´
ECOLE DES PONTS PARISTECH
SUPAERO (ISAE), ENSTA PARISTECH,
TELECOM PARISTECH, MINES PARISTECH,
MINES DE SAINT´
ETIENNE, MINES DE NANCY,
T´
EL´
ECOM BRETAGNE, ENSAE PARISTECH (FILI`
ERE MP)
´
ECOLE POLYTECHNIQUE (FILI`
ERE TSI)
CONCOURS D’ADMISSION 2012
PREMI`
ERE ´
EPREUVE DE PHYSIQUE
Fili`
ere PC
(Dur´
ee de l’´
epreuve: 3 heures)
L’usage de la calculatrice est autoris´
e
Sujet mis `
a disposition des concours : Cycle international, ENSTIM, TELECOM INT, TPE–EIVP
Les candidats sont pri´
es de mentionner de fac¸on apparente sur la premi`
ere page de la copie :
PHYSIQUE I — PC.
L´
enonc´
e de cette ´
epreuve comporte 6 pages.
Si, au cours de l’´
epreuve, un candidat rep`
ere ce qui lui semble ˆ
etre une erreur d’´
enonc´
e, il est invit´
e`
a le
signaler sur sa copie et `
a poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il aura ´
et´
e
amen´
e`
a prendre.
Il ne faudra pas h´
esiter `
a formuler les commentaires (incluant des consid´
erations num´
eriques) qui vous
sembleront pertinents, mˆ
eme lorsque l’´
enonc´
e ne le demande pas explicitement. Le bar`
eme tiendra compte
de ces initiatives ainsi que des qualit´
es de r´
edaction de la copie.
PROPAGATION DE LA LUMI`
ERE
L’objectif de ce probl`
eme est d’´
etudier diff´
erents aspects de la propagation de la lumi`
ere. Dans une
premi`
ere partie on ´
etudiera le mod`
ele g´
eom´
etrique de la lumi`
ere. Dans une deuxi`
eme partie, on
mod´
elisera la lumi`
ere par une onde ce qui permettra d’introduire une particule appel´
ee photon. On
´
evoquera finalement la possibilit´
e d’une ´
eventuelle masse pour ce photon et on essaiera d’en tirer les
cons´
equences.
La valeur des constantes fondamentales utilis´
ees ainsi qu’un formulaire d’analyse vectorielle sont
fournis en fin d’´
epreuve. Hormis le nombre jtel que j2=1, les nombres complexes seront sou-
lign´
es, et leurs complexes conjugu´
es seront not´
es par le symbole en exposant : si aet bsont deux
r´
eels et si z=a+jb alors z=ajb. Les vecteurs seront surmont´
es d’un chapeau s’ils sont unitaires
ou d’une fl`
eche dans le cas g´
en´
eral.
I. — Propagation g´
eom´
etrique de la lumi`
ere
Dans le mod`
ele g´
eom´
etrique de la lumi`
ere, on repr´
esente la trajectoire de l’´
energie lumineuse dans
un milieu d’indice de r´
efraction n(M)au point M, par une courbe g´
eom´
etrique Cnomm´
ee rayon
lumineux. L’objectif de cette partie est l’obtention d’une ´
equation diff´
erentielle dont la solution admet
cette courbe pour graphe.
1 — D´
efinir la notion de milieu lin´
eaire, homog`
ene, transparent et isotrope. Quelle est la trajectoire
d’un rayon lumineux dans un tel milieu?
2 — Rappeler les lois de Descartes et faire un dessin pour les illustrer. Au cours de quel si`
ecle ces
lois ont-elles ´
et´
e propos´
ees?
Propagation de la lumi`
ere
3 — On consid`
ere un dioptre d´
elimitant deux milieux d’indice constants n1et n2. Expliquer la
notion de r´
eflexion totale; D´
emontrer qu’il existe un angle d’incidence limite
α
lim pour la r´
efraction.
On exprimera
α
lim en fonction de n1et n2.
On ´
etudie maintenant la trajectoire d’un rayon lumineux dans un milieu non homog`
ene le long d’une
direction. On consid`
ere pour cela dans un premier temps, le milieu stratifi´
e repr´
esent´
e sur la figure
1 : chaque couche horizontale est rep´
er´
ee par un entier i, toutes les couches ont la mˆ
eme ´
epaisseur et
l’indice nide la couche iest constant. On suppose finalement que l’indice d´
ecroˆ
ıt avec i: pour deux
entiers iet jsi i<jalors ni>nj. On note
α
il’angle entre le rayon qui se propage dans la couche
d’indice niet le vecteur b
ex.
4 — Relier les couples (ni,
α
i)et nj,
α
jpour i6=j. Reproduire le sch´
ema sur la copie et dessiner
la trajectoire du rayon lumineux.
...
...
...
...
...
n0
ni
0
y
x
y
O
...
...
...
...
...
FIGURE 1 – Milieu inhomog`
ene stratifi´
e suivant Oy
Afin de d´
eterminer l’´
equation diff´
erentielle de la trajectoire du rayon lumineux, on rend la stratifica-
tion infiniment fine : on tend vers un milieu continu. `
A l’ordonn´
ee y, l’indice de r´
efraction est n(y)
et l’angle entre le rayon et le vecteur b
exest not´
e
α
(y). Le point M(x,y)d´
ecrit la trajectoire du rayon
lumineux, on note sson abscisse curviligne, c’est-`
a-dire la longueur de la trajectoire OM, et b
esle vec-
teur unitaire tangent `
a la trajectoire. Ainsi en tout point Mde la trajectoire, on a dsb
es=dxb
ex+dyb
ey
avec b
es=cos[
α
(y)] b
ex+sin[
α
(y)] b
ey.
5 — D´
eterminer une quantit´
eC0constante en tout point Mde la trajectoire en fonction de n(y)et
α
(y)puis exprimer n(y)en fonction de C0, dset dx.
6 — Montrer que la courbe Ccorrespond `
a la solution de l’´
equation
d2y
dx2=d
dyn2
β
2
o`
u l’on exprimera
β
en fonction de C0. Quelle analogie m´
ecanique peut-on envisager? En utilisant
cette analogie, retrouver le r´
esultat de la question 1.
7 — L’indice du milieu s’´
ecrit sous la forme n2(y) = n2
0+ky2o`
un0et ksont deux constantes
r´
eelles. D´
eterminer, selon le signe de k, l’expression de la trajectoire y=y(x)passant par l’origine O
de coordonn´
ees x=0 et y=0. On exprimera y(x)en fonction de x,
α
0,ket n0. Quel est le signe de k
dans le cas d’un mirage et dans le cas d’une fibre optique.
FIN DE LA PARTIE I
Page 2/6
Physique I, ann´
ee 2012 — fili`
ere PC
II. — Nature ondulatoire de la lumi`
ere
La lumi`
ere est `
a pr´
esent mod´
elis´
ee par une onde ´
electromagn´
etique plane de pulsation
ω
et de vecteur
d’onde
k. On associe `
a cette onde une particule, appel´
ee photon, d’´
energie E
γ
=h
ω
et de quantit´
e de
mouvement
p
γ
=h
ko`
uhest la constante de Planck. On suppose que ces expressions sont toujours
valables, quel que soit le milieu dans lequel se propage l’onde et ind´
ependamment de l’´
eventuelle
masse du photon. On utilisera les notations suivantes :
Champ ´
electrique au point M`
a l’instant t:
E(M,t),
Champ magn´
etique au point M`
a l’instant t:
B(M,t),
Champ de Riemann-Silberstein au point Met `
a l’instant t:
Ψ(M,t) =
E(M,t) + jc
B(M,t);
Potentiel scalaire au point M`
a l’instant t:V(M,t);
Potentiel vectoriel au point M`
a l’instant t:
A(M,t);
Vecteur de Poynting au point M`
a l’instant t:
Π(M,t);
– Densit´
e volumique d’´
energie ´
electromagn´
etique au point M`
a l’instant t:uem(M,t);
– Densit´
e volumique de charge en M`
a l’instant t:
ρ
(M,t);
– Densit´
e de courant en M`
a l’instant t:
j(M,t).
On pourra utiliser le vecteur
repr´
esent´
e dans la base cart´
esienne B= ( b
ex,b
ey,b
ez)par le triplet
x,
y,
z. Dans le r´
ef´
erentiel galil´
een {O,B}, on rep`
ere le point Mpar le vecteur
r=
OM =xb
ex+yb
ey+zb
ez.
II.A. — Propagation dans le vide
8 — Ecrire les ´
equations de Maxwell dans le vide. Donner l’expression de
Πet de uem en fonction
de
Eet
Bainsi que des constantes utiles. En quelles unit´
es s’expriment
Πet uem ?
9 — Enoncer l’´
equation locale de conservation de l’´
energie dans le vide, appel´
ee aussi ´
equation
locale de Poynting. Par analogie avec une ou plusieurs ´
equations de bilan local dans d’autres domaines
de la physique que l’on pr´
ecisera, donner l’interpr´
etation physique de
Πet uem ainsi que celle du flux
de
Π`
a travers une surface ferm´
ee arbitraire.
10 — Retrouver en les justifiant les expressions de
E(M,t)et
B(M,t)en fonction des potentiels
V(M,t)et
A(M,t). En d´
eduire l’expression de
Ψ(M,t)en fonction des potentielsV(M,t)et
A(M,t).
Montrer que les quatre ´
equations de Maxwell en
E(M,t)et
B(M,t)se r´
eduisent `
a deux ´
equations
aux d´
eriv´
ees partielles ne faisant intervenir que
Ψ(M,t)et c.
11 — Relier chacune des deux grandeurs
Ψ(M,t)·
Ψ(M,t)et
Ψ(M,t)
Ψ(M,t)`
a une grandeur
physique connue.
12 — D´
eterminer l’´
equation de propagation du champ
Ψ(M,t). Nommer cette ´
equation et en
d´
eduire les ´
equations de propagation du champ ´
electrique et magn´
etique. Dans le cas ´
etudi´
e, le champ
´
electrique s’´
ecrit sous forme complexe
E(M,t) =
E0ej(
ω
t
k.
r). En d´
eduire la relation de dis-
persion reliant la norme du vecteur d’onde k=k
kket la pulsation
ω
. D´
eterminer l’expression de
l’´
energie du photon E
γ
en fonction de sa quantit´
e de mouvement
p
γ
.
Page 3/6 Tournez la page S.V.P.
Propagation de la lumi`
ere
On souhaite d´
eterminer la vitesse moyenne de d´
eplacement dans le
vide de l’´
energie ´
electromagn´
etique associ´
ee `
a une onde plane mo-
nochromatique de pulsation
ω
et de vecteur d’onde ~
k=kb
ez. On
consid`
ere le cylindre ´
el´
ementaire de longueur det de section dS
incluse dans le plan d’onde de cote zrepr´
esent´
e sur la figure 2. Afin
de simplifier le mod`
ele, on suppose que l’onde ´
etudi´
ee est polaris´
ee
rectilignement, la repr´
esentation complexe du champ ´
electrique as-
soci´
e s’´
ecrit donc
E(M,t) = E0ej(
ω
tkz)b
ex.FIGURE 2 – Cylindre
´
el´
ementaire
13 — Exprimer D
ΠEet huemi, valeurs moyennes temporelles (sur une p´
eriode) respectives de
Π
et uem, en fonction de E0et des constantes utiles. D´
eterminer les deux ´
energies moyennes temporelles
sur une p´
eriode, celle contenue dans le cylindre ´
el´
ementaire et celle traversant l’´
el´
ement de surface
dSpendant le temps dt. En supposant que l’´
energie ´
electromagn´
etique se d´
eplace dans le vide `
a la
vitesse moyenne ve=dℓ/dt, d´
eduire des expressions pr´
ec´
edemment obtenues dans cette question, la
valeur de ve.
II.B. — Propagation dans un di´
electrique
On suppose maintenant que la lumi`
ere se propage dans un di´
electrique d’indice de r´
efraction constant
n. Cela signifie que les ´
equations de Maxwell sont modifi´
ees en remplac¸ant la permittivit´
e du vide
ε
0
par une permittivit´
en2
ε
0.
14 — Quelle est la nouvelle relation de dispersion? Quelle est la vitesse de phase de l’onde?
15 — On consid`
ere l’interface plane entre
deux di´
electriques d’indice n1et n2repr´
esent´
ee
sur la figure 3 . L’interface est dans le plan Oxy,
sa taille suivant l’axe Oy est suppos´
ee tr`
es grande
devant sa longueur Lsuivant l’axe Ox. Une onde
plane de pulsation
ω
arrive avec un angle d’in-
cidence
α
sur l’interface. On mod´
elise l’inter-
face comme une pupille de diffraction suivant
l’axe Ox. Calculer l’´
eclairement I(
θ
)dans la di-
rection
θ
. Dans quelle direction trouve-t-on le
maximum de diffraction ? Conclure. On notera I0
l’´
eclairement maximum. FIGURE 3 – Interface entre les deux di´
electriques
II.C. — Propagation de l’onde lumineuse avec une masse de photon non nulle
On suppose `
a pr´
esent et jusqu’`
a la fin du probl`
eme que le photon poss`
ede une masse m
γ
non nulle.
Dans ce cas, son ´
energie, sa quantit´
e de mouvement et sa masse doivent v´
erifier la relation :
E2
γ
=p2
γ
c2+m2
γ
c4.(1)
o`
uE
γ
et p
γ
repr´
esentent toujours l’´
energie et l’impulsion du photon donn´
ees en introduction de la
partie II.
16 — Quelle est la dimension de la constante
δ
=h
m
γ
c?
Page 4/6
Physique I, ann´
ee 2012 — fili`
ere PC
17 — D´
eterminer la nouvelle relation de dispersion entre
ω
,k,cet
δ
. En d´
eduire l’´
equation
aux d´
eriv´
ees partielles dont les solutions sont les formulations complexes des champs ´
electrique
et magn´
etique
E(M,t) =
E0ej(
ω
t
k.
r)et
B(M,t) =
B0ej(
ω
t
k.
r). Cette ´
equation est appel´
ee
´
equation de Klein-Gordon .
On souhaite g´
en´
eraliser les ´
equations de Maxwell de mani`
ere `
a ce qu’elles permettent de retrou-
ver l’´
equation de Klein-Gordon. Pour conserver la lin´
earit´
e de ces ´
equations, on effectue deux hy-
poth`
eses :
H1 Les densit´
es de charge et de courant sont modifi´
ees de fac¸on additive par l’existence d’une
masse pour le photon
ρ
(M,t)est remplac´
e par
ρ
(M,t) + f(M,t)
j(M,t)est remplac´
e par
j(M,t) +
F(M,t)
o`
uf(M,t)et
F(M,t)sont des champs scalaires et vectoriels.
H2 L’expression des champs
E(M,t)et
B(M,t)en fonction des potentiels V(M,t)et
A(M,t)
n’est pas modifi´
ee par l’introduction de la masse du photon.
18 — R´
e´
ecrire les ´
equations de Maxwell dans le vide sous l’hypoth`
ese H1 . Montrer que l’hy-
poth`
ese H2 n’est pas en contradiction avec ces ´
equations. En ´
ecrivant les nouvelles ´
equations de
propagation, montrer que l’on peut fixer des conditions dites de jauge pour lesquelles
A=
σ
1
Fet f=
σ
2V
o`
u l’on d´
eterminera
σ
1et
σ
2en fonction de
δ
et
µ
0ou
ε
0. On conservera ces conditions dans la suite
du probl`
eme.
19 — D´
emontrer que
V
t=
χ
div(
A).
o`
u l’on d´
eterminera
χ
en fonction de c. On supposera que cette relation est toujours valable dans tout
le reste du probl`
eme.
20 — D´
eterminer les deux ´
equations de Maxwell v´
erifi´
ees par le champ
Ψ(M,t). En d´
eduire que
Ψ(M,t),V(M,t)et
A(M,t)sont aussi solutions de l’´
equation de Klein-Gordon.
Une source ´
emet une onde plane progressive se propageant le long de l’axe Oz. Elle est d´
ecrite
par le potentiel vecteur complexe ~
A(M,t) = ~
A0ej(
ω
tkz)et le potentiel scalaire complexe V(M,t) =
V0ej(
ω
tkz). On d´
ecompose~
A0=~
A|| +~
Ao`
u~
A|| est la projection de~
A0sur l’axe de propagation et~
A
est la projection de ~
A0dans le plan perpendiculaire `
a l’axe de propagation. Le vecteur d’onde s’´
ecrit
~
k=kb
ez.
21 — Montrer que la relation de dispersion associ´
ee `
a la propagation de cette onde s’´
ecrit sous la
forme k2c2=
ω
2
ω
2
po`
u
ω
pest une pulsation de coupure que l’on d´
eterminera.
22 — D´
eterminer l’expression des vecteurs ~
E0et ~
B0tels que ~
E=~
E0ej(
ω
tkz)et ~
B=~
B0ej(
ω
tkz).
On exprimera ~
B0en fonction~
k,~
A|| et/ou ~
Apuis ~
E0en fonction en fonction de
ω
,
ω
p,~
A|| et/ou ~
A.
Qu’en d´
eduire de la nature transverse du champ ´
electromagn´
etique si la masse du photon est non
nulle?
23 — Etudier en fonction de la position de
ω
par rapport `
a
ω
p, l’existence d’une onde progressive.
Calculer dans ce cas la vitesse de phase et en d´
eduire l’´
evolution d’un paquet d’onde.
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