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Graphique2:Fortevariationdutauxdechômage—2016T2
L'amélioration de la situation de l'emploi a-t-elle fait reculer la pauvreté?
Au cours des trois dernières années (2012-2015), la plupart des États membres ont enregistré un recul
de la proportion de personnes menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale, qui est passée à 23,7 %
de la population totale (119 millions de personnes), soit son plus bas niveau depuis 2010. Même si des
progrès ont été accomplis, la pauvreté et les inégalités demeurent trop élevées, en particulier pour
certains groupes de la société (enfants et groupes minoritaires).
Les faibles taux d'emploi sont un facteur clé dans l'accroissement des inégalités et de la pauvreté.
Avoir un emploi n'est cependant pas toujours suffisant pour éviter la paupérisation. En effet,même si
les travailleurs à temps plein sont relativement bien protégés contre la pauvreté dans l'ensemble de
l'UE, le nombre de «travailleurs pauvres» est passé d'une personne sur dix avant la crise à une sur huit
aujourd'hui. Les travailleurs à temps partiel sont davantage exposés au risque de pauvreté que ceux à
temps plein. La part des travailleurs indépendants dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté est
nettement plus élevée que celle des travailleurs salariés menacés de pauvreté (voir graphique 3). Les
travailleurs indépendants à temps plein présentent un risque de pauvreté 3,5 fois supérieure à celui
des travailleurs à temps plein.
Graphique3—tauxderisquedepauvretéparstatutd'activité(20-64ans),2013.
À eux seuls, les faibles salaires horaires n'expliquent généralement pas le passage sous le seuil de
pauvreté, sauf lorsqu'ils sont accompagnés d'une faible intensité de travail (temps de travail réduit et
activité professionnelle intermittente tout au long de l'année) ainsi que de la présence d'autres
membres du ménage sans revenu (enfants, conjoints dépendants).
Cela étant dit, le revenu disponible des ménages a augmenté dans l'ensemble de l'UE, grâce à
l'accroissement de l'activité économique et l'amélioration de la situation sur le marché du travail. Même
si de nombreux Européens sont tombés dans la pauvreté à la suite de la crise, nombreux sont
également ceux qui en sont sortis. Plus d'un tiers de la population active pauvre dans l'UE a échappé
chaque année à la pauvreté entre 2010 et 2013. Parmi les chômeurs ou des inactifs en âge de
travailler vivant en dessous du seuil, plus de la moitié de ceux qui ont retrouvé un emploi ont
également réussi à échapper à la pauvreté.
Emploi et conditions sociales convergentes dans l'UE?
La crise de 2008 a mis un terme à la convergence globale de performance économique et sociale dans
l'UE, avec des différences importantes dans les taux d'emploi et de chômage. Les disparités s'étaient
considérablement aggravées à la suite de la profonde récession de 2009 (graphique 4).
Les chiffres les plus récents montrent en effet des signes de convergence renouvelée, mais pas
nécessairement au bon bout du spectre. L'inégalité et la pauvreté, par exemple, ont eu tendance à
converger vers des niveaux plus élevés, et les revenus de la population en âge de travailler ont
globalement souffert. Partout dans l'Union, les personnes âgées de plus de 65 ans, en revanche, ont pu
voir que leurs revenus étaient mieux protégés et que leur taux de pauvreté reculait.
Graphique4:Tauxdechômagemoyenparzone(2000-2015)
Quelles sont les évolutions les plus frappantes dans les politiques du marché
du travail des États membres?
Tout d'abord, nous constatons que les États membres consacrent une plus faible part de leur budget
aux prestations de chômage. Les dépenses annuelles moyennes pour les prestations de chômage ont
reculé de 5 % à 10 % par chômeur, entre 2010 et 2013. Cette évolution est en partie due au fait que
les gens ont perdu tout ou partie de leurs droits, après une longue période de chômage.
Deuxièmement, l'examen montre que les politiques actives du marché du travail (PAMT) ont un effet
positif non seulement pour aider les personnes à passer du chômage à l'emploi, mais aussi pour les
aider à trouver des emplois de meilleure qualité et pour améliorer leurs compétences. Toutefois, le
champ d'application de ces mesures varie considérablement selon les États membres, ce taux allant
d'environ 5 % à 50 % ou plus, et la couverture globale de l'UE a diminué depuis 2009. En conclusion, il
est possible de renforcer l'investissement dans des mesures actives du marché du travail.