Le JARDIN DÉDIÉ aux VOYAGES (plantes australiennes) : Le

1 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Le JARDIN DÉDIÉ aux VOYAGES (plantes australiennes) : Le MIMOSA
Noms communs : Mimosa, mimosa des euristes, mimosa d’hiver
Nom scientique :
Acacia dealbata Link
Classication : famille des
Fabacées
(anciennement Légumineuses), sous-famille des Mimosoïdées
Originaire d’Australie mais naturalisé sur le pourtour méditerranéen, le mimosa est un petit arbre très apprécié
pour son feuillage aérien et son abondance de eurs jaune d’or parfues. Il est très décoratif en hiver.
Description
Un mimosa
en eur
Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bd/Acacia_deal-
bata_tree_2.jpg
tail du tronc
Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0e/
Acacia_dealbata_trunk.jpg
tail d’une feuille Des fruits pas encore mûrs
tail d’un glomérule sur http://fr.cdn.v5.futura-sciences.com/builds/images/rte/
RTEmagicC_9819_Acacia_MrClementi-Flickr_by_sa_20_txdam24651_9dd4e4.jpg
Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/16/Acacia_dealbata4.jpg Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/
commons/3/39/Acacia_dealbata_fruto.jpg
Mimosa, tu as dit mimosa ? Gare à la confusion des termes.
Le mimosa des euristes ne fait pas partie du genre botanique
Mimosa
(comprenant la sensitive
Mimosa pudica
, connue pour ses feuilles se repliant dès qu’on les touche) mais du genre
Acacia
,
qui n’a lui-même aucun rapport avec le robinier (genre
Robinia
), un arbre de nos régions que
l’on appelle parfois à tort « acacia » !
2 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Astuce : Comment ne pas prendre une foliole pour une feuille ?
Il y a toujours un bourgeon à la base d’une feuille et jamais à la base d’une foliole !
A
D’une hauteur généralement comprise entre 8 et 20 mètres, le mimosa est un arbre à feuilles persistantes.
Ses feuilles sont vert clair, voire un peu argentées. Elles sont disposées de façon alterne (décalée) le long des ra-
meaux. Leur structure est un peu complexe car elles sont deux fois composées, c’est-à-dire que leur limbe est
découpé en 8 à 20 paires de folioles allones disposées de part et d’autre de l’axe central de la feuille, et elles-
mêmes sont divisées en un très grand nombre de parties étroites… Ceci leur donne un aspect de plume ou de feuille
de fougère.
Une belle écorce lisse et gris clair recouvre le tronc et les branches les plus grosses.
Les eurs sont regroupées en petits pompons (glomérules) de 0,5 à 1 centimètre, d’un magnique jaune d’or au
début de la oraison. Ces pompons sont réunis en grappes aux aisselles des feuilles supérieures.
Chaque eur est constituée d’un calice fait de cinq sépales, très petits, et d’une corolle comportant cinq pétales. Ce
sont les étamines qui jouent le rôle principal dans l’attraction des insectes pollinisateurs. Le pistil est, quant à lui,
très discret car simple et noyé dans la masse des étamines épanouies.
Le pollen, très abondant, peut provoquer des allergies respiratoires.
Après la pollinisation, le pistil de chaque eur se transforme en une gousse d’environ 10 centimètres, brun rou-
geâtre, aplatie et lobée, qui s’ouvrira à maturité, libérant des graines ovales et plates d’un beau noir brillant.
La oraison des mimosas est relativement courte dans le temps, mais il y a une telle quantité de eurs et un parfum
si fort qu’elle va attirer de nombreux insectes pollinisateurs (abeilles…), pourtant peu actifs à ce moment de l’an-
e. Ceux-ci vont pouvoir récolter de grandes quantités de pollen et de nectar, protant d’une source de nourriture
inespérée pour la colonie en vue de la reprise de la vie active au retour des beaux jours.
Où trouve-t-on cette plante ?
Originaire du sud-est de l’Australie, notamment de l’île de Tasmanie, le mimosa des euristes forme là-bas des
forêts denses sur des sols secs, acides, et assez pauvres. Particulièrement bien acclimaté sur toute la Côte d’Azur,
le mimosa est également présent sur la côte atlantique, au climat d’hiver doux.
Voir la carte de répartition sur http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-96-repartition
(Philippe JULVE et les membres du réseau Tela Botanica. Chorologie départementale. Version du 13 novembre 2013)
Utilisation
Le mimosa des euristes est une plante de culture relativement facile bien qu’il craigne les températures infé-
rieures à - C. En Italie ainsi que dans la région de Grasse, on cultive le mimosa pour en récolter les eurs, qui
sont utilisées en parfumerie traditionnelle.
On le cultive aussi pour envoyer ses rameaux euris aux quatre coins du monde. Le mimosa peut être commercia-
lisé grâce à la technique du « forçage », réalisée dans une pièce close dont on contrôle les conditions (tempéra-
ture de 25° C et hygrométrie de 85 %). Cela permet l’éclosion de la eur et sa conservation plus longue grâce à
l’ajout d’une poudre dite « Chrystal ».
Lexique
Fabacées : du latin
faba
, fève. Cette famille de légumineuses est composée de plantes ornementales comme la gly-
cine mais également de végétaux comestibles : haricot, pois, lentille, arachide, soja, luzerne, ou trèe.
Feuilles persistantes : le feuillage dure toute l’année.
Feuilles alteres : feuilles qui se trouvent isolées, alternativement, une à droite, une à gauche, à différents ni-
veaux du rameau.
Feuille composée : feuille constituée de plusieurs parties appelées folioles, bien séparées les unes des autres.
Limbe : partie large et verte d’une feuille, parcourue de nervures.
Foliole : chaque division du limbe d’une feuille composée.
Calice : ensemble des sépales d’une eur.
Corolle : ensemble des pétales d’une eur.
Étamine : partie mâle d’une eur produisant le pollen.
Pistil : partie femelle d’une eur contenant les ovules.
Lobée : formée de plusieurs lobes arrondis.
Hygrotrie : taux d’humidité dans l’air.
Le MIMOSA et la CÔTE d’AZUR
Le mimosa, le soleil en hiver sur la Côte d’Azur
À partir de 1780, à l’occasion de la colonisation des
New South Wales
, les botanistes qui débarquèrent en Australie
avec le capitaine anglais James Cook envoyèrent en Europe d’importantes quantités de graines de multiples espèces
de plantes de ce pays. Les premières furent données au
Royal Garden
de Kew, en Angleterre. C’est qu’apparurent
les premiers plants de mimosa. Les autres graines furent réparties entre plusieurs jardins botaniques et jardins
privés, très impatients d’avoir quelques-unes de ces plantes rares et totalement nouvelles, venues de l’autre hémis-
phère.
Plus tard, Nicolas Baudin, explorateur et botaniste, se voit coner par Napoléon, alors Premier consul, une mission
d’exploration scientique en terres australes. L’objectif était l’exploration de la Nouvelle-Zélande, de la Tasmanie et
des côtes sud encore inconnues de l’Australie (appelée alors « Nouvelle-Hollande »). En octobre 1800, le Géographe
et le Naturaliste, deux navires commandés par Baudin lui-même, quittent le port du Havre, avec à leur bord la plus
grande équipe de naturalistes jamais constituée : scientiques (zoologistes, botanistes, astronomes, géologues…),
jardiniers et dessinateurs. Plus de trois ans après, ayant bravé tempêtes, maladies, conits à bord et autres mal-
heurs, la mission est un énorme succès scientique : l’équipage ramènera dans les cales un nombre impressionnant
d’échantillons minéraux, des animaux jusque-là inconnus, ainsi que de nombreuses plantes dont… des pieds de mi-
mosa. Ceux-ci seront plantés dans le parc de la Malmaison, la demeure de Napoléon, ils euriront dès 1811. Cette
espèce d’acacia, appelée alors « mime », restera pendant longtemps une curiosité rare, cultivée exclusivement dans
les serres chaufes.
C’est donc à la n du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle que les botanistes anglais puis français importent en
Europe le mimosa originaire d’Australie. L’histoire de son introduction est un peu complexe. On ne sait pas exacte-
ment si les spécimens qui arrivèrent sur la Côte d’Azur provenaient des introductions anglaises ou françaises.
La fréquentation de la Côte d’Azur s’est modiée au XIXe siècle avec l’arrivée, pendant l’hiver, de touristes pri-
vilégiés, notamment britanniques, venus proter de magniques paysages et des températures douces de l’hiver
méditerranéen (la région était si célèbre pour son climat que les médecins anglais y prescrivaient des séjours pour
la moindre toux !) À partir de là, la « French Riviera » a commencé à se couvrir de villas magniques construites au
milieu des rochers, des eurs et des cigales.
Le premier
Acacia dealbata
aurait été planté en 1864 à Cannes, dans les jardins du Château de La Bocca.
Autour de 1880, le mimosa fait son apparition sur les pentes de la région cannoise, vraisemblablement planté par l’un
de ses grands hôtes hivernaux, comme le Duc de Vallombrosa, le Marquis de Morès ou Lord Brougham.
Très vite, le mimosa va conquérir les jardins de tous les riches résidents des plus grandes villes du sud de la France
(Hyères-les-Palmiers, Bormes, Saint-Raphaël, Cannes, Nice), pour sa oraison très décorative en hiver et le bon
parfum qu’il dégage.
C’est ainsi qu’en cette n de XIXe siècle, le mimosa apporte, en compagnie d’autres espèces subtropicales (eu-
calyptus, palmiers…), une touche d’exotisme aux jardins des somptueuses résidences occues par les riches
hivernants sur la Côte d’Azur…
Nicolas Baudin, en 1801 Le Géographe et le Naturaliste
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Baudin#me-
diaviewer/File:Nicolas_Baudin_AGE_V07_1801.jpg Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Baudin#mediaviewer/File:Baudin-ships01.jpg
3 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
4 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Aistes pédagogiques :
– Pistes pour le collège http://www.la-seyne.fr/Jardins-Balaguier/02_australiennes_coll%C3%A8ge.pdf
– Pistes pour l’école primaire http://www.la-seyne.fr/Jardins-Balaguier/02_australiennes_%C3%A9cole_primaire.pdf
P
À la n du XIXe siècle, des plantations d’
Acacia dealbata
voient le jour pour la production destinée à la eur cou-
e. Protant des conditions
pédologiques
et climatiques qui lui sont favorables (le mimosa apprécie les sols secs et
siliceux, il craint le gel), il va rapidement déborder des jardins clos pour se naturaliser. À tel point qu’aujourd’hui,
il est considéré comme une espèce envahissante dans certaines régions, notamment grâce à sa tolérance pour les
sols secs et acides, et à la capacité de ses souches à émettre de nombreux rejets, colonisant ainsi très rapidement
le milieu. Dans les massifs des Maures et de Tanneron par exemple, il peut ainsi former de véritables forêts, mal-
heureusement marquées par un appauvrissement de la faune et de la ore locales. Il émet des substances toxiques
qui limitent la germination et la croissance racinaire de la végétation locale.
Voir le
Guide des plantes envahissantes de la région méditerranéenne
:
http://www.tela-botanica.org/reseau/projet/chiers/PELR/114436/PELR_4438.pdf
Le mimosa fut également une source d’inspiration pour de nombreux peintres qui furent séduits par la Côte d’Azur :
parmi les plus célèbres, on peut citer Pierre Bonnard (
L’atelier au Mimosa
, 1939-1946).
Lexique
Pédologique
:
concerne les caractéristiques du sol.
Ouvertures culturelles
Le jardin méditerranéen du rayoL : un tour de Lhémisphère austraL en queLques heures
Entre Le Lavandou et Cavalaire, après le rachat par le Conservatoire du Littoral en 1989, le domaine fut coné aux
soins du paysagiste Gilles Clément qui a reconstitué l’ambiance des antipodes avec des paysages évoquant plusieurs
contrées de l’hémisphère austral.
Site du Domaine du Rayol – Jardin des Méditerrannées : http://www.domainedurayol.org/accueil.html
Le jardin botanique de La viLLa thuret
Situé sur le cap d’Antibes, à 3 kilomètres au sud de la ville, le jardin botanique abrite une collection végétale de plus
de 3 000 plantes différentes. Créé en 1857 par le naturaliste Gustave Thuret, ce parc est aujourd’hui la propriété de
l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA). Il n’a cessé de s’enrichir de nouvelles introductions d’arbres
et d’arbustes d’origine subtropicale : palmiers, eucalyptus, callistemons, acacias ou pittosporums…
Site de la Villa Thuret : http://www6.sophia.inra.fr/jardin_thuret
La route du mimosa, de bormes à Grasse
De la ville de Bormes, qui en porte èrement le nom depuis plus d’un siècle, à Grasse, qui en extrait son parfum, le
mimosa se décline, de janvier à mars, sur une route d’environ 150 kilomètres. Huit villes-étapes cadencent ce périple
parfumé, entre Var et Alpes-Maritimes : Bormes-les-Mimosas, Rayol-Canadel-sur-Mer, Sainte-Maxime, Saint-Ra-
phaël, Mandelieu-La-Napoule, Tanneron, Pégomas et Grasse.
Au gré de ses envies, il est possible de se promener en empruntant des chemins pittoresques, de parcourir des mar-
chés typiques ou des jardins. On peut visiter des pépinières, des forceries en pleine activité ou assister aux corsos
euris, concerts et expositions.
Bibliographie
– La saga du mimosa. Le soleil de notre cité.
Ville de Mandelieu la Napoule. Document disponible à l’adresse suivante :
http://www.mandelieu.fr/documents/publications/Histoire-Capitou-Mimosa.pdf
– Fiche pratique, « Plantes mellifères : le mimosa »,
Abeilles et Fleurs,
N° 746, Février 2013.
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