CURRICULUM Swiss Medical Forum Nr. 1/2 10 janvier 2001 14
diaque. Une ergométrie normale permet ce-
pendant d’exclure une insuffisance cardiaque
non traitée. L’ergométrie peut être utile pour
suivre et déterminer les limitations fonction-
nelles lors d’insuffisance cardiaque dont le diag-
nostic est par ailleurs assuré. La spiroergomé-
trie avec mesure de la capacité d’absorption de
l’oxygène à l’effort est de valeur établie pour la
stratification des risques pour l’évaluation pro-
nostique. Cette méthode est employée de rou-
tine quand il est question de transplantation
cardiaque.
Examens invasifs. Les examens invasifs sont le
plus souvent superflus pour diagnostiquer une
insuffisance cardiaque mais parfois utile pour
en déterminer l’étiologie. Une coronarographie
permet d’exclure une maladie coronarienne
lors de suspicion de cardiomyopathie dilatative.
Une coronarographie doit être effectuée lors
d’angine de poitrine ou d’infarctus myocar-
dique si une intervention revascularisatrice est
envisagée. Un cathéterisme droit ou gauche
pour des mesures hémodynamiques sont par-
fois utiles dans certaines situations difficiles à
élucider pour mesurer le degré de gravité et
pouvoir optimiser le traitement. Ces examens
sont indispensables pour les transplantations.
Les biopsies cardiaques sont principalement ef-
fectuées dans les domaines de la recherche et
après transplantation cardiaque. Elles sont
aussi indiquées dans des cas isolés de patients
insuffisants cardiaque avec présomption d’une
rarité pathologique infiltrative ou inflamma-
toire du myocarde. Les investigations électro-
physiologiques sont utiles lors d’arythmies ven-
triculaires symptomatiques. La pose de l’indi-
cation à un examen invasif relève en règle gé-
nérale de la compétence d’un spécialiste.
Stratification des risques
et pronostique
L’identification individuelle des patients à mau-
vais pronostic reste difficile malgré les nombreux
marqueurs pronostiques disponibles [7]. Diffé-
rents algorithmes de prédiction de risque ont été
proposés. Seul le score pronostique d’Aaronson
a trouvé une bonne acceptation [8]. En pratique
clinique, la classe NYHA, la fraction d’éjection et
l’étiologie de l’insuffisance cardiaque sont les
éléments indépendants les plus importants pour
estimer le pronostic. La mesure de la capacité
d’absorption maximale de l’oxygène est, malgré
certaines limitations, le meilleur examen objec-
tif pour estimer le pronostic.
Le rôle du spécialiste
La présentation précoce à un spécialiste est à
conseiller pour l’investigation d’une insuffi-
sance cardiaque, lors de symptômes sévères ré-
fractaires au traitement et de décompensations
cardiaques répétées, lors d’arythmies, de val-
vulopathies ou de maladies ischémiques signi-
ficatives, chez les patients jeunes et pour éva-
luer l’indication à une transplantation car-
diaque.
Remerciements
Remerciements au Dr Ch. Aegler, Médecine gé-
nérale FMH, Nonnenmattstr. 2, 4107 Ettingen,
pour sa lecture critique du manuscrit et pour
ses suggestions judicieuces.
Quintessence
L’anamnèse et le status sont à la base de tout diagnostic d’insuffisance
cardiaque, la sensibilité et spécificité de chaque symptôme ou signe
clinique pris individuellement est faible.
Pour un diagnostic précis il est donc indispensable d’objectiver la
dysfonction cardiaque.
Les examens complémentaires servent à déterminer l’étiologie, à recher-
cher des pathologies concomitantes et à estimer le pronostic. L’ECG, la
radiographie du thorax, l’échocardiographie et les examens de laboratoire
sont les examens de routine de base pour le premier bilan.
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Références