Notes de cours
L1 — MATH120
Herv´
e Le Dret
11 mai 2004
2
Chapitre 1
Rappels sur les nombres complexes
Dans ces notes de cours, on travaillera essentiellement `
a l’aide de nombres
r´
eels, dont les propri´
et´
es alg´
ebriques sont suppos´
ees acquises, mais parfois ´
egale-
ment avec les nombres complexes.
1.1 D´
efinition et premi`
eres propri´
et´
es
On adopte une pr´
esentation alg´
ebrique des nombres complexes. Pour cela,
on va munir l’ensemble R2de deux lois de composition internes, respectivement
appel´
ees addition et multiplication, qui sont d´
efinies de la fac¸on suivante.
Pour tout couple ((x,y),(x0,y0)) de R2×R2, on d´
efinit la somme par
(x,y)+(x0,y0)=(x+x0,y+y0),
et le produit par
(x,y)×(x0,y0)=(xx0yy0,xy0+yx0).
L’ensemble R2muni de ces deux lois est appel´
eensemble des nombres com-
plexes, ou encore plan complexe (pour une raison g´
eom´
etrique que l’on d´
etaillera
un peu plus loin et qui correspond `
a l’interpr´
etation qui en est donn´
ee dans l’en-
seignement secondaire), et on le note C.
Par convention, il est commode d’identifier les nombres complexes de la forme
(x,0)avec le nombre r´
eel x, si bien que l’on pose
xR,(x,0) = x.
En particulier, on notera (1,0) = 1 et (0,0) = 0. On introduit enfin la notation
suivante i= (0,1).
3
4CHAPITRE 1. Rappels sur les nombres complexes
Th´
eor`
eme 1 Avec les notations pr´
ec´
edentes, on a
(x,y) = x+iy,
et l’on a i2=1.
D´
emonstration. En effet, soit z= (x,y)C. Alors zpeut encore s’´
ecrire, en uti-
lisant les d´
efinitions des op´
erations internes
z= (x+0,0+y)=(x,0)+(0,y)=(x,0)+(0,1)×(y,0) = x+iy.
De plus, i2= (0,1)×(0,1)=(1,0) = 1.
Ces notations sont extrˆ
emement pratiques car elles simplifient les calculs.
Proposition 1 Les calculs alg´
ebriques ´
el´
ementaires sur les nombres complexes
s’effectuent exactement comme les calculs sur les nombres r´
eels en remplac¸ant i2
par 1.
D´
emonstration. Soit z= (x,y) = x+iy et z0= (x0,y0) = x0+iy0deux nombres
complexes. Consid´
erons le cas de l’addition. On a
z+z0= (x,y)+(x0,y0) = (x+x0,y+y0)=(x+x0) + i(y+y0)
=x+x0+iy+iy0= (x+iy)+(x0+iy0).
De mˆ
eme pour le produit
zz0= (x,y)×(x0,y0) = (xx0yy0,xy0+yx0)
= (xx0yy0) + i(xy0+yx0)
=xx0+i(xy0+yx0) + i2yy0
= (x+iy)(x0+iy0),
si bien qu’`
a partir de maintenant, on peut sans regret abandonner les d´
efinitions
utilisant les couples de r´
eels.
D´
efinition 1 Soit z =x+iy un nombre complexe. Le r´
eel x s’appelle la partie
r´
eelle de z et le r´
eel y sa partie imaginaire. On les note
x=(z)et y =(z).
Remarque 1 On a donc z=(z) + i(z). Notons bien que la partie r´
eelle et la
partie imaginaire d’un nombre complexe sont toutes les deux des nombres r´
eels.
On peut r´
e´
ecrire les d´
efinitions des op´
erations internes sous la forme suivante
(z+z0) = (z) + (z0)et (z+z0) = (z) + (z0),
(zz0) = (z)(z0)(z)(z0)et (zz0) = (z)(z0) + (z)(z0).
1.1. D´
efinition et premi`
eres propri´
et´
es 5
Les nombres complexes de la forme iy avec yRsont appel´
es des nombres
imaginaires purs. Le carr´
e d’un nombre imaginaire pur est un r´
eel n´
egatif, (iy)2=
y2et r´
eciproquement iest une racine carr´
ee de 1 (l’autre ´
etant i). `
A l’´
epoque
o`
u ces nombres ont ´
et´
e invent´
es, `
a la Renaissance, cette propri´
et´
e´
etait jug´
ee telle-
ment choquante que ces nombres ont ´
et´
e qualifi´
es d’«imaginaires », c’est-`
a-dire
qu’on ne croyait pas vraiment `
a leur existence. Depuis le temps, on s’est habitu´
e
`
a l’id´
ee...
Notons que les puissances successives du nombre isont de la forme i2=1,
i3=i2×i=i,i4= (i2)2= (1)2=1 et plus g´
en´
eralement i2p= (1)ppour
les puissances paires et i2p+1= (1)pipour les puissances impaires.
Notons enfin qu’en physique, et notamment en ´
electricit´
e, la lettre iest r´
eserv´
ee
`
a l’intensit´
e du courant, si bien que les physiciens pr´
ef`
erent noter (0,1) = j. Mal-
heureusement, la tradition math´
ematique donne `
a la lettre june toute autre si-
gnification j=1
2+i3
2= (1
2,3
2). Ce n’est qu’une question de contexte, et
naturellement nous suivrons ici la tradition math´
ematique.
Th´
eor`
eme 2 Les propri´
et´
es alg´
ebriques des op´
erations sur les complexes sont
les mˆ
emes que celles des op´
erations sur les r´
eels. En particulier, pour tout z =
x+iy C, on a
z=xiy et si z 6=0,1
z=xiy
x2+y2.
D´
emonstration. Dans cette d´
emonstration, on notera syst´
ematiquement x=(z),
y=(z),x0=(z0), etc.
Il y a toute une liste de propri´
et´
es `
a v´
erifier.
L’addition est associative
(z+z0) + z00 =(x+x0) + i(y+y0)+x00 +iy00
= (x+x0+x00) + i(y+y0+y00)
= (x+iy) + (x0+x00) + i(y0+y00)
=z+ (z0+z00),
pour tous z,z0,z00 dans C. On n’a donc pas `
a se pr´
eoccuper des parenth`
eses
dans une somme de complexes.
Elle admet un ´
el´
ement neutre, qui n’est autre que (0,0) = 0, car
z+0=x+0+i(y+0) = x+iy =z=0+z,
pour tout zC.
Tout zCadmet un oppos´
e pour l’addition, qui n’est autre que xiy,
car z+ (xiy) = xx+i(yy) = 0= (xiy) + z.
On note l’oppos´
e de zpar z=xiy.
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