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LE SPINETONIC
Docteur Xavier BARROIS
Mémoire : contribution à la genèse des pathologies rachidiennes, à leur
prévention et à leur traitement.
(Avec le concours du Docteur JeanLouis Gary Médecin des Armées)
Un appareil simple pour une nouvelle approche de la prévention et du traitement des
lésions de la colonne vertébrale (cyphoses, scolioses, discopathies, pathologies
articulaires postérieures, décalcification…). L’ostéoporose avec le vieillissement de la
population devient un enjeu majeur des sociétés modernes. Or, il y a une solution.
Deux éléments importants concourent à générer ces problèmes :
- La pesanteur : la fameuse pomme de Newton ne tombe pas de l’arbre mais est,
en fait, attirée par la terre. La pesanteur, l’attraction terrestre est à la fois un bien
parce qu’elle participe aux conditions de la vie sur terre et en même temps un mal
inévitable parce qu’elle nous attire irrémédiablement vers la terre et nous tasse (cf.
Annexe 1).
En position assise, nos disques sont progressivement vidés de l’eau que les
protéoglycanes (cf. Annexe 2 ) ont retenu, à la manière d’éponges que l’on presse
lentement. Au fil des années, la perte d’eau les rend cassants et petit à petit les
brèches apparaissent en particulier dans les fibres postérieures de l’anulus, d’où les
lésions discales que l’on connaît : protrusions, hernies discales.
- la sédentarité : notre mode de vie moderne nous amène à passer plus de vingt
heures par jour assis et couché.
La nature ne nous a pas programmés en l’état pour une inertie aussi importante. Il
en découle un problème majeur : la disparition progressive de la musculature
profonde de la colonne vertébrale, celle qui est située au contact des faces latérales
des apophyses épineuses et à la face postérieure des lames. Les muscles
concernés sont les fameux transversaires épineux composés des multifides des
courts et longs rotateurs.
Musculature para vertébrale
profonde
Musculature para vertébrale superficielle D’après G. Siffredi
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Or, ces muscles profonds de petite longueur, par opposition aux muscles
superficiels très longs, relient les vertèbres entre elles (3 ou 4 au maximum) et
permettent l’ajustement fin de la mobilité réciproque des vertèbres. Ces muscles
permettent la mobilisation parfaite d’une vertèbre avec sa précédente ou sa
suivante.
Disposition des érecteurs
superficiels et profonds
en coupe transversale et en
vue frontale.
1. rotateurs
2. multifides
3. élévateurs des côtes
4. longissimus
5. ilio-costal
6. épineux
7. trapèze
8. rhomboïde
9. DPS
Vue transversale Vue frontale
L’autre mécanisme de la sédentarité est par une position assise longtemps
maintenue, une surpression permanente non seulement sur les disques
intervertébraux mais aussi sur le corps des vertèbres.
On peut assimiler la colonne vertébrale à une chaîne de vélo avec ses maillons. Si
certains maillons sont mal fixés par rapport à ceux qui suivent ou précèdent lorsque
l’on pédale fortement, il y a un risque de déraillement de la chaîne.
Or, il se passe probablement le même processus au
niveau de la colonne vertébrale lorsque l’on fait un
mouvement même parfois bénin mal guidé au niveau
de deux vertèbres, mal tenues par cette musculature
profonde qui dégénère lentement avec notre mode de
vie sédentaire, il ya "déraillement" de la vertèbre avec
apparition d’un blocage, d’une mal position ou pire
d’une lésion discale.
Quand il n’y a pas de blocage aigu type lumbago par
exemple, il y a alors des douleurs chroniques par
surmenage ou instabilité des vertèbres mal tenues.
La disparition progressive de la musculature profonde
du rachis entraîne l’instabilité réciproque des
vertèbres, qui est un élément fondamental de la
pathologie vertébrale (élément bien mis en évidence
par le professeur O. TROISIER).
IRM (dessiccation des disques inter vertébraux avec répercussion sur les corps des vertèbres)
La position assise, affaissé sur soi, devient la position prépondérante de notre
mode de vie. Dans ces conditions, le bassin est en rétroversion, la colonne
lombaire et la colonne dorsale sont en cyphose globale avec une forte tension aux
lombaires du fait de la rétroversion du bassin. Le rachis cervical est en hyper
lordose pour compenser le grand arc cyphotique en dessous. La pesanteur vient
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écraser l’ensemble. Dans cette situation, les disques perdent de leur eau,
s’ouvrent vers l’arrière particulièrement au niveau lombaire. Au fil des années, la
dessiccation du disque rend ses fibres annulaires cassantes. Elles cassent les unes
après les autres, sous les coups de boutoir du nucléus à la façon de vieilles cordes
de guitare. On voit se profiler les futurs drames du disque : protrusions simples puis
hernies discales lorsque la brèche dans le disque est majeur. Le Dr LAVIGNOLLE
du C.H.U. de Bordeaux a bien démontré la dégénérescence discale par
discographie et prise des pressions intra discales.
Or, cette position de cyphose, on peut l’extrapoler en position debout lorsque le
sujet se penche en avant pour ramasser un objet même de faible poids.
Il est cyphosé, ses disques sont vidés en partie de leur eau, les fibres postérieures
sont devenues cassantes et il n’y a pratiquement pas de muscles para vertébraux
profonds pour compenser et guider ce mouvement de flexion du tronc qui implique
des contraintes majeures au disque. C’est la rupture ou le blocage.
Dans l’échelle du temps, il y a plus grave encore. Avec le vieillissement de la
population, on constate que le mal du 20e siècle était la lombalgie. Et maintenant au
21e siècle, la lombalgie est dépassée. Du fait du vieillissement de la population, on
parle de décalcification, d’ostéoporose avec son cortège de complications (fracture
de vertèbre, fracture du poignet, fracture du col du fémur, perte de taille...).
En fait, ce n’est que la poursuite du même phénomène que précédemment. On en
revient au problème de la musculature profonde du rachis. Cette musculature qui
s’insère à même les vertèbres, qui est directement au contact d’elles, est la seule
réellement capable de faire fabriquer à l’organisme de l’os puisqu’elle tracte par ses
insertions directement sur les structures vertébrales.
A l’inverse, la musculature superficielle servant surtout au relationnel, à l’harmonie
dans le mouvement global de différentes régions du rachis, n’a que peu d’attaches
directes sur les vertèbres et ne peut donc solliciter la fabrication de l’os lui-même.
Mais on vient de voir que la sédentarité, la vie essentiellement assise détruit
progressivement la musculature profonde du rachis, d’où la non sollicitation de l’os
et sa décalcification progressive.
Les traitements anti ostéoporotiques ne peuvent être qu’imparfaitement efficaces
puisqu’il n’y a plus de musculature pour solliciter l’os. (il n’y a qu’a regarder les
muscles profonds au niveau des coupes horizontales des vertèbres lombaires au
scanner et à l’I.R.M.).
En réalité, il faut travailler cette musculature profonde pour enrayer tout cet
enchainement fatal. Or, il n’y a rien à l’heure actuelle pour enrayer cette
dégénérescence induite par la vie moderne.
Autre élément fondamental, la position assise cyphosée devenant prépondérante
dans notre mode de vie, les disques perdent de leur charge aqueuse, les corps
vertébraux écrasés en permanence voient leur pression interne être excessive
de façon prolongée et empêcher le flux artériel de pénétrer de façon satisfaisante
dans le corps vertébral (cf. Annexe 3). Il s’ensuit probablement un déficit d’apport
d’éléments nutritifs du disque favorisant davantage le travail de destruction osseux
que celui de construction. L’activité des ostéoclastes étant supérieure à celle des
ostéoblastes, il y a alors décalcification progressive.
L’observation des femmes d’Afrique et en Europe celle du nord du Portugal, nous
donne un élément de réponse quant aux possibilités de neutraliser cette
physiopathologie. Elles portent sur leur tête des charges en moyenne de 50 à 60 kg
(parfois jusqu’à 80 kg) sur de très longues distances, n’ont pas mal au dos et ont
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une belle silhouette. Quand on porte une charge sur la tête, on est obligé de se
tenir redressé pour que la charge soit plus facile à porter et bien équilibrée. Cette
charge doit être portée selon la ligne de gravité afin que la poussée de la colonne
vertébrale vers le haut par l’intermédiaire de la musculature profonde du rachis,
s’applique au bon endroit permettant le port aisé de la charge.
Exemples de port de charges
Comme il n’est pas question de faire porter dans nos pays des charges importantes
sur la tête, il a été mis au point un système simple équivalent en sachant que la
musculature de l’auto agrandissement de la colonne vertébrale est une
musculature puissante.
En effet, partons de la position assise, la plus avachie possible, dans un canapé,
par exemple. Redressons-nous jusqu’à la position assise au "garde-à-vous", c’est-
à-dire bien redressé. Le mouvement ne présente pas beaucoup de difficultés, il est
même facile, on ne fait pas un effort important pour se redresser. Or on vient de se
redresser, donc de soulever le tronc, la tête, les deux membres supérieurs, ce qui
représente en moyenne 50 kg ! Cela signifie que cette musculature profonde du
tronc (les transversaires épineux) soulève aisément des charges lourdes et qu’elle
a besoin pour se développer correctement, d’être soumise à des charges
conséquentes.
Un test simple : le test de BARROIS permet de mettre en évidence les personnes
qui ont encore davantage besoin que d’autres de travailler en auto agrandissement
pour lutter contre cyphoses, scolioses et l’ostéoporose.
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Le Test du docteur Barrois :
ASSIS
GENOUX
FLECHIS
Attitude asthénique Attitude sthénique
MESURE DU DIFFERENTIEL DE HAUTEUR A LA TOISE.
Plus la différence est grande et plus le patient doit pratiquer l’auto agrandissement
contre résistance.
ASSIS
GENOUX
EN
EXTENSION
Attitude asthénique Attitude sthénique
PARTICIPATION DES ISCHIO JAMBIERS.
Participation des ischio-jambiers qui accentuent la rétroversion du bassin et
capacité de la musculature profonde du rachis a ériger la colonne vertébrale.
On comprend mieux alors l’aisance des femmes africaines et des portugaises.
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