6-000-P-40
Transplantations
pulmonaires
G.
Thabut, P.
Mordant,
Y.
Castier,
H.
Mal
Depuis
la
première
transplantation
monopulmonaire
avec
survie
prolongée
réussie
par
Cooper
en
1983,
la
transplantation
pulmonaire
s’est
progressivement
imposée
comme
le
traitement
de
référence
des
formes
terminales
de
maladies
respiratoires
chroniques.
Les
transplantations
monopulmonaires
et
bipulmonaires
représentent
la
très
grande
majorité
des
transplantations
réalisées
dans
le
monde,
les
indications
des
transplantations
cardiopulmonaires
étant
devenues
marginales.
Les
indications
de
transplantation
pul-
monaire
ont
été
progressivement
élargies
jusqu’à
concerner
des
receveurs
hospitalisés
en
réanimation,
sous
assistance
ventilatoire
ou
cardioventilatoire
(extracorporeal
membrane
oxygenation
[ECMO]).
Parallèlement,
la
pénurie
de
greffons
a
conduit
à
élargir
leurs
critères
d’acceptation,
puis
à
les
évaluer
ex
vivo
avant
de
prendre
la
décision
de
les
greffer
ou
non.
Les
résultats
de
la
transplantation
pulmonaire
se
sont
améliorés
avec
le
temps
et
la
survie
médiane
après
transplantation
atteint
maintenant
cinq
ans.
Chez
les
patients
survivants,
le
résultat
fonctionnel
après
greffe
est
satisfaisant,
permettant
aux
patients
de
réaliser
les
principales
activités
de
la
vie
quotidienne.
©
2015
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
Mots-clés
:
Transplantation
pulmonaire
;
Survie
;
Infection
;
Ischémie/reperfusion
;
Rejet
Plan
Introduction
1
Historique
2
Transplantation
cœur–poumon
2
Transplantation
monopulmonaire
2
Transplantation
bipulmonaire
2
Sélection
des
candidats
2
Indications
2
Contre-indications
2
Date
d’inscription
en
liste
d’attente
3
Choix
de
la
procédure
3
Sélection
du
donneur
4
Donneurs
en
état
de
mort
encéphalique
4
Solutions
alternatives
5
Règles
de
répartition
des
greffons
6
Règles
standard
en
vigueur
en
France
6
Procédure
de
«
super-urgence
»
6
Déroulement
des
interventions
6
Prélèvement
6
Préservation
du
greffon
7
Transplantation
pulmonaire
7
Immunosuppression
8
Induction
8
Entretien
8
Complications
8
Dysfonction
primaire
du
greffon
8
Rejet
aigu
9
Dysfonction
chronique
du
greffon
9
Complications
infectieuses
10
Complications
bronchiques
11
Néoplasies
11
Récurrence
de
la
maladie
initiale
12
Résultats
12
Survie
12
Fonction
respiratoire
12
Qualité
de
vie
12
Conclusion
12
Introduction
Si
les
premiers
essais
expérimentaux
de
transplantation
cœur–poumon
(TCP)
remontent
aux
années
1940,
il
a
fallu
attendre
le
début
des
années
1980
pour
assister
aux
premières
sur-
vies
cliniques
après
transplantation
pulmonaire
(TP).
Ces
survies
ont
été
rendues
possibles
par
l’introduction
de
la
ciclosporine,
par
les
progrès
techniques
de
la
chirurgie,
de
la
réanimation,
et
par
l’expérience
tirée
des
autres
transplantations
d’organes
solides.
L’élargissement
des
indications
de
la
TP
a
conduit
au
déve-
loppement
de
nouvelles
techniques
visant
à
réduire
la
pénurie
de
greffons,
telle
l’utilisation
de
greffons
marginaux
et
le
développement
des
techniques
de
perfusion
ex
vivo.
Parallèle-
ment,
les
modifications
des
règles
d’attribution
des
greffons
et
l’amélioration
des
résultats
de
la
TP
ont
abouti
à
transplanter
des
patients
de
plus
en
plus
graves,
compliquant
ainsi
considérable-
ment
la
gestion
périopératoire.
L’accroissement
du
nombre
de
patients
survivant
longtemps
après
la
transplantation
a
démasqué
d’autres
pathologies
aux-
quelles
le
transplanteur
doit
faire
face
:
à
côté
de
la
dysfonction
chronique
du
greffon
qui
touche
30
à
50
%
des
patients
à
cinq
ans,
les
néoplasies
et
les
conséquences
rénales
des
immu-
nosuppresseurs
grèvent
la
qualité
de
vie
et
la
survie
à
long
terme
des
transplantés
pulmonaires.
Malgré
ces
difficultés,
la
transplantation
reste
un
traitement
efficace
et
en
pleine
expan-
sion
des
pathologies
pulmonaires
chroniques
arrivées
au
stade
d’insuffisance
respiratoire
terminale.
EMC
-
Pneumologie 1
Volume
12
>
n4
>
octobre
2015
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-195X(15)54359-4
6-000-P-40 Transplantations
pulmonaires
Historique
Transplantation
cœur–poumon
La
TCP
est
la
première
TP
à
avoir
été
réalisée
avec
succès
en
1981
par
l’équipe
de
Stanford [1].
Cette
technique
est
actuellement
réservée
aux
patients
atteints
d’hypertension
artérielle
pulmo-
naire
(HTAP)
du
groupe
1
associée
à
une
dysfonction
droite
sévère,
d’HTAP
associée
à
une
cardiopathie
non
corrigeable
médicale-
ment
dans
le
cadre
d’un
syndrome
d’Eisenmenger,
ou
à
de
rares
cas
de
pathologies
pulmonaires
associées
à
une
défaillance
car-
diaque.
L’intervention
consiste
en
une
explantation
du
cœur
et
des
poumons
du
receveur,
suivie
d’une
implantation
du
bloc
cœur–poumons,
nécessairement
réalisées
sous
circulation
extracorporelle
(CEC).
L’adéquation
entre
la
taille
du
greffon
et
le
thorax
du
receveur
est
ici
primordiale.
L’anesthésie
des
patients
atteints
d’HTAP
sévère
et
la
réanimation
des
patients
greffés
cœur–poumons
sont
particulièrement
délicates,
et
la
mortalité
hospitalière
reste
proche
de
20
%
dans
l’équipe
franc¸aise
de
réfé-
rence [2].
À
plus
long
terme,
les
patients
bénéficiant
d’une
TCP
présentent
moins
de
complications
bronchiques
que
les
transplantés
bipou-
mons,
car
les
artères
bronchiques
sont
revascularisées
par
des
anastomoses
avec
les
artères
coronariennes
;
et
moins
de
mala-
dies
coronaires
du
greffon
que
les
transplantés
cardiaques,
pour
des
raisons
encore
mal
connues [3].
Au
total,
la
médiane
de
survie
de
ces
patients
est
de
cinq
ans,
comparable
à
celle
observée
après
transplantations
mono-
ou
bipulmonaire
auxquelles
est
consacrée
la
suite
de
cet
article.
Transplantation
monopulmonaire
La
transplantation
monopulmonaire
(TMP)
consiste
à
réaliser
une
pneumonectomie
suivie
par
l’implantation
d’un
greffon
pul-
monaire,
le
plus
souvent
par
thoracotomie
postérolatérale.
Les
premières
réussites
cliniques
de
cette
technique
remontent
à
1983
et
sont
à
mettre
au
crédit
de
l’équipe
de
Toronto [4].
Les
premiers
patients
transplantés
par
cette
équipe
étaient
atteints
de
fibrose
pulmonaire.
Transplantation
bipulmonaire
La
transplantation
bipulmonaire
(TBP)
a
été
réalisée
avec
suc-
cès
en
1986,
également
par
l’équipe
de
Toronto [5].
La
technique
initiale
consistait
en
une
implantation
du
bloc
bipoumon
du
donneur
dans
le
thorax
du
receveur
sous
CEC,
avec
suture
de
l’oreillette
gauche,
du
tronc
de
l’artère
pulmonaire
et
de
la
trachée.
En
l’absence
de
revascularisation
trachéale
par
les
anastomoses
coronarobronchiques
retrouvées
dans
la
TCP,
les
complications
trachéales
étaient
fréquentes [6],
et
ont
progressivement
conduit
à
abandonner
cette
technique.
La
technique
actuelle
de
TBP
a
été
décrite
par
Bonnette
et
Bisson
en
1992,
et
consiste
à
réaliser
suc-
cessivement
deux
TMP,
d’un
côté
puis
de
l’autre,
chez
le
même
patient [7,
8].
Sélection
des
candidats
Indications
Toutes
les
maladies
pulmonaires
se
compliquant
d’insuffisance
respiratoire
grave
sont
des
indications
potentielles
de
TP [9].
À
ce
jour,
les
trois
principales
indications
de
TP
sont
la
bronchopneu-
mopathie
chronique
obstructive
(BPCO),
la
fibrose
pulmonaire
et
la
mucoviscidose.
La
part
respective
de
ces
trois
pathologies
a
varié
au
cours
du
temps
et
d’un
pays
à
l’autre [10].
D’après
les
données
du
registre
de
l’International
Society
for
Heart
and
Lung
Transplant
(ISHLT),
les
indications
des
TP
réalisées
au
cours
des
15
dernières
années
étaient
les
suivantes
:
BPCO
(35
%),
fibrose
(23
%),
muco-
viscidose
(17
%),
emphysème
par
déficit
en
alpha-1-antitrypsine
(6
%),
bronchectasies
(3
%),
sarcoïdose
(3
%),
maladies
kystiques
(3
%)
et
HTAP
du
groupe
1
(3
%) [11].
Tableau
1.
Critères
généraux
de
sélection
des
patients.
Critères
généraux
Maladie
pulmonaire
à
un
stade
évolué
non
accessible
à
un
autre
traitement
Survie
spontanée
inférieure
à
2–3
ans
Absence
de
dysfonction
significative
d’autres
organes
vitaux
tels
que
foie,
rein,
système
nerveux
central
Critères
psychosociaux
Absence
de
pathologie
psychiatrique
sévère
Absence
de
toxicomanie
Haut
degré
de
motivation
pour
la
transplantation
Environnement
social
et
familial
adéquat
Tabagisme
arrêté
de
fac¸on
stable
État
nutritionnel
adéquat
(ni
dénutri,
ni
obèse)
Absence
d’infection
extrapulmonaire
active
Absence
de
néoplasie
non
considérée
comme
définitivement
guérie
Selon
le
type
de
transplantation
réalisée
Âge
inférieur
à
65
ans
pour
les
transplantations
monopulmonaires
Âge
inférieur
à
60
ans
pour
les
transplantations
bipulmonaires
Âge
inférieur
à
55
ans
pour
les
transplantations
cardiopulmonaires
Pour
les
transplantations
mono-
et
bipulmonaires,
absence
de
dysfonction
ventricule
gauche
ou
d’atteinte
coronarienne
significative
Si
la
BPCO
a
été
pendant
longtemps
la
première
indication
de
TP,
la
mise
en
place
de
politiques
d’attribution
des
greffons
favorisant
les
receveurs
les
plus
graves
a
abouti
à
une
augmen-
tation
considérable
de
la
place
de
la
fibrose
pulmonaire
et
de
la
mucoviscidose,
tant
aux
États-Unis
qu’en
Europe.
En
France,
l’emphysème-BPCO
et
la
mucoviscidose
représentaient
chacun
29
%
des
inscriptions
sur
la
liste
en
2012,
contre
20
%
pour
la
fibrose [12].
Les
pathologies
respiratoires
survenant
dans
un
contexte
de
pathologies
systémiques
(sclérodermie,
lupus
érythémateux
dis-
séminé)
doivent
faire
l’objet
d’une
évaluation
au
cas
par
cas
mais
ne
constituent
pas
une
contre-indication
formelle
à
la
trans-
plantation.
De
même,
la
TP
pour
adénocarcinome
à
extension
lépidique
(anciennement
bronchioloalvéolaire)
arrivé
au
stade
d’insuffisance
respiratoire
conduit
à
des
résultats
similaires
aux
autres
indications,
alors
que
les
traitements
alternatifs
ne
pré-
sentent
qu’une
efficacité
limitée
:
une
éventuelle
indication
de
TP
peut
donc
être
discutée
au
cas
par
cas [13].
Contre-indications
La
sélection
des
candidats
à
la
TP
est
un
processus
complexe
qui
doit
idéalement
se
dérouler
sur
une
période
prolongée
per-
mettant
à
l’équipe
soignante
de
cerner
le
profil
psychologique
et
les
attentes
du
patient,
et
au
patient
de
comprendre
les
risques
et
les
contraintes
liés
à
cette
procédure.
Cette
période
d’évaluation
permet
de
rechercher
des
comorbidités
nécessitant
un
traitement
préalable,
voire
contre-indiquant
la
TP [14].
Si
les
critères
de
sélec-
tion
peuvent
varier
d’un
centre
à
l’autre,
il
existe
un
accord
sur
les
principes
généraux [15] (Tableau
1).
Contre-indications
formelles
Les
pathologies
suivantes
sont
des
contre-indications
absolues
à
la
TP
:
pathologie
maligne
de
moins
de
cinq
ans
en
dehors
des
carci-
nomes
cutanés
;
hépatite
B
ou
C
active
;
tabagisme
actif
ou
alcoolisme
chronique
;
pathologie
psychiatrique
décompensée.
2EMC
-
Pneumologie
Transplantations
pulmonaires 6-000-P-40
Contre-indications
relatives
Générales
L’attitude
vis-à-vis
de
l’infection
par
le
virus
de
l’immuno-
déficience
humaine
(VIH)
est
en
train
de
changer
suite
à
la
publication
de
résultats
encourageants
en
transplantations
rénale,
hépatique
et
cardiaque [16].
L’existence
de
comorbidités
car-
diaques,
hépatiques
ou
rénales
n’est
pas
une
contre-indication
formelle
à
la
TP,
des
transplantations
combinées
pouvant
être
envisagées.
La
présence
de
lésions
coronaires
ne
constitue
pas
une
contre-indication
à
la
TBP
si
les
lésions
sont
limitées
et
peuvent
être
traitées
par
voie
endovasculaire.
L’existence
d’un
diabète,
d’une
ostéoporose
majeure,
d’un
reflux
gastro-œsophagien
sévère,
d’une
obésité
ou
la
présence
d’une
dénutrition
font
partie
des
éléments
pris
en
compte
dans
la
sélection
des
patients
mais
ne
peuvent
à
eux
seuls
être
considérés
comme
des
contre-indications
formelles.
Ainsi,
l’indice
de
masse
corporelle
(IMC)
est
pris
en
compte
dans
l’évaluation
des
candidats,
l’obésité
et
la
dénutri-
tion
étant
associées
à
une
augmentation
du
risque
de
décès
après
transplantation [17].
Il
n’y
a
cependant
pas
de
limites
strictement
définies
et
les
pratiques
varient
largement
d’un
centre
de
TP
à
l’autre.
Chirurgicales
Initialement,
les
antécédents
de
chirurgie
pulmonaire
ou
pleu-
rale
étaient
considérés
comme
une
contre-indication
formelle
à
la
TP
à
cause
des
difficultés
techniques
et
des
risques
hémorragiques
peropératoires [18].
Actuellement,
les
antécédents
de
chirurgie
thoracique
ne
constituent
plus
une
contre-indication
à
la
trans-
plantation,
bien
que
les
risques
de
saignement
postopératoire
et
de
reprise
chirurgicale
soient
effectivement
augmentés,
surtout
en
cas
de
recours
à
une
assistance
peropératoire.
Médicamenteuses
Une
corticothérapie
au
long
cours
était
initialement
une
contre-
indication
à
la
TP
à
cause
d’une
influence
supposée
sur
la
cicatrisation
bronchique,
ce
qui
conduisait
à
récuser
de
nombreux
receveurs
potentiels,
notamment
atteints
de
BPCO
ou
de
fibrose.
Il
a
depuis
été
montré
qu’une
cicatrisation
bronchique
satisfaisante
était
possible
même
en
cas
de
corticothérapie
préalable.
Néan-
moins,
il
est
toujours
préférable
de
réduire
la
dose
de
corticoïdes
sous
15
mg/j
de
prednisone.
Infectieuses
La
colonisation
aspergillaire
des
voies
aériennes
sans
asper-
gillome
n’est
pas
une
contre-indication
à
la
TP.
La
présence
d’un
aspergillome,
fréquent
dans
la
sarcoïdose
par
exemple,
n’est
pas
une
contre-indication
absolue,
mais
les
indications
doivent
être
soigneusement
discutées.
Les
patients
atteints
de
mucovis-
cidose
posent
des
problèmes
d’infections
chroniques
des
voies
aériennes
autrement
plus
difficiles.
La
colonisation
des
voies
aériennes
à
Pseudomonas
aeruginosa
panrésistant
n’est
pas
consi-
dérée
comme
une
contre-indication
à
la
TP,
bien
que
la
survie
post-transplantation
soit
significativement
affectée.
Le
cas
de
Burkholderia
cepacia
est
encore
très
discuté,
le
cenocepacia
de
genomovar
III
étant
associé
à
une
très
nette
augmentation
de
la
mortalité
après
TP
tandis
que
d’autres
sous-types
ne
semblent
pas
affecter
la
survie
après
transplantation [19,
20].
Âge
Les
habitudes
varient
beaucoup
d’un
centre
à
l’autre.
De
nom-
breux
centres
considèrent
comme
des
limites
raisonnables
60
ans
pour
une
TBP
et
65
ans
pour
une
TMP.
Néanmoins,
le
nombre
de
patients
de
plus
de
60
ans
bénéficiant
d’une
TBP
augmente
régu-
lièrement,
tout
comme
le
nombre
de
patients
de
plus
de
65
ans
bénéficiant
d’une
transplantation
quelle
qu’elle
soit.
D’après
une
étude
américaine,
les
patients
de
plus
de
65
ans
représentaient
moins
de
5
%
des
transplantés
pulmonaires
avant
2002,
contre
19
%
après
2008 [11].
Deux
études
récentes
incluant
respectivement
50
et
78
patients
âgés
de
plus
de
65
ans
retrouvaient
des
survies
à
un
et
trois
ans
similaires
à
celles
des
patients
âgés
de
moins
de
65
ans.
En
France,
la
transplantation
de
patients
de
plus
de
65
ans
reste
exceptionnelle.
La
plupart
des
centres
évaluent
l’âge
phy-
siologique
des
patients,
et
ne
récusent
pas
systématiquement
les
patients
âgés
de
66
ou
67
ans
s’ils
n’ont
pas
de
comorbidités.
Tableau
2.
Recommandations
pour
l’inscription
sur
la
liste.
BPCO
BODE
>
7
ou
au
moins
un
des
éléments
suivants
:
– antécédents
d’hospitalisation
pour
exacerbation
avec
PaCO2>
50
mmHg
HTAP
ou
cœur
pulmonaire
chronique
en
dépit
de
l’oxygénothérapie
VEMS
<
20
%
et
DLCO
<
20
%
ou
distribution
homogène
de
l’emphysème
Fibrose
pulmonaire
Diminution
de
10
%
ou
plus
de
la
CVF
en
six
mois
Désaturation
à
moins
de
88
%
lors
du
test
de
marche
de
six
minutes
Rayon
de
miel
sur
la
TDM
(score
de
fibrose
>
2)
Mucoviscidose
VEMS
<
30
%,
ou
déclin
rapide
du
VEMS
et/ou
un
des
éléments
suivants
:
besoins
accrus
en
oxygène
hypercapnie
–HTAP
HTAP
du
groupe
1
NYHA
III
ou
IV
sous
traitement
médical
maximal
Distance
parcourue
en
six
minutes
<
350
m
ou
en
diminution
Échec
d’un
traitement
par
époprosténol
ou
équivalent
IC
<
2
l/min/m2
POD
>
15
mmHg
BPCO
:
bronchopneumopathie
chronique
obstructive
;
BODE
:
body
mass
index,
airflow
obstruction,
dyspnoea
and
exercise
capacity
;
PaCO2:
pression
artérielle
en
dioxyde
de
carbone
;
HTAP
:
hypertension
artérielle
pulmonaire
;
VEMS
:
volume
expiratoire
maximum
seconde
;
DLCO
:
diffusing
capacity
of
the
lung
for
carbon
monoxide
;
CVF
:
capacité
vitale
forcée
;
TDM
:
tomodensitométrie
;
IC
:
intracoro-
nary
;
POD
:
pression
dans
l’oreillette
droite
;
NYHA
:
New
York
Heart
Association.
Patients
en
soins
intensifs
La
mise
en
place
de
nouvelles
procédures
d’attribution
des
gref-
fons
en
Europe
et
aux
États-Unis
permettant
un
accès
rapide
à
la
greffe
pour
les
patients
les
plus
graves
a
considérablement
modi-
fié
l’attitude
vis-à-vis
des
patients
en
unité
de
soins
intensifs,
sous
ventilation
mécanique
ou
sous
extracorporeal
membrane
oxygena-
tion
(ECMO) [21].
Des
études
récentes
ont
montré
que
les
patients
transplantés
alors
qu’ils
étaient
sous
ventilation
mécanique
ou
ECMO
avaient
une
augmentation
du
risque
de
décès
postopéra-
toire,
mais
avec
une
survie
au
long
cours
acceptable [22].
Sur
l’expérience
franc¸aise
de
30
patients
ayant
bénéficié
d’une
TP
alors
qu’ils
étaient
sous
ECMO
et
avaient
été
inscrits
sur
la
liste
en
«
super-urgence
»,
la
survie
était
de
60
%
à
deux
ans,
certes
infé-
rieure
à
celle
observée
après
transplantation
en
dehors
du
contexte
de
l’ECMO
ou
de
l’urgence,
mais
probablement
supérieure
à
la
survie
sans
greffe
d’un
patient
sous
ECMO
pour
insuffisance
res-
piratoire
terminale
décompensée [23].
Date
d’inscription
en
liste
d’attente
Des
recommandations
consensuelles
ont
été
établies
pour
déter-
miner
le
moment
idéal
d’inscription
sur
la
liste
(Tableau
2).
La
plupart
des
pays
ne
prenant
pas
en
compte
le
temps
d’attente
sur
la
liste
pour
l’attribution
des
greffons,
l’inscription
sur
la
liste
en
elle-même
n’est
pas
critique.
En
revanche,
une
évaluation
précoce
dans
un
centre
de
TP
est
toujours
souhaitable,
tout
d’abord
parce
que
certains
examens
invasifs
ne
peuvent
être
pratiqués
chez
un
patient
insuffisant
respiratoire
sévère,
mais
également
parce
que
les
pathologies
pulmonaires
exposent
à
un
risque
d’aggravation
brutale
qu’il
convient
d’anticiper,
notamment
en
cas
de
fibrose.
Choix
de
la
procédure
Tendances
générales
La
TCP
qui
fut
historiquement
la
première
procédure
à
être
réa-
lisée
représente
maintenant
moins
de
3
%
des
procédures
dans
EMC
-
Pneumologie 3
6-000-P-40 Transplantations
pulmonaires
Tableau
3.
Choix
du
type
de
transplantation
selon
la
pathologie,
l’âge
et
le
contexte.
Âge
<
60
ans
et
en
dehors
de
l’urgence
Âge
>
60
ans
ou
en
urgence
BPCO-emphysème Bipulmonaire
Monopulmonaire
Mucoviscidose-DDB
Bipulmonaire
Bipulmonaire
Fibrose
pulmonaire
Bipulmonaire
Monopulmonaire
HTAP
Bipulmonaire
(ou
cardiopulmonaire
si
insuffisance
droite
majeure)
Bipulmonaire
(ou
cardiopulmonaire
si
insuffisance
droite
majeure)
BPCO
:
bronchopneumopathie
chronique
obstructive
;
DDB
:
dilatation
des
bronches
;
HTAP
:
hypertension
artérielle
pulmonaire.
le
monde.
Les
seules
indications
qui
perdurent
sont
le
syndrome
d’Eisenmenger
avec
des
anomalies
cardiaques
non
curables
chi-
rurgicalement,
les
HTAP
du
groupe
1
associées
à
une
insuffisance
ventriculaire
droite
sévère,
ou
les
pathologies
pulmonaires
asso-
ciées
à
une
cardiopathie
évoluée [2,
11].
La
transplantation
bilobaire
à
partir
de
donneurs
vivants
a
connu
un
certain
essor
dans
les
années
1990
pour
les
patients
souffrant
de
mucoviscidose,
cette
technique
ayant
comme
prin-
cipal
avantage
d’éviter
l’attente
sur
la
liste.
Les
complications
potentiellement
graves
du
prélèvement
pour
le
donneur,
l’absence
d’avantage
en
termes
de
survie
pour
les
receveurs,
les
dif-
ficultés
logistiques
de
cette
intervention,
et
l’apparition
de
systèmes
d’allocations
des
greffons
qui
améliorent
considérable-
ment
l’accès
à
la
transplantation
pour
les
patients
les
plus
sévères
expliquent
la
quasi-disparition
de
cette
technique
(neuf
trans-
plantations
bilobaires
à
partir
de
donneurs
vivants
entre
2005
et
2010
aux
États-Unis).
TMP
et
TBP
représentent
97
%
des
TP
selon
le
registre
de
l’ISHLT [10].
L’avantage
théorique
de
la
TMP
est
une
utilisation
plus
efficiente
du
pool
de
donneur
et
la
plus
grande
simplicité
de
cette
intervention
qui
la
rend
réalisable
chez
des
patients
fragiles.
En
revanche,
cette
technique
chirurgicale,
irréalisable
dans
un
contexte
de
suppuration
pulmonaire
chronique
(mucoviscidose
par
exemple),
expose
au
risque
de
complications
sur
le
poumon
natif,
et
apporte
une
réserve
fonctionnelle
inférieure
en
cas
de
complications.
Influence
de
la
pathologie
sous-jacente
La
pathologie
sous-jacente
est
un
critère
de
choix
majeur
de
la
technique
de
TP [9].
Le
Tableau
3
résume
les
indications
en
fonction
de
la
pathologie
sous-jacente.
La
TBP
est
incontournable
chez
les
patients
souffrant
de
mucoviscidose
ou
de
suppurations
chroniques
diffuses,
le
risque
posé
par
la
présence
d’un
poumon
natif
infecté
étant
trop
important
en
cas
de
TMP.
La
grande
majo-
rité
des
patients
présentant
une
HTAP,
qu’elle
soit
primitive
ou
secondaire,
rec¸oivent
une
TBP,
le
risque
d’œdème
postopératoire
associé
à
l’hyperdébit
du
greffon
étant
trop
important
en
cas
de
TMP.
Les
patients
souffrant
de
BPCO
et
de
fibrose
pulmonaire
sont
éligibles
à
une
TMP
ou
à
une
TBP.
Le
choix
entre
les
deux
procé-
dures
est
controversé
et
dépend
des
habitudes
de
chaque
équipe.
Historiquement,
la
TMP
était
préférée
à
la
TBP.
Cette
tendance
s’est
inversée
au
début
des
années
2000.
Ainsi
en
2012,
plus
de
deux
tiers
des
patients
transplantés
pour
une
BPCO
et
plus
de
50
%
des
patients
transplantés
pour
une
fibrose
recevaient
une
TBP [10].
Dans
le
cas
de
la
BPCO,
ces
changements
peuvent
s’expliquer
par
le
nombre
croissant
d’études
suggérant
que
la
TBP
permettait
une
survie
plus
longue
que
la
TMP.
Des
études
monocentriques
et
issues
de
registres
ont
ainsi
montré
que
la
survie
à
cinq
ans
obser-
vée
après
TBP
était
de
5
à
10
%
supérieure
à
celle
observée
après
TMP [24,
25].
Ces
études
n’ont
pas
la
rigueur
méthodologique
d’un
essai
randomisé,
mais
la
réplication
d’études
toujours
en
faveur
de
la
TBP
renforce
la
robustesse
de
ces
résultats.
Ainsi
dans
l’étude
la
plus
récente,
réalisée
sur
un
total
de
9883
patients
ayant
bénéficié
d’une
TMP
(64
%)
ou
d’une
TBP
(36
%)
entre
1987
et
2006,
la
sur-
vie
à
cinq
ans
observée
après
TBP
était
en
moyenne
supérieure
de
4
à
6,3
%
à
celle
observée
après
TMP.
Cet
avantage
n’apparaissait
clairement
que
chez
les
receveurs
âgés
de
moins
de
60
ans [26].
Ces
études
justifient
l’attitude
pratiquée
dans
la
plupart
des
centres
consistant
à
proposer
systématiquement
une
TBP
aux
patients
BPCO
âgés
de
moins
de
60
ans.
Les
études
concernant
la
fibrose
sont
beaucoup
moins
for-
melles.
Deux
études
monocentriques
ont
rapporté
des
résultats
discordants
;
cependant,
le
faible
effectif
de
patients
ne
permet
pas
de
conclusions
définitives [27,
28].
Trois
études
ont
été
menées
respectivement
à
partir
du
registre
de
l’ISHLT
et
du
registre
améri-
cain
United
Network
for
Organ
Sharing
(UNOS).
Sur
une
première
étude
incluant
821
patients,
la
survie
après
TMP
était
supérieure
à
la
survie
après
TBP
avant
60
ans,
mais
pas
au-delà [29].
Sur
une
seconde
étude
incluant
830
patients,
la
mortalité
à
trois
mois
observée
après
TBP
était
supérieure
à
celle
observée
après
TMP [30].
Dans
une
troisième
étude
incluant
3327
patients,
aucune
diffé-
rence
n’était
observée
entre
les
patients
recevant
une
TMP
ou
une
TBP
concernant
la
survie
à
long
terme.
Une
analyse
plus
fine
montrait
une
mortalité
précoce
plus
élevée
chez
les
patients
rece-
vant
une
TBP,
compensée
par
une
mortalité
tardive
moindre [31].
La
survie
n’est
naturellement
pas
le
seul
critère
pris
en
compte.
D’autres
paramètres
sont
aussi
importants
:
la
fonction
respira-
toire,
la
capacité
à
l’effort
et
la
qualité
de
vie.
Étonnamment,
peu
d’études
récentes
ont
été
menées
sur
ce
sujet,
et
aucune
ne
permet
de
tirer
des
conclusions
spécifiques
à
chaque
pathologie [32].
Influence
de
la
liste
d’attente
Le
choix
de
la
procédure
chirurgicale
est
actuellement
uni-
quement
centré
sur
le
receveur,
son
état
avant
la
greffe
et
son
pronostic
après
la
greffe.
Il
pourrait
cependant
paraître
plus
juste
sur
le
plan
sociétal
de
prendre
en
compte
le
devenir
de
l’ensemble
des
patients
mis
sur
liste.
Une
étude
fondée
sur
des
simulations
numériques
a
ainsi
démontré
que
le
choix
de
TMP
systématiques
pour
des
patients
souffrant
de
BPCO
apportait
plus
qu’une
TBP
en
termes
de
quantité
de
vie,
si
l’on
considère
l’ensemble
des
patients
mis
sur
liste [33].
En
d’autres
termes,
le
léger
déficit
de
survie
post-transplantation
observé
à
l’échelon
individuel
avec
la
TMP
est
compensé
par
le
plus
grand
nombre
de
patients
trans-
plantés.
Cependant,
ce
type
d’étude
prend
en
compte
un
contexte
de
pénurie
de
greffon,
qui
semble
pourtant
aller
en
diminuant
grâce
aux
progrès
récemment
constatés
dans
le
recensement,
le
traitement,
et
la
sélection
des
donneurs
potentiels.
Sélection
du
donneur
Donneurs
en
état
de
mort
encéphalique
La
grande
majorité
des
organes
provient
de
donneurs
en
état
de
mort
encéphalique,
à
cœur
battant.
La
fonction
pulmonaire
de
base
du
donneur
est
souvent
inconnue.
De
plus,
les
causes
du
décès,
les
conséquences
de
la
mort
encéphalique
et
les
mesures
de
réanimation
sont
autant
d’agressions
pour
le
poumon.
Des
critères
ont
été
définis
dès
les
origines
de
la
TP,
afin
de
guider
les
transplan-
teurs
au
moment
d’accepter
un
organe
(Tableau
4).
Ces
critères
ont
été
définis
de
fac¸on
empirique,
et
de
nombreuses
études
sug-
gèrent
qu’ils
sont
beaucoup
trop
restrictifs [34].
L’amélioration
des
techniques
de
réanimation
et
l’assouplissement
progressif
de
ces
critères
ont
progressivement
permis
d’augmenter
la
proportion
de
donneurs
d’organes
dont
les
poumons
sont
prélevés
:
cette
proportion
est
ainsi
passée
de
7
%
en
2002
à
20
%
en
2012 [12].
En
pratique,
il
est
très
difficile
d’évaluer
sur
les
seuls
critères
disponibles
la
qualité
et
la
fonction
du
poumon.
La
réalisation
de
plus
en
plus
fréquente
de
tomodensitométries
(TDM)
thoraciques
avant
le
prélèvement
est
un
élément
d’orientation
supplémen-
taire,
même
s’il
peut
parfois
révéler
des
anomalies
minimes
4EMC
-
Pneumologie
Transplantations
pulmonaires 6-000-P-40
Tableau
4.
Critères
«
historiques
»
de
sélection
du
donneur.
Critères
historiques
actuellement
remis
en
cause
Âge
<
55
ans
Tabagisme
inférieur
à
20
paquets-année
Absence
de
traumatisme
thoracique
Ventilation
mécanique
de
courte
durée
PaO2>
350
mmHg
en
FiO2=
100
%
Radiographie
pulmonaire
normale
Critères
«
historiques
»
toujours
pris
en
compte
Absence
d’antécédent
pulmonaire
notable
Négativité
VIH,
VHB,
VHC
Compatibilité
ABO
donneur/receveur
Compatibilité
de
taille
donneur/receveur
Absence
de
suppuration
bronchique
PaO2:
pression
artérielle
en
oxygène
;
FiO2:
fraction
inspirée
en
oxygène
;
VIH
:
virus
de
l’immunodéficience
humaine
;
VHB
:
virus
de
l’hépatite
B
;
VHC
:
virus
de
l’hépatite
C.
d’interprétation
difficile
(micronodules,
troubles
de
ventilation,
etc.).
Il
est
également
important
de
savoir
répéter
certains
exa-
mens,
comme
les
gaz
du
sang,
après
avoir
modifié
les
paramètres
de
ventilation
ou
procédé
à
une
bronchoaspiration.
La
décision
de
prélèvement
revient
finalement
au
chirurgien
préleveur,
qui
peut
voir
les
différents
examens
radiologiques,
préciser
certaines
interprétations
litigieuses,
évaluer
le
greffon
à
thorax
ouvert
et
procéder
à
une
nouvelle
évaluation
comprenant
une
gazométrie
du
sang
veineux
pulmonaire.
La
sélection
du
greffon
se
fait
à
groupe
sanguin
compatible
et
en
prenant
en
compte
le
statut
du
cytomégalovirus
(CMV)
et
la
taille
du
donneur.
Concernant
le
CMV,
il
est
préférable
de
ne
pas
risquer
une
primo-infection
chez
un
receveur
séronégatif
et
de
transplanter
un
organe
d’un
donneur
également
séronégatif
(D–/R–).
Compte
tenu
de
l’efficacité
des
techniques
de
prévention
de
la
primo-infection
CMV,
certains
groupes
n’hésitent
cepen-
dant
pas
à
accepter
la
combinaison
D+/R–.
Un
receveur
séropositif
peut
en
revanche
recevoir
un
organe
d’un
donneur
séropositif
ou
séronégatif.
Concernant
la
taille
des
poumons,
les
recommandations
actuelles
sont
fondées
sur
la
capacité
pulmonaire
totale
théorique
(CPTth)
du
donneur,
et
prennent
en
compte
les
CPT
mesurée
(CPTm)
et
théorique
du
receveur.
Les
recommandations
actuelles
précisent
que
pour
les
patients
atteints
d’emphysème,
la
CPTth
du
donneur
doit
être
comprise
entre
67
et
100
%
de
la
CPTm
du
receveur
;
pour
les
patients
atteints
d’HTAP
du
groupe
1
ou
de
mucoviscidose,
la
CPTth
du
donneur
doit
être
inférieure
à
120
%
de
la
CPTm
du
receveur
;
et
pour
les
patients
atteints
de
fibrose,
la
CPTth
du
donneur
doit
être
comprise
entre
80
et
120
%
de
la
médiane
entre
la
CPTth
et
la
CPTm
du
receveur [35].
Au-
delà
de
ces
limites,
des
greffons
trop
petits
ou
trop
gros
posent
des
problèmes
différents.
La
combinaison
petit
donneur–grand
receveur
pose
des
problèmes
de
mécanique
ventilatoire,
de
résul-
tats
fonctionnels,
et
serait
associée
à
une
survenue
plus
précoce
de
dysfonction
chronique
du
greffon [35].
La
combinaison
grand
donneur–petit
receveur
impose
au
chirurgien
de
réduire
le
volume
du
greffon
soit
après
l’implantation
des
greffons
par
des
réduc-
tions
de
volume
à
gauche
et
une
lobectomie
moyenne
à
droite,
soit
avant
l’implantation
des
greffons
par
des
lobectomies
supé-
rieures
réalisées
ex
vivo,
ce
qui
augmente
la
morbi-mortalité
postopératoire [36].
Solutions
alternatives
Donneurs
vivants
La
pénurie
de
greffons
a
favorisé
le
développement
de
solutions
alternatives
pour
accroître
le
nombre
de
greffons
disponibles.
Le
recours
aux
donneurs
vivants
a
connu
son
essor
dans
les
années
1990,
avec
la
transplantation
bilobaire,
chez
les
patients
atteints
de
mucoviscidose,
chaque
parent
donnant
un
lobe
pulmonaire.
Les
complications
potentielles
chez
le
donneur,
la
lourdeur
d’une
telle
approche,
et
surtout
les
nouvelles
procédures
d’attribution
permettant
d’obtenir
un
greffon
en
quelques
jours
pour
les
patients
les
plus
graves
ont
abouti
à
l’abandon
de
cette
technique.
Tableau
5.
Classification
des
donneurs
d’organe
après
arrêt
cardiaque.
Catégories
I
IA
IB
Arrêt
cardiaque
sans
témoin
(incontrôlé)
Intrahospitalier
Extrahospitalier
II
Arrêt
cardiaque
avec
témoin
et
réanimation
inefficace
(incontrôlé)
IIA
Intrahospitalier
IIB
Extrahospitalier
III
Arrêt
cardiaque
attendu
après
arrêt
des
soins
(contrôlé)
IV
Arrêt
cardiaque
chez
un
patient
en
état
de
mort
cérébral
(contrôlé
et
incontrôlé)
Donneurs
après
arrêt
circulatoire
De
nombreuses
équipes
de
transplantation
travaillent
actuel-
lement
sur
le
don
d’organe
après
arrêt
circulatoire.
Ces
donneurs
particuliers
ont
été
classés
il
y
a
près
de
20
ans
en
quatre
catégories
au
cours
de
la
conférence
de
consensus
de
Maastricht [37].
Ces
caté-
gories
ont
été
précisées
en
février
2013
à
Paris,
et
sont
résumées
dans
le
Tableau
5[38].
Dans
certains
pays
européens
et
en
Amérique
du
Nord,
les
organes
prélevés
chez
ces
patients
ont
été
utilisés
pour
les
trans-
plantations
rénales,
hépatiques,
puis
pulmonaires.
Plus
de
90
%
des
prélèvements
d’organe
après
arrêt
circulatoire
concernent
des
donneurs
Maastricht
III,
suite
à
l’arrêt
des
soins
chez
un
patient
de
réanimation.
La
fenêtre
de
prélèvement
est
étroite,
entre
le
délai
nécessaire
à
la
survenue
de
l’arrêt
cardiaque
après
l’arrêt
des
soins,
le
délai
maximum
d’instabilité
hémodynamique
toléré
par
l’organe
prélevé,
et
le
temps
nécessaire
au
prélèvement
pro-
prement
dit.
Les
bons
résultats
initiaux
rapportés
par
le
registre
américain
de
l’UNOS [39] ont
été
confirmés
sur
le
long
terme
par
des
équipes
américaines,
canadiennes
et
australiennes.
Dans
ces
équipes,
les
donneurs
après
arrêt
circulatoire
représentent
de
5
à
28
%
des
transplantations [40–42].
Une
étude
récente
a
regroupé
les
données
de
neuf
centres
de
TP
en
Amérique
du
Nord,
Europe
et
Australie,
entre
janvier
2003
et
août
2012.
Cette
étude
a
com-
paré
224
TP
réalisées
à
partir
de
donneurs
en
arrêt
circulatoire
et
2744
TP
réalisées
à
partir
de
donneurs
en
mort
encéphalique.
La
durée
d’hospitalisation
initiale
était
un
peu
plus
longue
dans
le
groupe
arrêt
circulatoire
(18
versus
16
jours
;
p
=
0,002),
mais
les
survies
à
30
jours
et
un
an
étaient
identiques
(respectivement
97
et
89
%) [43].
En
France,
le
don
d’organe
après
arrêt
circulatoire
est
possible
depuis
2007
dans
le
cadre
d’études
pilotes
se
concentrant
sur
le
rein
et
le
foie,
et
sur
les
arrêts
circulatoires
non
contrôlés
Maas-
tricht
I
et
II.
Les
adaptations
législatives
et
les
apports
des
comités
d’éthiques
de
la
Société
de
réanimation
de
langue
franc¸aise
et
de
l’Agence
de
la
biomédecine
ont
récemment
ouvert
la
porte
à
l’organisation
du
don
d’organe
pour
les
donneurs
Maaastricht
III,
qui
présentent
un
arrêt
circulatoire
lié
à
l’arrêt
des
soins [44].
Des
prélèvements
pulmonaires
pourraient
donc
prochainement
être
réalisés
sur
ces
donneurs
dans
le
cadre
de
protocoles
stricts
en
cours
de
discussion.
Le
principe
intangible
est
qu’aucune
action
liée
au
don
d’organe
ne
doit
être
engagée
sur
le
patient
donneur
potentiel
tant
que
le
décès
n’a
pas
été
constaté
suite
à
cinq
minutes
d’arrêt
circulatoire [45] (Fig.
1).
Évaluation
des
greffons
pulmonaires
ex
vivo
La
perfusion
ex
vivo
des
greffons
(ex
vivo
lung
perfusion
[EVLP])
est
une
voie
de
recherche
très
active.
Le
terme
«
reconditionnement
»,
dont
on
ne
sait
pas
très
bien
s’il
recouvre
des
situations
d’évaluation
du
greffon,
d’optimisation
de
sa
perfu-
sion
et
de
sa
ventilation,
ou
de
réparation
d’organe
stricto
sensu,
doit
être
évité.
Actuellement,
l’EVLP
est
une
technique
validée
d’évaluation
des
greffons
pulmonaires
qui
ne
rempliraient
pas
les
critères
histo-
riques
de
prélèvement.
Au
lieu
de
s’affranchir
de
ces
critères
au
cas
par
cas,
les
promoteurs
de
l’EVLP
ont
choisi
d’évaluer
les
greffons
EMC
-
Pneumologie 5
1 / 15 100%
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