Histoire de la pensée économique On commencera à étudier l’histoire de la pensée économique à partir des physiocrates. L’histoire de la pensée économique se définie avant tout dans sa méthode par une approche historique. Il s’agit de voir comment l’évolution de la pensée économique en fonction de l’histoire a évolué. Chapitre 1 : François Quesnay et la Physiocratie Pourquoi commencer à partir des physiocrates ? Parce qu’ils ont une même représentation de l’économie et ils participent de façon fondamentale à la mise en place des caractéristiques principales. Même s’il y a un écart historique important, leur approche se fonde sur les mêmes postulats : 1. le concept de reproduction de l’économie 2. le concept de circulation de la monnaie. Ces deux concepts fondamentaux ont tous deux été mis en lien par Quesnay. Au bout du compte, l’analyse monétaire est plus contemporaine. Ricardo accorde autant d’importance à l’un et à l’autre. Pour Marx, le lien entre ces deux concepts est fondamental : il considère que les conditions de reproduction de l’économie s’exprime en fonction des flux : approche monétariste. Quesnay n’entre pas dans la tradition classique de l’économie. Pquoi ? il n’adopte pas le concept de prix naturel, il ne décrit pas la répartition des revenus des individus entre les salaires, les profits et la rente, il n’intègre pas la dynamique de l’accumulation du capital ( qui sera très developpée par Marx ). Dès que l’on parle d’économistes classiques, on s’appuie sur deux sens : celui de Marx et de Keynes. L’économie classique pour Marx : « je fais remarquer une fois pour toute par EPC toute économie qui, à partir de William Petty, cherche à pénétrer l’ensemble réel et intime des rapports de production dans la société bourgeoise par opposition à l’économie vulgaire qui se contente des apparences et se borne à ériger en système des vérités éternelles. » en 1876 ; Keynes lui répond en 1936 « la dénomination de l’Economie classique a été désignée par Marx et désigne Ricardo, Mill, et leurs prédécesseurs. » Ainsi, pour Keynes, le terme d’économie classique, a un sens péjoratif pour Marx, comparable à « archaïque » ; Pourquoi est-ce que Ricardo a une grande importance pour Marx ? Parce qu’il élabore dans sa théorie une théorie de la plus value, qui va annoncer celle de Marx. Au bout du compte et malgré ces dissensions, Quesnay, Ricardo et Marx, il y a un lien entre eux. Au bout du compte ces auteurs ( Quesnay, Ricardo, Marx et Smith ) ont 4 jalons minimaux, 4 bornes qui synthétisent ce que l’on peut appeler l’économie classique. Au premier rang on trouve François Quesnay qui est considéré comme le premier à avoir fondé un courant de pensée organisé en économie. Quesnay marque un tournant, il fonde une analyse scientifique de la société au plan économique : c’est l’école physiocratique. Elle va avoir un impact important en France pendant les années 1860 avant de décliner. Son impact et sa contribution seront durables, même si elle va décliner en terme de « mode ». Pourquoi ? Parce qu’elle est liée à son temps, elle est considérée comme classique et non moderne. Donc il va y avoir une théorie physiocrate générale et universelle, alors qu’elle a été crée en France sous l’Ancien régime. A la fois elle va disparaître en France et le courant va être considéré comme périmé, parce qu’il avait émergé dans une société agraire ; mais en même temps elle détient des éléments de modernité. Dc cette théorie est symbolique de l’époque. Quelles sont les caractéristiques de la société française de l’époque et qu’est-ce que va mettre en avant la théorie physiocrate ? Elle est agricole Mais au niveau de la représentation de l’économie : on voit un système global, séparé en classes sociales et cette organisation va être conservée par la suite. La théorie physiocrate va distinguer l’économie en secteurs d’activités, ce qui perdure aujourd’hui Elle va enfin chercher à développer des lois qu’elle va appeler ordre naturel, donc des lois générales et intangibles. Elle va également détailler la notion de capital Celle de l’investissement, du surplus ( produit net ) Enfin les physiocrates vont intégrer une loi fondamentale qui est celle des flux monétaires, des flux de dépenses, qui est vitale pour assurer la reproduction économique de la société. ( Smith au 18e, Marx au 19e et Schumpeter au 20e siècle ) La force de Quesnay va être la compréhension d’une économie qui se définie comme une articulation de relations mesurables. Par exemple des relations de production, des relations de circulation, de flux de monnaie. Enfin cela va aboutir à mettre en place un système économique comme flux circulaire, en terme de rareté. En effet, jusqu’à présent l’économie était considérée comme la gestion de la pénurie, de la rareté, propre à la société agraire. Dans la période contemporaine on a un renouveau de cette approche, notamment au niveau des courants écologiques : ils développent l’idée que l’idée de croissance perpétuelle n’est pas fondée, car la planète est fondée sur des ressources qui sont finies et épuisables. On va voir égt réapparaître la problématique démographique et on verra certainement réapparaître les thèses malthusiennes. I. L’école physiocratique François Quesnay a vécu de 1674-1774 il est autodidacte, notamment dans le domaine économique, puisqu’il pratique avant tout la chirurgie, médecin personnel de Mme de Pompadour. Ce sont ces travaux sur l’économie, relativement tardif qui vont le faire connaître. Le premier de ces articles il le rédige dans l’encyclopédie de Diderot et D’Alembert qu’il intitule « fermier et grains ». L’approche agraire est déjà au cœur de son économie. Mais surtout devient célèbre par son ouvrage « Tableau économique ». Il montre que la production des richesses et leur circulation au sein de la société, dans un « royaume agricole », sont analysées grâce à un schéma en zigzag. Plusieurs versions différentes de ce schéma seront reprises. Grâce à ce succès il fonde une Ecole que ses adversaires à l’époque appelleront la « secte », qui fut par la suite appelée Ecole de physiocratie en 1777. Physiocratie = néologisme formé de deux termes grecs : on va redécouvrir les auteurs classiques de l’antiquité, alors que pendant longtemps ils avaient été conservé par le clergé. Physis = nature, kratos = pouvoir Donc c’est le pouvoir de la nature. Pourquoi ? Parce que cette notion renvoie à une vision naturaliste de la société, comme s’il y avait un ordre naturel. Et aussi parce que c’est une explication de la richesse comme provenant de la nature ( dc référence à l’agriculture ). L’influence des physiocrates va culminer par la Déclaration de la libre circulation du blé en 1763. Les physiocrates à l’époque étaient novateurs, c’était des libéraux, ils vont attaquer les fondements de l’Ancien Régime fondés sur les taxes, les privilèges, l’achat des charges, les titres..dc ils attaquent le clergé, la noblesse, les fermiers généraux…c’est ainsi qu’on va les accuser d’être responsables des disettes entre 1768 et 1769 qui sera attribué à la liberté du commerce des grains. On va les accuser de soutenir un « despotisme légal » de nature agrarienne, fondée sur la domination de l’agriculture. On les accuse égt d’être hostile au développement de l’industrie. Ils vont contribuer en France et à l’étranger des progrès des Lumières, mais ils se situent à une époque charnière. Ils vont être dans les années 1760 considérés comme des libéraux, mais 10 ans après, avec la crise révolutionnaire apparaissant peu à peu, ils vont vite être considérés comme des conservateurs. A. Quels sont les fondements de la doctrine des physiocrates ? Le fondement principal est la productivité exclusive de l’agriculture : seule l’agriculture est source de production de richesse. Ce secteur est le seul pour les physiocrates à reproduire davantage que ce qui est nécessaire, à la différence du commerce et de l’industrie qui ne produit qu’une richesse égale au coût qu’elle implique. Dc l’agriculture produisant plus de richesses qu’elle ne coûte elle dégage une sorte de plus value. La richesse d’un « royaume agricole » dépend de l’importance du produit net dégager par l’agriculture. Il faut favoriser un secteur particulier : l’agriculture et une classe particulière : les fermiers, afin de rendre le secteur agricole le plus profitable possible. Ces mesures et ces réformes peuvent aller dans deux sens : la suppression des taxes qui pèsent sur l’activité agricole et la circulation des produits agricoles. Compenser cette suppression des taxes par l’instauration d’un impôt unique : non plus payé par les consommateurs mais par les bénéficiaires du surplus des produits agricoles, à savoir les producteurs fonciers car ce sont eux qui bénéficient de la rente. Ils vont par la suite devenir la cible des libéraux, car ce sont ceux qui s’enrichissent sans rien produire mais uniquement par la rente, cad par la possession des terres agricoles. But : la suppression de toutes les entraves au commerce des produits agricoles. Suppression égt des barrières douanières pour transférer vers les fermiers les bénéfices réalisés par les intermédiaires. Les intermédiaires tendent à imposer leurs prix aux producteurs. De ce pt de vue là, l’école physiocrate est plutôt moderne et non pas archaïque, puisque ces thèmes sont encore aujourd’hui en débat. Le tableau économique, ouvrage majeur de Quesnay : « La nation est réduite à 3 classes de citoyens » : 1. La classe productive : c’est celle qui fait renaître par la culture du territoire les richesses annuelles de la nation…cette classe est enfermée dans la dépendance ; elle est soumise » c’est la classe de ceux qui travaillent la terre, les ouvriers agricoles. 2. La classe des propriétaires : le souverain, le Roi, les possesseurs de terres. Cette classe subsiste par le revenu que lui verse chaque année la classe productive. Dc vision péjorative, car elle ne produit aucune plus value, ne travaille pas la terre, ne vit que sur la rente. 3. La classe dite « stérile » : elle est formée de tous les citoyens qui sont occupés à d’autres services, d’autres travaux que ceux de l’agriculture. Les dépenses de cette classe stérile sont payées par la classe productive. Par exemple : les commerçants. Ce tableau économique de Quesnay présente, le coût, les rapports et les richesses annuelles de ces trois classes. Cela lui permet de construire le tableau du « royaume agricole ». Sur la base de ce royaume agricole il tire des lois économiques. B. Les lois issues du Tableau de Quesnay 1. la première loi : la circulation monétaire entre les classes La circulation de la monnaie : un système ne peut pas se fonder uniquement sur la production mais il faut qu’il y ai un circuit de la monnaie. Selon Quesnay, les relations ne sont pas entre individus mais entre classes. Deux de ces classes sont définies par leurs activités de production de biens. La troisième se définit par son activité de consommation. Ces trois pôles étant posés, il les relie par les relations éco qu’elles entretiennent entre elles, fondées sur la circulation monétaire. La productivité et la stérilité n’est pas définie par l’absence d’une production au sens matériel. Une classe stérile, cela ne veut pas dire qu’ils ne produisent rien. Les physiocrates considèrent que les secteurs tertiaires et secondaires ne produisent pas de produits nets supplémentaires. Pour Marx, à ce niveau là, Quesnay aurait été victime d’une illusion : illusion selon laquelle les ouvriers des manufactures ne produisent pas de plus value, car l’ouvrier selon Quesnay était seulement apte à transformer la matière. Dc pour Quesnay, selon Marx, il s’agissait uniquement d’un processus de transformation. Alors que l’ouvrier agricole crée vraiment un nouveau bien qui n’existait pas auparavant et provenant de la terre. Donc en fin de compte Quesnay ne concevait pas qu’on pouvait par la transformation d’un matériau crée un nouveau bien ayant plus de valeur, il ne prenait pas en compte l’innovation technologique. 2. Seconde Loi : la productivité exclusive de l’agriculture D’où vient la productivité exclusive de l’agriculture ? La terre est le bien essentiel, sa possession et son travail. Comment se passent les rapports entre ces 3 classes ? Par l’échange de monnaie. Quesnay va d’abord analyser les échanges entre ces classes en analysant leurs dépenses. Dc il analyse la circulation monétaire de la société. Donc ce schéma va se présenter comme un circuit qui va être impulsé par les dépenses de matières premières qui vont par la suite entraîner les autres dépenses. Dans ce cas, la société peut fonctionner indéfiniment, les dépenses qu’engagent les classes, impulsent les dépenses suivantes…le système est impulser de façon quasi permanente par la monnaie, qui en circulant entretient le fonctionnement du système économique. Mais Néanmoins une crise est possible : le risque est que la classe des propriétaires tirent leur revenus de la rente des classes productives, l’ordre régulier/naturel sera alors menacer si les propriétaires ( qui ne produisent rien ) dépensaient davantage leurs revenus dans « le luxe de décoration » ( à savoir les ouvrages de la classe stérile, cad les biens non agricoles qui produisent moins de richesses ) au lieu de dépenser dans l’achat des biens de subsistance, le système de circulation monétaire s’en trouverait perturber au détriment de la classe productive. Cela pourrait créer une crise de subsistance, mettant en péril l’ensemble du système. Au bout du compte, l’analyse de Quesnay va permettre de formaliser sous forme non écrite, sous forme de schéma de décrire l’organisation économique de la société. Il fait dc une théorie économique générale de la société. Il va léguer trois concepts à l’histoire de la pensée économique : 1. la reproduction 2. les avances 3. le produit net 1). La reproduction : Ce n’est pas un synonyme de la production : elle implique 3 choses indissociables : la reproduction a pr fonction d’assurer la perpétuation de l’ordre naturel de la société, cad la restauration des conditions éco de l’existence des trois classes. Il faut maintenir l’ordre naturel éco et social, dc politique. Cela suppose la création chaque année d’un produit net parce que ce produit net est destiné à l’entretien des propriétaires. Il faut rémunérer les propriétaires, leur verser la rente parce que c’est eux qui détiennent la terre. Il valide le système socio politique de l’ancien Régime dans son aspect économique, à savoir qu’il accepte le fait qu’il y ai des propriétaires et même entretien les propriétaires. Ce que doivent faire les fermiers pour avoir leurs élevages de légumes et de vaches. Les fonds nécessaires à investir doivent être donnés aux fermiers pour ensuite qu’en produisant ils puissent payer la rente aux propriétaires. Enfin cela suppose la circulation d’une partie de la valeur produite. Il faut qu’il y ai une circulation monétaire entre les 3 classes. Ce tableau est une synthèse du système éco avec ces différentes classes, des flux induits par la circulation monétaire enter ces différentes classes. Dc approche socio-économique. Là où elle se différenciera par la suite des marxistes et des libéraux, c’est que la réalisation du produit net n’est pas une fin en soi. 2). Le concept d’avance c’est l’ancêtre du « capital » : chaque année la classe productive doit réinvestir un capital minimum pour relancer le cycle. Les avances sont les conditions de la production qu’il faut avancer en début de période afin qu’elle soit réavancée en fin de période. Il y a donc deux sens au concept d’avance : Le capital est d’abord une somme de monnaie : c’est explicite pour les avances de la classe stérile. Les avances entre la classe productive et la classe stérile vont se faire en monnaie. Pour ce qui est des avances annuelles de la classe productive pour elle-même sont payés en nature, car les biens qu’elle conserve sont produits au sein même de cette classe. Il existe une catégorie particulière de capital pour Quesnay : ce sont les avances annuelles de la classe productive qui ont la propriété de produire une valeur supérieure, à savoir que cette partie du capital dépensée va produire plus qu’elle-même. Parce qu’une partie du capital investie va produire une richesse supérieure. 3). Le concept de produit net : d’une part il va se décomposer à travers le revenu particulier de la classe productive qu’elle va utilisé pour vivre, et d’autre part le revenu versé au propriétaires qu’ils perçoive en vertu de leurs droits naturels sur la terre. Comme ce surplus est produit de l’agriculture, le revenu des propriétaires provient d’une autre classe, celle des agriculteurs. Dc conception asymétrique de la société dont la justification est fondée sur l’ordre naturel. Nb : Marx s’inspirera de cette analyse éco et sociale de la société en la transposant et en remplaçant la classe propriétaire par les bourgeois et la classe productive agricole en classe ouvrière. II. Quelles sont les ambiguïtés du système physiocrate ? Elles apparaissent à 3 niveaux : 1. la distinction entre classes 2. l’absence du concept de profit 3. l’hypothèse de la productivité exclusive de l’agriculture. Cela va marquer le pt de passage de Quesnay à Smith puisque Smith s’attachera à combler ces lacunes. 1°. La distinction entre les classes : chez Quesnay il n’y a pas une variable unique sur laquelle se fonde cette distinction. Il ne valide pas l’ordre éco mais l’ordre socio politique. La preuve : les variables éco sont différentes d’une classe à l’autre. En effet, pour les propriétaires, on les définit de la façon dont ils tirent leur revenu. Pour les deux autres classes on les définit selon leurs activités : travailler la terre ou dans l’industrie. ( ref à la théorie de Huntington et du Choc des civilisations : différents critères pour étudier les différentes civilisations, dc il y a un pb de définitions pour valider le présupposé. ) dc pour Quesnay il y a deux critères : le revenu et l’activité. La classe productive crée le revenu et la classe propriétaire le perçoit. Mais alors, comment définir la classe stérile puisqu’elle ne fait que de vendre à ces deux classes ? Ainsi, il est impossible de rendre compte économiquement du fonctionnement de la société, car son système n’est pas clôt. La classe dite stérile ne peut être définie que par les ventes qu’elle va effectuer auprès des deux autres classes, dc elle est définie de manière « péjorative » ou déprécié. Il est impossible de rendre compte de l’unité de la société car il utilise des critères différents. De même, il ne définit pas de manière claire la notion de prix, il ne donne aucune donnée chiffrée. Smith reviendra sur cette carence en définissant les classes par un seul critère : celui de revenu. 2°. L’absence du concept de profit : la classe productive est définie comme celle qui regroupe les producteurs mais rien ne distingue les fermiers des ouvriers agricoles ( pas de distinction entre les fermiers propriétaires, des salariés agricoles ). Implicitement Quesnay tend à considérer que tous les membres de la classe productive sont des fermiers. Comment s’exprime économiquement la particularité des fermiers ? Pour Quesnay, ils semblent être indispensable, mais toutefois ce ne sont pas les pivots du système d’où une certaine ambiguïté, due à l’absence du concept de profit. Comment se répartit le surplus que les fermiers produisent ? Est-ce qu’ils donnent tous aux propriétaires fonciers ou est-ce qu’ils en conserve une partie et tirent ainsi un profit ? Il n’y a pas de place pour une rémunération spécifique des fermiers. Les fermiers avancent le capital, en retirent en surplus, qu’ils reversent aux propriétaires, et ne gardent rien pour eux volontairement. On conclut pour Quesnay qu’il n’y a pas de place dans le circuit économique pour une rémunération des fermiers. 3°. Critique majeure : son hypothèse de propriété exclusive de l’agriculture qui serait seule capable de générer un surplus. Cela pose un pb car les produits de conso produits par la classe stérile sont considérés comme non productifs. Or, la classe stérile participe aussi de la productivité et l’agriculture ne serait pas le seul secteur producteur de richesse. Pourquoi Quesnay considère t-il que seul les fermiers sont producteurs ? Pourquoi n’y a-t-il un produit net que dans l’agriculture ? 2 explications qui vont créer un postulat, un présupposé, car il le définit d’entrer de jeux comme un fait acquis. Par certains aspects il est moderniste et par d’autres il est conservateur et sa pensée est archaïque. Il est moderniste dans sa méthode mais conservateur dans sa vision de la société. Première explication : c’est un don de la nature, car la terre est source de fertilité. D’où le fondement de son courant physiocrate. La nature en temps que ressource primaire est la source de tout. Mais égt perception du monde fondée sur le fait qu’il y a un ordre du monde fondé sur un système de classe. Donc on s’inscrit dans un pt de vue naturel, conception naturaliste : déjà du pt de vue de la philosophie et égt du pr de vue du rapport à la nature. Pourtant en terme de concept il va donner des clés à la période qui va lui succéder notamment celle de Smith et c’est là tout le paradoxe de Quesnay. Deux critiques : - rien n’interdit de concevoir comme productives par exemple des activités minières comme l’exploitation du sous sol. Or pour Quesnay c’est une conception naturaliste qui n’a pas a être expliqué car elle vient de l’ordre naturel des choses. Or l’exploitation du sous sol est considéré au même titre que l’industrie comme une activité stérile, or pourtant le sous sol est quand même rattaché à l’exploitation de la terre. - Deuxième critique : en admettant qu’il y ai des raisons que ce soit dans l’ordre des choses, pourquoi ceux qui exploitent la terre ne bénéficient pas du produit de leur activité en s’en dépossédant au profit des propriétaires ? ceci contredit la conception naturaliste car rien ne justifie que cela est effectivement l’ordre des choses. Lors de la Révolution française on reviendra sur ce système, notamment par l’abolition des privilèges, en considérant que ce n’était pas l’ordre naturel mais un ordre issu des traditions historiques… 2nde explication : Quesnay part du constat qu’il existe une classe de propriétaires fonciers. Comment justifier leur existence ? par un attribut spécifique et particulier à cette classe, qui lui est confié par un droit naturel : la possession de la terre. Donc la notion de produit net, équivalent de la rente, joue alors une double fonction : - il exprime une réalité sociale et dc la domination de la classe des propriétaires sur la société. - Mais c’est également un processus de mystification puisque Quesnay va attribuer à ce produit net et à cette domination une origine naturelle. Mais encore une fois, il n’est pas naturel mais historique. Quesnay prend acte de la société qui l’entoure et en réalité sa théorie ne s’inscrit pas dans un ordre naturel mais dans la réalité historique de son « royaume agricole » qui est en fait la France. Au départ, il se base sur une approche ethnocentrée, culturaliste en se basant sur la France, mais par la suite il va essayé d’universaliser à posteriori son modèle. Différence d’avec l’Angleterre : la classe stérile à savoir industrielle ou commerçante n’aurait pas été considérée comme stérile. Dc énorme influence du contexte du pays. Donc cela mine le caractère général et universel de la théorie de Quesnay. Le problème c’est qu’en fait le produit net ne peut pas être composé uniquement des revenus agricoles. Il contient égt les revenus apportés par la classe stérile qui finalement ne l’est pas. En fait son postulat de base, à savoir seule l’agriculture est productrice de richesse, n’est pas uniquement économique, il est également sociologique, culturel et historique, il entérine une situation particulière. Son « tableau d’économie général » au final ne remet pas en cause la situation éco et sociale de l’époque mais il l’entérine. L’objectif de son système étant de maintenir les choses « en état ». Sa théorie dresse en fait un portrait de la France de l’Ancien régime : - où les échanges marchands sont très règlementés donc où les secteurs secondaires et tertiaires sont très limités, - où l’agriculture est la source de production principale - et où la propriété foncière est la clé de voûte de la domination économique et sociale. Et par conséquent la clé de voûte de la domination politique. Or la rente n’est pas un don naturel, c’est une règle institutionnalisée. Il n’a pas pour but de dire ce que la France de l’Ancien régime devrait être mais ce qu’elle est. Mais malgré tout son tableau économique jette les bases d’une représentation économique classique : c’est la première représentation systémique, centrée sur l’analyse de la production, elle classe les activités en branches, elle est également centrée sur la circulation monétaire. C’est le premier à évoquer ce concept de produit net : l’existence d’une richesse supérieure au coût de son exploitation, créer une valeur monétaire supérieure à ce qu’elle a coûté à l’origine. Il n’emploie pas pourtant le terme de profit. Les limites principales de sa théorie découlent du fait que son postulat de base est que seule l’agriculture est source de produit net. De même il néglige la relation entre propriétaires fermiers et travailleurs agricoles. De même vu qu’il considère que la classe secondaire est stérile, il ne prend pas le temps d’étudier les relations au sein de cette classe. Il ignore l’émergence et la montée du capitalisme, lié justement à cette classe stérile. DC au bout du compte il n’est pas libéral car il est conditionné par la vision de l’Ancien régime et il ne veut pas voir la révolution qui est en train de se produire, à savoir l’émergence des valeurs libérales : au niveau politique qui tracent la voie à la démocratie, mais également le libéralisme économique. Mais ces lacunes seront comblées par ses successeurs, au premier rang desquels Adam Smith. Chapitre 2 : Adam Smith et la division du travail Il y aura chez Smith également la croyance en un ordre naturel mais il sera différent de celui de Quesnay. Smith va rajouter une notion un peu théologique : l’aspect naturel chez Smith est contenu dans le concept de main invisible et de laisser faire, laisser aller. L’interaction des hommes entre eux fait qu’il ne faut pas intervenir : ce sont les débuts du libéralisme économique. Smith naît en 1723 en Ecosse. A l’époque l’économie n’est pas une discipline autonome, elle est en gestation. A la base Smith est surtout moraliste et philosophe et il s’inspire de David Hume. Il démissionne de son poste pour accompagner pendant 3 ans en France et y va y rencontrer Voltaire, Rousseau et Turgot. Il va se consacrer à « l’économie politique ». Son chef d’œuvre parait en 1776 sous le titre : Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations. Il va être nommé directeur des douanes en Ecosse. Il meurt à Edinburgh en 1790. Comme les physiocrates Smith croit en un ordre naturel et il est favorable au laisser faire ( il est le père de la théorie de la main invisible ). Pourquoi Smith plutôt que de Quesnay est considéré comme le père fondateur de l’économie politique ? - l’œuvre de Smith est globale : la base de sa réflexion est la suivante : Comment les hommes font-ils pour vivre en société ? cette question a été posée de nombreux siècle auparavant par les auteurs antiques, mais on n’avait pas encore intégré la variable économique, ce que fait Smith. Il développe une étude de la psychologie individuelle : il considère que la sympathie est le moteur des relations humaines. Puis il va développer dans La richesse des nations, son concept de la main invisible des marchés. - Smith met au cœur de son analyse économique non pas la production comme Quesnay mais l’échange. Chez Smith la production est le moyen de développement des échanges, alors que chez Quesnay la production est une fin en soi. Smith ne couvre pas la période post révolutionnaire, c’est égt un auteur de l’ancien régime. Mais il va avoir une vision plus moderne, et il va rester dans la postérité comme celui qui a posé les bases de la pensée économique du XIXe siècle, alors que Quesnay est considéré comme appartenant à l’histoire de la pensée économique. Sa différence majeure est sa conception de l’individu : - pour Smith l’individu est un sujet marchand, - alors que Quesnay raisonnait en terme de groupes et de communautés. Smith raisonne en terme d’individu, dc il s’inscrit dans les prémisses de la révolution , de la reconnaissance des droits de l’homme… cela sera repris par la sociologie au XIXe siècle par Weber et Durkheim, non pas seulement en terme d’échange économique. Egt Mauss qui s’interrogera à la question du don. Smith est le premier à avoir théorisé le libéralisme économique comme fondement de la société occidentale moderne. Le position de Smith sur le laisser faire, le laisser aller qui est un peu le dogme libéral ( = laisser l’individu pratiquer l’échange de biens et de travail ) est en fait plus complexe que celle décrite par les auteurs libéraux. Analyse de La richesse des nations : a la base Smith a une interrogation : il regarde la société marchande moderne qui est en train d’émerger ( Quesnay regarde derrière lui, tandis que Smith regarde devant lui ). Il s’interroge sur La relation entre la valeur d’échange des marchandises et la répartition des revenus entre les classes ? Le point de départ de Smith c’est la définition de la richesse. I. la division du travail et l’échange A. Le travail comme source de richesse Smith va définir la richesse : la richesse est constituée de « toutes les choses nécessaires et commodes à la vie ». Cette définition va être différente de celle des mercantilistes pour qui la richesse est monétaire. Pour Smith la richesse est réelle et palpable. Il s’oppose égt au physiocrate et à Quesnay pour qui la richesse était foncière. Pour Smith la richesse est produit. Question : d’où provient, d’où vient la production des biens de consommation ? D’où vient la production des biens que consomment les individus dans une nation donnée ? Pour Smith, la production ne vient ni de la terre, ni de la monnaie mais du travail. Donc on est dans une perspective économique, social et politique toujours d’actualité : la valeur travail. Pour Smith c’est le travail annuel d’une nation qui fournit à sa consommation annuelle de cette nation et cette richesse est toujours : - soit le produit immédiat de ce travail - soit elle est acheté à d’autres nations ac le produit de ce travail ( importations ) Donc la richesse est le travail annuel d’une nation qui lui permet d’acheter sa consommation soit directement, soit indirectement en important. Il va s’interroger sur les moyens d’augmenter la richesse et donc il va s’interroger du même coup sur les causes qui ont perfectionné la capacité productive du travail, donc augmenter la productivité du travail. B. La division du travail Smith va donner un apport fondamental en terme de méthode : la division du travail qui sera formalisé presque cent ans plus tard par le taylorisme. Le travail devient plus productif à mesure qu’il est divisé. « Les plus grandes améliorations dans la puissance productive du travail…sont due à ce qu’il semble à la division du travail. » Le division du travail permet donc selon Smith, de façon scientifique/imparable, d’augmenter la quantité de biens que peut produire un nombre donné de travailleurs. Smith était aussi un libéral politique, d’un pt de vue social, c’était un grand bourgeois. Il s’intéresse à la question suivante : Quelle est l’origine qui fait que les sociétés humaines ont mis en place cette division du travail ? Quel est le principe qui donne lieu à cette division du travail ? Réponse : selon lui c’est l’échange. Et là il va remonter loin en arrière, presque étude anthropologique, et on rejoint Marcel Mauss. L’homme va arriver à maîtriser la nature, et la reproduction de la richesse minimale qui lui est nécessaire pour vivre va être accessible plus facilement. Au fur et à mesure que le temps passe il va se spécialiser. « cette division du travail de laquelle découle tant d’avantages ne doit pas être vu dans ses origines comme une sagesse humaine, qui est le résultat de son opulence (…) c’est un penchant naturel de l’homme qui le pousse à faire des échanges et des trocs ». Smith précise que ce penchant naturel est propre à l’homme. Il l’explique par deux choses : déjà la nécessité et le développement des marchés. Après on va transposer la notion de marché à l’économie en générale. Mais à l’origine c’est un lieu d’échange de produits. Pour Smith la plus grande partie des choses qui sont nécessaires s’obtiennent de cette façon. Pour conclure : la division du travail n’existe que parce que l’échange tisse entre les hommes des relations que parce qu’ils y trouvent un intérêt. Et cet intérêt est le profit. Le bonheur est la richesse matérielle mais égt spirituelle. Récapitulatif : Smith définit la richesse qui est crée par le travail. Pour augmenter la richesse il faut augmenter la productivité du travail Pour augmenter la productivité du travail il faut diviser le travail et passer à la division du travail. D’où vient la division du travail ? de la propension de l’homme au troc et à l’échange. Le contexte qui permet à ce système de fonctionner c’est que nous sommes dans des sociétés marchandes. Et dc l’échange permet l’enrichissement individuel mais égt l’enrichissement général des nations. Dc il faut favoriser l’échange et éviter les barrières à cet échange qui sera par la même un frein à l’enrichissement général. Donc émerge une société commerçante : une économie de marché. Si le marché est trop petit, on ne trouvera pas quelqu’un avec qui échanger. Si le marché est grand la diversité plus grande et la fréquentation plus importante, on sera inciter à échanger. Dc la taille du marché va favoriser la division du travail. C’est une approche occidentale qui est basée sur la théorisation générale, la prétention à l’universalisation d’une expérience économique et historique spécifique, qui est celle des pays occidentaux du 17e 18e et 19e siècle. Et donc qui a vocation a être transmise et diffusée. L’extension d’échange va passer dans l’histoire et va connaître des perfectionnements techniques. - Le premier c’est l’introduction de la monnaie. la monnaie est un médiateur ( 1) et une unité de compte ( 2). Mais comment faire quand les unités de comparaison se complexifient ? La monnaie a le mérite d’unifier, c’est une unité de compte qui permet de limiter le troc direct entre marchandises. Dans une économie de troc, l’échange est conditionné par une concordance dans les besoins : jendels « la double coïncidence des besoins ». La monnaie facilite les échanges qui ont pour objets d’être au sein d’un troc généralisé. Pour Smith analyser la société c’est ainsi expliquer le fonctionnement de l’échange. Il faut donc déterminer la valeur d’échange des marchandises. Quelle est la valeur d’une marchandise ? On ne va donc plus considérer les biens du pt de vue des besoins qu’ils satisfont : la valeur d’usage, par rapport à sa valeur d’échange. Donc les produits vont avoir une valeur d’usage mais aussi une valeur d’échange. On ne va donc plus considérer les biens du pt de vue des besoins qu’ils satisfont mais du pt de vue de leur capacité à être échangés. - Dans le premier cas, si on considère les besoins, c’est le rapport des hommes directement aux biens de consommations, - mais si on considère les échanges, c’est le « rapport des hommes à partir du moment où ils entre en relations à travers les marchandises ». C’est pourquoi la théorie de la société va correspondre à la théorie de l’économie de marché. C’est l’économiste et le philosophe qui va devenir le premier théoricien de la société. Avec Smith l’économie politique confirme son autonomie par rapport à la philosophie mais elle prétend même à la remplacer ou du moins à la confiner. Et par ailleurs, la vraie cause de la richesse des nations n’est pas la production mais l’échange. La production est un moyen pour permettre l’échange qui est la fin. Il s’agit aussi d’une vision de la société qui tend à individualiser chaque citoyen. la théorie de la société s’identifie avec la théorie de l’économie de marché, à savoir l’économie fondée sur le marché, lui-même fondé sur l’échange de marchandises évaluées par leur valeur d’échange. Donc là ce n’est plus l’économiste mais le philosophe. L’économie ne prétend pas compléter mais remplacer la philosophie en tant qu’analyse fondamentale de la société. Deuxième point fondamental chez Smith par rapport à Quesnay : la vrai cause de la richesse des nations ce n’est pas la production mais l’échange. C’est le marché qui est au cœur de l’économie car elle est le lieu de l’échange. Dans une économie fondée sur l’échange, puisque la valeur produite n’est pas liée à la valeur d’usage, mais à la valeur d’échange, ces biens peuvent être déconnectés de leur valeur d’usage. Le lieu d’échange c’est le marché, donc on est dans une économie de marché, que l’on pourrait également qualifier d’économie d’échange. Dans les pays anglo saxons ont généralement des systèmes bi partisans qui induisent une culture politique consensuelle où la victoire aux élections se joue au centre. En France on a un système multi partisan qui induit une culture démocratique. Dans le système partisan français notamment à l’extrême gauche certains partis politiques réfutent l’économie de marché. L’enrichissement de la collectivité est donc attendu par l’accroissement et l’extension du marché. Si on déduit que les causes de la richesse des nations est l’échange, c’est une cause nécessaire mais indirecte, donc il faut un marché car c’est sur ce marché que l’échange peut se produire. En conséquence, plus le marché s’étendra aux différents secteurs de l’économie nationale et au niveau mondial aux différents peuples, plus la richesse sera accrue. C’est dans cette logique libérale là que l’on va vouloir ouvrir à l’économie de marché tous les secteurs ( par exemple ouvrir également l’éducation au marché ). Par contre, une vision plus marxiste collectiviste de gauche ou de droite plutôt jacobine ou centralisatrice vont considérer qu’il y a des secteurs non marchands, qui ne peuvent pas être ouvert au marché. Cela renvoie à la notion de service public. Si on ouvre les universités au marché : augmentation des frais d’inscription, l’étudiant devient consommateur en échange il pourra demander un service, ceci induit évaluation des enseignants qui peuvent être remplacés. Donc cela peut être négatif du pt de vue du consommateur mais également du pt de vue du producteur de savoir. L’extension du marché dans toutes les sphères et dans tous les lieux où cela est possible, c’est le fondement du libéralisme économique. II. la théorie réelle de l’économie de marché théorie réelle = la théorie peut faire abstraction de la monnaie, elle n’est qu’un intermédiaire à l’échange. La valeur d’échange est fixée par les hommes entre eux, et la monnaie n’est qu’un outils, elle est là pour symboliser cette valeur, elle n’a pas d’impact sur la valeur d’échange du bien. Donc cette approche réelle de Smith constitue une rupture avec l’approche monétaire des mercantilistes, qui place la monnaie au cœur de l’économie. Mais en fait ce n’est pas Smith qui pense le premier cette théorie mais David Hume : c’est la conception instrumentale de la monnaie. Elle n’est pas l’un des sujets du commerce mais seulement l’instrument de l’échange. La monnaie est un élément intermédiaire qui permet de supprimer le troc. Car dans les sociétés industrialisées, compte tenu du foisonnement des biens, et surtout des services, le troc devient trop complexe. La monnaie n’est pas un des rouages du mécanisme, mais elle est plutôt l’huile qui facilite le fonctionnement des rouages. C’est le marché qui joue le rôle de régulateur. Qui bat la monnaie ? le Prince. Cela aboutit à disqualifier le Prince, l’Etat, de tout rôle dans le système, de tout impact dans le système par son contrôle de la monnaie. Dans une société marchande/commerçante, tous les acteurs sont potentiellement marchands et dc toute tentative de gestion étatique de la monnaie est menaçante. Et donc dans une société de ce type là, l’Etat ne doit pas intervenir, car ce faisant s’il joue sur la monnaie et qu’il essaye de peser sur l’économie de marché par la monnaie, il va rompre les lois de la concurrence. C’est la main invisible de Smith. Cette conception instrumentale de la monnaie caractérise l’approche réelle de l’économie. Chapitre 4 de « La richesse des nations » : Smith montre que l’histoire de la monnaie c’est l’histoire de sa dématérialisation. Il nous dit que le trait dominant est la dématérialisation progressive de la monnaie du fait d’innovations techniques qui vont permettre de rendre les échanges plus faciles et plus doux. - Au début on a vu l’homme utilisé comme monnaie le bien le plus courant : donc dans une société agraire on utilisait le bétail ( chez les éleveurs ) ou le poisson ( chez les pêcheurs ). - Puis on a utilisé le métal ou les coquillages - Puis on est passé à un métal plus précieux et plus rare : l’or ou l’argent - Enfin avec le développement du papier et de l’imprimerie : le billet de banque et le chèque…carte de crédit - Et enfin la transaction immatérielle Ainsi l’organisation du système monétaire dans l’économie réelle telle qu’elle est envisagée chez les Libéraux n’affecte pas la détermination de la valeur d’échange, c’est un outil. Donc l’impact de la monnaie est neutre. C’est cette vision de la monnaie qui explique le rejet de l’intervention de l’Etat. Cela fait la distinction entre les approches monétaires ou les approches réelles de l’économie. Notamment concernant la notion de prêt bancaire et de taux d’intérêt. Fondamentaux pour la capacité d’emprunter et donc d’investir sur le marché. Pour Smith, la conséquence principale est que les facteurs monétaires tels que la quantité de monnaie en circulation n’ont aucune influence sur les taux d’intérêt. Ce raisonnement est en fait plus un présupposé, un postulat de la pensée libérale. A savoir qu’un changement de la valeur de la monnaie n’a pas d’effet sur la valeur réelle des revenus. Mais on peut contrecarrer cet argument, car si on s’ouvre sur l’extérieur et que l’on importe des produits soumis à des taux de change différents cela va avoir un impact. III. la théorie de la valeur travail Le fait d’analyser de façon centrale la marchandise du pt de vue de sa valeur d’échange, cela ne signifie pas qu’on ignore sa valeur d’usage, à savoir qu’elle doit satisfaire un besoin. Smith n’ignore pas le besoin satisfait dans la consommation d’une marchandise. Plus tard la théorie marginaliste avec Gallieni étudiera le rapport entre la valeur d’usage et la valeur d’échange. Pour Smith, il n’y a aucun rapport entre les valeurs d’usage et d’échange. Il faut observer que le mot valeur a deux significations : soit l’utilité d’un objet particulier, soit la faculté que la possession de l’objet donne d’acheter d’autres marchandises. Donc il y a la valeur de l’objet en tant que tel, et il y a la valeur de l’objet mis en lien avec les autres au sein du marché. On peut appeler l’une la valeur d’usage, et l’autre la valeur d’échange. Des choses qui ont la plus grande valeur en usage n’ont souvent que peu de valeur en échange : c’est la métaphore de l’eau et du diamant. Ainsi, il n’y a rien de plus utile que l’eau mais l’eau ne peut presque rien acheter. Boire est un besoin vital indispensable. De même un diamant n’a presque aucune utilité quant à son usage, cela ne satisfait aucun besoin physique vital, par contre il a une grande valeur d’échange. C’est ce que Smith appelle le paradoxe de l’eau et du diamant. Contrairement à ce que soutiendront les marginalistes, le pb ici est celui de la rareté. Au niveau des Etats, l’eau devient un enjeu majeur. Cf conflit israélo-palestinien. Dans une société fondée sur l’échange, à la différence de la société d’Ancien régime, traditionnelle, l’individu n’est plus considéré par le stock de biens dont il dispose mais par sa capacité à les acquérir ou pas sur le marché, donc son pouvoir d’achat. La capacité d’acquérir des biens sur le marché permet de distinguer la richesse d’une nation par rapport à une autre. La théorie de la valeur travail commandée : pour Smith on peut augmenter le niveau d’échange et donc l’efficacité économique par la division du travail. Par conséquent, la richesse devient la capacité d’acquérir des biens produits par d’autres. Et au bout du compte cette richesse consiste à acheter le travail d’autrui et comme le dit Smith de « commander le travail ». En fait à l’époque c’est une véritable révolution dans la manière de concevoir la richesse, la richesse entendue comme la position économique des individus. Donc cette théorie fait mal par son pragmatisme et son réalisme, puisque la richesse est à la fois concrète, et elle est aussi générale parce que c’est un pouvoir sur les autres hommes. Donc la richesse par rapport à l’approche antérieure qui se définissait par le stock de biens, mais cette nouvelle approche de la richesse est la capacité d’acquérir sur le marché en achetant le travail des autres hommes, à le commander. Un homme sera riche ou pauvre selon la quantité de travail qu’il pourra commander ou bien acheter. Réciproquement c’est une révolution dans la conception du pouvoir : dans une société comme celle-ci, le pouvoir ne prend pas n’importe qu’elle forme, il a nécessairement une expression marchande. Dans une société marchande, le pouvoir c’est nécessairement celui d’acheter, c’est un droit de commandement sur le travail d’autrui. La richesse n’est donc pas monétaire, mais elle est en proportion de la quantité qu’elle peut commander. Richesse et pouvoir se confondent. C’est à travers l’échange que ce pouvoir se manifeste, ce qui écartent les rentiers qui n’utiliseraient pas sa richesse. Pour Smith, si on n’utilise pas sa richesse pour commander le travail d’autrui, on n’est pas puissant. Quels sont les rapports entre les hommes dans une société de ce type ? Smith nous dit que la théorie de la valeur d’échange est la théorie de toute société, donc il y a une forme d’idéologie dans le sens qu’il y a une loi universelle, naturelle. Ceci car l’échange est un penchant universel et naturel des hommes. Pour Smith, l’économie politique est le lien entre économie et société, elle est conçue chez Smith comme la science de la valeur d’échange et chez Smith c’est ce qui fonde la théorie générale de toute société. Qu’est-ce qui fonde la valeur d’échange ? Le travail commandé. Ce n’est pas le travail physique qui sert à produire ces biens, mais le travail commandé. Comment mesure t-on la valeur d’échange ? Puisqu’elle est déconnectée de la fonction (valeur d’usage). C’est une difficulté que l’on retrouvera chez Ricardo. Autrement dit, qu’est ce qui détermine qu’une marchandise dans sa valeur d’échange vaut telle ou telle quantité de monnaie ? cela sous entend à dire que chaque marchandise vaut une valeur monnaie différente. C’est la thèse d’un philosophe d’Althusser : on sous entend que chaque marchandise a une valeur particulière d’où la question est-ce qu’il existe une marchandise dont la valeur ne bouge pas pour servir d’étalon aux autres valeurs d’échange ? Pour Smith, la monnaie ne peut pas remplir ce rôle. Et donc la monnaie comme toutes les autres marchandises a une valeur variable. Sa conclusion : la marchandise qui peut servir de référence et d’étalon : le travail. Ainsi il considère que le travail est une marchandise spécifique, donc là on voit un lien avec Marx. On peut transformer toutes les marchandises en équivalent travail. C’est ainsi que l’on fait le coût horaire du travail en France, en Chine…ceci est défini par la démographie, mais également la qualification des travailleurs, la législation. C’est pourquoi en France et en Chine, ce qui fait varier la capacité de travailler du travailleur, c’est la législation sur le temps de travail, mais également la mécanisation. La théorie de Smith est à la base du libéralisme économique. D’où une vision globale de la société derrière, avec la montée en puissance de l’individu. Donc vision individualisante de la société. Par la suite on verra émerger la notion de rationalité dans la prise de position. Cela se traduira aussi par le libéralisme au niveau politique : la démocratie libérale, qui au niveau juridique et politique met en avant les droits des individus. La détermination de la valeur échange : Smith fait la distinction entre le prix naturel et le prix du marché : cf recherche de Léon Walras qui définie le prix à partir de l’offre et de la demande. Est-ce un oubli de Smith ? non, il s’intéresse aux lois fondamentales du fonctionnement de l’économie de marché mais il ne s’intéresse pas aux circonstances qui déterminent les marchés particuliers. Smith parle de « l’état naturel de la société » : qu’est-ce que Smith entend par le prix naturel ?: c’est l’addition du salaire, du profit et de la rente payé à leurs taux naturels. Mais qu’est-ce que le taux naturel ? c’est le prix qui doit être payé pour que la marchandise soit produite. La formulation de Smith est importante car il nous dit que le prix naturel de la marchandise est le prix où elle est vendue pour ce qu’elle vaut et ce qu’elle coûte réellement à celui qui l’apporte au marché. Mais le prix de marché peut s’écarter du prix naturel : il peut être inférieur ou supérieur, et pour Smith néanmoins, le prix naturel et le prix de marché tendent quand même à se rapprocher de par la concurrence. C’est la concurrence, la main invisible, qui va ramener s’il s’écarte le prix de marché proche du prix naturel. Le prix du marché peut être conjoncturellement supérieur au prix naturel. Mais naturellement, par la loi naturelle de la concurrence, ces écarts ne vont pas durer et donc le prix de marché sera réorienté vers le prix naturel. Donc dans une économie libérale ouverte, transparente et concurrentielle, c’est le prix naturel qu’il faut prendre en compte. C’est l’offre et la demande qui vont faire évoluer à la hausse et à la baisse du prix de marché mais ils n’auront pas d’impact sur le prix naturel. Compte tenu de la situation actuelle de la hausse des prix des matières premières et des biens agricoles ( cf les agriculteurs qui brûlent leurs salades devant les supermarchés ), On peut en déduire deux choses : soit la théorie de Smith est fausse, soit on ne fonctionne pas dans une économie de marché concurrentielle. On constate en effet en ce moment un décalage à la hausse du prix de marché par rapport au prix naturel. Ainsi l’étude du prix naturel de Smith nécessite de passer à la théorie de la répartition des revenus ou par la théorie du profit, qui est engrangé par les producteurs agricoles ou par les centrales d’achat ou les intermédiaires. Donc on a chez Smith une théorie inachevée du prix naturel et du concept de profit. Les classes sociales : pour Smith c’est le lien social qui crée l’échange, mais ce lien se crée de deux façons différentes : - le lien social qui se crée individuellement - le lien social entre les classes, à savoir la perception commune de leurs revenus. Ainsi, l’homme appartient de deux manières à la société : dans l’échange en tant qu’individu et dans la répartition des richesses en tant que membre d’une classe. Ainsi pour Smith la société est une société de classe fondée sur l’échange individuel. Il y a une convergence des intérêts pour ce qui est de la consommation, alors que les classes sociales ont des intérêts divergents en ce qui concerne le partage de la richesse de la société. Mais cette opposition n’est pas conjoncturelle, elle est structurelle, on l’a rencontre dans toutes les sociétés « civilisées » car ces classes connaissent l’accumulation des capitaux et la propriété privée. Inégalité structurelle entre certains individus propriétaires, non propriétaires, salariés, patrons…ce qui induit une inégalité socio politique. Pour Smith, cette opposition entre les classes est naturelle : une fois que l’homme a quitté l’état primitif. Cette idée d’inégalité naturelle va disparaître chez Marx car pour lui l’opposition entre les classes ne caractérise pas toute société civilisée car la société communiste est civilisée mais cette opposition entre les classes caractérise uniquement le capitalisme. De même, chez les marginalistes la société n’est pas divisée en classes antagonistes car tous les consommateurs ont des statuts identiques, il n’y a pas de classe, il n’y a que des individus. La relation d’opposition entre capitalistes et salariés, même Smith la reconnaît comme l’axe central de la société. Question de la détermination du salaire, du profit et de la rente qui constitue le prix d’une marchandise car il renvoie aux revenus des 3 classes de la société : le salaire est le revenu des salariés, le profit est celui des capitalistes et la rente est celui des propriétaires fonciers. Ces revenus sont mesurés comme tous les prix par la quantité de travail que chacun d’eux peut acheter ou commander. Conclusion : le concept de main invisible Pour Smith, la source de la richesse n’est pas la production en tant que tel, mais l’échange. La production crée la richesse indirectement dans le sens qu’ensuite cela permet de l’échanger. Cela permet à Smith de faire la distinction entre le prix d’échange et le prix d’usage. Donc, il s’efforce de démontrer que l’échange est la source de la richesse. On a donc un marché constitué d’individus qui sont des entités autonomes. Il revient à une approche « collective » pour ce qui est du partage de la richesse. Etant donné que ce sont des démarches individuelles, comment l’harmonie générale se fait elle dans la société ? L’Etat perturbe le marché en modifiant les prix. C’est la somme de ces démarches individuelles, la somme de ces activités qui assurent nécessairement l’intérêt de la société toute entière, d’où la parabole de la main invisible. Puisque chaque individu tend le plus qu’il le peut de faire fonctionner l’économie nationale et son objectif est de faire prendre la valeur aux produits sur le marché la plus grande possible, l’équilibre général fonctionne par l’addition de ces actions individuelles avec la parabole de la main invisible. Deux éléments importants : - L’échange oriente les actions individuelles de manière efficace - L’échange oriente les activités individuelles d’une manière juste D’autre part, cette main est invisible dans le sens qu’en poursuivant ses intérêts individuels, chaque individu sans en avoir conscience concours à l’intérêt général. Donc l’échange respecte la liberté des individus mais plus encore, il l’utilise pour favoriser le bien commun, l’intérêt général. Ces actions individuelles ne perturbent pas la société car les actions individuelles en concourant à leurs intérêts personnels génèrent le bien commun, la richesse collective. La somme de la recherche des intérêts individuels concourent au bien commun. Dans le marxiste, la mise en commun et la recherche de l’égalité au détriment de la liberté au final permet le bien commun. Dans un camp on privilégie la liberté = libéralisme, alors que dans le marxisme on favorise l’égalité, mais l’objectif final est la même. Donc l’échange respecte la liberté des individus et bien plus, l’échange l’utilise pour favoriser l’intérêt général. La société marchande capitaliste est la société de la liberté par excellence. Et donc par conséquent, la société de l’efficacité. L’économie politique, qui est à la base de cette théorie est le terreau de base sur lequel va se développer la culture, le système politique…mais dans cette société libérale la conséquence à la mise en avant de la liberté est l’opposition à l’Etat. Smith est ainsi à l’origine de l’idéologie libérale. Il faut donc que la société reste basée sur la liberté, il faut que l’Etat garde un rôle minimal. On est dans la prescription donc dans l’idéologie. De même, pour le marxisme, on parlera également d’idéologie, d’où l’affrontement idéologique lors de la guerre froide entre les capitalistes libéraux et les marxistes communistes. On considère que le marché, et donc chaque individu est beaucoup plus à même de juger ce qu’il convient de faire qu’un homme d’Etat ou qu’un législateur. L’Etat en intervenant aurait une autorité qu’il ne serait pas sage de lui confier. Il s’agit donc d’un jugement de valeur. Cette mise en avant de la liberté aboutit à abîmer la valeur complémentaire ou opposée : à savoir l’égalité et donc tend à produire de l’inégalité. A l’inverse pour le marxisme la mise en avant de l’égalité peut entraîner des régimes liberticides. Donc il y a un effet au bout du compte mécanique. Ce crédo anti étatique, développé par Smith est encore repris de nos jours : - L’Etat est inutile puisque la main invisible du marché réalise la meilleure allocation des ressources. - L’Etat est nuisible parce que son intervention est inutile et donc perturbe le fonctionnement naturel du marché. - Elle est d’autant plus nuisible que le marché est efficace. Parce que les critères de l’Etat ne sont pas les mêmes que les critères du marché. - Laisser faire laisser aller : l’Etat ne doit donc pas intervenir, il ne faut pas qu’il y ai un acteur qui perturbe le marché. L’image de la main invisible n’apparaît que dans le livre 4 de la richesse des nations mais apparaît implicitement dans le livre 1 à travers l’analyse du prix naturel et du prix de marché. Adam Smith est considéré comme le véritable fondateur de l’économie politique. Quel est le rôle de l’économie politique pour Smith ? C’est l’analyse et l’étude de la société marchande car c’est par l’échange que l’on créer les richesses et c’est donc le marché qui est la cause ultime de la richesse des nations. La société de marché capitaliste n’est pas le meilleur modèle mais c’est le seul modèle viable. Le prix est le concept central puisque si c'est l'échange qui est à la source de la richesse, pour qu'il y ait échange il faut déterminer le prix mais il faut le déterminer en faisant abstraction de la monnaie (à la différence des monétaristes). Ainsi la monnaie selon Smith n'a pas d'influence sur le prix elle est juste un outils. On calcul la richesse de chacun par le travail commandé : c'est la capacité que chacun a à commander le travail. Le prix est fixé pas par la monnaie, ni par l'or, la seule référence pour déterminer le prix c'est le travail. Le travail est donc la mesure de base au-delà même de la monnaie, le prix est fixé par le coût du travail-horaire. La détermination de la richesse de la capacité de chacun à commander le travail d'autrui. Les revenus sont fixés par l'allocation des richesses par la main invisible aux différentes classes. Pour leur dépense, ils se retrouvent tous comme des consommateurs individuels La détermination de la richesse de la capacité de chacun à commander le travail d’autrui ; Le prix n’étant pas fixé par la monnaie mais par le travail. Pour ce qui est de l’allocation des ressources, Smith raisonne en terme de classe sociale : travailleur salarié, capitaliste, propriétaire foncier. Son analyse du fonctionnement du marché, de la main invisible souffre également de certaines ambiguïtés qui fragilisent la doctrine libérale. La main invisible est ce qui donne son aspect idéologique au libéralisme, c’est une religion athée. On n’est plus dans une approche analytique car dans la réalité, cela ne fonctionne pas comme ça. Tous les torts du marché sont attribués à l’Etat. Chapitre 3 : Ricardo Ricardo a eu une influence considérable au niveau économique, politique. Il peut être comparé à Keynes puisqu’il a élaboré une théorie générale à la fois simple et cohérente. Il va compléter les lacunes de Smith. Il est sans doute le premier véritable économiste moderne mais son influence sur la scène économique est controversée. Il va porter l’école classique à son apogée et être encensé par ses successeurs alors même que sa théorie va être abâtardit par ses mêmes successeurs mais qui vont lui laisser son statut de père fondateur notamment avec la révolution marginaliste. Ricardo le premier économiste moderne : Né à Londres en 1772, il descend d’une famille juive et commence à travailler très jeune à la bourse de Londres vers 15 ans. Il va connaître une forme de déchéance sociale car il va être déshérité suite à son mariage. Il devient courtier et amasse une grande fortune à la bourse. Elu à la chambre des communes en 1819 et meurt de maladie en 1823 Son analyse économique va avoir des applications concrètes avec différentes lois économiques après sa mort. Ex : bandcharter act pris en Angleterre en 1864, ainsi que l’abolition des lois sur les blés qui marque le début de la doctrine du libre échange. Les historiens de la pensée économique rencontrent une difficulté pour présenter Ricardo pour 2 raisons : 1. Sa théorie est spécifique par rapport aux économistes qui lui ont succédé, et on se réclame encore de lui aujourd’hui pour les fondements de l’économie mondiale, alors que celle-ci n’est plus qu’indirectement l’application stricte de la théorie de Ricardo. 2. il y a eu bcp de controverses sur l’interprétation de la théorie de Ricardo concernant deux pôles, à savoir les prix et la répartition. Il va se distinguer de Smith car il va avoir une approche spécifique du rôle de la monnaie. I. la théorie du prix de Ricardo A. La théorie du prix comme indicateur de la difficulté de production Ricardo va rejeter la théorie de la valeur de Smith, à savoir celle du travail commandé. Il va dire que la valeur d’une marchandise dépend non pas de la quantité de travail commandée pour la réaliser mais elle dépend de la quantité relative de travail nécessaire à sa production. La marchandise pour Ricardo n’est pas égale à toutes les marchandises qui s’échangent. Ricardo va reprendre chez Smith comme base de travail la distinction entre la valeur d’usage et la valeur d’échange ( parabole de l’eau et du diamant ). Il y a deux conditions : Qu’est-ce qu’une marchandise pour Ricardo ? - C’est quelque chose qui peut être reproduite par le travail, dc elle est reproductible - Il faut qu’elle puisse l’être librement Donc les marchandises sont des choses librement reproductibles Ainsi, Ricardo écarte de la théorie de la valeur les choses non reproductibles. On écarte donc les objets d’arts ou les monnaies rare. Il les écarte car leurs valeurs est indépendante de la quantité de travail nécessaire pour les produire. De plus cela lui permet d’écarter des choses qui sont produites dans un cadre de monopole ( profitant soit à un individu isolé, soit à une société publique ) Pour Ricardo la marchandise à une valeur : à partir du moment où elle possède une utilité, la marchandise tire sa valeur d’échange de deux sources : - La rareté - La quantité de travail nécessaire pour les obtenir Ainsi, la valeur d’une marchandise = la valeur de base ( prix nécessaire induit par le salaire de l’ouvrier etc..) + sa rareté sur le marché et la demande qui en est faite. Ainsi, tout ce qui est rare est chère et inversement. Donc rupture ac Smith car Smith mettait au cœur de sa théorie l’échange alors que Ricardo va réintroduire la production et va quitter la sphère de l’échange en remontant en amont et en donnant de la valeur à la production de la marchandise. Ricardo tire leur valeur de la quantité de travail incorporé qui donne sa valeur de base. Ce qui va modifier sa valeur c’est sa rareté, sa spécificité. Pourquoi Ricardo écarte t-il la théorie de Smith du travail commandé ? Ricardo écarte la théorie de Smith qui détermine la valeur par le travail commandé car pour Smith la valeur travail ne varie pas, c’est une mesure fixe que l’on peut prendre en référence pour talonner toutes les marchandises sur un indice fixe. C’est ce que Ricardo va contester, pour lui la valeur travail n’est pas fixe. Selon lui, la valeur travail varie à court terme en fonction de l’offre et de la demande. Si l’offre est importante, la valeur va diminuer car le travail qu’ils vont effectuer et le salaire vont rester le même. La valeur du travail varie donc à court terme mais également à long terme en fonction des prix et des biens achetés avec le salaire ( pouvoir d’achat ) et donc ma capacité d’achat va entraîner une baisse de la valeur de mon travail. Le travail est donc une mauvaise mesure, au même titre que l’or ou l’argent. Là apparaît l’importance du salaire. Au final, c’est donc la quantité de travail consacrée librement à la reproduction des marchandises ou donc le travail incorporé dans les marchandises qui va régler la valeur d’échange des marchandises et non pas le travail commandé. Cette position fait que le raisonnement de Smith disparaît puisque la détermination du prix de la marchandise ne renvoie plus à un échange particulier mais la détermination du prix de la marchandise. La détermination du prix d’une marchandise ne renvoie plus seulement à un échange particulier mais à une caractéristique de la production qui peut être déterminée indépendamment du marché seul. Au final, pour bien comprendre la différence entre Smith et Ricardo, le travail est toujours le principe qui détermine la valeur d’échange mais s’il le fait c’est parce qu’il permet de mesurer non pas leur valeur d’échange sur le marché mais la plus ou moins grande difficulté de production des marchandises. Pour Ricardo, le travail incorporé est la mesure de la difficulté de production. La valeur d’échange d’une marchandise pour Ricardo reflète sa difficulté de production. Il va intégrer le fait que pour la déterminer il faut prendre en compte les autres marchandises qui servent à la produire. II. Le travail incorporé Ricardo raisonne en terme de travail incorporé. La valeur d’échange d’une marchandise est égale à la quantité de travail pour la produire donc de travail incorporé. Cela ne règle pas le problème de la rente. Chez Quesnay et Smith, la rente est le revenu des propriétaires fonciers. Chez Ricardo comme chez Smith, la propriété privée des terres donne naissance à une rente. Mais pour Ricardo, la rente av être exclue de la détermination du prix des marchandises. La rente ne participe pas à la définition des prix des marchandises sur le marché. Pourquoi ? parce qu’il va introduire un concept nouveau. Pour Ricardo la rente n’est pas absolue ( elle est différentielle elle n’est pas fixe et égale pour toutes les terres ) alors qu’avant Smith et Quesnay considéraient qu’elle était absolue. Ricardo introduit le concept de rente différentielle qui repose sur l’idée que la rente dépend de la plus ou moins grande fertilité des terres. Il considère que la rente n’a pas un caractère absolu lié au monopole de a terre par les propriétaires fonciers, mais qu’elle est différentielle car liée à l’inégale fertilité des terres. On ne peut pas l’intégrer dans le calcul du prix des matières premières. Par exemple, une tonne de blé va avoir un prix unique et ne va pas être différent selon la fertilité de la terre, ce qui démontre que le prix de blé n’est pas lié à la rente mais est fixé par la quantité de travail incorporé par la rente différentielle. Donc la rente ne rentre pas dans le calcul du prix des marchandises. La valeur d’échange d’une marchandise pour Ricardo reflète sa difficulté de production et il faut donc pour la déterminer prendre en compte les marchandises qui servent pour la produire. De plus cette difficulté de production est exprimée par la quantité de travail incorporé, travail direct ou indirect, requise sur la terre la moins fertile cad celle qui ne donne pas de rente. Au bout du compte, cela va décrédibiliser la rente en tant qu’apport positif à la production et à l’économie. Donc les libéraux ne sont pas à priori favorables aux rentiers puisqu’ils sont improductifs. Les propriétaires fonciers ne sont pas considérés comme des capitalistes. D’où l’origine de valeurs différentes entre la classe des capitalistes bourgeois et des propriétaires fonciers. La rente ne participe pas à la création de richesse et la rente conduit même à immobiliser le capital sous forme de rente. D’où la perception critique des rentiers. Ricardo écarte la rente du profit, à savoir que la propriété privée des terres n’entre pas dans la définition du prix et n’est pas considérée comme un profit. Donc il l’écarte au bout du compte de l’approche capitaliste. « le prix du blé ne diminuerait pas même si les propriétaires fonciers renonçaient à leur rente. » 1). Si on raisonne en terme de travail incorporé, on raisonne en terme de production en amont. C’est là la différence avec Smith. 2). La seconde différence concerne l’accumulation de capitaux : Ricardo va distinguer le travail direct et le travail indirect. L’accumulation de capitaux va permettre de générer du profit. Le profit pour Smith et Ricardo est une partie qui constitue le prix des marchandises. Le profit est intégré au prix. Donc c’est une partie constituante du prix des marchandises. Néanmoins cela ne remet pas en cause la théorie de la valeur travail incorporé. Pour Ricardo, il n’y a pas de distinction entre les nations civilisées et les « nations sauvages ». Car selon lui-même les nations sauvages connaissent le capital. Même dans l’Etat incivil auquel Adam Smith fait référence le chasseur aurait besoin pour tuer son gibier du capital. Ici c’est le capital fabriqué ou accumulé. Le capital en terme de matière première et de savoir faire. « Sans armes il ne pourrait tuer ni castor ni cerf ». La valeur de ces animaux est donc réglée non seulement par le temps et le travail nécessaire pour les tuer mais également par le temps et le travail incorporé pour préparer les armes et la technique ( savoir faire ). Donc même dans ces sociétés la notion de capital existe. C’est donc la même règle qui permet de définir la valeur d’échange dans toutes sociétés. Cette règle revient à compter dans la valeur d’échange le travail direct incorporé dans la marchandise, à savoir le salaire. Il y a donc dans une marchandise le travail direct ( salaire ) et le travail indirect qu’elle contient. Le travail indirect cad le travail fournit par les producteurs des moyens de production utilisés, cad les producteurs des machines qui ont permis de produire la marchandise. Donc la valeur d’échange des marchandises est proportionnelle au travail consacré à leur production. Non pas la production immédiate mais également la production de tous les instruments, machines, nécessaires par ailleurs. Ainsi l’accumulation des capitaux a un effet sur les prix des marchandises. C’est grâce à l’accumulation de capital que l’on produit les moyens de production. Le capital n’est pas lié au profit. Le capital se définit comme le prix d’une certaine quantité de moyens de production. Le taux de capital n’est pas induit par le taux de profit. C’est ce qu’on appelle la réification du capital = Cela veut dire assimiler une chose immatérielle et symbolique à une chose réelle. Ricardo incarne concrètement le capital, pour lui c’est les moyens de production, les outils. Le capital est un produit du travail, même si c’est un travail passé. Si le capital est un produit du travail et même du travail indirect, cela aboutie à deux idées contradictoires : L’une plus libérale : les capitalistes possèdent le capital car ils l’ont produit hier, c’est le fruit de leurs efforts passés Une approche plus critique qui considère que cette possession du capital résulte d’un vol, d’une spoliation de ses véritables producteurs. Spoliation du travail des ouvriers par les capitalistes. Marx sera d’accord sur le fait que le capital est une condition de la production, tout autant que le travail. Le capital est d’ailleurs un produit du travail. Pour Ricardo, le capital est nécessaire à la production mais il est lui-même créé par le travail. Donc ce n’est pas un facteur de production même s’il est nécessaire. Le capital n’apparaît pas comme fondateur d’un rapport social entre les individus, en l’occurrence les capitalistes et les travailleurs. Chez Ricardo il n’y a pas cette dichotomie, chez lui il n’y a pas de lien entre le capital et le salaire. Pour Ricardo, le travail incorporé sera une mesure de la difficulté de production. Plus le travail incorporé dans une marchandise est élevé, plus cela témoigne que la marchandise est difficile à produire. Donc il analyse les choses par la production, ce qui n’est pas le cas de Smith. Récapitulatif : 1. la valeur d’échange d’une marchandise chez Ricardo reflète sa difficulté de production 2. pour déterminer cette valeur d’échange il faut également prendre en compte les marchandises qui servent à produire cette marchandise, donc le travail indirect. 3. cette difficulté de production est exprimée par la quantité de travail incorporé (direct et indirect) que cette production nécessite sur la terre la moins fertile c'est-à-dire celle qui donne le moins de rente. L’intérêt de la théorie de la valeur travail incorporé c’est qu’elle permet de tirer des conclusions immédiates sur la répartition des revenus et l’accumulation du capital. Cela permet de développer une théorie de la répartition des revenus et une théorie de l’accumulation du capital d’autre part. III. La répartition des revenus Comment se répartissent les revenus dans une société ? Déterminer les lois qui gouvernent cette répartition constitue le principal problème en économie politique. Elle est même selon lui plus importante que la question de Smith, à savoir quelles sont les causes de l’enrichissement des Nations. Cela fera l’objet d’une contradiction avec Thomas Robert Malthus car il pense la même chose que Smith. Pour Ricardo la question de la répartition permet une réponse précise et surtout c’est une question plus essentielle. Il s’agit de savoir comment cette richesse est répartie. Donc Ricardo s’intéresse moins au revenu global ( l’augmentation du PIB l’intéresse peu ) mais il s’intéresse davantage aux conditions de sa répartition. Finalement cela revient à la question du pouvoir d’achat actuellement. Critique de Keynes : il reproche à Ricardo d’avoir trop mis l’accent sur le fait que la demande globale ( de consommation ) ne peut pas limiter le niveau d’activité d’une nation. Au bout du compte, Ricardo va reprendre la question de Smith sur les origines de la croissance des richesses et sa conclusion va être la mise en place d’un état stationnaire. Il parle de tendance à l’état stationnaire. Pourquoi ? A l’origine la recherche de Ricardo part de la controverse sur la loi sur les prix du blé, c’était une loi protectionniste qui va réglementer de manière restrictive l’importation du blé étranger. Quel va être l’effet de cette loi protectionniste sur l’importation du blé étranger ? Ricardo va entrer dans cette controverse et va essayer de répondre à cette question. Il va en déduire un des premiers modèles de croissance économique. Quel est ce modèle ? La théorie de l’Etat stationnaire : 1. les capitalistes accumulent les profits qu’ils génèrent 2. conséquence : cette accumulation de capital va nécessité l’augmentation de travailleurs employés par ces mêmes capitalistes. 3. D’où un accroissement de la production des biens de consommation, qu’il appelle les biens de subsistance. Cela va nécessiter soit la mise en culture de nouvelles terres, moins fertiles que les précédentes, soit l’augmentation de la production sur les terres déjà existantes et en culture. conséquence : un accroissement de la production 4. la difficulté de production des biens agricoles et des salaires va augmenter. Et par conséquent la valeur d’échange sur le marché va augmenter. Donc le prix du blé va augmenter. 5. la reproduction des conditions d’existence ( le maintien du pouvoir d’achat ) des travailleurs va donc exiger une élévation de leur salaire. Si le blé augmente mais que le salaire n’augmente pas, la reproduction de leurs conditions d’existence ne sera pas remplie. 6. vu que Ricardo établi une relation inverse entre les salaires et les profits, dans un premier temps les salaires vont baisser mais le profit également. Comme le taux de profit est le motif de l’accumulation de capital, la baisse du profit au dessous d’un certain niveau va provoquer l’arrêt de l’accumulation de capital. Et par conséquent on a un arrêt de l’enrichissement de la nation. Donc on a une tendance à l’état stationnaire sur la durée. Ricardo en tirera la conclusion qu’il faut supprimer ces lois sur les blés. L’augmentation de la population active est un point fondamental. C’est là que l’on trouve le débat entre Ricardo et Malthus, qui donnera naissance à la macro économie. - Pour Ricardo le protectionnisme n’est pas une bonne chose. - Malthus pense aussi que l’économie tend à un état stationnaire, mais il considère que les lois sur les blés doivent être maintenues. Comment expliquer cette divergence ? Ricardo et Malthus sont d’accord sur une chose : la baisse de la fertilité des terres liée à l’intensification de la production va entraîner une augmentation des prix du blé = Cela entraîne une augmentation des rentes. Pour Malthus cette augmentation des rentes est positive. Pour lui c’est cette hausse de la rente des propriétaires fonciers qui est le remède à cet état stationnaire. La rente en augmentant va permettre de réajuster l’offre et la demande, c’est pourquoi il est favorable aux lois sur le blé et donc aux rentiers. En protégeant l’agriculture anglaise, cela permet d’augmenter les prix des matières premières et de gonfler les rentes. Ricardo lui est en désaccord total avec Malthus sur cette utilité économique des rentiers. Malthus va justifier cela par le fait qu’il adhère à la loi de Say : l’offre crée sa propre demande. C’est la production qui conditionne le niveau de la demande. Mais si dans certaines branches il y a surproduction, dans d’autres il y a sous production ; donc le capital va migrer vers les branches en sous production ce qui dégonflera la sur production des autres branches et donc rééquilibra le système. Or pour cela il faut que l’économie soit ouverte, ce qui selon Ricardo est impossible dans le système protectionniste de malthus. Donc c’est bien une approche globale, analyse macro économique. Dans le cadre d’une société ouverte où il n’y a pas de pb globaux de production, l’existence d’une classe sociale dont la seule fonction économique est de consommer et donc d’épuiser le surplus de production, est inutile. A la différence, dans le système de Malthus les propriétaires fonciers sont indispensables car c’est eux qui font l’équilibre. Pour Ricardo, grâce aux importations on peut réduire le prix des biens de subsistance comme le blé par exemple. = Le libre échange international permet de lutter contre la tendance nationale à la baisse des profits. Pour Ricardo la fonction d’équilibre de la rente et des rentiers est inutile. C’est une classe qui ne joue pas le jeu du système libéral, elle ne participe pas à l’augmentation du profit et à l’accumulation des richesses au niveau global. Au niveau macro économique, c’est une classe stérile. Ils valident tous les deux l’évolution vers un état stationnaire. Par contre, ils divergent au niveau des solutions pour sortir de cet état stationnaire. - Pour Malthus, il s’agit de diminuer la demande et d’augmenter le prix par des mesures protectionnistes afin de rétablir l’équilibre. - Par contre, pour Ricardo il faut augmenter la demande et réduire les prix en ouvrant l’économie. Le cœur du débat entre Ricardo et Malthus reste aujourd’hui le même, la question est toujours la même : estce que le ralentissement de la croissance globale est lié aux conditions de la production donc de l’offre ou est-ce que c’est lié à une insuffisance de la demande ? est-ce que la France est tp protectionniste ou tp libérale ? Derrière cela on toujours le débat entre le rôle de l’Etat et celui du marché ? Conclusion : 2 grandes questions qui traversent l’économie politique jusqu’à aujourd’hui : 1. la question des liens entre les conditions de production des marchandises et la répartition des revenus et leur conséquence sur la croissance globale 2. la relation sur l’émission de l’approche monétariste de Ricardo ???? Concernant la première question, Ricardo fournit des réponses qui font de lui le premier économiste moderne. Il met l’accent sur une approche macro économique. Les marginalistes à partir de 1870 vont faire oublier les deux grandes contributions de Ricardo, à savoir qu’il existe une relation inverse entre les salaires et le profit, et enfin que l’évolution à long terme des profits dépend des conditions de production ( de biens et de salaires ). Chapitre 4 : Karl Marx Dans le Capital, Marx débute par une théorie de la marchandise. Une marchandise est à la fois une valeur d’usage, produite par un travail et elle en tire une valeur d’échange. Pour Marx c’est une quantité de travail social. Dans une société marchande, Marx valide le fait que chaque individu ne peut reconnaître son travail que dans l’échange. Ce qui va définir socialement un individu c’est son positionnement par rapport au marché, c'est-àdire à produire pour le marché. Donc il devient étranger à lui-même, car il ne devient que producteur. S’il ne produit pas, il est nié. Il y a un phénomène d’aliénation du travail. Cette mesure sociale du travail a besoin d’un instrument : la monnaie. Toute société marchande développée est nécessairement monétaire. Marx reconnaît à la monnaie cette valeur commune, c’est l’étalon qui permet de représenter toute marchandise. Donc deux usages de la monnaie : - d’une part comme valeur d’échange ( permettant d’échanger une marchandise contre une autre ) - ou la monnaie permet d’utiliser la monnaie que l’on possède pour en obtenir davantage et elle devient un capital. Si la monnaie est utilisée pour créer du capital et qu’elle est utilisée correctement, on va créer une plus value. Cet accroissement de la valeur n’est possible que si la monnaie achète une marchandise particulière qui est la force de travail. Qui possède cette marchandise ? le travailleur. Mais lui ne peut pas acheter la force de travail cad la marchandise qui va générer la plus value. Pourquoi ? parce qu’il n’a pas de Capital, il n’a que sa force de travail. Donc il n’est pas capitaliste car il ne possède pas le capital mais il est salarié. Puisqu’il faut vendre les marchandises pour être reconnu dans une société marchande, l’individu n’a pas d’autre choix que de vendre la seule marchandise qu’il possède, à savoir sa force de travail. Son but étant d’obtenir de la monnaie pour l’utiliser dans sa première version à savoir pour consommer. Donc on voit tout de suite qu’on aboutie à une société clivée entre ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre et ceux qui ont du Capital. Pour Marx cette opposition n’a rien de conjoncturelle mais elle est structurelle, toutes les sociétés connaissent la propriété privée des terres et l’accumulation du Capital. Marx ne va pas dire comme Smith que cette opposition entre les classes est structurelles et se retrouve dans toutes les sociétés civilisées mais il va dire que ceci est propre aux sociétés capitalistes. Marx s’écarte d’un certain fatalisme naturel, mais il se positionne davantage d’un pt de vue libéral. Donc pour Marx il est possible de créer une société qui ne serait pas soumise à cette règle. Marx naît en Prusse et non pas en Allemagne, en 1818 à Prier, de parents juifs mais convertit au protestantisme. Il étudie à Berlin et il obtient à 23 ans un doctorat de philosophie. Il devient journaliste pigiste avant qu’en 1843 le gouvernement prussien interdise le journal dans lequel il travaille. Et donc il fréquente les milieux socialistes et s’exile en France à Paris. Il marque son adhésion à la propriété collective des moyens de production. Il rédige des manuels économiques, philosophiques dans les années 1844. Il rédige en 1848 avec Engels le programme de la ligue communiste, et Le manifeste du parti communiste. C’est à la fois une réflexion philosophique et pamphlétaire. Il s’inscrit dans la lignée des « scientifiques ». Cet ouvrage s’achève par la fameuse phrase « prolétaires de tous les pays unissez vous ». Ce manifeste et cette phrase sera reprise par Marx lui-même en 1864 sur le fronton pour la première Internationale. Avec les Révolutions de 1848, Marx revient en Allemagne, il est expulsé à nouveau en 1849 ap la victoire de la contre révolution. Mais il ne revient pas en France car dans les années 1850-1851 c’est l’Empire et Napoléon Bonaparte est un libéral. Donc il va à Londres où il restera jusqu’à sa mort dans une grande misère matérielle. Il va subsister en rédigeant des articles et grâce à l’aide de son ami Engels. C’est pdt cette période qu’il aura intellectuellement le plus d’inspiration. Il ne laisse pas tomber ses activités politiques puisqu’il fonde en 1864 à Londres l’association internationale ouvrière. Dans les années 70 il est miner par la maladie et il est de plus en plus absorbé par l’organisation du mouvement ouvrier. Donc recherche et mise en pratique. Marx est d’accord ac le constat que la société oppose les exploiteurs aux exploités et induit une certaine rivalité mais pour les libéraux, c’est inhérent à toute société humaine, et Marx va dire que cette opposition est propre au système capitaliste, et dc une nouvelle société peut être mise en place. Au bout du compte il ne va pas pouvoir achever complètement son œuvre économique. Cela va être source de nombreux pbs par la suite notamment au niveau de l’interprétation des textes. Cela ressemble à un texte d’évangile, de nombreux auteurs se sont penchés sur la question. D’où de nombreuses controverses sur l’interprétation de ces textes. Comme pour la religion, vu qu’il n’a pas complètement terminé cette écriture, il va y avoir la création de courants et de sous écoles qui vont interpréter la pensée de Marx, jusqu’à aujourd’hui ( par ex PC, la LCR…). Marx meurt à Londres en 1883 à l’âge de 65 ans. I. l’œuvre économique de Marx Elle peut être envisagée de deux manières : 1. soit on peut considérer sa pensée économique comme partie d’un tout, inséparable du reste de son œuvre : il a eu une approche multidisciplinaire de la société humaine, et dont l’unité réside dans une philosophie de l’histoire : le matérialisme historique. Qu’est-ce que le matérialisme historique ? L’histoire des sociétés peut se comprendre uniquement comme l’histoire de la lutte des classes. Sa dynamique est fondée sur une contradiction entre le développement des forces productives matérielles et la nature des rapports sociaux de la production ( cad cmt s’organisent les rapports entre ceux qui participent à la production. ). C’est cette tension qui crée la lutte des classes. Dans la phase actuelle, le capitalisme symbolise la contradiction contemporaine entre le développement des forces productives matérielles et la nature des rapports sociaux de production. Il incarne cette tension actuellement. Pour Marx, le capitalisme est un mode de production capitaliste. C’est un des système qui a organisé la production des sociétés humaines depuis qu’elles existent. Le capitalisme est le stade le plus avancé de cette tension. Mais il y a eu d’autres systèmes. Le Capitalisme est le stade le plus avancée de l’organisation de cette lutte de classe. C’est un mode d’organisation particulier, parce qu’il est supérieur au mode de production précédent par le niveau des forces productives qu’il arrive à générer. Mais, malgré cela, le capitalisme est lui-même condamné à disparaître. Pourquoi ? Par les conditions de son propre développement et de sa propre évolution. Certes c’est le mode de production le plus avancé et le plus puissant quant aux forces productives qu’il est capable de mobiliser, mais c’est aussi ce qui va causer sa perte. La lutte du mouvement ouvrier ( dc organisation et mobilisation ) dans le cadre de cette lutte des classes contre les capitalistes a pour but d’accélérer la disparition du capitalisme. Dc le but n’est pas de faire disparaître le capitalisme puisque de toute façon c’est un phénomène inéluctable, mais le but est d’accélérer ce processus d’autodestruction. Dans cette première lecture, la portée de Marx dépend, au niveau économique, de l’évolution des sociétés libérales, capitalistes et socialistes. Quand les premières ( sociétés libérales ) vont avoir du mal a gérer les crises sociales induites par la crise économique etc, les écrits de Marx vont avoir de plus en plus de portée. Mais en revanche, lorsque les pays socialistes voient leur dysfonctionnements s’accroîtrent ( cf cas de l’URSS ), les écrits de Marx vont être critiqués. C’est notamment le cas depuis 1981, mais le communisme n’est pas mort. Dans les années 70, quand les crises pétrolières ont touché les pays capitalistes, il y eu un relent de la pensée marxiste. Pendant la guerre froide, on va avoir l’impression qu’il y a un contre modèle au capitalisme. Ce qui a causé le plus de tort au marxisme fut la chute de l’URSS mais ce qui est encore pire pour la pensée marxiste c’est que l’URSS n’a pas chuté du fait de la pression extérieure ou d’un conflit mais bien de ses dysfonctionnement internes. Selon un angle plus global, celui du matérialisme historique, même si cela intègre les variables éco, philosophiques et politiques. L’effondrement des pays socialistes a conduit à une dévalorisation dans les années 90 des idées de Marx. Toutefois, il ne fallait pas confondre Marx en tant qu’auteur avec le marxisme. 2. La seconde approche est de considérer que l’essentiel de son œuvre relève de la pensée économique, en s’inscrivant dans la filiation de Quesnay, Smith, Ricardo etc.. Pour Marx lui-même la partie la plus importante de son travail est celle qui relève de l’approche économique. La question concernant Marx l’économiste : Est-il avant tout un classique ou au contraire est-il en rupture ? Sur les questions de l’échange et de la production, il semble être dans le courant classique. Comme chez Quesnay, Smith ou Ricardo la production est avant tout la production d’un surplus au-delà de la simple reproduction de l’économie. Comme chez Smith et Ricardo, pour Marx c’est les conditions de la production qui règlent l’échange. Comme chez Ricardo, le pb de la répartition des revenus est centrée sur le conflit entre les capitalistes et les salariés. D’un certain point de vue, même s’il ne le valide pas comme ça, Ricardo valide la lutte des classes. En tout cas il y a conflit entre ceux qui possède le capital et ceux qui ne possèdent que leur force de travail. Malgré tout, la démarche de Marx est ambivalente et c’est là qu’elle se différencie de l’approche classique de la production, de l’échange et de la répartition n’est pas réelle, cad que la monnaie y joue un rôle essentiel et même central. L’échange pour Marx est un moyen de circulation de la monnaie. Et l’échange de la marchandise n’est que l’occasion donnée à un individu d’obtenir une marchandise contre une autre. Chez Marx la monnaie est un acteur de l’économie, elle est importante en elle-même. La répartition des revenus s’opère autour de l’accès à la monnaie. La lutte des classes est analysée à travers la monnaie dc différence ac les auteurs précédents. Ce qui permet de hierarchiser les individus c’est les différences d’accès à la monnaie. Les différences d’accès à la monnaie vont reproduire les classes sociales. La monnaie est un lien social spécifique. Et dc Marx s’oppose à une approche économique réelle, où la monnaie ne serait qu’un substitue à un intermédiaire. La monnaie pose les conditions d’existence des marchandises. Or dans l’approche de ses prédésséceurs la monnaie était un étalon, un intermédiaire pour échanger contre une autre marchandise. Dc de ce pt de vue là, Marx n’est pas classique. II. l’Approche sociale : la lutte des classes Vision binaire de la société dc différent de Quesnay qui voyait 3 classes. Marx va distinguer les capitalistes et les salariés. Pourquoi Marx distingue t-il 2 classes ? il essaye de trouver l’origine de la plus value. D’où vient la richesse supplémentaire crée ? l’analyse de l’origine de la plus value conduit Marx a distinguer ces deux classes sociales. L’origine de la plus value induit la distinction de deux classes sociales, les capitalistes et les travailleurs qui vont être unit par un lien : le salariat qui est un rapport d’exploitation. Dans ce cadre, le Capital est alors à la fois à la source de la production de richesse, mais en même temps, il est à la source de la reproduction de la société. C’est ce capital qui va permettre de générer la plus value ( = la croissance ) mais aussi qui va reproduire la société et dc les inégalités et le lien d’exploitation de l’un sur l’autre. Tous les individus sociaux se considèrent comme propriétaires de marchandises. Le rapport va fonder la distinction entre les deux classes : - les marchandises ordinaires dont la vente va rapporter la monnaie permettant d’avancer l’achat de la force de travail = ce sont les capitalistes. - D’autre part, il y a ceux qui possèdent la force de travail dont la vente contre un salaire qui leur permettra d’acheter des marchandises = les salariés. Il faut comprendre pourquoi les travailleurs acceptent de vendre aux capitalistes la marchandise force de travail. Pourtant c’est la marchandise qui permet de produire toutes les autres marchandises, dc c’est la marchandise la plus précieuse et la plus rare. Ils le font parce qu’ils sont privés de la propriété des moyens de production. D’où l’enjeu central de la propriété des moyens de production. C’est ce raisonnement qui est à la source de la légitimité de la grève : la grève consiste à stopper la vente de la marchandise dont ont besoin les capitalistes pour produire les marchandises ordinaires à savoir la force de travail. La lutte des classes résulte dans le fait que les uns possèdent ce que les autres n’ont pas. Les capitalistes possèdent les moyens de production mais pas la force de travail et les salariés c’est le contraire. Dc les deux classes doivent s’entendre mais sont en conflit structurel constant. La solution selon Marx : la nationalisation et la collectivisation des outils de production. Le système est fondé sur l’exploitation capitaliste : c’est cette exploitation qui induit et qui structure le rapport entre les classes. La classe capitaliste avance le capital qui va lui permettre l’achat des produits nécessaires à la production, y compris la force de travail. Et ce capital investi va revenir en fin de cycle augmenter d’une plus value après la vente des marchandises qu’ils ont produite. Cette vente se fait avec les autres capitalistes, ou aux travailleurs. Inversement, la classe des travailleurs salariés ne possède qu’une seule marchandise. Son handicap est qu’elle ne possède pas de capital. Elle est dc obligée de vendre cette unique marchandise comme salaire pour être reconnu socialement. Du même coup, cela les prive, comme toute vente, de la disposition des marchandises. Dc cette vente les prive de la marchandise que l’on vend. Désormais ils n’ont plus rien à vendre. Et la valeur crée par cette marchandise ( la force de travail ) crée dans la production ne leur appartient pas, à savoir qu’ils ne vont pas récupérer la plus value à laquelle ils participent. C’est en cela que Marx parle d’exploitation. Et en plus ce système va contribuer à accroitre le poids des capitalistes dans la société. Dc le rapport économique va induire un rapport social et un déséquilibre qui va s’accroître. Or on a vu que c’est le niveau de capital qui donne à l’individu son rang social. Ainsi pour Marx les salariés sont d’une part « aliéner » ( = étranger à soi même ) de par la nature de l’échange auquel il participe qui les prive de leur force de travail et du bénéfice de la plus value, et d’autre part ils sont « exploités », de par la nature particulière de la marchandise qu’ils vendent. D’un pt de vue politique on aboutie au concept « d’exploitation capitaliste » qui va causer chez Marx deux conséquences : 1. elle va générer des solidarités de classe : entre travailleurs en tant qu’exploités et solidarité entre capitalistes en tant qu’exploiteurs. 2. elle va générer l’antagonisme entre ces deux classes : d’où la notion du concept de lutte des classes. Ce n’est pas le constat de la lutte des classes qui permet de poser les fondements du capitalisme, mais ce sont les fondements du capitalisme qui permettent d’expliquer la lutte des classes. Le développement du concept de valeur à travers le capital et la plus value représente la spécificité du capitalisme. C’est cela qui fonde la lutte des classes et pas l’inverse. On peut décomposer l’exploitation capitaliste en deux temps : 1. Dans la circulation sur le marché parce que c’est là que s’opère l’achat du travail par les capitalistes et la vente par les salariés. « le marché du travail ». le tout étant sanctionné par un contrat de travail qui chez Marx est un contrat de vente de la force de travail et qui fixe les conditions de cette dépossession. 2. L’exploitation capitaliste se poursuit dans la production où l’usage de la force de travail crée la valeur. C’est ça qui permet la reproduction de la société. III. La richesse et ses origines dans les sociétés marchandes D’où vient la richesse ? Comment la reproduit on ? Comment augmente t-elle ? Définition de la marchandise chez Marx : il va distinguer la valeur d’usage et la valeur d’échange, dc il a le même point de départ que les autres. Mais malgré tout il y a une différence dans la définition du concept de valeur. Les trois notions qui permettent de caractériser la marchandise chez Marx : La valeur d’usage : comme valeur d’usage, une marchandise satisfait un besoin. La marchandise est d’abord un objet extérieur, une chose qui satisfait par ses propriétés un besoin qu’il soit matériel ou immatériel. Mais l’utilité ne fait pas d’une chose une marchandise. Une chose peut être utile sans pour autant être une marchandise. Ex : si on fait son potager pour soi même sans le vendre, ce n’est pas une marchandise, la valeur d’usage est personnelle et pas marchande. Pour produire des marchandises, il faut qu’un objet est une valeur d’usage, mais que cette valeur d’usage le soit également pour d’autres. Il faut dc que cet valeur ait égt une valeur social, dans l’échange. Marx crée la notion de valeur d’usage sociale. Un bien ne possède pas en lui-même une utilité parce qu’il existe ( dc différence ac Smith ) mais la valeur d’usage est caractéristique des marchandises qui doivent être transmises d’un individu à un autre. L’utilité d’une marchandise est relative, car elle n’existe que dans la mesure où elle a une existence si une personne veut la céder et une autre la posséder. La valeur d’échange d’une marchandise n’est pas déterminée par sa valeur d’usage (cf. paradoxe de l’eau et du diamant ). Mais la distinction que faisait Smith un siècle avant était peu claire, il ne l’expliquait pas forcément. Comme Marx, Smith pensait que la valeur d’échange d’une marchandise était déconnectée de sa valeur d’usage. Marx lui aussi va exclure la valeur d’usage de la définition de la valeur d’échange. L’une est qualitative, l’autre est quantitative. La détermination de la valeur d’échange nécessite la définition de la notion de valeur. La valeur : c’est la propriété commune à toutes les marchandises et qui les rends commensurables. Cette propriété a deux caractéristiques : déjà, la valeur se représente par une grandeur qui va permettre une classification entre les marchandises ; ensuite, la valeur est sociale parce qu’elle ne se manifeste que dans les relations d’échange. Ces relations d’échange constituent le mode de socialisation dans l’économie de marché. La valeur d’usage : le but est de définir le concept de marchandise chez Marx. La notion de valeur apparait toujours. (Partiels sera sur des notions qui se retrouve chez tous les auteurs, ex : déf. de la marchandise, de la valeur…) La marchandise est un objet qui satisfait un besoin, un objet, extérieur et autonome qui par ses caractéristiques permet de satisfaire les besoins humains. La valeur d’usage social = Marx diffère là de Smith pour qui un bien a une valeur final, une utilité. Elle doit rentrer dans la sphère marchande. Pour Marx, toutes les marchandises sont des marchandises qui ont une non valeur. Il introduit la notion de relativité de l’utilité d’une marchandise car elle n’a de l’existence que dans la relation entre deux échangistes. Marx exclu l’usage de la valeur d’usage de la valeur d’échange car la valeur d’usage n’a pas la caractéristique nécessaire à savoir la commensurabilité. Marx va définir la valeur = c’est la propriété commune à toutes les marchandises et qui les rends commensurables. Cette propriété a deux caractéristiques : déjà, la valeur se représente par une grandeur qui va permettre une classification entre les marchandises ; ensuite, la valeur est sociale parce qu’elle ne se manifeste que dans les relations d’échange. Ces relations d’échange constituent le mode de socialisation dans l’économie de marché. Il pose la conception de la marchandise comme valeur entendue comme une grandeur qui s’inscrit dans un échange social, donc Marx définit la marchandise comme un objet social. Sa pose la question du statut de l’individu, agent économique, cet individu est-il un producteur ou un propriétaire de la marchandise ? Quel est l’enjeu de cette question ? - Il faut noter l’importance de la division du travail chez Smith (où elle joue un rôle essentiel) et de l’échange : si l’agent économique est un producteur, ça conduit à insister sur l’universalité. Relation entre division du travail et de l’échange : La société produit des bien en tous lieu et tout temps, c’est une approche universaliste et cette production induit une division du travail, on va l’adjectiver. (mode de prod féodal, Kliste, marxiste). Le souhait de Marx est de passer à un mode de production socialiste (projet politique). Pour Marx, l’objectif est de passer à un mode de production final qui est le mode de production socialiste. On est plus dans l’analyse ais dans la phase prophétique de Marx. Cette division du travail est importante car elle induit le dév éventuel du marche dans le mode de production marchand. Donc on relie l’existence de la valeur de la marchandise au travail qui la produit. En intégrant la division du travail comme participant à ce processus on aboutit à la valeur travail. - A l’inverse Marx définit l’agent économique comme producteur de marchandise ou comme propriétaire de marchandise. (ce sont deux déf de l’agent économique) L’échange peut être considéré comme la forme naturelle des relations humaines pour Smith. Pour Marx, l’échange peut être considéré comme une forme « historiquement déterminé » des relations humaines. Il est d’accord avec Smith car dans la nature de l’homme alors que pour Marx, ce n’est pas naturel mais le fruit de l’histoire. Mais dans les 2 cas, le présupposé est le fondement : c’est la propriété privée. C’est la propriété privée qui va distinguer les libéraux et les communistes. C’est le fondement qui rend possible la vente d’une marchandise et un objet car on peut seulement vendre les objets que l’on possède. Sans propriété privée pas de vente, pas de marchandise. Donc la question centrale c’est celle du mode de validation sociale de la propriété privée c'est à dire comment socialement on valide le fait que le pilier central de la société c’est la propriété privée qui apparait comme un droit naturel. Donc Marx introduit le lien entre le mode de production économique les normes sociales. Donc ce qui est important c’est le mode de validation sociale de la propriété privée. - En second lieu si on choisit la théorie de l’agent économique en tant que producteur ou propriétaire cela va aboutir à une représentation différente à savoir la structuration d’une société en classe. Si l’agent éco est définir comme une producteur de la marchandise, et que la production dépend du travail alors on aboutit à une perception de la société. Ce sont les capitalistes qui organisent la division du travail : ils sont donc des « non-travailleurs ». Par contre, si l’agent économique est considéré comme un propriétaire de marchandise, la distinction entre les classe va découler la façon dont socialement on valide la propriété privée en fonction du type de marchandise que l’on possède. Chez Marx ces deux approches ne s’excluent pas mais si on adopte l’approche de l’agent économique en tant que producteur va prédominer la théorie de la production, alors que si on considère l’agent éco comme consommateur, alors c’est une théorie de l’échange. (théorie de l’offre (capacité de production) et de la demande pour les consommateurs). Smith considère que la propriété privée ou le désir de propriété privée que c’est innée et donc inhérent à la nature de l’homme alors que pour Marx, c’est construit et acquis, on peut le désapprendre et il pense que l’on peut le remplacer par un autre mode de fonctionnement : la collectivisation. La propriété privée et l’indépendance des individus Marx va situer l’émergence du producteur individuel dans l’Histoire et dans l’économie politique classique. 1. Donc l’ « individu » (construction historique) n’a rien naturel mais c’est un produit de la société » c’est une création historique. Pour Marx est un animal social, mais un animal qui ne peut s’individualiser et s’autonomiser dans la société. Pour se déclarer une unité on a forcément besoin du tout et de la multitude. On ne peut s’autonomiser que si on appartient à un groupe. 2. C’est seulement au 18ème siècle que nait cette idée de l’individu au singulier. D’abord l’individu politique puis économique et par rapport au groupe. Ex : le citoyen athénien était libre c'est à dire ne pas être esclave car par rapport au groupe il y avait un lien important, mais il avait des contrainte vis-à-vis du groupe qui limitait cette liberté individuelle (contrainte sociale, familial). (Cf. on retrouve ce lien dans les diasporas liens de solidarité ou de pesanteur). L’émergence du bourgeois au 18ème siècle est celui de l’entrepreneur individualiste (modèle bourgeois). 3. Pourquoi ? Il s’établit une société de libre concurrence. Tous les individus sont en concurrences. 4. Cette société de libre concurrence réunit des sujets indépendants, dégagé des liens de dépendances collectives des sociétés antérieures. L’agent individuel apparait lorsque l’échange devient le seul lien social entre des sujets indépendants. (et non pas des groupes). L’individu est définit comme une personne indépendante du fait de la propriété privée, propriété privée qui constitue la spécificité du capitaliste. C’est pourquoi Marx commence son concept par l’analyse de la marchandise qui est à la base de tout. C’et pourquoi les individus n’existent que comme propriétaire de marchandises. En conclusion, Marx va prendre position, puisque c’est l’échange qui crée le lien social entre les individus et donc dans le capitalisme l’H existe qu’en tant que nombre c'est à dire au niveau de sa capacité d’échange qu’il a. C’est la conception de l’individu nombre. Ca rejoint l’analyse de Smith car l’échange est le fondement de tout. (Lui il est pour une privatisation à tous les niveaux). Pour Marx les « formes de socialité du passé sont englouties dans l’eau glaciale de l’égoïsme ». Il revient donc avec son idée d’aliénation et l’individu devient sujet au « fétichisme de la marchandise ». C’est ce qu’il appelle la « socialité marchande » On arrive à une autre conclusion : celui sur le rôle de l’Etat divergent pour ces deux auteur : pour l’un il doit être minimal, l’Etat pour les libéraux est perturbateurs, alors que pour Marx, l’Etat est régulateur et socialisant car il doit permettre la collectivisation des moyens de production et veut mettre fin à la propriété privée. La théorie de la monnaie de Marx Il distingue trois types de monnaie dans sa théorie monétaire. La base est que la monnaie est une marchandise particulière, il distingue de deux façons : - comme une unité compte, c’est ce qu’il appelle la monnaie idéale - comme un moyen d’achat, c'est à dire la monnaie réelle (pièces et billets.) Sa théorie repose sur le fait que Marx considère que la monnaie est une condition de l’existence de la marchandise sans en être une elle-même. La monnaie à 2 rôles, deux phases : - une unité de compte - et un moyen d’achat concret. La théorie de la monnaie de Marx est spécifique et représente un apport. 1. La monnaie comme conditions d’existences des marchandises. Le point de départ, l’échange est un rapport social entre propriétaires privés. La nature de l’échange est de combiner deux actes volontaires d’une part comme acheteur car l’individu est attiré par la valeur d’usage de la marchandise par contre elle n’a aucune valeur d’usage pour son vendeur. Comme vendeur, l’individu veut réaliser la valeur de la marchandise, donc il veut réaliser une vente par rapport à sa valeur d’échange et non d’usage. Comment se réalise la combinaison entre ces deux volontaires ? Par le troc mais pour réaliser cette action sociale il faut un intermédiaire qui va être la monnaie. Chez Smith ce va être un processus historique. Pour Marx, le mode de production capitaliste est spécifique et c’est lui qui va engendrer la création de la monnaie et donner à une marchandise particulière (l’or) le statut de la monnaie. Comment une marchandise devient-elle une monnaie ? Parce que la monnaie est une marchandise, elle a une fonction spécifique, elle va être un moyen de circulation. La monnaie idéale est l’unité de compte. La monnaie est un moyen concret qui fait circuler la marchandise. Marx va utiliser indifféremment les termes de d’or et de monnaie puisqu’il suppose que l’on est la marchandise qui rempli les fonctions de la monnaie. L’autre aspect de la monnaie est la monnaie réelle qui va permettre de mesurer le prix de la marchandise, c’est le moyen d’achat. A partir du prix idéal, on va avoir la monnaie en tant que valeur d’achat qui va avoir une fonction d’échanger la marchandise contre l’or ou contre la monnaie. La théorie du capital et de la plus value C’est ce que Marx va définir comme ce qui est le meilleur dans son livre. La plus value peut prendre plusieurs formes (intérêts, rentes foncières…) il s’intéresse aux conditions de répartition des revenus et de la richesse. L’économie politique va identifier l’origine des revenus non salariaux dans la production va été l’origine d’un surplus de valeur de la plus value. Quel est l’origine de la plus value ? C’est le « mystère de la plus value » la plus value tient compte de la circulation des marchandises et du capital. Son système MAM (mouvement économique basic de circulation : Marchandise Argent Marchandise) Pour lui ce mouvement est circulatoire, il y a un processus particulier de circulation : c’est le « vendre pour acheter », d’où l’importance de la monnaie qui permet cette circulation. Alors, qui si on inverse le procédé AMA c'est à dire acheter pour vendre, la réflexion est différente car avec l’argent on achète de la marchandise et on va la revendre pour de l’argent. Donc la marchandise est un moyen pour obtenir davantage d’argent que dans la situation initiale. (Logique différente dans le modèle MAM) Si la circulation MAM parait logique, l’autre AMA parait vide de sens car on ne fait qu’échanger contre de l’argent, sauf si il y a une différence quantitative entre la quantité d’argent avancée et ma quantité d’argent récolté et c’est la plus value. La différence est AMA’ car A = représente le capital initial, transformé en Marchandise et A’ = est le capital initial + la plus value. La fin est A’ (modèle linéaire). Donc le capital joue un rôle important et c’est l’existence entre l’argent avancé le capital et l’argent retiré (plus value) qui passe par la circulation de la monnaie. C’est le circuit monétaire qui permet de faire circuler la marchandise. Donc le capital est une valeur qui s’auto valorise. De ce point de vue, le capital n’est ni de l’argent, ni des marchandises. Il prend différentes formes. La valeur passe constamment d’une forme à l’autre (mouvement circulaire) sans se perdre dans ce mouvement. Le capital est dynamique, il change de forme et de grandeur pour produire une plus value qui va elle-même s’inscrire dans le capital. L’origine de la plus value : c’est une marchandise particulière, c’est la force de travail. Donc Marx se heurte à l « énigme de la plus value » car il ne voit pas de cause apparente où se crée la plus value dans la richesse supplémentaire et va en déduire que la plus value est générée par une cause non apparente et c’est une marchandise particulière. (Donc la plus value est AMA’) il en déduit que M*= marchandise qui s’échange à sa valeur, pour que la plus value apparaisse il faut qu’elle sorte du circuit AMA et réapparaisse, donc M*= marchandise particulière = qui est la force de travail. M* n’apparait pas et génère la plus value. Si c’est la force de travail qui fait la plus value cela à de nombreuses conséquences politiques (spoliation).Son raisonnement ne démontre pas qu’il a raison, ni qu’il a tord.