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1. SYNTHESE
La chirurgie ambulatoire va bientôt fêter ces 100 ans ! En effet, les premières expériences de
chirurgies ambulatoires ont été rapportées dès 1909 par un chirurgien écossais. Cette chirurgie s’est
surtout développée ces 20 dernières années, mouvement initié aux Etats-Unis. Actuellement le taux
de chirurgie ambulatoire se situe aux environs de 65-70% aux USA alors qu’en Europe le taux est
de l’ordre de 30-40%. Le potentiel de transfert du stationnaire vers l’ambulatoire est donc
significatif au niveau européen.
Les raisons de ce développement sont d’origines diverses selon les pays comme par exemple la
diminution des coûts, la réduction des listes d’attentes, la rationalisation de l’offre, etc. Néanmoins
ce développement a été rendu possible grâce aux multiples progrès de la chirurgie et ceux de
l’anesthésie.
Par opérations de chirurgie ambulatoire, on entend les actes chirurgicaux programmés réalisés
dans les conditions techniques nécessitant impérativement la sécurité d’un bloc opératoire, sous une
anesthésie (locale, locorégionale ou générale, avec ou sans intubation), et suivis d’une surveillance
post-opératoire permettant, sans risque majoré, la sortie du patient le jour même de son admission.
Il ne s’agit pas d’une mode mais d’une alternative à l’hospitalisation, le maître mot à considérer est la
substitution.
Cependant la chirurgie ambulatoire est un concept organisationnel centré sur le patient. En effet,
ce n’est pas l’acte qui est ambulatoire mais le patient ! La sélection des patients doit se faire à partir
de critères médicaux, psychosociaux et environnementaux. Les flux de patients, chirurgicaux,
anesthésiques, de personnel, administratif doivent être coordonnés, efficaces et efficients. La
multidisciplinarité coordonnée prend ici un sens tout particulier.
L’évaluation d’une telle organisation se fait à l’aide d’indicateurs tels que les taux de satisfaction
patients, les taux d’admission en hospitalisation, les taux de réadmissions, les réductions des coûts
d’intervention, les taux d’occupation des blocs opératoire, etc.
Fort de ces constats, le Réseau Santé Valais a décidé d’ouvrir un centre de chirurgie ambulatoire
(CCA) à l’hôpital de Sierre, dont la phase pilote a commencé le 5 août 2005. L’objectif est de
parvenir à un transfert durable des traitements stationnaires au secteur ambulatoire à l’aide de
technologies ultramodernes tout en assurant une excellente qualité.
Le CCA va notamment contribuer à diminuer le coût moyen par opération, mais pour
pérenniser ce type d’opération, il faut un financement qui soit suffisamment incitatif, ce qui n’est
pas le cas à ce jour avec un point Tarmed à 77 centimes.
Les différents acteurs du système de santé (prestataires de soins, assureurs, Etat, patients) ont
donc tout intérêt à développer la chirurgie ambulatoire. Les avantages sont multiples : la réduction
des coûts, la dédramatisation de l’acte opératoire pour le patient, une meilleure organisation du
travail, l’amélioration de la qualité des interventions, la diminution des jours d’hospitalisation donc
des lits aigus, augmentation de l’efficacité et de l’efficience, etc.
Ce mémoire débute par quelques notions introductives (historiques, définitions, concepts) afin
de préciser la notion de chirurgie ambulatoire. Puis des comparaisons internationales font état de
l’évolution de la chirurgie ambulatoire par rapport à la chirurgie traditionnelle durant ces dernières
années dans différents pays, dont quelques uns sont vus plus en détails.