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écraser l’ensemble. Dans cette situation, les disques perdent de leur eau,
s’ouvrent vers l’arrière particulièrement au niveau lombaire. Au fil des années, la
dessiccation du disque rend ses fibres annulaires cassantes. Elles cassent les unes
après les autres, sous les coups de boutoir du nucléus à la façon de vieilles cordes
de guitare. On voit se profiler les futurs drames du disque : protrusions simples puis
hernies discales lorsque la brèche dans le disque est majeur. Le Dr LAVIGNOLLE
du C.H.U. de Bordeaux a bien démontré la dégénérescence discale par
discographie et prise des pressions intra discales.
Or, cette position de cyphose, on peut l’extrapoler en position debout lorsque le
sujet se penche en avant pour ramasser un objet même de faible poids.
Il est cyphosé, ses disques sont vidés en partie de leur eau, les fibres postérieures
sont devenues cassantes et il n’y a pratiquement pas de muscles para vertébraux
profonds pour compenser et guider ce mouvement de flexion du tronc qui implique
des contraintes majeures au disque. C’est la rupture ou le blocage.
Dans l’échelle du temps, il y a plus grave encore. Avec le vieillissement de la
population, on constate que le mal du 20e siècle était la lombalgie. Et maintenant au
21e siècle, la lombalgie est dépassée. Du fait du vieillissement de la population, on
parle de décalcification, d’ostéoporose avec son cortège de complications (fracture
de vertèbre, fracture du poignet, fracture du col du fémur, perte de taille...).
En fait, ce n’est que la poursuite du même phénomène que précédemment. On en
revient au problème de la musculature profonde du rachis. Cette musculature qui
s’insère à même les vertèbres, qui est directement au contact d’elles, est la seule
réellement capable de faire fabriquer à l’organisme de l’os puisqu’elle tracte par ses
insertions directement sur les structures vertébrales.
A l’inverse, la musculature superficielle servant surtout au relationnel, à l’harmonie
dans le mouvement global de différentes régions du rachis, n’a que peu d’attaches
directes sur les vertèbres et ne peut donc solliciter la fabrication de l’os lui-même.
Mais on vient de voir que la sédentarité, la vie essentiellement assise détruit
progressivement la musculature profonde du rachis, d’où la non sollicitation de l’os
et sa décalcification progressive.
Les traitements anti ostéoporotiques ne peuvent être qu’imparfaitement efficaces
puisqu’il n’y a plus de musculature pour solliciter l’os. (il n’y a qu’a regarder les
muscles profonds au niveau des coupes horizontales des vertèbres lombaires au
scanner et à l’I.R.M.).
En réalité, il faut travailler cette musculature profonde pour enrayer tout cet
enchainement fatal. Or, il n’y a rien à l’heure actuelle pour enrayer cette
dégénérescence induite par la vie moderne.
Autre élément fondamental, la position assise cyphosée devenant prépondérante
dans notre mode de vie, les disques perdent de leur charge aqueuse, les corps
vertébraux écrasés en permanence voient leur pression interne être excessive
de façon prolongée et empêcher le flux artériel de pénétrer de façon satisfaisante
dans le corps vertébral (cf. Annexe 3). Il s’ensuit probablement un déficit d’apport
d’éléments nutritifs du disque favorisant davantage le travail de destruction osseux
que celui de construction. L’activité des ostéoclastes étant supérieure à celle des
ostéoblastes, il y a alors décalcification progressive.
L’observation des femmes d’Afrique et en Europe celle du nord du Portugal, nous
donne un élément de réponse quant aux possibilités de neutraliser cette
physiopathologie. Elles portent sur leur tête des charges en moyenne de 50 à 60 kg
(parfois jusqu’à 80 kg) sur de très longues distances, n’ont pas mal au dos et ont