Insuffisance Cardiaque – Troubles du Rythme Séméiologie INSUFFISANCE CARDIAQUE ET TROUBLES DU RYTHME I. Insuffisance Cardiaque : En cardiologie, les signes sont relativement monotones. L’Insuffisance Cardiaque est fréquente chez les vieux (10% de la population des sujets âgés). L’Insuffisance cardiaque est grave car il y a 50% de décès à 5 ans quand sont apparus les signes fonctionnels. L’insuffisance cardiaque coûte cher : nombreuses hospitalisations, polymédication,… L’insuffisance cardiaque n’est pas une maladie, mais un syndrome qui répond à un certain nombre de causes dont notamment la maladie coronaire, les valvulopathies (rétrécissement aortique surtout), et dans un certain nombre de cas on ne trouve pas de pathologie expliquant la baisse de performance du muscle cardiaque. On parle alors de cardiomyopathies primitives qui présentent 3 grands aspects : - cœur ressemble à une outre = cardiomyopathie dilatée. Le cœur est dilaté, très fatigué. - cœur à paroi épaissie : cardiomyopathie hypertrophique. L’épaississement de la paroi est du à une glycogénose (accumulation de produits non finis dans la paroi du cœur, pathologie liée à une anomalie enzymatique) ou à une amylose (dépôts de chaînes légères d’immunoglobulines, par exemple dans un cancer primitif des os ou maladie de Kahler). - cardiomyopathie restrictive. Le cœur se remplit normalement en 2 phases. A. Signes fonctionnels : 1. Œdème aigu du poumon : Dans 9 cas sur 10 il survient la nuit. On observe un tableau de détresse respiratoire (c’est le SAMU qui les voit pas l’officinal). Le patient est assis ou debout (pas couché), et présente une sudation et des yeux exorbités. Il y a mobilisation de tous les muscles qui interviennent dans la respiration. 2. Dyspnée : difficulté à respirer le plus souvent à l’effort (permet de grader la dyspnée). On utilise la New York Heart Association classification qui est subjective et peu reproductible, mais n’importe qui peut l’utiliser. On distingue 4 phases. Dans la classe IV, 1 Insuffisance Cardiaque – Troubles du Rythme Séméiologie l’individu est essoufflé pour n’importe quel geste ne serait ce que parler. Dyspnée de repos. Dans la classe II, les personnes essoufflées pour une activité modérée (exemple : escaliers de 2 étages). Dans la classe 3, l’individu souffre de dyspnée lors des efforts de la vie courante (se laver, s’habiller,…) Si quelqu’un est en classe 1, en général le pronostic n’est pas mauvais. En classe IV, le pronostic est nécessairement mauvais. 3. Fatigue est souvent le premier signe de l’insuffisance cardiaque (mais non spécifique). 4. Palpitations (extra-systole) = sensation angoissante de sentir battre son cœur et impression qu’il s’arrête. 5. Malaises : lipothymies, syncope, ou autre chose. 6. Mort subite : Il y a mort lorsqu’il y a mydriase bilatérale, pouls nul (carotidien, ou fémoral) des 2 côtés, ventilation nulle. Il faut pratiquer un massage cardiaque externe et un bouche à bouche. B. Signes non inférieurs : On observe : - fonctionnels : œdème bilatéral des membres augmentation du poids, œdème débutant aux chevilles, oedèmes mous gardant le « godet » = trace du doigt, peuvent remonter très haut (hanches, parties génitales). L’insuffisance cardiaque aiguë survient rapidement. Il est caractérisé par un œdème pulmonaire ou un sub-oedème pulmonaire permanent ( quelques jours puis mort). II. Troubles du rythme : A. Troubles initiés au niveau supraventriculaire : Ces troubles sont initiés au niveau de l’oreillette ou au niveau du nœud de Tawara (réduit la vitesse de l’influx à 25-30cm/s) qui se poursuit dans le ventricule droit par le faisceau de His. Ces troubles sont de meilleur pronostic mais posent des problèmes fonctionnels. 1. Tachycardie de Bouveret : Ce sont des palpitations au cours desquelles le cœur bat vite mais de façon régulière. Quand la crise disparaît, le patient ressent une fatigue extrême et une crise de polyurie. On peut stopper la crise en effectuant une pression carotidienne au niveau du nerf vague ce qui induit une augmentation de la période réfractaire et diminue la tachycardie. 2. Fibrillation auriculaire : Il s’agit d’un rythme irrégulier au niveau de l’oreillette. Sur l’ECG on observe un battement ventriculaire irrégulier et une ligne de base variable (fibrillation auriculaire). Les complications sont l’insuffisance cardiaque, l’activation de la coagulation car le temps de contact est augmenté dans l’oreillette (formation de caillots, thrombi qui circulent et peuvent 2 Insuffisance Cardiaque – Troubles du Rythme Séméiologie être stoppés au niveau de l’artère fémorale (ischémie aiguë du membre, douleur vive), ou au niveau de l’artère humorale, rénale, ou de l’artère cérébrale inférieure (AVC). B. Troubles ventriculaires : 1. Extra-systole ventriculaire (ESV) Normalement, le cœur bat à 60 battements par minute de façon régulière. S’il y a des battements en plus, il y a problème. 2. Si le patient fait plusieurs ESV à la suite, on parle de tachycardie ventriculaire (TV). Cela se traduit au niveau fonctionnel par : a. Rien en apparence, mais le sujet peut se plaindre de fatigue ou de signes d’insuffisance cardiaque et en particulier de dyspnée. b. Des palpitations, c. Des syncopes. La Tachycardie ventriculaire se définit par 3 extra-systoles à la suite (USA) ou 5 extrasystoles à la suite (France) et que la fréquence cardiaque est > à 100 battements par minute. Si la fréquence cardiaque est < à 100, alors c’est un rythme idioventriculaire accéléré (RIVA). 3. Fibrillation ventriculaire : ECG = mort apparente (subite). 3