Le principe de la VNI est d’une grande simplicité, puisqu’il s’appuie sur l’utilisation d’un
masque aidant l’inspiration d’un volume suffisant d’air, rétablissant une oxygénation normale
et l’épuration du gaz carbonique, qui s’emploie à la demande.
« La VNI s’utilise préférentiellement pendant le sommeil, une période à risque chez les
patients présentant une insuffisance respiratoire, mais également, dès que le patient se sent
fatigué, à la moindre décompensation respiratoire, notamment lors d’une infection », précise
le Pr. Fauroux. Son bénéfice médical est donc de normaliser les gaz du sang, ce qui est bon
pour le fonctionnement du cœur, du cerveau et des muscles. Résul-tat : la qualité de vie des
patients s’améliore.
Maux de tête et fatigue s’estompent, comme l’ont montré plusieurs études cliniques.
Pour détecter une hypoventilation, le critère indiscutable est la présence d’un contenu trop
important du sang artériel en gaz carbonique, signe d’une faiblesse des muscles expiratoires.
La mesure des gaz du sang est habituellement effectuée durant la journée.
Ainsi, l’indication « classique » de mise en route de la VNI est l’existence d’une hypercapnie
diurne, mot scientifique signifiant un taux trop élevé de gaz carbonique. Or, une
hypoventilation nocturne précède toujours une hypoventilation diurne. D’où l’idée que la VNI
pourrait être proposée plus tôt, en cas d’hypercapnie nocturne isolée. « En effet, une étude
anglaise a montré récemment qu’une VNI instituée en cas d’hypercapnie nocturne isolée était
capable d’améliorer les échanges gazeux pendant le sommeil. Cependant, ces données
préliminaires demandent à être confirmées par d’autres études », rapporte le Pr. Fauroux.
Une chose est sûre, une fois le diagnostic d’insuffisance respiratoire posé, la mise en œuvre
de la VNI doit être effectuée dans un centre spécialisé, adapté à l’âge du malade, mais aussi
à sa pathologie. Pour une prise en charge à la carte. Les maladies neuromusculaires ont
chacune leur particularité, de même qu’il y a une grande variabilité entre les patients. Aussi,
certaines maladies vont évoluer de façon relativement stable, comme par exemple les
myopathies congénitales, d’autres auront tendance à progresser.
Mais si la VNI améliore la survie et le confort des malades, bénéfice ô combien énorme – trop
souvent sous-estimé par les soignants et l’entourage – pour l’heure, « il n’a pas été démontré
qu’elle ralentit le déclin de la force et de la performance des muscles respiratoires », insiste le