l’acacia. Celui dont ils savourent le miel, à l’odeur florale. Les fleurs sont tout juste prêtes à faire des beignets,
Et pourtant, l’arbre n’est pas un acacia. Il a été introduit
en Europe où il s’est répandu. Utilisé pour le reboisement, il est même
devenu l’emblème de la Hongrie. Son nom est :
Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia).
Il est originaire de l’est des États-Unis.
Il est naturalisé dans le sud du Québec.
Jean Robin, herboriste du Roi, l’a planté à Paris. Il aurait obtenu les
graines de John Tradescant, naturaliste anglais de la Virginia Company of
London. Un rejeton (l’arbre drageonne facilement), planté vers 1600
square Viviani, est considéré comme le plus vieil arbre de la ville. Un autre
spécimen, au Jardin des plantes, a été planté en 1636 par Vespasien
Robin, fils de Jean. D’où le genre Robinia, créé en 1753 par Linné.
Il a bien quelques éléments en commun avec l’acacia :
les épines, souvent, n’étant pas les moins visibles! ; les feuilles
composées et les fruits qui sont des gousses. Et ils ont tous les deux la
particularité de fixer l’azote dans le sol. Pour tout dire, ils sont de la même
grande famille, les Fabacées (du latin faba, fève) ou Légumineuses,
celle-là même de nombreuses plantes alimentaires et fourragères.
Mais les fleurs diffèrent : celles du robinier ressemblent à des
papillons blancs et celles de l’acacia à des petites boules, en général
jaunes. Et c’est là qu’entrent en scène les sous-familles. Le robinier est
de la sous-famille des Fabacées (au sens strict) ou Papilionacées et
l’acacia de celle des Mimosoïdées, comme son cousin le mimosa.
Le robinier et quelques uns de ses semblables au Jardin
Le genre compte quelques espèces. Les individus sont épineux ou non,
les feuilles ont une foliole terminale et les fleurs sont blanches ou roses.
Dans l’Arboretum, on trouve le R. pseudoacacia dans la collection des
féviers avec lesquels il partage son titre de « grosse légume ». Le
spécimen le plus spectaculaire – lorsqu’en fleurs odorantes - se trouve sur
le sentier qui longe les sapins, à la croisée du deuxième chemin de
contour. Certains cultivars ont des fleurs roses.
C’est dans le Jardin des arbustes que pousse mon préféré, le R. ‘Lace
Lady’. Tortueux et aux feuilles frisées, il voisine le Maackie de l’Amour
(Maackia amurensis ou Cladastris amurensis). Ce dernier ressemble au
robinier, à les confondre au premier regard ; toutefois, ses inflorescences
sont dressées. Les deux sont situés près de la sculpture L’Oiseau, de
Paul Borduas, le premier au sud, le deuxième au nord. Plus au nord-est,
R. ‘ Hartweggii ’ a fleuri en août 2009 !
Du côté du local des Amis, j’ai découvert le petit Gainier du Canada.
Ses fleurs rose foncé courent tout le long des branches. Ses feuilles,
simples, apparaissent plus tard.
Fabacées (au sens large)
ou Légumineuses
Sous-familles :
Césalpiniacées, dont :
chicot févier (chicot du Canada
(Gymnocladus dioicus), févier
d’Amérique (févier épineux, Gleditsia
triacanthos), gainier du Canada (gainier
rouge, Cercis canadensis) ; aussi :
caroubier (Ceratonia siliqua), tamarinier
(Tamarindus indica) et flamboyant
(Delonix regia)
Fabacées (au sens strict) ou Papilio-
nacées, dont :
arachide, caragana, glycine, lupin,
luzerne, haricot, soya, trèfle, maackie et
lespédèze (tous deux au Jardin des
arbustes) et… robinier
Mimosoïdées, dont :
mimosa des fleuristes (mimosa de Nice,
Acacia dealbata, introduit d’Australie en
France), sensitive (Mimosa pudica,
Amérique, à voir dans la Cour des Sens)