SNP –Pharmacologie et principes d’utilisation des médicaments antiépileptiques (MAE)
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Pour cela, on crée :
- Un phénomène initial : injection de neurotoxine, traumatisme crânien (animal endormi au
préalable) ; on provoque une lésion post-traumatique chez l'animal.
- Une période de latence : développement d’une épileptogénèse, il va se produire un certain temps
avant que le tissu ne se mette à produire des activités électriques anormales.
- Des études ont montré qu’au cours de cette épileptogénèse, les mécanismes d’hyper-excitabilité se
mettent en place : il y a des modifications plastiques de la synaptogénèse, des fibres bourgeonnent,
augmentation des récepteurs kaïnate, etc…
Chez l’homme, il est plus difficile d’étudier ces mécanismes, mais on peut, sur un tissu prélevé lors de
chirurgies d’épilepsies où on enlève la zone focale épileptogène, analyser l’expression des canaux,
récepteurs GABA (analyses histologiques, biologie moléculaire…).
Par exemple, dans une lésion qu’on appelle gangliogliome (épilepsie temporale) il y a une diminution de
l’expression des canaux potassium au niveau des neurones de cette lésion.
On a mis en évidence des dizaines gènes associés aux épilepsies, surtout dans certaines formes familiales
d’épilepsies. Ce sont en général des mutations qui touchent les canaux ioniques, comme par exemple la
mutation ponctuelle SCN1A, sur une sous-unité alpha du canal sodium de type 1 dans le cerveau, qui crée
le syndrome de Dravet (épileptologue marseillaise).
- Il peut y avoir un gain de fonction du canal, et donc une hyper-excitabilité.
- Il peut aussi se produire une baisse de fonction qui touche les inter-neurones GABA qui servent à
l’inhibition.
Quelles que soient les circonstances, on utilise des MAE, purement anti-crises : ils n’agissent pas sur la
cause de la maladie.
C- Médicaments antiépileptiques
Introduits/ développés à partir du XXème siècle : on utilisait les bromides à la fin du XIXème siècle
mais avec des effets secondaires ++ : diminution de l'activité sexuelle, mentale. (Flaubert était bourré
de bromides → gros, perte de cheveux, peu d’activité sexuelle).
Action « anticrise » mais pas d'impact étiologique, uniquement symptomatique, donnés de façon
non spécifique.
Autres propriétés annexes, ils sont donc beaucoup utilisés en psychiatrie:
Antimigraineux : topiramate, valproate.
Antidouleur : pregabalin, gabapentine.
Thymorégulateurs : régulent les troubles de l’humeur : CBZ, LTG.
Trouvés sur la base de « screening » (hasard) systématiques de composés chimiques en laboratoire.
Sans hypothèse de physiopathologie, on teste des composés chimiques pour voir si par hasard ils ont
une activité antiépileptique (on crée des électrochocs et on regarde l’influence des molécules sur le
seuil permettant de créer un électrochoc).
Ce sont des traitements chroniques, utilisés au long cours, en monothérapie ou polythérapies. Le
problème est l’association de plusieurs MAE dans les polythérapies, qui peut créer des interactions
(synergies, antagonismes…), on essaie donc de développer des médicaments avec moins
d’interactions (notamment pharmacocinétiques).