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Dans notre société éliste, ascension économique et inégalités sociales cohabitent. Face aux
exigences instuonnelles et aux condions de vie, les paents et les soignants en pâssent.
Chacun soure isolément face à une incompréhension réciproque, les menant ainsi à des con-
its qui n'auraient pas lieux d'être… Explicaons.
Les paents sourent. Comme leur nom l'indique. Ils sourent d'être malades, mais aussi de leurs condions de
vie, de la situaon économique et parfois du comportement de certains soignants, de certaines instuons.
Beaucoup de professionnels de santé sourent. C'est tout aussi indéniable. Ils sourent en parculier d'être pris
entre deux feux : d'une part, leur méer comporte son lot de pressions, souvent intolérables :
le suicide est fréquent dans les professions de santé, plus que dans la populaon générale ; le
burn-out et la dépression extrêmement répandus. D'autre part, les pressions sont vives de la
part du système, qu'on exerce en instuon ou en libéral. Et dans un pays où la seule soluon
aux coûts de la santé consiste à praquer des coupes, tout le monde est suscepble de
sourir.
Enn, les soignants sourent par ricochet de la sourance instuonnelle (ou d’État) que subissent les paents.
Un paent au chômage, harcelé moralement ou criblé de dees, par exemple, a beaucoup de mofs d'être
désagréable ou agressif avec un professionnel de santé. Non que le professionnel en queson y soit pour quelque
chose, mais parce qu'il est dans une posion paradoxale : il est censé soulager le paent, mais il doit parfois le
faire dans des condions impossibles. Et il est en première ligne. Alors, c'est lui (ou elle) qui prend.
Et là encore, les deux côtés campent sur leurs posions : les exigences des paents semblent démesurées au
professionnel qui manque de moyens, l'impuissance ou la fague du soignant sont perçues comme un rejet par le
paent qui s'adresse à lui de bonne foi.
Et quand l'incompréhension mutuelle est si grande, les conits sont inévitables. Il y a donc de la sourance de
part et d'autre et chacune des deux ignore l'autre. Il y a cependant des diérences, et il est important de les rap-
peler…
Les paents reprochent aux soignants de terrain [...] les sourances que d'autres leur ont fait
subir. […] les soignants de terrain reprochent aux paents de ne pas tenir compte de leurs
condions de travail.
En tant que tel, il a des obligaons (morales, déontologiques, légales). Et l'une de ses obligaons, est d'être
bienveillant et respectueux envers tous les paents.
Il est bon de rappeler que les professionnels de santé sont a priori au service du paent. Ils ne leur font pas une
faveur en s'occupant d'eux. Ils font leur travail. Pour un professionnel de santé, la bienveillance n'est pas
oponnelle. Elle n'est pas une convenon sociale, mais fait pare de ses obligaons. Être bienveillant, ça fait
pare du boulot. Ça ne veut pas dire qu'il doit tout encaisser sans rien dire, bien entendu. Face à un paent
désagréable ou agressif, le professionnel est en droit de dire qu'il ne peut pas travailler dans ces condions et de
demander qu'il se calme. S'il ne le fait pas, il est aussi en droit de lui dire : Je ne peux pas m'occuper de vous si
vous êtes dans cet état.
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NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE