FICHE N°31 LES ALTERNATIVES À L’OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE Après avoir défini l’obsolescence programmée, nous allons nous attacher à proposer des alternatives afin de lutter contre ce phénomène. De nombreuses initiatives proposent une alternative à l’obsolescence programmée. Qu’elles soient fondées sur la résilience spontanée de certains consommateurs ou proposent un réel changement de modèle économique, ces réactions offrent de nombreuses perspectives en matière de développement durable. Les voici : 1 - La réparation et la réutilisation « Réparer est meilleur que le recyclage. Réparer sauve la planète. Réparer sauve votre argent. Réparer enseigne aux ingénieurs. Vous ne possédez vraiment que ce que vous savez réparer. » Voici le manifeste du site américain iFixit. Des utilisateurs se sont réunis autour de plateformes de partage et d’entraide pour réparer des objets obsolètes. La communauté du site américain iFixit s’est par exemple distinguée par la réparation des appareils Apple, Commentreparer.com est son pendant français. 2 - Les nouveaux modèles d’économie circulaire et d’éco-conception L’économie circulaire est un concept qui monte, il n’est pourtant pas si nouveau. Alors que l’Institut de l’Économie Circulaire vient d’ouvrir ses portes et que la Fondation « Ellen MacArtur1 » multiplie les rapports et les actions sur ce thème, l’économie circulaire fait son chemin et prend de l’importance. De nouveaux modèles économiques émergent également autour de l’éco-conception. Alors que les impacts environnementaux de l’obsolescence programmée sont colossaux, les outils d’éco-conception comme l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) servent à imaginer les modèles fondés sur la recyclabilité tels que « cradle to cradle2 » ou l’économie circulaire. L’économie de fonctionnalité qui transforme l’acquisition d’un bien en la fourniture d’un service est également un modèle émergeant pour répondre aux enjeux de l’obsolescence programmée. *1 - Fondation Ellen MacArtur : La Fondation Ellen MacArthur travaille en coopération avec le monde de l’Éducation et de l’Entreprise afin d’accélérer la transition vers l’économie circulaire. (http://www.ellenmacarthurfoundation.org/fr) *2 - Cradle to cradle : (Du berceau au berceau) est une partie de l'écoconception mais aussi un concept d'éthique environnementale qui intègre, à tous les niveaux, de la conception, de la production et du recyclage du produit, une exigence écologique dont le principe est zéro pollution et 100 % recyclage. En simplifiant, un produit fabriqué doit pouvoir, une fois recyclé, produire à nouveau le même produit, seul un ajout d'énergie renouvelble intervenant dans le cycle ( http://www.ellenmacarthurfoundation.org/fr) Pour bien comprendre ce qu’est l’économie circulaire, nous vous recommandons de regarder la très pédagogique vidéo «l’économie circulaire : du consommateur à l’utilisateur » sur le site : http://obsolescence-programmee.fr/alternatives/ 3 - Les labels Les labels (marque spéciale introduite par une organisation professionnelle pour identifier et garantir l’origine et la qualité d’un produit) sont fondamentaux pour fournir au consommateur une information précise et objective sur ses achats. 4 - La législation La législation à l’échelle nationale ou internationale est défendue par de nombreux acteurs comme la meilleure option pour limiter l’obsolescence programmée. Les Amis de la Terre réclament notamment une loi pour allonger la durée de garantie de 2 à 10 ans sur les biens de consommation afin « d’imposer aux producteurs de mettre sur les marchés des produits réparables et de garantir la mise à disposition des pièces détachées pour faciliter la réparation dans les 10 années suivant l’achat d’un bien ». L'obsolescence programmée bientôt punie par la loi ? L'obsolescence programmée par les fabricants pourra être punie comme une tromperie « sur la durée de vie du produit intentionnellement raccourcie lors de sa conception » Un amendement écologiste a été voté vendredi 26 septembre 2014 dans le projet de loi sur la transition énergétique. Cette durée de vie délibérément réduite pourra donc entraîner une peine de prison de deux ans au plus, ainsi qu'une amende de 300 000 euros, au vu des sanctions prévues pour les autres types de tromperies jusqu'alors inscrits dans le code de la consommation. Jean-Pierre BABLON