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Les échanges
■ LA CULTURE Philosophie Tles STG-STI-STL-SMS
● À l’origine, l’argent est un objet d’usage (fer, bronze ou autre métal) qui
peut être facilement conservé, transporté et divisé. Avec le développe-
ment des échanges, les pièces vont être frappées d’un signe indiquant
leur quantité de métal.
● Quoi qu’il en soit, l’argent n’est jamais qu’une marchandise qui exprime
la valeur des autres marchandises, et vaut comme toute autre marchandise.
L’ÉCHANGE DOMESTIQUE
● Sans besoin, pas d’échange. Mais on peut objecter qu’il y a des biens
d’usage gratuits : l’air, par exemple.
● Par ailleurs, une marchandise qui ne trouve pas d’acquéreur ne perd
pas pour autant son prix. Adam Smith, dans Recherche sur la nature et les
causes de la richesse des nations (1776), affirme que le prix de chaque chose
est le travail que coûte sa production. Voilà pourquoi certains biens sont
gratuits tandis que d’autres, de peu d’usage (or, argent), sont très chers.
● Néanmoins, les choses n’ont de prix que pour autant qu’elles sont
utiles ou agréables. L’échange n’est donc qu’un moyen de se procurer
des objets nécessaires à la vie et utiles à la communauté.
● Pour Aristote, cet art d’acquérir, propre à l’économie domestique, est
conforme à la nature.
L’ÉCHANGE CHRÉMATISTIQUE
● Avec l’introduction de la monnaie, une nouvelle forme d’échange
apparaît. Dans l’échange propre à l’économie domestique, l’argent (A)
n’est qu’un moyen terme dans l’échange entre marchandises (M). On a la
formule MAM. Dans l’échange chrématistique, l’argent devient le terme de
l’échange (AMA). Le « négoce », par exemple, consiste à revendre les
marchandises de manière à se procurer une somme d’argent supérieure à
celle dépensée pour les acheter. La limite de cette forme d’échange est la
spéculation boursière. Là, dit Aristote, « l’argent produit de l’argent », et
cette « manière d’acquérir des richesses » est « la plus contraire à la nature ».
● L’accumulation de l’argent est un processus sans limites et à vouloir
ainsi s’enrichir, on peut perdre sa vie à la gagner.
● L’argent finit aussi par dénaturer le travail, qui ne se définit plus d’après
son résultat mais d’après le gain qu’il procure.
L’argent est une marchandise
La valeur d’un produit
L’échange est dans la nature de l’homme
l’argent produit de l’argent
Le pouvoir de dénaturation de l’argent
© Bordas