Les échanges

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LE FONDEMENT DE TOUTE SOCIÉTÉ HUMAINE
Les échanges comme moyen de la vie en société
● Le penchant humain pour l’échange a entraîné la division du travail, la
multiplication des métiers. La puissance de l’homme sur la nature s’est
ainsi accrue.
Les échanges comme fin de la vie en société
● Les échanges ont contraint les hommes à vivre en société, et ont ainsi
permis d’éviter leur dispersion, qui aurait pu être mortelle pour l’espèce.
Sans échange, chacun aurait été obligé de se procurer par lui-même les
biens nécessaires à la vie. Chacun aurait exécuté les mêmes tâches, et il
n’y aurait pas eu la diversité d’occupations que connaissent nos sociétés.
● Ainsi, de moyen de la société, les échanges en sont devenus la fin,
notamment sous la forme de nombreux plaisirs.
© Bordas
LES PREMIERS ÉCHANGES
Le troc d’objets utiles
● Les premiers échanges ont eu lieu de groupe à groupe et semblaient
correspondre à une division géographique du travail. Sur les bords de la
Méditerranée, on échangeait le blé des collines contre le vin des côtes. La
première forme de l’échange est donc le troc d’objets utiles contre
d’autres objets utiles.
L’apparition de la monnaie
● Mais lorsque les groupes humains s’agrandissent, la division du travail
s’instaure en leur sein et les différents travailleurs sont amenés à échanger entre eux les produits de leur travail.
● Dès lors apparaît une autre forme de l’échange : le commerce par
« achat » et « vente ». Ce commerce intérieur suppose la propriété privée,
des commerçants, un marché, une monnaie.
L’ARGENT : LE MOYEN TERME DE L’ÉCHANGE
L’argent ne fonde pas la valeur
● La monnaie résout le problème de l’équivalence entre des marchandises
de valeur inégale. Par exemple, si la maison vaut plus que les chaussures,
la différence sera compensée en argent.
● Mais si l’argent permet de comparer les produits à échanger, il n’est en
aucun cas le fondement de la valeur.
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L’argent est une marchandise
● À l’origine, l’argent est un objet d’usage (fer, bronze ou autre métal) qui
peut être facilement conservé, transporté et divisé. Avec le développement des échanges, les pièces vont être frappées d’un signe indiquant
leur quantité de métal.
● Quoi qu’il en soit, l’argent n’est jamais qu’une marchandise qui exprime
la valeur des autres marchandises, et vaut comme toute autre marchandise.
L’ÉCHANGE DOMESTIQUE
La valeur d’un produit
● Sans besoin, pas d’échange. Mais on peut objecter qu’il y a des biens
d’usage gratuits : l’air, par exemple.
● Par ailleurs, une marchandise qui ne trouve pas d’acquéreur ne perd
pas pour autant son prix. Adam Smith, dans Recherche sur la nature et les
causes de la richesse des nations (1776), affirme que le prix de chaque chose
est le travail que coûte sa production. Voilà pourquoi certains biens sont
gratuits tandis que d’autres, de peu d’usage (or, argent), sont très chers.
© Bordas
L’échange est dans la nature de l’homme
● Néanmoins, les choses n’ont de prix que pour autant qu’elles sont
utiles ou agréables. L’échange n’est donc qu’un moyen de se procurer
des objets nécessaires à la vie et utiles à la communauté.
● Pour Aristote, cet art d’acquérir, propre à l’économie domestique, est
conforme à la nature.
L’ÉCHANGE CHRÉMATISTIQUE
l’argent produit de l’argent
● Avec l’introduction de la monnaie, une nouvelle forme d’échange
apparaît. Dans l’échange propre à l’économie domestique, l’argent (A)
n’est qu’un moyen terme dans l’échange entre marchandises (M). On a la
formule MAM. Dans l’échange chrématistique, l’argent devient le terme de
l’échange (AMA). Le « négoce », par exemple, consiste à revendre les
marchandises de manière à se procurer une somme d’argent supérieure à
celle dépensée pour les acheter. La limite de cette forme d’échange est la
spéculation boursière. Là, dit Aristote, « l’argent produit de l’argent », et
cette « manière d’acquérir des richesses » est « la plus contraire à la nature ».
Le pouvoir de dénaturation de l’argent
● L’accumulation de l’argent est un processus sans limites et à vouloir
ainsi s’enrichir, on peut perdre sa vie à la gagner.
● L’argent finit aussi par dénaturer le travail, qui ne se définit plus d’après
son résultat mais d’après le gain qu’il procure.
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