SNP-Pharmacologie et principes d'utilisation des médicaments antiépileptiques (MAE)
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Dans les modèles in vitro chroniques d'épilepsies focales, on essaye de mimer ce qui se passe chez l'homme c'est
à dire:
– un phénomène initial (injection de neurotoxine, traumatisme crânien provoqué chez l'animal)
– une période de latence
– le développement de l'épilepsie (plusieurs mois ou années après)
→ Il existe donc une phase d'épileptogénèse.
Pour étudier les facteurs neurobiologiques de l'épilepsie humaine focale, on peut étudier du tissu prélévé
lors de chirurgies d’épilepsies. Ces chirurgies sont indiquées chez des patients résistants aux traitements,
auxquels on va enlever la zone focale épileptogène.
Sur ce tissu, on réalise des analyses histologiques, de biologie moléculaire, afin de mettre en évidence une baisse
de certains sous-types de canaux potassium (qui servent en condition normale à la repolarisation). Cette baisse
conduit à une hyperpolarisation.
On a mis en évidence des gènes associés aux épilepsies : ce sont des gènes de canaux ioniques associés à
certaines formes d’épilepsie. En effet, certaines canalopathies peuvent entraîner des maladies neurologiques,
cardiaques en accord avec des mutations génétiques de canaux ioniques.
Ces canalopathies peuvent entraîner des épilepsies.
On observe sur certains gènes des mutations des sous unité alpha 1 des canaux sodium, entraînant le syndrome
de Dravet qui est une épilepsie sévère de l'enfant où les canaux sodium fonctionnent moins bien. Ce sont des
mutations qui touchent surtout les inter-neurones GABAergiques → Il y a une diminution de l'activité des canaux
sodium mais uniquement dans les interneurones GABA donc in fine il y a moins inhibition dans le cortex →
crises sévères ++
Il existe aussi d'autres syndromes (GEF+, ne pas retenir) avec des mutations activatrices des canaux sodium →
gain d'activité.
C. Médicaments antiépileptiques
– introduits/ développés à partir du XXème siècle (bromures ou bromide à la fin du XIX ème siècle mais
avec des effets secondaires ++ : diminution de l'activité sexuelle, mentale). Pour la pause culturelle :
Flaubert était épileptique, raison pour laquelle il n'a écrit que 4 livres...
– action « anticrise » mais pas d'impact étiologique, uniquement symptomatique, donnés de façon non
spécifiques
– autres propriétés annexes, ils sont donc beaucoup utilisés en psychiatrie:
→ Antimigraineux : topiramate, valproate,
→ Antidouleur : pregabalin, gabapentine,
→ Thymorégulateurs : régulent les troubles de l'humeur: CBZ, LTG
– trouvés sur la base de « screening » (hasard) systématiques de composés chimiques en laboratoire. Sans
hypothèse de physiopathologie, on teste des composés chimiques pour voir si par hasard ils ont une
activité antiépileptique.
– monothérapie ou polythérapies (problème des synergies - efficacité couplée supérieur à efficacité
individuelle - /antagonismes, interactions)
– 20-30% des épilepsies sont pharmaco-résistantes (développement de nouveaux MAE)