Le SIDIIEF a été créé pour répondre aux besoins, maintes fois exprimés par les infirmières
et les infirmiers francophones, d’avoir un lieu permettant l’expression de leur diversité
culturelle et les échanges de savoirs en français.
LA PROFESSION INFIRMIÈRE DANS LA FRANCOPHONIE À L’ÈRE DE LA MONDIALISATION
Dans les pays de la francophonie, la profession d’infirmière se développe à un rythme
différent des pays anglo-saxons notamment. Alors que dans le monde anglo-saxon les
infirmières et infirmiers sont préoccupés par le développement de la recherche infirmière
comme outil d’amélioration de la qualité de la prestation des soins infirmiers, dans les pays
de culture latino-française d’Europe et notamment d’Afrique, ces professionnels en sont
encore à des débats de reconnaissance et de légitimation de leur discipline (Debout, 2007).
En effet, encore aujourd’hui, peu de pays francophones offre une formation de niveau
universitaire comparativement aux pays anglo-saxons. De plus, les programmes de
formation d’infirmière sont difficilement comparables d’un pays francophone à un autre,
tant dans le niveau de scolarisation que dans le contenu des formations. La formation
professionnelle en soins infirmiers doit être évaluée et ajustée en tenant compte de la
réalité culturelle et du niveau général de développement du système éducatif de chaque
pays. En Afrique francophone comme dans l’ensemble des pays en développement où la
personnel infirmiers et sages-femmes dispensent l’essentiel des soins de santé à la majorité
de la population, ces professionnels sont tenus à l’écart des structures de l’enseignement
supérieur et de la recherche scientifique.
Le SIDIIEF a d’ailleurs mené une étude comparative sur le niveau de formation des
infirmières et infirmiers dans différents pays francophones. Le rapport final sera disponible
dès le mois de mai 2008. Toutefois, les résultats préliminaires obtenus dans les différents
pays francophones répertoriés démontrent clairement qu’il n’y a pas de consensus quant
aux années de scolarisation de base exigées pour accéder à une formation d’infirmière, ni
en ce qui a trait aux nombres d’années de formation du programme proprement dit. Dans
ce contexte, il est quasi impossible de comparer les titres et les fonctions attribués aux
infirmières et infirmiers dans les différents pays.
De plus, étant donné qu’il n’y a pas ou peu de formation universitaire infirmière dans les
pays de la Francophonie, il est très difficile d’obtenir du financement pour des projets de
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