MBA Management des Ressources humaines
2013©
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RESUME
La présente étude s’intéresse aux restructurations au sein des entreprises, et plus
particulièrement aux plans de départs volontaires, ainsi qu’aux impacts sur la gestion de la
population restante composée, selon le terme utilisé en littérature, de « survivants ». L’analyse se
concentre notamment sur les spécificités du secteur bancaire.
Les grandes notions entourant la gestion des « survivants » dans la littérature sociale et
économique sont abordées autour de 3 thèmes centraux.
Le concept de restructuration est, tout d’abord, explicité au travers de ses différentes
configurations inhérentes, notamment, au type de secteur dans lequel il intervient. Une typologie de
restructurations est ainsi élaborée. Afin de permettre une analyse synthétique, une catégorisation des
principaux intervenants des restructurations a été également établie : acteurs stratégiques, managers
de proximité, gestionnaires des ressources humaines et cabinets de conseil.
Les restructurations s’inscrivent dans un contexte général de crise, dont les principaux
éléments caractéristiques, tels que la temporalité et les conditions de rupture, sont présentés par la
suite. Un intérêt particulier est porté sur les dimensions sociales et organisationnelles des crises et
leurs impacts sur les individus.
Le lien est alors établi avec les « survivants » : les personnes ayant traversé la crise induite par
une restructuration tout ayant été épargnées par celle-ci. La littérature apporte plusieurs dimensions
permettant d’aborder l’impact de la crise sur le ressenti et les perspectives de ces individus,
notamment le sentiment d’équité et le niveau de stress.
Le choix d’un travail sur le secteur bancaire s’explique par une conjoncture particulièrement
propice à l’étude. Les grandes banques françaises ont, en effet, connu un nombre de restructurations
d’une ampleur sans précédent dans la fin des années 2000. Cela a pour effet de créer un champ
d’investigation à la fois relativement uniforme et particulièrement fertile en terme de ressentis,
puisque pour beaucoup des acteurs il s’agit de la première expérience de ce type.
Les quatre (4) types d’intervenants précédemment identifiées sont interrogées au travers
d’entretiens semi-directifs. L’objectif est de procéder à une analyse qualitative axée sur une
population suffisamment représentative pour mettre à l’épreuve les hypothèses présentées dans la
littérature et enrichir la réflexion par de nouvelles observations issues des entretiens réalisés. Cette
série d’entretiens débouche sur l’élaboration d’une matrice classant les types de survivants en
quatre (4) catégories, selon leur niveau d’engagement dans l’entreprise et leur niveau de satisfaction
personnelle.
Une série d’enseignements issus des entretiens sont exposés. Tout d’abord, un décalage
profond de compréhension et de ressenti relatif à la « crise » entre les acteurs dit « stratégiques » et
les sujets « du terrain ». Si les premiers identifient un phénomène externe et ponctuel de crise qui