GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise Manuel Contrôle des Maladies Transmissibles
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CIM-9 481 ; CIM-10 J13 – CIM-9 483 ; CIM-10 J15.7
CIM-9 136.3 ; CIM-10 B59 – CIM-9 482.8 ; CIM-10 P23.1, CIM-10 J16.0
CIM-9 480, 482; CIM-10 J12, J13, J15, J16.8, J18
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Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés.
Pneumonie
CIM-9 481 ; CIM-10 J13
Pneumonie à pneumococcques
CIM-9 481 ; CIM-10 J13 - CCDM19: M. Moore, S. Qazi - CCDM18: N. Shindo
Pneumonie à mycoplasme
CIM-9 483 ; CIM-10 J15.7
(maladie d’Eaton, pneumonie avec agglutinines froides, pneumonie atypique ou primaire
atypique, pneumonie ambulatoire)
Pneumocystose
CIM-9 136.3 ; CIM-10 B59
(Pneumonie alvéolo-interstitielle diffuse fébrile, pneumonie à Pneumocystis carinii, PCP)
Pneumonies à chlamydia
A. Pneumonie due à chlamydia trachomatis
CIM-9 482.8 ; CIM-10 P23.1
(Pneumonie néonatale à éosinophiles, pneumonie congénitale à chlamydia)
B. Pneumonie due à Chlamydia pneumoniae
CIM-9 482.8 ; CIM-10 J16.0
Autres pneumonies
CIM-9 480, 482; CIM-10 J12, J13, J15, J16.8, J18
19ème Edition - 2008 Manuel -
C
ontrôle des Maladies Transmissibles
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Pneumonie à pneumococcques
CIM-9 481 ; CIM-10 J13 - CCDM19: M. Moore, S. Qazi - CCDM18: N. Shindo
1. Identication
Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) est la cause bactérienne la plus fréquente de
pneumonie aigüe communautaire à tout âge. En Europe et en Amérique du Nord, les taux estimés
de pneumonie à pneumocoques varient fortement, d’environ 30 cas pour 100 000 à 100 pour
100 000 adultes par an, suivant la population choisie et les tests de diagnostic utilisés. Les
manifestations cliniques incluent une déclaration soudaine, avec forte fièvre, rigor (crise de frissons),
douleurs thoraciques pleurales, dyspnée, tachypnée et toux productive avec des crachats de
couleur « rouille ». Le début peut être moins soudain, particulièrement chez les personnes âgées ; la
fièvre, le souffle court ou un état mental altéré peuvent être les premiers signes d’une pneumonie.
Chez les nourrissons et les jeunes enfants, la fièvre, des vomissements et des convulsions peuvent
constituer les premières manifestations. Une confirmation au laboratoire indique une leucocytose
(neutropénie) et un taux élevé de protéine C réactive. Une radiographie thoracique typique
indique une consolidation segmentaire ou lobaire. La consolidation peut être
bronchopneumopathique, particulièrement chez les enfants et les personnes âgées. La pneumonie
à pneumocoque est une cause importante de décès chez les nourrissons et les personnes âgées.
Les personnes souffrant de maladies chroniques ou de déficits immunitaires sont plus sensibles.
L’infection eut être compliquée par un empyème, un syndrome de détresse respiratoire aigüe, un
choc septique et un purpura fulminans. Le taux de létalité varie fortement, de 5 à 35%, suivant le
contexte (par exemple consultation externe ou malade hospitalisé) et la population (ex. adultes en
bonne santé, alcoolique etc.). Dans les pays en voie de développement, le taux de létalité chez les
enfants est souvent supérieur à 10%, et peut être jusqu'à 60% chez les nourrissons de moins de 6
mois. La pneumonie à pneumocoques chez des personnes précédemment en bonne santé
atteintes d’autres infections respiratoires (par ex. grippe) est bien décrite.
La pneumonie est généralement traitée de façon empirique par des antibiotiques ayant une bonne
activité contre les pneumocoques. Un diagnostic microbiologique d’une pneumonie à
pneumocoques peut aider à affiner l’antibiothérapie. La présence simultanée dans les crachats de
nombreux diplocoques Gram-positif avec des leucocytes polymorphonucléaires suggère une
pneumonie à pneumocoques. Cependant, la coloration Gram et la culture des sécrétions
respiratoires sont de moins en moins pratiquées, en grande partie à cause des problèmes
techniques pour obtenir des spécimens de bonne qualité et à la difficulté de faire la différence
entre une infection et une simple colonisation du système respiratoire. Le diagnostic définitif d’une
pneumonie à pneumocoques est établi en isolant des pneumocoques du sang ou, moins
fréquemment, dans le liquide pleural. Chez l’adulte, le diagnostic peut être établi par la mise en
évidence de polysaccharide pneumocoque dans les urines. Chez l’enfant, un test antigénique des
urines n’est pas utile car une colonisation nasopharyngée peut conduire à l’excrétion d’antigènes
pneumocoque dans les urines. La plupart des cas diatriques sont diagnostiqués en isolant des
pneumocoques dans le sang. Des patients chez qui une pneumonie à pneumocoques est
suspectée doivent être traités rapidement, de préférence après avoir collecté des spécimens
appropriés pour le diagnostic, en suivant les recommandations. Si des pneumocoques sont isolés,
des tests de sensibilité doivent être réalisés pour adapter l’antibiothérapie à la sensibilité.
2. Agent infectieux
Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) est un diplocoque Gram positif, en forme de
bâtonnet entouré d’une capsule. Les enfants sont plus souvent colonisés par S. pneumoniae que les
adultes. Les données actuelles suggèrent qu’un hypothétique vaccin contenant 6 sérotypes (1, 5,
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6B, 14, 19F, 23F, en supposant que 6A offre une protection croisée contre 6B) pourrait couvrir 70% de
la maladie invasive dans le monde, de 66% en Amérique du nord à 76% en Afrique.
3. Prévalence
La pneumonie à pneumocoques est une maladie endémique chez les personnes âgées et ceux
avec des maladies préexistantes. L’infection est plus fréquente dans les populations mal nourries et
les groupes de statut socio-économique plus faible, particulièrement dans les pays en voie de
développement. Elle se produit sous tous les climats et à toutes les saisons, avec un pic en hiver
dans les zones tempérées. Certains sérotypes provoquent des épidémies, particulièrement parmi les
populations en institutions, les sans-abris et dans les pays en voie de développement. L’incidence
est élevée dans certaines zones géographiques (par ex. en Papouasie Nouvelle Guinée) et chez
certains groupes ethniques comme les premières nations de l’Alaska et les aborigènes d’Australie.
L’incidence croit souvent lors d’épidémies de grippe.
4. Réservoir
Humains. Des pneumocoques se trouvent souvent dans le système respiratoire supérieur de
personnes en bonne santé.
5. Mode de transmission
Dispersion par gouttelettes. La transmission de personne à personne des microorganismes est
courante, mais la maladie chez les contacts occasionnels et les soignants d’un patient est peu
fréquente.
6. Période d’incubation
Mal déterminée, peut-être aussi brève qu'un à 3 jours. L’infection serait précédée d’une
colonisation asymptomatique.
7. Période de contagion
Il est présumé que la contagion se poursuit tant que les écoulements du nez et de la bouche
contiennent une quantité suffisante de pneumocoques. Cette quantité décroit habituellement
dans les 24 heures suivant le démarrage d’une antibiothérapie efficace.
8. Prédisposition
La prédisposition à l’infection est plus élevée chez certaines populations, comme les nourrissons, les
personnes âgées et les patients atteints d’une maladie préexistante comme une asplénie
fonctionnelle ou anatomique, une anémie falciforme, une maladie cardiovasculaire, du diabète,
une cirrhose, la maladie de Hodgkin, un lymphome, un myélome multiple (maladie de Kahler), une
insuffisance rénale chronique, un syndrome néphrotique, une infection au VIH et une
transplantation d’organe récente. La malnutrition et un faible poids à la naissance sont des facteurs
de risque importants d’infection parmi les nourrissons et les jeunes enfants dans les pays en voie de
développement. La prédisposition à l’infection augmente aussi lorsque l’intégrité du système
respiratoire inférieur est atteinte, par exemple du à la grippe, à un œdème pulmonaire, à une
aspiration suite à une intoxication alcoolique ou d’autres causes, à une maladie pulmonaire
chronique ou une exposition à des irritants (par ex. cigarettes, fumées de foyers pour préparer la
nourriture). Des personnes en bonne santé peuvent développer une pneumonie à pneumocoques.
Une immunité spécifique au sérotype fait habituellement suite à une infection et peut durer de
nombreuses années.
9. Méthodes de contrôle
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A. Mesures préventives
1) Éviter autant que possible le surpeuplement dans les lieux d’habitation, particulièrement dans les
institutions. Prévenir la malnutrition et encourager l’activité physique. Les patients grabataires
doivent être relevés et placés en position assise, à un angle de 30 à 45 degrés.
2) Un vaccin conjugué protéine-polysaccharide contenant 7 des sérotypes les plus courants a été
introduit en 2000 et inclus dans le calendrier de vaccination de routine des nourrissons dans de
nombreux pays. Le vaccin c’est montré très efficace pour prévenir la pneumococcie invasive et la
pneumonie à pneumocoques, avec des réductions importantes de l’incidence de la maladie dans
la population cible (effet direct) ainsi que chez ceux trop âgés ou trop jeunes pour recevoir le
vaccin (effet indirect ou effet de groupe). Il doit être noté que ces observations sont surtout pour
des pays développés et qu’au moment où cette fiche est rédigée en 2008, il existe peu
d’information concernant l’efficacité du vaccin dans les pays en voie de développement.
L’OMS considère comme une priorité l’inclusion du vaccin conjugué pneumocoque dans tous
programmes de vaccination nationaux. Mais les pays, en particulier les pays en voie de
développement, devraient passer aux nouveaux vaccins contenant plus de sérotypes quand ceux-
ci seront disponibles et meilleur marché.
3) Un vaccin 23-valent polysaccharide (le PPV23) est disponible pour les personnes de plus de 2 ans.
Dans certains pays, il est recommandé pour les personnes à risque (personnes de 65 ans et plus,
patients avec une asplénie fonctionnelle ou anatomique, une anémie falciforme, une infection au
VIH et d'autres maladies systémiques comme des maladies pulmonaires et cardiaques, une cirrhose
du foie, une insuffisance rénale et du diabète). Le rôle que pourrait jouer PPV23 pour la prévention
de la pneumococcie chez des patients infectés par le VIH en Afrique sub-saharienne n'est
actuellement pas élucidé. L’OMS a rassemblé (en 2008) un groupe stratégique consultatif d’experts
et publié une note synthèse sur le vaccin antipneumococcique polyosidique 23-valent. Pour plus
d’information, voir : http://www.who.int/wer/2008/wer8342.pdf
Le PPV23 n’est pas efficace chez les enfants de moins de 2 ans et n’a aucun effet sur la colonisation
par le pneumocoque (donc le fait d'être porteur). Pour la plupart des patients qui peuvent être
vaccinés, celui-ci ne doit être administré qu’une seule fois ; mais une re-vaccination est
généralement sans danger et le vaccin devrait être offert aux patients concernés dont le statut
vaccinal est inconnu. Une revaccination est recommandée une fois pour les personnes de plus de 2
ans particulièrement prédisposées à une infection à pneumocoques grave (par ex. les patients
aspléniques) et ceux susceptibles de voir leur taux d’anticorps anti-pneumocoques décroitre
rapidement, à condition qu’au moins 5 ans se soient écoulés depuis la première dose du vaccin.
Une revaccination après 3 ans peut aussi être envisagée pour les enfants présentant une asplénie
anatomique ou fonctionnelle et ceux dont les maladies provoquent une baisse rapide des
anticorps après vaccination (par ex. syndrome néphrotique, insuffisance rénale, transplantation
rénale) et qui ont 10 ans ou moins lors de la revaccination. De plus, les personnes de 65 ans ou plus
doivent être revaccinées si elles ont reçu la première dose de vaccin il y a plus de 5 ans et qu’elles
avaient moins de 65 ans lors de la première vaccination.
B. Contrôle du patient, des contacts et de l'environnement immédiat
1) Notification de cas à l'autorité sanitaire locale : Notification obligatoire d’une épidémie dans
certains pays ; aucune notification de cas individuels, Classe 4 (voir Notification).
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2) Isolement : L’isolement respiratoire peut être nécessaire pour les patients hospitalisés infecté par
une souche fortement résistante aux antibiotiques et qui risquent de la transmettre à des patients
présentant un risque élevé de pneumococcie.
3) Désinfection concomitante : Hygiène des mains et lors de la toux. 4) Quarantaine : Non
applicable. 5) Vaccination des contacts : Non applicable (voir 9C). 6) Enquête sur les contacts et la
source de l'infection : Sans utilité pratique.
7) Traitement spécifique : L’antibiothérapie pour les nourrissons et les jeunes enfants doit
commencer en cas de présomption de pneumonie sur les bases du diagnostic clinique. En cas de
trachypnée et de tirage sous costal, les nourrissons de moins de 2 ans doivent être transférés à
l’hôpital sans délais ; si une pneumonie à pneumocoques et diagnostiquée, les traitements
recommandés sont soit la pénicilline G en parentéral soit l’ampicilline (ou l’érythromycine pour ceux
présentant une allergie à la pénicilline). D’après un essai clinique récent au Pakistan, un traitement
immédiat des enfants de 3 à 59 mois atteints de pneumonie grave à l’amoxicilline orale peut
donner un résultat équivalent comparé à une hospitalisation avec administration d’ampicilline en
intraveineuse. Comme de plus en plus de pneumocoques résistants à la pénicilline et à d'autres
antibiotiques sont signalés, déterminez la sensibilité aux antibiotiques des souches isolées dans des
sites normalement stériles, comme le sang ou le liquide céphalorachidien. L’interprétation des
résultats d’un antibiogramme doit être fait avec prudence car un même isolat peut être considéré
sensible ou résistant à certains antibiotiques (par ex. la pénicilline, la 3ième génération de
céphalosporines), suivant le site d’infection (par ex. le sang ou les méninges).
Dans les pays en voie de développement, l’OMS recommande le triméthoprime-sulfaméthazole
[NDLT : triméthoprime-sulfaméthoxazole], l’ampicilline ou l’amoxicilline pour le traitement à la
maison d'une pneumonie sans gravité chez les enfants de moins de 5 ans (NB : La durée
recommandée du traitement en cas de pneumonie sans gravité, d’après les résultats d’essais
cliniques hasardisés (randomisés), est de 3 jours au lieu du standard de 5 jours). Les
recommandations de l’OMS ne s’adressent pas aux pays industrialisés : La plupart d’entre eux n’ont
pas de recommandations uniques pour le traitement des pneumococcies, bien que les sociétés
savantes aient publié des recommandations pour le traitement des pneumonies aigües
communautaires et des pneumonies chez les enfants.
C. Mesures épidémiologiques
Lors d’épidémies dans des institutions ou autres groupes « clos », une vaccination systématique peut
être mise en place sauf s’il est connu que le type causant l’infection n’est pas inclus dans le vaccin.
D’après l’expérience acquise avec le vaccin contre Haemophilus inuenzae type b, un risque
théorique existe qu’une vaccination par PPV23 provoque pendant quelques jours une sensibilité
accrue à l’infection. Si le PPV23 est utilisé, ou si l’épidémie est particulièrement virulente, une
prophylaxie antibiotique peut être envisagée.
D. Conséquences pour la gestion de catastrophes
Une surpopulation dans des abris de fortune entraine un risque de maladie, particulièrement pour
les très jeunes et les personnes âgées.
E. Mesures internationales
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