des chaînes de L(A) qui atteignent un
état marqué.
Pour des raisons de clarté, nous ne représentons pas
l’AEF de 432 états sur une seule figure. Au lieu de cela,
nous le représentons d’une manière hiérarchique sur trois
niveaux. La figure 6, qui correspond au premier niveau,
représente un AEF à 9 états correspondant aux 9 régions
définies dans la section 3.2.1. Chacun des 9 états est en
fait un méta-état regroupant 48=8*6 états (définis dans la
section 3.2.2).
Ensuite, la figure 7 correspond au second niveau qui
représente la structure d’un méta-état constitué de 6 états
correspondant aux 6 zones définies dans la section 3.2.2.
Chacun des 6 états est en fait un super-état regroupant 8
états correspondant aux 8 vecteurs de tension (définis
dans la section 3.2.2). Notons que c’est le méta-état E0ij
de la figure 6 (correspondant à la région 0) qui est représenté sur la figure 7, où les événements σ1+, σ1- permettent
les transitions de la région R0 vers R1 et inversement.
Et enfin, la figure 8 correspond au troisième niveau et
représente la structure d’un super-état constitué de 8
états correspondant aux 8 vecteurs de tension. Notons
que c’est le super-état E01i (correspondant à la région 0 et
à la zone 1) de la figure 7 qui est représenté sur la figure
8. Notons que toutes les transitions menant à un même
état correspondent à un même événement.
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Enm7
α7
σ1+
E6ij
E7ij
σ1σ4+
σ4
σ1+
σ1σ3+
σ1
+
Enm4
α4
Enm3
[δjm OR αn]
{i=m+ 1;j=n}
σ2+
E1ij
σ1-
α5
α3
σ3-
σ3-
E0ij
σ2
σ3+
Enm5
α4
E5ij
-
[δjm OR αn]
{i=m+ 1;j=n}
[δjm OR αn]
{i=m+ 1;j=n}
σ4+
σ4σ2+
E4ij
Enm6
α6
α5
[δjm OR αn]
{i=m+ 1;j=n}
σ4-
-
E3ij
E8ij
σ2σ4+
[δjm OR αn]
{i=m+ 1;j=n}
[δjm OR αn]
{i=m+ 1;j=n}
α6
σ2+
σ2-
σ3+
α2
α3
Enm2
α2
α1
σ3-
E2ij
Enm1
[δjm OR αn]
{i=m+ 1;j=n}
[δjm OR αn]
{i=m+ 1;j=n}
[δjm OR αn]
{i=m+ 1;j=n}
α0
α1
Enm0
Figure 8. Troisième niveau hiérarchique : superétat (E01i) constitué de 8 états .
Figure 6. Premier niveau hiérarchique : AEF constitué de
9 méta-états.
+
+
σ3
σ3
+
-
σ3
-
-
σ3
σ3
δ1
E01i
E02i
σ3
Région R3
δ2
3.4. ARCHITECTURE ASSOCIEE AU MODELE
EVENEMENTIEL
La
modélisation du procédé {ensemble machine
asynchrone, actionneur et générateur} par un AEF
nécessite l’utilisation de deux interfaces amont et aval
de la machine asynchrone, comme le montre la figure 9
dans laquelle :
E06i
-
σ3
[αj]{i=j ;}
[αj]{i=j ;}
La figure 8 est une représentation détaillée de super-état
(Enmi), pour une position du flux dans la région Rn et la
zone zm et pour un fonctionnement libre ( huit vecteurs
tensions sont possibles Vi ).
Notons que toutes les transitions menant à un même état
correspondent à un même événement.
Région R0
[αj]{i=j ;}
+
σ1
Figure 7. Second niveau hiérarchique : méta-état (E0ij)
constitué de 6 super-états.
MAS : machine asynchrone.
A onduleur de tension : il fournit à la machine
asynchrone la tension Vsabc, et reçoit les commandes des
interrupteurs.
G génère les événements :
- σi (i=1, ..., 4) [ section 3.2.1]
- δi (i=1, ...,6) événement généré lors de changement
de zone [section 3.2.2].
G reçoit aussi de MAS les grandeurs flux et couple
instantanées.
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4.1 SPECIFICATION DU FONCTIONNEMENT
DESIRE
SED
A
Vsa
Vsb
φs
MAS
Vsc
G
Te
Γi
σi ,δi
Figure 9. Architecture associée au modèle événementiel
4. COMMANDE SUPERVISEE
L'objectif de la commande supervisée est de concevoir
un superviseur Sup qui interagit avec un SED (que nous
appellerons procédé) décrit par un AEF P afin de le
contraindre à respecter une spécification décrite par un
AEF S [3]. Désignons par Sup/P le comportement du
procédé sous supervision de Sup. Celui-ci observe l'évolution de P (c-à-d. en observant les événements exécutés
par P), et n’autorise que les séquences d’événements
acceptées par S. Comme Sup doit interdire des événements, on a introduit le concept d'événements contrôlables, ce qui signifie que Sup a la capacité de les interdire;
autrement l'événement est qualifié d'incontrôlable [3].
Une méthode a été proposée afin de synthétiser automatiquement Sup à partir de P et S [3].
Dans notre cas, P est l’AEF à 432 états décrit dans la
section 3.3 et modélise le SED de la figure 9. La commande supervisée de P (SED1) à l’aide d’un superviseur
(SED2) est illustrée par la figure 10 : le superviseur
observe les événements σi ,δi et fournit au procédé une
commande parmi les commandes autorisées de Γi.
Vsabc
Γi
MAS
φs
R07
R6
R3
V0
V0
V2
V2
R8
R4
V3
V2
V3
R5
R2
R1
φsmin
G
flux
φsmax
Figure 11. Les vecteurs qu’on doit appliquer et
l’évolution des deux grandeurs flux et couple dans la
zone 1.
Te
Les automates des figures 12 et 13 décrivent la spécification.
σi ,δi
SED2
4.2. CALCUL DU SUPERVISEUR
Superviseur
Figure 10. Commande
l’architecture de la figure 9
V0
R0
SED1
A
A partir de l’état initial { Région R0 , zone z1 , vecteur
V2 }, le point de fonctionnement doit évoluer vers un état
tel que :
φsmin < φs <φsmax
Temin < Te < Temax
Dans une région Ri quelconque, le flux peut être dans
l’une des six zones, et le vecteur à appliquer doit être
choisi de telle sorte à amener le point de fonctionnement
vers la région R4 [ figure 11].
Le nombre d’états de l’AEF modélisant la spécification
est donné par 9x6=54 états, avec :
9 : nombre de région
6 : nombre de zone dans chaque région
Dans la région R0, on a six zones possibles, dans chacune des zones un seul vecteur est appliqué pour augmenter le flux et le couple, de même pour les régions R1,
R3 et R4.
Dans les régions R2 et R5, les vecteurs appliqués doivent
diminuer le flux et augmenter le couple.
Pour les autres régions, c’est le vecteur nul qui est appliqué pour diminuer le couple.
couple
supervisée
fondée
sur
Rappelons que le superviseur Sup peut être synthétisé
automatiquement à partir de P (SED à commander) et S
(spécification à respecter) [3]. Nous pouvons donc synthétiser notre superviseur à partir des AEFs décrits dans
la section 3.3 (pour P) et la section 4.1 (pour S).
L’algorithme de Kumar, utilisé pour la synthèse de superviseur permet d’obtenir l’AEF de la figure 14.
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σ2+
σ1+
S6ij
σ
S7ij
S8ij
+
4
σ
[δm ]
{ i=m+1;j=i+1;}
σ
σ4
σ1+
S3ij
σ
σ2+
S4ij
+
3
σ
[δm]
{ i=m+1;j=i+1;}
[δm ]
{ i=m+1;j=i+1;}
σ-3
σ-3
σ1
σ1-
+
S1ij
σ2
+
4
S6ij
+
4
σ
+
3
-
S7ij
[δm]{ i=m+1 ;
j=0 ;}
+
σ2
+
S8ij
+
σ4
[δm]{ i=m+1 ;
j=0 ;}
[δm]{ i=m+1 ;
j=0 ;}
σ-4
S5ij
+
S3ij
+
σ3
+
σ1
S4ij
[δm]{ i=m+1 ;
j=i+1 ;}
σ-3
S0ij
S5ij
+
[δm]{ i=m+1 ;
j=i+1 ;}
+
{i=1;
S2ij
σ2
σ3
+
σ3
[δm ]
{ i=m+1;j=i+1;}
σ2+
σ1
σ4
[δm ]
{ i=m+1;j=i+1;}
-
σ-4
S0ij
+
+
4
σ1
[δm]{ i=m+1 ;
j=i+2 ;}
+
S1ij
σ2
S2ij
j=2}
[δm ]
{ i=m+1;j=i+1;}
[δm ]
{ i=m+1;j=i+1;}
[δm ]
{ i=m+1;j=i+1;}
[δm]{ i=m+1 ;
j=i+1 ;}
Figure 12. Spécification : AEF constitué de 9 méta-états.
σ
Région R3
+
3
σ
+
3
[δm]{ i=m+1 ;
j=i+1 ;}
[δm]{ i=m+1 ;
j=i+2 ;}
Figure 14. Automate (AEF ) représentant le superviseur.
Pour ne pas encombrer le schéma, les transitions entre
les états sont étiquetées par les événements positifs seulement ( σ1+ , σ3+ , σ2+ , σ4+ )
5.
RESULTATS DE SIMULATION
-
δ1
S012
-
σ1
σ3
S023
5.1. Evolution de flux et du couple
S061
R1
-
σ1
Région R0
+
σ1
Figure 13. Spécification : méta-état S0ij (correspondant à
un fonctionnement dans la région R0) constitué de 6
états. Les événements σ+1 et σ+3 permettent de sortir de la
région R0.
Les figures 15 et 16 représentent respectivement une
simulation de l’évolution du couple et du flux pour des
consignes données. On retrouve les deux régimes transitoire et permanent.
Dans le régime transitoire, les variations du couple sont
moins rapides que celles du flux, la tangente à l’origine
est nulle pour le couple et elle est non nulle pour le flux .
A partir de l’état S0ij le superviseur impose à l’onduleur
une commande telles que les grandeurs flux et couple
augmentent. Le vecteur appliqué dépendra de la position
angulaire du flux donc des zones.
Les séquences des événements générés par le superviseur permettent de mener le point de fonctionnement
depuis l’origine jusqu’a la région R4 , comme le montre
la figure 17. (zones bleues)
Dans les états S6ij , S7ij et S8ij le superviseur envoie à
l’onduleur des commandes correspondant au vecteur nul
pour diminuer le couple.
Figure 15 . Evolution du couple en fonction du temps
pour une consigne : Tm=20Nm
Lorsque le régime permanent est atteint (Région 4), les
variations du couple et de flux sont limitées par les com-
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parateurs à hystérésis. Avec ces seuils fixes, l’ondulation
sur le flux ou sur le couple ne dépend pas de la consigne, donc l’erreur relative sur le couple et sur le flux
augmente lorsque les consignes diminuent.
Dans la figure 18, on représente l’évolution du couple
électromagnétique en fonction du temps en régime transitoire, en régime permanent et pour un changement de
consigne. on constate que le couple rattrape rapidement
la nouvelle consigne et avec la même ondulation.
.
Régime permanent
Régime transitoire
Changement
consigne
Figure 16 . Evolution de flux en fonction du temps pour
une consigne : φs0=2wb.
5.2. Evolution de flux et du couple.
Dans la figure 17, on retrouve la trajectoire empruntée
par le point de fonctionnement en régimes transitoire et
permanent. À cause des variations rapides de flux par
rapport au couple, cette trajectoire passe par les régions
R0 ,R1, R2, R5 et aboutit à la région R4 ( début du régime
permanent).
Variation du couple
pour deux consignes
20Nm et 10Nm
Trajectoire en régime
transitoire
Figure 17. Evolution du couple en fonction du flux
En régime permanent, le point de fonctionnement varie
entre les régions R3 et R5 pour le flux et entre R2 et R7
pour le couple comme le montre la figure 17.
de
Figure 18. Changement de consigne et évolution du
couple en fonction du temps
6. CONCLUSION
Au cours de ce travail, nous avons proposé une approche
événementielle de modélisation d’une machine asynchrone commandée par DTC. Nous avons aussi proposé
une méthode de commande en boucle fermée fondée sur
la théorie de la commande supervisée des SED. Une
simulation sur Matlab/Simulink a permis d’illustrer nos
résultats montrant ainsi le bien fondé de notre approche.
Dans cette approche, les grandeurs flux statorique et
couple électromagnétique sont calculées uniquement à
partir des seules grandeurs liées au stator sans
l’intervention de capteur mécanique. De plus, cette
commande ne nécessite pas l’application d’une commande à modulation de largeur d’impulsion (MLI) sur
l’onduleur, ce qui améliore nettement les performances
dynamiques des grandeurs contrôlées. De même, il n’est
pas nécessaire de connaître la position angulaire du rotor
car seule la position du flux statorique est utilisée (
zones) pour changer le vecteur tension à appliquer à la
machine. Le non découplage des courants par rapport
aux grandeurs de commande offre un avantage par rapport à la commande vectorielle.
Avec une commande à seuils fixes, l’erreur relative sur
le couple augmente lorsque la consigne diminue ce qui
constitue un inconvénient de cette approche.
Dans un proche avenir, nous comptons améliorer la
stratégie de commande en utilisant des seuils de commutation adaptatifs permettant d’améliorer la dynamique et
la rejection de perturbation.
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