
La grammaire générative et transformationnelle s’est développée depuis
1955 sous l’impulsion de Noam Chomsky, professeur à l’institut de technologie
du Massachusetts aux Etats – Unis d’Amérique. C’est cette grammaire nouvelle
qui rebute pas mal d’entre-nous. Essayons de comprendre ensemble ses
principes, son projet et son fonctionnement.
1. Les concepts de compétence et de performance.
Noam Chomsky fait reposer sa théorie sur deux concepts clés : la
compétence et la performance.
1.1. La compétence.
N. Chomsky définit la compétence comme étant le savoir intuitif intériorisé
par l’individu. La compétence est la maîtrise intuitive des règles de la langue.
Elle permet au sujet parlant de construire et de comprendre un nombre infini de
phrases correctes.
« Tout sujet adulte parlant une langue donnée est à tout moment capable d’émette
spontanément ou de percevoir ou de comprendre un nombre infini de phrases que pour la
plupart, il n’a jamais prononcées ni entendues auparavant1 »
Le sujet peut également porter un jugement de grammaticalité sur tel ou tel
énoncé grâce à cette compétence : il saura déterminer si telle ou telle phrase est
conforme aux règles de la langue.
N. Chomsky distingue une compétence universelle et une compétence
particulière. Il établit cette distinction en observant l’accès de l’enfant au
langage.
L’enfant, en naissant, n’est prédisposé à l’apprentissage d’aucune langue
particulière : un petit algérien en milieu francophone apprendra facilement le
français. Le petit français, mis en milieu arabophone, apprendra l’arabe aisément
et sans difficultés particulières.
L’apprentissage de la langue par l’enfant n’est pas opéré par imitation de
modèles linguistiques ou répétitions. L’enfant est capable de percevoir les
principes de la langue et de produire lui-même des phrases nouvelles. Pour ainsi
dire, l’enfant va construire « sa propre grammaire » qui va l’aider à comprendre
et à construire de nouveaux énoncés autres que ceux qu’il a déjà entendus.
1 N. RUWET , Introduction à la grammaire générative, Paris, Plon, 1967.
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