Le JARDIN DÉDIÉ aux VOYAGES (plantes australiennes) : Le

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Le JARDIN DÉDIÉ aux VOYAGES (plantes australiennes) : Le MIMOSA
Noms communs : Mimosa, mimosa des fleuristes, mimosa d’hiver
Nom scientifique : Acacia dealbata Link
Classification : famille des Fabacées (anciennement Légumineuses), sous-famille des Mimosoïdées
Mimosa, tu as dit mimosa ? Gare à la confusion des termes.
Le mimosa des fleuristes ne fait pas partie du genre botanique Mimosa (comprenant la sensitive
Mimosa pudica, connue pour ses feuilles se repliant dès qu’on les touche) mais du genre Acacia,
qui n’a lui-même aucun rapport avec le robinier (genre Robinia), un arbre de nos régions que
l’on appelle parfois à tort « acacia » !
Originaire d’Australie mais naturalisé sur le pourtour méditerranéen, le mimosa est un petit arbre très apprécié
pour son feuillage aérien et son abondance de fleurs jaune d’or parfumées. Il est très décoratif en hiver.
Description
Détail du tronc
Un mimosa
en fleur
Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bd/Acacia_dealbata_tree_2.jpg
Détail d’une feuille
Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/16/Acacia_dealbata4.jpg
Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0e/
Acacia_dealbata_trunk.jpg
Des fruits pas encore mûrs
Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/
commons/3/39/Acacia_dealbata_fruto.jpg
Détail d’un glomérule sur http://fr.cdn.v5.futura-sciences.com/builds/images/rte/
RTEmagicC_9819_Acacia_MrClementi-Flickr_by_sa_20_txdam24651_9dd4e4.jpg
1 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
D’une hauteur généralement comprise entre 8 et 20 mètres, le mimosa est un arbre à feuilles persistantes.
Ses feuilles sont vert clair, voire un peu argentées. Elles sont disposées de façon alterne (décalée) le long des rameaux. Leur structure est un peu complexe car elles sont deux fois composées, c’est-à-dire que leur limbe est
découpé en 8 à 20 paires de folioles allongées disposées de part et d’autre de l’axe central de la feuille, et ellesmêmes sont divisées en un très grand nombre de parties étroites… Ceci leur donne un aspect de plume ou de feuille
de fougère.
Une belle écorce lisse et gris clair recouvre le tronc et les branches les plus grosses.
Les fleurs sont regroupées en petits pompons (glomérules) de 0,5 à 1 centimètre, d’un magnifique jaune d’or au
début de la floraison. Ces pompons sont réunis en grappes aux aisselles des feuilles supérieures.
Chaque fleur est constituée d’un calice fait de cinq sépales, très petits, et d’une corolle comportant cinq pétales. Ce
sont les étamines qui jouent le rôle principal dans l’attraction des insectes pollinisateurs. Le pistil est, quant à lui,
très discret car simple et noyé dans la masse des étamines épanouies.
Le pollen, très abondant, peut provoquer des allergies respiratoires.
Après la pollinisation, le pistil de chaque fleur se transforme en une gousse d’environ 10 centimètres, brun rougeâtre, aplatie et lobée, qui s’ouvrira à maturité, libérant des graines ovales et plates d’un beau noir brillant.
La floraison des mimosas est relativement courte dans le temps, mais il y a une telle quantité de fleurs et un parfum
si fort qu’elle va attirer de nombreux insectes pollinisateurs (abeilles…), pourtant peu actifs à ce moment de l’année. Ceux-ci vont pouvoir récolter de grandes quantités de pollen et de nectar, profitant d’une source de nourriture
inespérée pour la colonie en vue de la reprise de la vie active au retour des beaux jours.
Où trouve-t-on cette plante ?
Originaire du sud-est de l’Australie, notamment de l’île de Tasmanie, le mimosa des fleuristes forme là-bas des
forêts denses sur des sols secs, acides, et assez pauvres. Particulièrement bien acclimaté sur toute la Côte d’Azur,
le mimosa est également présent sur la côte atlantique, au climat d’hiver doux.
Voir la carte de répartition sur http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-96-repartition
(Philippe JULVE et les membres du réseau Tela Botanica. Chorologie départementale. Version du 13 novembre 2013)
Utilisation
Le mimosa des fleuristes est une plante de culture relativement facile bien qu’il craigne les températures inférieures à - 5° C. En Italie ainsi que dans la région de Grasse, on cultive le mimosa pour en récolter les fleurs, qui
sont utilisées en parfumerie traditionnelle.
On le cultive aussi pour envoyer ses rameaux fleuris aux quatre coins du monde. Le mimosa peut être commercialisé grâce à la technique du « forçage », réalisée dans une pièce close dont on contrôle les conditions (température de 25° C et hygrométrie de 85 %). Cela permet l’éclosion de la fleur et sa conservation plus longue grâce à
l’ajout d’une poudre dite « Chrystal ».
Lexique
Fabacées : du latin faba, fève. Cette famille de légumineuses est composée de plantes ornementales comme la glycine mais également de végétaux comestibles : haricot, pois, lentille, arachide, soja, luzerne, ou trèfle.
Feuilles persistantes : le feuillage dure toute l’année.
Feuilles alternées : feuilles qui se trouvent isolées, alternativement, une à droite, une à gauche, à différents niveaux du rameau.
Feuille composée : feuille constituée de plusieurs parties appelées folioles, bien séparées les unes des autres.
Limbe : partie large et verte d’une feuille, parcourue de nervures.
Foliole : chaque division du limbe d’une feuille composée.
AAstuce : Comment ne pas prendre une foliole pour une feuille ?
Il y a toujours un bourgeon à la base d’une feuille et jamais à la base d’une foliole !
Calice : ensemble des sépales d’une fleur.
Corolle : ensemble des pétales d’une fleur.
Étamine : partie mâle d’une fleur produisant le pollen.
Pistil : partie femelle d’une fleur contenant les ovules.
Lobée : formée de plusieurs lobes arrondis.
Hygrométrie : taux d’humidité dans l’air.
2 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Le MIMOSA et la CÔTE d’AZUR
Le mimosa, le soleil en hiver sur la Côte d’Azur
À partir de 1780, à l’occasion de la colonisation des New South Wales, les botanistes qui débarquèrent en Australie
avec le capitaine anglais James Cook envoyèrent en Europe d’importantes quantités de graines de multiples espèces
de plantes de ce pays. Les premières furent données au Royal Garden de Kew, en Angleterre. C’est là qu’apparurent
les premiers plants de mimosa. Les autres graines furent réparties entre plusieurs jardins botaniques et jardins
privés, très impatients d’avoir quelques-unes de ces plantes rares et totalement nouvelles, venues de l’autre hémisphère.
Nicolas Baudin, en 1801
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Baudin#mediaviewer/File:Nicolas_Baudin_AGE_V07_1801.jpg
Le Géographe et le Naturaliste
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Baudin#mediaviewer/File:Baudin-ships01.jpg
Plus tard, Nicolas Baudin, explorateur et botaniste, se voit confier par Napoléon, alors Premier consul, une mission
d’exploration scientifique en terres australes. L’objectif était l’exploration de la Nouvelle-Zélande, de la Tasmanie et
des côtes sud encore inconnues de l’Australie (appelée alors « Nouvelle-Hollande »). En octobre 1800, le Géographe
et le Naturaliste, deux navires commandés par Baudin lui-même, quittent le port du Havre, avec à leur bord la plus
grande équipe de naturalistes jamais constituée : scientifiques (zoologistes, botanistes, astronomes, géologues…),
jardiniers et dessinateurs. Plus de trois ans après, ayant bravé tempêtes, maladies, conflits à bord et autres malheurs, la mission est un énorme succès scientifique : l’équipage ramènera dans les cales un nombre impressionnant
d’échantillons minéraux, des animaux jusque-là inconnus, ainsi que de nombreuses plantes dont… des pieds de mimosa. Ceux-ci seront plantés dans le parc de la Malmaison, la demeure de Napoléon, où ils fleuriront dès 1811. Cette
espèce d’acacia, appelée alors « mime », restera pendant longtemps une curiosité rare, cultivée exclusivement dans
les serres chauffées.
C’est donc à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle que les botanistes anglais puis français importent en
Europe le mimosa originaire d’Australie. L’histoire de son introduction est un peu complexe. On ne sait pas exactement si les spécimens qui arrivèrent sur la Côte d’Azur provenaient des introductions anglaises ou françaises.
La fréquentation de la Côte d’Azur s’est modifiée au XIXe siècle avec l’arrivée, pendant l’hiver, de touristes privilégiés, notamment britanniques, venus profiter de magnifiques paysages et des températures douces de l’hiver
méditerranéen (la région était si célèbre pour son climat que les médecins anglais y prescrivaient des séjours pour
la moindre toux !) À partir de là, la « French Riviera » a commencé à se couvrir de villas magnifiques construites au
milieu des rochers, des fleurs et des cigales.
Le premier Acacia dealbata aurait été planté en 1864 à Cannes, dans les jardins du Château de La Bocca.
Autour de 1880, le mimosa fait son apparition sur les pentes de la région cannoise, vraisemblablement planté par l’un
de ses grands hôtes hivernaux, comme le Duc de Vallombrosa, le Marquis de Morès ou Lord Brougham.
Très vite, le mimosa va conquérir les jardins de tous les riches résidents des plus grandes villes du sud de la France
(Hyères-les-Palmiers, Bormes, Saint-Raphaël, Cannes, Nice), pour sa floraison très décorative en hiver et le bon
parfum qu’il dégage.
C’est ainsi qu’en cette fin de XIXe siècle, le mimosa apporte, en compagnie d’autres espèces subtropicales (eucalyptus, palmiers…), une touche d’exotisme aux jardins des somptueuses résidences occupées par les riches
hivernants sur la Côte d’Azur…
3 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
À la fin du XIXe siècle, des plantations d’Acacia dealbata voient le jour pour la production destinée à la fleur coupée. Profitant des conditions pédologiques et climatiques qui lui sont favorables (le mimosa apprécie les sols secs et
siliceux, il craint le gel), il va rapidement déborder des jardins clos pour se naturaliser. À tel point qu’aujourd’hui,
il est considéré comme une espèce envahissante dans certaines régions, notamment grâce à sa tolérance pour les
sols secs et acides, et à la capacité de ses souches à émettre de nombreux rejets, colonisant ainsi très rapidement
le milieu. Dans les massifs des Maures et de Tanneron par exemple, il peut ainsi former de véritables forêts, malheureusement marquées par un appauvrissement de la faune et de la flore locales. Il émet des substances toxiques
qui limitent la germination et la croissance racinaire de la végétation locale.
Voir le Guide des plantes envahissantes de la région méditerranéenne :
http://www.tela-botanica.org/reseau/projet/fichiers/PELR/114436/PELR_4438.pdf
Le mimosa fut également une source d’inspiration pour de nombreux peintres qui furent séduits par la Côte d’Azur :
parmi les plus célèbres, on peut citer Pierre Bonnard (L’atelier au Mimosa, 1939-1946).
Lexique
Pédologique : concerne les caractéristiques du sol.
Ouvertures culturelles
Le
jardin méditerranéen du
Rayol :
un tour de l’hémisphère austral en quelques heures…
Le
jardin botanique de la villa
Thuret
La
route du mimosa, de
à
Entre Le Lavandou et Cavalaire, après le rachat par le Conservatoire du Littoral en 1989, le domaine fut confié aux
soins du paysagiste Gilles Clément qui a reconstitué l’ambiance des antipodes avec des paysages évoquant plusieurs
contrées de l’hémisphère austral.
Site du Domaine du Rayol – Jardin des Méditerrannées : http://www.domainedurayol.org/accueil.html
Situé sur le cap d’Antibes, à 3 kilomètres au sud de la ville, le jardin botanique abrite une collection végétale de plus
de 3 000 plantes différentes. Créé en 1857 par le naturaliste Gustave Thuret, ce parc est aujourd’hui la propriété de
l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA). Il n’a cessé de s’enrichir de nouvelles introductions d’arbres
et d’arbustes d’origine subtropicale : palmiers, eucalyptus, callistemons, acacias ou pittosporums…
Site de la Villa Thuret : http://www6.sophia.inra.fr/jardin_thuret
Bormes
Grasse…
De la ville de Bormes, qui en porte fièrement le nom depuis plus d’un siècle, à Grasse, qui en extrait son parfum, le
mimosa se décline, de janvier à mars, sur une route d’environ 150 kilomètres. Huit villes-étapes cadencent ce périple
parfumé, entre Var et Alpes-Maritimes : Bormes-les-Mimosas, Rayol-Canadel-sur-Mer, Sainte-Maxime, Saint-Raphaël, Mandelieu-La-Napoule, Tanneron, Pégomas et Grasse.
Au gré de ses envies, il est possible de se promener en empruntant des chemins pittoresques, de parcourir des marchés typiques ou des jardins. On peut visiter des pépinières, des forceries en pleine activité ou assister aux corsos
fleuris, concerts et expositions.
Bibliographie
– La saga du mimosa. Le soleil de notre cité. Ville de Mandelieu la Napoule. Document disponible à l’adresse suivante :
http://www.mandelieu.fr/documents/publications/Histoire-Capitou-Mimosa.pdf
– Fiche pratique, « Plantes mellifères : le mimosa », Abeilles et Fleurs, N° 746, Février 2013.
PAistes pédagogiques :
– Pistes pour le collège http://www.la-seyne.fr/Jardins-Balaguier/02_australiennes_coll%C3%A8ge.pdf
– Pistes pour l’école primaire http://www.la-seyne.fr/Jardins-Balaguier/02_australiennes_%C3%A9cole_primaire.pdf
4 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
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