C U R R I C U LU M Insuffisance cardiaque: diagnostic P. Rickenbacher* Introduction Les présentations cliniques de l’insuffisance cardiaque sont variées. Le diagnostic peut souvent être présumé cliniquement. Mais le diagnostic doit en règle générale être confirmé par les nombreux examens complémentaires invasifs et non invasifs disponibles, qu’il s’agit d’employer à bon escient tant du point de vue scientifique qu’économique. L’article suivant passe en revue les différents examens complémentaires et propose une marche à suivre pour le diagnostic de l’insuffisance cardiaque. Diagnostic * Cardiologie, Hôpital Cantonal Bruderholz Correspondance: PD Dr P. Rickenbacher Cardiologie Clinique médicale universitaire Hôpital Cantonal CH-4101 Bruderholz [email protected] Poser un diagnostic précis est la base primordiale permettant de planifier le concept thérapeutique ultérieur pour tout patient souffrant d’insuffisance cardiaque. Différentes options thérapeutiques sont disponibles, mais leur efficacité dépend d’un diagnostic assuré permettant leur emploi optimal. La recherche détaillée de son étiologie permet parfois un traitement causal de l’insuffisance cardiaque et l’élimination de facteurs réversibles. La recherche de maladies concomitantes est également importante, car elles peuvent péjorer l’insuffisance cardiaque et entraver le traitement. Les éventuelles complications peuvent être mieux et plus spécifiquement traitées si elles sont reconnues précocement. Dernier point, l’évaluation du pronostic est non seulement essentielle pour pouvoir planifier le traitement; elle est également essentielle pour pouvoir conseiller les patients et leurs familles. Le Tableau 1 résume les objectifs diagnostiques de l’insuffisance cardiaque. Des directives européennes et américaines pour le diagnostic de l’insuffisance cardiaque ont été publiées [2]. Le Tableau 2 résume la valeur des différents examens disponibles pour le diagnostic d’insuffisance cardiaque. Définitions Aucune des nombreuses définitions proposées de l’insuffisance cardiaque ne parvient à refléter toutes les facettes de ce syndrome. Pour des raisons pratiques, la définition clinique de la Swiss Medical Forum Nr. 1/2 10 janvier 2001 10 Société européenne de cardiologie s’est imposée [1]. Celle-ci demande obligatoirement des preuves objectives du dysfonctionnement cardiaque en plus de la présence de signes cliniques pathognomoniques. Une amélioration clinique sous traitement d’épreuve correspondant ne suffit pas à lui seul à poser le diagnostic, mais peut y aider dans certains cas peu clairs (Tableau 3). Une maladie coronarienne étant l’étiologie la plus fréquente de l’insuffisance cardiaque, une dysfonction systolique ventriculaire gauche est souvent présente (fraction d’éjection ventriculaire gauche < 40 – 45 %). Une dysfonction diastolique est caractérisée par une fraction d’éjection ventriculaire gauche normale ou seulement faiblement diminuée (FEVG > 45 %) et des indices pour une relaxation, un remplissage et une élasticité / rigidité ventriculaire gauche diastoliques anormales [3]. Une insuffisance cardiaque à prédominance diastolique s’observe principalement chez le patient âgé et lors d’hypertension. Les formes mixtes sont fréquentes. L’insuffisance cardiaque chronique avec exacerbations aiguës intermittentes est la forme la plus fréquente d’insuffisance cardiaque. Par insuffisance cardiaque aiguë, l’on entend globalement les épisodes d’œdème aigu du poumon, de choc cardiogène et d’insuffisance cardiaque droite isolée. Les termes descriptifs d’insuffisance cardiaque droite et gauche sont en plus souvent utilisés en fonction des symptômes de stase prédominants. Clinique Une anamnèse détaillée et un status clinique soigné sont la base indispensable de tout diagnostique d’insuffisance cardiaque. En plus de permettre de poser le diagnostic présumé d’insuffisance cardiaque, ils fournissent souvent des indices sur l’étiologie et les pathologies concomittantes. Les symptômes et les signes cliniques typiques sont résumés dans le Tableau 4. L’association de symptômes caractéristiques et des résultats d’investigations complémentaires permet de poser le diagnostic avec une certitude suffisante. Cependant la sensitivité et la spécificité de chaque élément pris individuellement sont de valeurs limitées [4]. L’absence de symptômes cliniques, par exemple, ne permet pas à elle seule d’exclure une dysfonction ventriculaire gauche significative devant être traitée. Les diagnostics différentiels des symptômes caractéristiques de l’insuffisance cardiaque (p. ex. dyspnée, fatigue) et des signes cliniques (p. ex. œdèmes, râles de stases pulmonaires) sont extrêmement larges. De plus, la concordance inter-observateurs pour l’évaluation de la stase jugulaire ou de l’auscultation cardiaque est faible. La précision diagnostique laisse à désirer surtout pour certains groupes de C U R R I C U LU M Tableau 1. Buts des démarches diagnostiques dans l’insuffisance cardiaque. • assurer le diagnostic • déterminer l‘étiologie • identifier des facteurs réversibles • identifier la comorbidité • déterminer la gravité • identifier les complications • estimer le prognostic Tableau 2. Valeur des différentes méthodes diagnostiques dans le diagnostic de l’insuffisance cardiaque. Diagnostic d’insuffisance cardiaque nécessaire pro Alternative ou diagnostic supplémentaire contra Clinique Symptômes typiques +++ +++ si absents Signes cliniques typiques +++ + si absents Réponse au traitement +++ +++ si absente Examens de base ECG +++ si normale Radiographie du thorax Echocardiographie (dysfonction cardiaque) Cardiomégalie, signes de stase +++ + si normale +++ si absente Examens de laboratoire Pneumopathie Maladie valvulaire, hypertension pulmonaire, etc. Anémie, polyglobulie, hepato-, nephropathie, diabète Examens diagnostiques supplémentaires Fonction pulmonaire Pneumopathie Cardiologie nucléaire Ischémie du myocarde Ergométrie de stress Cathéterisme cardiaque: – Volume cardiaque-minute – Pression auriculaire + si anormale +++ si normale +++ si bas +++ si normale +++ si élevé +++ si normale Coronarographie +++ très important, + moins important. Modifié selon [1]. Maladie coronarienne Swiss Medical Forum Nr. 1/2 10 janvier 2001 11 patients comme les femmes, les patients âgés ou obèses. Différentes études ont trouvé une fonction ventriculaire gauche conservée chez plus de 70 % des patients investigués pour une insuffisance cardiaque présumée cliniquement [5]. L’étiologie des symptômes lors d’insuffisance cardiaque n’est qu’imparfaitement comprise. Bien que la péjoration des performances cardiaques est centrale pour la survenue d’une insuffisance cardiaque, il n’existe qu’une faible corrélation entre les valeurs hémodynamiques mesurées et la survenue de fatigue ou de dyspnée par exemple. Un manque de condition physique générale, des modifications de la musculature squelettique, la perfusion périphérique, la diffusion pulmonaire ainsi que l’activation de facteurs neuro-hormonaux et la sécrétion de cytokines jouent probablement également un rôle non négligeable dans la survenue de ces symptômes. Le degré d’insuffisance cardiaque clinique peut être quantifié par la classification de la New York Heart Association (NYHA). L’insuffisance cardiaque des patients est répartie en quatre classes différentes en fonction de l’importance de l’activité corporelle pouvant être effectuée (Tableau 5). La classification NYHA peut aussi être employée pour évaluer l’évolution sous traitement médicamenteux. Bien que cette classification ne corrèle guère avec le degré de la dysfonction cardiaque, elle possède une valeur pronostique. Examens complémentaires de base ECG. Un ECG normal est rare lors d’insuffisance cardiaque et devrait pousser à vérifier le diagnostic. L’ECG est primordial pour l’interprétation du rythme cardiaque. Des anomalies fréquemment décelées concernent l’onde Q, des troubles de la répolarisation, une hypertrophie ventriculaire gauche, des blocs de branche et une fibrillation auriculaire. Les résultats ECG pathologiques sont peu spécifiques, mais peuvent cependant fournir des indices sur l’étiologie d’une insuffisance cardiaque. Un enregistrement ECG de longue durée permet de déceler des fibrillations auriculaires paroxystiques, ou d’autres tachycardies supraventriculaires, des tachycardies ventriculaires ou des brady-arythmies lors de symptômes tels palpitations, vertiges ou syncopes. Les patients insuffisants cardiaques souffrent très fréquemment de troubles de rythme ventriculaires complexes. Radiographie du thorax. Une radiographie du thorax normale parle contre le diagnostic d’une insuffisance cardiaque chronique consécutive à une dysfonction systolique. La taille du cœur peut cependant être normale radiologiquement C U R R I C U LU M lors de dysfonction diastolique et lors d’insuffisance cardiaque aiguë. Une cardiomégalie soutient le diagnostic d’insuffisance cardiaque, surtout en association avec des signes de stase pulmonaire (redistribution vasculaire pulmonaire, lignes de Kerley B, œdème pulmonaire et épanchement pleural) (cf. Figure 1). La radiographie du thorax ne permet cependant pas, prise isolément, de dissocier une stase pulmonaire d’origine cardiaque d’une stase non cardiaque. Le degré de stase ne dépend non seulement du degré de gravité mais aussi de la durée d’une insuffisance myocardique. La forme de la silhouette cardiaque et des calcifications valvulaires, plus rarement myocardiques ou péricardiques peuvent fournir des indices de diagnostics spécifiques. La radiographie du thorax est en outre utile pour permettre d’exclure des pathologies pulmonaires comme étiologie d’une dyspnée. Tableau 3. Définition de l’insuffisance cardiaque selon la Société européenne de cardiologie [1]. 1. Symptôme d’insuffisance cardiaque (au repos et à l‘effort) + 2. Evidence objective de la dysfonction cardiaque (au repos) + 3. Réponse au traitement d’insuffisance cardiaque (pour les cas diagnostiquement peu clairs) Les 2 premiers critères doivent en tous cas être remplis. Tableau 4. Symptômes et signes cliniques importants lors d’insuffisance cardiaque. Symptôme • • • • • • • • • • Dyspnée Orthopnée Dyspnée paroxystique nocturne Dyspnée nocturne Fatigue Intolérance à l’effort Œdème Nycturie Prise de poids, perte de poids Anoréxie Signes cliniques • • • • • • • • • • • Tachycardie Pulsus alternans Troisième bruit cardiaque Choc de pointe cardiaque latéralisé Pulsation du ventricule droit palpable Râles de stase pulmonaire audibles Stase jugulaire, reflux hépato-jugulaire positif Œdème Hepatomégalie Ascite Cachéxie Swiss Medical Forum Nr. 1/2 10 janvier 2001 12 Figure 1. Cardiomégale prononcée et signes de stase pulmonaire à la radiographie du thorax chez un patient de 19 ans avec cardiomyopathie dilatative sévère. Echocardiographie. Une échocardiographie devrait être effectuée de routine lors de suspicion d’insuffisance cardiaque. Cette investigation permet de mesurer les dimensions des chambres cardiaques, la fonction systolique et diastolique, d’évaluer la morphologie des valves, de déceler une hypertrophie ventriculaire, des hypokinésies régionales, la présence de thrombus intracardiaque et des maladies péricardiques (cf. Figure 2). L’échocardiographie est l’examen non invasif le plus important pour objectiver la fonction ventriculaire gauche. La fraction d’éjection, à valeur pronostique, peut être soit visualisée, soit calculée à partir de la mesure du volume télésystolique et télédiastolique: fraction d’éjection = (volume télédiastolique – télésystolique) / volume télédiastolique. Avec l’échocardiographie-Doppler complémentaire, il est possible de mesurer quantitativement les gradients valvulaires. La pression dans la petite circulation peut être indirectement estimée en présence d’une insuffisance tricuspidienne. L’évaluation de la fonction diastolique est complexe, des directives ont été récemment proposées à ce sujet. L’échocardiographie-Doppler en couleur est particulièrement sensitive pour estimer semi-quantitativement les régurgitations valvulaires. L’échocardiographie trans-œsophagienne est réservée aux indications particulières. L’échocardiographie de stress, qu’elle soit provoquée médicamenteusement ou par ergométrie est aujourd’hui une alternative aux méthodes cardiologiques radio-nucléaires pour évaluer les ischémies du myocarde et les myocardes viables. Examens de laboratoire. Les examens hématologiques et biochimiques permettent d’exclure d’autres étiologies de dyspnée ou des maladies métaboliques préexistantes. Le contrôle de la C U R R I C U LU M fonction rénale et des électrolytes est indispensable avant d’instaurer un traitement aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou aux diurétiques; ces paramètres doivent être régulièrement contrôlés sous traitement. Une hyponatriémie, souvent multifactorielle, est un indice de gravité et de mauvais pronostic dans l’insuffisance cardiaque. Une élévation des tests hépatiques traduit une stase hépatique. Le contrôle de la fonction thyroïdienne est conseillé dans tous les cas. Les recherches sérologiques lors de suspicion de myocardite sont chères et peu sensitives. Ces sérologies ne sont utiles que dans certaines situations particulières. Le dosage de marqueurs de l’activité neuro-hormonale (noradrénaline, angiotensine II, endothéline) ne sont pas utiles comme examens de routine. Le dosage des peptides natriurétiques font peut-être exception. Ils corrèlent avec le degré de sévérité et avec le pronostic d’une insuffisance cardiaque. Le «brain natriuretic peptide» qui est sécrété principalement par les ventricules insuffisants semble, selon différentes études, permettre un diagnostic «biochimique» de l’insuffisance ventriculaire gauche. Mais il n’existe pas encore de consensus général sur l’utilité et sur le rapport qualité-prix de ce marqueur comme examen de dépistage de dysfonction ventriculaire gauche. Examens supplémentaires Fonction pulmonaire. La mesure de la fonction pulmonaire est utile pour exclure une étiologie respiratoire d’une dyspnée. Dans une moindre Tableau 5. Classification NYHA de l’insuffisance cardiaque. Classe I: asymptomatique • Patients avec une insuffisance cardiaque, mais sans limitation de l’activité physique. • Une activité physique normale ne s’accompagne pas de fatigue exagérée, de palpitations, de dyspnée ou d’angine de poitrine. Classe II: légère • Pas de symptômes au repos. • Une activité physique normale s’accompagne de fatigue, de palpitations, de dyspnée ou d’angine de poitrine. • Exemple: marcher en pente, monter des escaliers. Classe III: moyenne • Pas de symptômes au repos. • Une activité physique légère s’accompagne de fatigue, de palpitations, de dyspnée ou d’angine de poitrine. • Exemple: marcher à plat. Classe IV: sévère • Aucune activité physique sans fatigue, palpitations, dyspnée ou angine de poitrine. • Les symptômes d’insuffisance cardiaque surviennent même au repos et augmentent à la moindre activité. NYHA = New York Heart Association. Swiss Medical Forum Nr. 1/2 10 janvier 2001 13 Figure 2. Echocardiographie chez un patient de 72 ans souffrant de maladie coronarienne des 3 vaisseaux avec insuffisance cardiaque sévère. Dilatation prédominant à gauche (diamètre ventriculaire gauche télédiastolique de 82 mm) et fonction très réduite (fraction d’éjection de 18 %). Insuffisance mitrale sévère à l’écho-Doppler et hypertension pulmonaire sévère (non illustrée). VD = ventricule droit, VG = ventricule gauche, OD = oreillette doite, OG = oreillette gauche, IM = insuffisance mitrale. mesure que lors de maladie pulmonaire obstructive chronique, le peak flow et le volume expiratoire forcé d’une seconde peuvent cependant être également réduit lors d’insuffisance cardiaque. Scintigraphie nucléaire. La radioventriculographie nucléaire a perdu de son importance par rapport à l’échocardiographie ces dernières années pour l’évaluation de la fonction ventriculaire. Les avantages de cette méthode sont sa fiabilité et sa reproductibilité, ses inconvénients sont son coût élevé, l’irradiation et la difficulté d’interprétation lors de troubles du rythme. L’indication primaire de la scintigraphie de perfusion du myocarde est la mesure de l’extension respective du myocarde ischémique, cicatriciel et viable. Il existe différents protocoles avec différentes substances et différents schémas d’épreuves de stress médicamenteux ou ergométrique. La valeur de ces différentes méthodes radionucléaires disponibles pour le diagnostic des maladies coronariennes ne peut être abordé plus en détail ici. (Spiro-)ergométrie. L’ergométrie est d’utilité limitée pour le diagnostic d’insuffisance car- C U R R I C U LU M Swiss Medical Forum Nr. 1/2 10 janvier 2001 diaque. Une ergométrie normale permet cependant d’exclure une insuffisance cardiaque non traitée. L’ergométrie peut être utile pour suivre et déterminer les limitations fonctionnelles lors d’insuffisance cardiaque dont le diagnostic est par ailleurs assuré. La spiroergométrie avec mesure de la capacité d’absorption de l’oxygène à l’effort est de valeur établie pour la stratification des risques pour l’évaluation pronostique. Cette méthode est employée de routine quand il est question de transplantation cardiaque. Examens invasifs. Les examens invasifs sont le plus souvent superflus pour diagnostiquer une insuffisance cardiaque mais parfois utile pour en déterminer l’étiologie. Une coronarographie permet d’exclure une maladie coronarienne lors de suspicion de cardiomyopathie dilatative. Une coronarographie doit être effectuée lors d’angine de poitrine ou d’infarctus myocardique si une intervention revascularisatrice est envisagée. Un cathéterisme droit ou gauche pour des mesures hémodynamiques sont parfois utiles dans certaines situations difficiles à élucider pour mesurer le degré de gravité et pouvoir optimiser le traitement. Ces examens sont indispensables pour les transplantations. Les biopsies cardiaques sont principalement effectuées dans les domaines de la recherche et après transplantation cardiaque. Elles sont Quintessence L’anamnèse et le status sont à la base de tout diagnostic d’insuffisance cardiaque, la sensibilité et spécificité de chaque symptôme ou signe clinique pris individuellement est faible. 14 aussi indiquées dans des cas isolés de patients insuffisants cardiaque avec présomption d’une rarité pathologique infiltrative ou inflammatoire du myocarde. Les investigations électrophysiologiques sont utiles lors d’arythmies ventriculaires symptomatiques. La pose de l’indication à un examen invasif relève en règle générale de la compétence d’un spécialiste. Stratification des risques et pronostique L’identification individuelle des patients à mauvais pronostic reste difficile malgré les nombreux marqueurs pronostiques disponibles [7]. Différents algorithmes de prédiction de risque ont été proposés. Seul le score pronostique d’Aaronson a trouvé une bonne acceptation [8]. En pratique clinique, la classe NYHA, la fraction d’éjection et l’étiologie de l’insuffisance cardiaque sont les éléments indépendants les plus importants pour estimer le pronostic. La mesure de la capacité d’absorption maximale de l’oxygène est, malgré certaines limitations, le meilleur examen objectif pour estimer le pronostic. Le rôle du spécialiste La présentation précoce à un spécialiste est à conseiller pour l’investigation d’une insuffisance cardiaque, lors de symptômes sévères réfractaires au traitement et de décompensations cardiaques répétées, lors d’arythmies, de valvulopathies ou de maladies ischémiques significatives, chez les patients jeunes et pour évaluer l’indication à une transplantation cardiaque. Pour un diagnostic précis il est donc indispensable d’objectiver la dysfonction cardiaque. Les examens complémentaires servent à déterminer l’étiologie, à rechercher des pathologies concomitantes et à estimer le pronostic. L’ECG, la radiographie du thorax, l’échocardiographie et les examens de laboratoire sont les examens de routine de base pour le premier bilan. Remerciements Remerciements au Dr Ch. Aegler, Médecine générale FMH, Nonnenmattstr. 2, 4107 Ettingen, pour sa lecture critique du manuscrit et pour ses suggestions judicieuces. Références 1 The Task Force on Heart Failure of the European Society of Cardiology. Guidelines for the diagnosis of heart failure. Eur Heart J 1995;16:741– 51. 2 ACC/AHA Task Force on Practice Guidelines. Guidelines for the evaluation and management of heart failure. J Am Coll Cardiol 1995;26: 1376 – 98. 3 European Study Group on Diastolic Heart Failure. How to diagnose diastolic heart failure. Eur Heart J 1998; 19:990 –1003. 4 Badgett RG, Lucey CR, Mulrow CD. Can the clinical examination diagnose left-sided heart failure in adults? JAMA 1997;277:1712 – 9. 5 Caruana L, Petrie MC, Davie AP, McMurray JJV. Do patients with suspected heart failure and preserved left ventricular systolic function suffer from “diastolic heart failure” or from missdiagnosis? A prosepctive descriptive study. Br Med J 2000;321:215 – 9. 6 McDonagh TA, Robb SD, Murdoch DR, Morton, JJ, Ford I, Morrison CE et al. Biochemical detection of left- ventricular systolic dysfunction. Lancet 1998;351:9 –13. 7 Cowburn PJ, Cleland JGF, Coats AJS, Komajda M. Risk stratification in chronic heart failure. Eur Heart J 1998;19:696 –710. 8 Aaronson KD, Schwartz S, Chen TM, Wong K, Goin JE, Mancini DM. Development and prospective validation of a clinical index to predict survival in ambulatory patients referred for cardiac transplant evaluation. Circulation 1997;95:2660 –7.