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Objectifs :
- Faire découvrir à nos collègues, l’existence d’une grammaire autre que
celle à laquelle ils ont été habitués.
- Familiariser nos collègues avec l’emploi d’une terminologie grammaticale
« nouvelle »issue de l’étude de la grammaire générative et
transformationnelle.
- Amener nos collègues à manipuler les concepts de la grammaire
générative et transformationnelle avec précision.
- Amener nos collègues à se situer par rapport aux différents ouvrages
traitant de la grammaire.
- Amener nos collègues à l’analyse de phrases en appliquant les règles de
réécriture.
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Plan :
Titres
Pages
1. Les concepts de compétence et de performance.
1.1. La compétence.
1.2. La performance.
2. Projet de la grammaire générative et transformationnelle.
3. Théories linguistiques antérieures à la grammaire
générative et transformationnelle.
3.1. La grammaire distributionnelle.
3.2. L’analyse syntagmatique.
4. Le fonctionnement de la grammaire générative et
transformationnelle.
4.1. Composante de base
4.2. Les règles lexicales et les règles de sous-
catégorisation
4.3. Règles de transformation morpho- phonologiques
5. Applications.
6. Evaluation.
7. Références.
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La grammaire générative et transformationnelle s’est développée depuis
1955 sous l’impulsion de Noam Chomsky, professeur à l’institut de technologie
du Massachusetts aux Etats – Unis d’Amérique. C’est cette grammaire nouvelle
qui rebute pas mal d’entre-nous. Essayons de comprendre ensemble ses
principes, son projet et son fonctionnement.
1. Les concepts de compétence et de performance.
Noam Chomsky fait reposer sa théorie sur deux concepts clés : la
compétence et la performance.
1.1. La compétence.
N. Chomsky définit la compétence comme étant le savoir intuitif intériorisé
par l’individu. La compétence est la maîtrise intuitive des règles de la langue.
Elle permet au sujet parlant de construire et de comprendre un nombre infini de
phrases correctes.
« Tout sujet adulte parlant une langue donnée est à tout moment capable d’émette
spontanément ou de percevoir ou de comprendre un nombre infini de phrases que pour la
plupart, il n’a jamais prononcées ni entendues auparavant1 »
Le sujet peut également porter un jugement de grammaticalité sur tel ou tel
énoncé grâce à cette compétence : il saura déterminer si telle ou telle phrase est
conforme aux règles de la langue.
N. Chomsky distingue une compétence universelle et une compétence
particulière. Il établit cette distinction en observant l’accès de l’enfant au
langage.
L’enfant, en naissant, n’est prédisposé à l’apprentissage d’aucune langue
particulière : un petit algérien en milieu francophone apprendra facilement le
français. Le petit français, mis en milieu arabophone, apprendra l’arabe aisément
et sans difficultés particulières.
L’apprentissage de la langue par l’enfant n’est pas opéré par imitation de
modèles linguistiques ou répétitions. L’enfant est capable de percevoir les
principes de la langue et de produire lui-même des phrases nouvelles. Pour ainsi
dire, l’enfant va construire « sa propre grammaire » qui va l’aider à comprendre
et à construire de nouveaux énoncés autres que ceux qu’il a déjà entendus.
1 N. RUWET , Introduction à la grammaire générative, Paris, Plon, 1967.
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Chomsky formule une double hypothèse dans l’apprentissage de la langue :
L’homme possède, dès sa naissance, une structure mentale innée qui
le prédispose au langage. Il existe un système complexe de
structures innées qui fait partie de l’équipement mental intrinsèque
de l’enfant et dont il se sert.2
Toutes les langues malgré leurs diversités et leurs différences
reposent sur un système de lois communes, universelles, sous-
jacentes aux grammaires particulières à chacune d’elles. Ces lois
universelles sont ce que Chomsky appelle les « universaux du
langage ».
Ainsi se trouve défini le concept de compétence universelle : elle est
l’aptitude de l’homme à saisir d’emblée les règles linguistiques fondamentales
qui sous- tendent les grammaires des diverses langues. Parmi ces règles
fondamentales, on pourrait citer, par exemple, la distinction entre le syntagme
nominal et le syntagme verbal, la différence entre le lexème3 et le morphème4, le
principe du phonème comme unité distinctive et le fonctionnement de la double
articulation.
La compétence particulière est l savoir linguistique qui concerne les lois
particulières caractérisant telle ou langue et par lesquelles elles se différencient.
Ces lois particulières ne peuvent être qu’apprises grâce à l’environnement
linguistique.
Compétence universelle et compétence particulière, universaux du langage
et lois particulières vont amener le schéma qui suit :
Sujet Langue
COMPETENCE UNIVERSELLE
INNEE
UNIVERSAUX DU LANGAGE
COMPETENCE PARTICULIERE
APPRISE
LOIS PARTICULIERES DES
DIVERSES LANGUES
2 A ce niveau, Chomsky rejoint l a question des activités mentales que posaient les logiciens de Port – Royal.
3 Lexème :élément significatif appartenant au lexique.
4 Morphème : le plus petit élément significatif réalisé dans un énoncé. (On distingue les morphèmes
grammaticaux (ent, marque de la troisième personne du pluriel des verbes) et les morphèmes lexicaux ( prudent
dans imprudemment, voi- dans voient).
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