En France, les structures « douleur » se sont développées progressivement à partir de la
fin des années 70, sous l’impulsion de quelques médecins pionniers. Jusque-là, la
reconnaissance de l’entité douleur chronique n’était pas validée et la notion de pluridisciplinarité
inexistante. Rares étaient les médecins somaticiens et les psychiatres qui collaboraient dans la
prise en charge de ces patients.
Cette démarche nouvelle multidisciplinaire, répondant à la demande des patients et à
l’impact médico-économique des nombreuses situations pathologiques concernées (céphalées
chroniques, lombalgies chroniques, douleurs neuropathiques, douleurs des patients en fin de
vie, …), a induit de très nombreux progrès durant ces 20 dernières années :
Dans le domaine de la Formation de tous les professionnels de santé, qu’il
s’agisse de la Formation Continue (Diplôme d’Université et Capacité en
Médecine), puis de la formation initiale (notamment en 2ème Cycle : séminaire
prioritaire, et aujourd’hui Module 6). Une grande lacune est maintenant
comblée. La douleur concerne tous les soignants.
Dans le domaine de la Recherche avec, notamment, des transferts rapides
d’avancées fondamentales vers des applications cliniques, traduisant une
coopération étroite entre chercheurs et cliniciens.
Dans le domaine des Soins enfin, qu’il s’agisse de l’identification de structures
spécialisées, de la création de postes spécifiques (médecins, infirmières, …)
dans les Hôpitaux, de la mise en place des Comités de Lutte contre la Douleur
(CLUD) ayant pour mission d’organiser la prise en charge de la douleur dans
les établissements de soins, de certaines prises en charge spécifiques :
enfants, vieillards, handicapés, etc …
Au-delà des structures et des moyens nouveaux, la conséquence la plus importante est
le changement de comportement de tous les soignants vis-à-vis de la douleur, aiguë et
chronique. La médecine moderne, souvent de très haute technicité, a retrouvé ainsi sa
dimension humaine.
Sur le plan administratif, des groupes d’experts réunis en 1995 par l’ANAES ont défini
des critères qui servent de base à la reconnaissance et à l’organisation des structures
d’évaluation et de traitement de la douleur. Les Agences Régionales de l’Hospitalisation (ARH)
ont eu pour mission d’identifier les structures répondant à ces critères. Leur liste établie en 1998
est évolutive ; elle peut être consultée sur le site Internet du Ministère (w
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v.
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fr
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Toutes ces recommandations (cf. encart) ont largement été reprises dans les deux plans
triennaux successifs (1998-2000 et 2002-2005) de lutte contre la douleur mis en place par le
gouvernement, reconnaissant ainsi qu’il s’agit d’une priorité de santé publique.