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UE2 – Biopathologie moléculaire, cellulaire et tissulaire
Date : 12/09/16
Plage horaire: 8h30-10h15
Promo : P2 2016/2017
Ronéoistes: AÏZEL Lyes / LAURET Axel
Enseignant : Dr : PELLUARD Fanny
La mort neuronale et les maladies neurodégénératives
1.
Rappels et généralités
2.
Différenciation et prolifération neuronale
3.
4.
5.
1.
Naissance des neurones au cours du développement
2.
Les cellules souches adultes dans le cerveau
3.
Production des neurones à usage thérapeutique
La mort neuronale
1.
La mort neuronale programmée (« normal »)
2.
La mort neuronale pathologique
Compensation et réparation dans le système nerveux
1.
La compensation et réparation spontanée
2.
Les tentatives thérapeutiques de réparation du système nerveux
3.
La compensation fonctionnelle
4.
Cas particulier : la dégénérescence wallérienne et régénération
Les maladies neurodégénératives
1.
Définitions, classifications et étiologies des maladies neurodégénératives
2.
La maladie de Parkinson
1.
Généralités
2.
Aspects cliniques
3.
4.
5.
1.
3.
Histoire naturelle et physiopathologique
4.
Traitement
La chorée de Huntington
1.
Généralités
2.
Aspects cliniques
3.
Histoire naturelle et physiopathologique (accumulation intra-neuronale de
huntingtine)
4.
Traitement
La maladie d’Alzheimer
1.
Généralités
2.
Aspects cliniques
3.
Histoire naturelle et physiopathologie
4.
Traitement
La maladie de Creutzfeldt-Jakob
1.
Généralités
2.
Aspects cliniques et classification
3.
Histoire naturelle et physiopathologie
4.
Exemples d’autres maladies neurodégénératives
Rappels et généralités
Dans l’espèce humaine, à l’âge adulte, il n’existe (quasiment) pas de phénomène de prolifération neuronale
(Les neurones sont des cellules post-mitotiques).
1.
Toute perte neuronale est donc irréversible et définitive.
De nombreuses situations pathologiques très diverses sont dues à des phénomènes de perte neuronale. Parmi
celles-ci les maladies neurodégénératives. La diversité de ces pathologies, leur caractère invalidant ou
mortel, leurs particularités limitent les possibilités thérapeutiques. Leur fréquence, en font un enjeu
important en médecine aujourd’hui.
Nous sommes aujourd'hui dans une impasse thérapeutique du fait qu'il n'existe que des traitements
symptomatiques.
On a des milliards de neurones donc quand ils commencent à dégénérer on peut quand même fonctionner
normalement et c'est pour cette raison que généralement, lors du dépistage, il est déjà trop tard.
2.
Différenciation et prolifération neuronale
1.
Naissance des neurones au cours du développement
Ces neurones naissent à partir des cellules neuroépithéliales, lors de la neurulation (fin du premier mois de
développement). Ces cellules neuroépithéliales donnent deux populations cellulaires très différentes :
1.
Les neurones
2.
Les cellules gliales
Ces cellules neuroépithéliales pourront aller dans deux voies de différenciation :
1.
La gliogénèse
2.
La neurogénèse
Cette production de neurones contribue à ce qu’on appelle l’histogenèse du système nerveux.
1.
La Gliogénèse
Ce phénomène de gliogénèse est constant tout au long de la vie (y compris à l’âge adulte avec des cellules
gliales qui gardent la capacité de proliférer, de se développer, et donc de remplacer les cellules gliales détruites
durant la vie de l’individu).
La gliogénèse va nous donner différentes cellules gliales qui sont :
3.
Les astrocytes
4.
Les épendymocytes
5.
Les oligodentrocytes, qui va myéliniser au niveau du SNC
6.
Les cellules de Schwann, qui va myéliniser au niveau du SNP
La myélinisation se termine à la puberté.
1.
La Neurogenèse
Elle va aboutir à la construction du tissu nerveux, à la fabrication des neurones en passant par différentes
étapes (dont le stade neuroblaste).
Il existe pleins de neurones différents avec des fonctions différentes (dopaminergique, gabaergique…)
Cette fabrication de neurones passe par des phénomènes de prolifération cellulaire (présence de nombreuses
mitoses aux niveaux des précurseurs de neurones, durant la période embryonnaire). On considère que ce
phénomène cesse autour de la naissance (on ne peut pas dater précisément cet arrêt de la prolifération,
probablement à des étapes, à des stades différents selon la région du cerveau concernée).
Donc ces neurones en devenir, prolifèrent, migrent (durant la vie embryonnaire) de l'intérieur du cerveau
vers la périphérie pour constituer le système nerveux. Ils se différencient sur un plan neurochimique
(acquièrent tel ou tel neurotransmetteurs qui va en être la signature). Certains produiront de la dopamine,
d’autres de l’acétylcholine…
Puis ces cellules nerveuses établissent des contacts les unes avec les autres. C’est le phénomène de
synaptogénèse. C'est une étape capitale car si un neurone n'établit pas de contact, il ne sera pas fonctionnel.
Parallèlement à ce phénomène prolifératif, à ces différentiations neurochimique, et à la synaptogénèse, on a
des phénomènes de myélinisation. Il s'agit d'un phénomène lent, progressif et sélectif (tous les neurones ne
sont pas myélinisé) qui se déroule de façon constante et en particulier dans les années suivant la naissance.
Ces phénomènes sont indispensables au bon fonctionnement du système nerveux.
En outre, durant cette période de développement on a des phénomènes de mort neuronale, qui sont des
phénomènes normaux, programmés. Parmi tous les neurones qui sont produits certains disparaissent. Comme
dans tous tissus en construction on a un certain nombre de cellules qui disparaissent de manière naturelle au
cours de ce qu’on appelle l’organogenèse (la mise en place des tissus et des organes). Généralement on
considère que les neurones qui disparaissent sont ceux qui ne se sont pas intégrés dans les circuits, donc qui
n’ont pas établi de contact synaptique avec les autres cellules.
7.
Ce premier type de mort neuronale est un phénomène normal au cours du développement.
2. Les cellules souches adultes dans le cerveau
Chez l’animal, on a remarqué qu’il existait des phénomènes de différenciation de certaines cellules souches
en neurones.
Chez les primates, dont l’homme, on considère que ces phénomènes sont restreints à des zones très limitées
du cerveau (hippocampe, bulbe olfactif, épithélium olfactif et zone sous-épendymaire) et sont
d’importances fonctionnelles limitées. Mais ça a tout de même une importance pour les chercheurs dans le
cadre d’une utilisation des cellules souches à une fin thérapeutique.
Les cellules souches à l’origine de ces neurones sont présentes en nombre très limité au sein de niches de
cellules gliales (les cellules épendymaires) et des neuroblastes.
La connaissance des mécanismes de production de ces neurones, leurs modalités de contrôle constituent des
enjeux importants pour comprendre et maîtriser la production artificielle de neurones à visée thérapeutique.
Il existe certaines zones dans lesquelles les neurones sont capables de se reproduire. On retrouve sur
l’image ci-après des cellules souches présentes sous les cellules épendymaires, et chez l’embryon ce sont
vraiment des zones de multiplication pour qu’après ces neurones aillent en périphérie. On arrive à les
mettre en évidence par des techniques d’immunohistochimie.
3. Production des neurones à usage thérapeutique
Pour l'instant, on a du mal à produire des neurones et quand on réussit, on n'arrive pas à les sur-spécialiser
(pour leur faire fabriquer de la dopamine pour la maladie de Parkinson par exemple) et quand bien même, on
n’arrive pas à leur faire faire des connexions (synapses). On commence simplement à manipuler ces trois
paramètres (quels sont les 3 paramètres ?)
Pour produire des neurones à usages thérapeutiques, il y a différentes sources :
8.
9.
10.
11.
CSE (Blastocystes; tissu nerveux embryonnaires)
Cellules de la MO
TN adulte, Neurosphères (ex: muqueuse olfactive)
Cellules « reprogrammées »
4. La mort neuronale
a. La mort neuronale programmée (« normal »)
Au cours du développement il existe une mort neuronale physiologique, qui contribue à l’élimination de très
nombreux neurones, indispensable à la bonne édification du système nerveux. Cette mort neuronale, très
importante quantitativement, survient par apoptose.
Cette mort neuronale concerne en particulier les neurones produits en excès qui ne sont pas intégrés dans des
circuits et qui n’ont donc pas établi de synapses. On considère que cette mort neuronale survient en raison
de l’absence des facteurs neurotrophiques produits par les cellules cibles.
Chez l’adulte et au cours du vieillissement normal, on considère aujourd'hui qu’il n’y a pas de perte
neuronale dans l’encéphale et en particulier dans le cortex cérébral. Par contre, le vieillissement apparaît
associé avec une diminution de l’arborisation dendritiques et des contacts synaptiques. Il n’y a pas de
mort neuronale programmée chez l’adulte.
b. La mort neuronale pathologique
On peut distinguer deux types de situations : les maladies neurodégénératives (mécanisme touchant des
ensembles neuronaux avec des processus spécifiques) et la mort neuronale accidentelle (l’organisme va
rencontrer une situation qui va conduire à la mort de neurones).
i. Les maladies neurodégénératives
On définit les maladies neurodégénératives comme un ensemble de maladies dans lesquelles il existe une
destruction lente et progressive (les signes cliniques sont tardifs) de populations neuronales spécifiques
(par leur localisation et/ou leurs caractéristiques neurochimiques).
Lorsque les signes cliniques apparaissent, on est à un stade avancé de la maladie -> on a perdu par exemple
60-70% des neurones.
Leurs étiologies (causes) sont très variables et possiblement multifactorielles (de l’anomalie génique aux
facteurs d’environnement). Les plus emblématiques sont la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et
la chorée de Huntington.
ii. La mort neuronale accidentelle
AVC, traumatisme, alcoolisation aiguë ou chronique ou intoxications... On s'en rend généralement compte
car on perd une fonction (motrice par exemple).
Il existe de très nombreux facteurs et circonstances à la source des phénomènes de mort neuronale :
1.
Il peut survenir au cours du développement, chez l’adulte, avoir pour causes une pathologie aiguë ou
chronique et être de nature et d’évolution variables selon le type et la localisation de la perte neuronale.
2.
Les causes peuvent être infectieuses (poliomyélite, prion, rage), traumatismes (lésion de la ME),
vasculaires (ischémiques, phénomène d’anoxie, AVC,...), toxiques (glutamate (excitotoxicité),
radicaux libres (épilepsie), organophosphorés, venins, mercure, bilirubine …
Pour l’excitotoxicité, elle donne l’exemple d’un accident de la route qui va donner un hématome sous dural.
Bien que ce ne soit pas le cerveau qui soit directement touché car présence de sang dans l’espace sous dural,
il va exister une compression sur les neurones de cette zone -> mort neuronale -> libération de glutamate ->
mort d’un neurone à proximité -> relibération de glutamate et mort d’un autre neurone etc etc
Même chose pour l’épillepsie avec libération de radicaux libres.
3.
Facteurs cellulaires : selon les circonstances, la mort neuronale peut survenir par nécrose et/ou
apoptose.
Cette destruction peut être brutale et massive (en particulier à la suite d’ischémie) ou s’étaler dans le temps.
Les phénomènes lésionnels détruisant le tissu nerveux (traumatisme, accident vasculaire) provoquent aussi
la mort neuronale par une libération exagérée de glutamate* (excitotoxicité).
La mort neuronale peut s’accompagner de réactions inflammatoires secondaires et conduit à la mise en place
d’une « cicatrice » gliale (phénomène de gliose), due en particulier à la prolifération des astrocytes.
5. Compensation et réparation dans le système nerveux
a. La compensation et réparation spontanée
4.
Pas de prolifération neuronale
5.
Compensation fonctionnelle possible (principe de la rééducation : mise en place d'autres connexions ailleurs
pour essayer de compenser et récupérer la fonction)
6.
Repousse axonale très limitée dans le système nerveux central et non fonctionnelle (environnement non
permissif) mais si c’est dans le SNP, le neurone peut faire repousser un axone (environnement favorable)
b. Les tentatives thérapeutiques de réparation du système nerveux
7.
Aide à la repousse axonale (chirurgie, facteurs neurotrophiques).
8.
Comment empêcher (préventivement) les neurones de mourir? (Stratégies de neuro-protection)
-> Exemple des hématomes sous duraux : présence de sang provoquant une hypertension intra-crânienne ->
les réanimateurs ont des moyens de luttes contre ça pour protéger les neurones sous-jacents, c’est une
stratégie de neuro-protection
9.
Greffes de neurones, de cellules souches, de cellules transfectées
c. La compensation fonctionnelle
1.
Augmentation de l’efficacité de la neurotransmission (augmentation de la production et de la libération des
neurotransmetteurs).
2.
Augmentation du nombre de sites de libération (augmentation du nombre de boutons synaptiques dans les
axones restants).
3.
Augmentation de la réceptivité dans les neurones cibles (augmentation du nombre et de la sensibilité des
récepteurs aux neurotransmetteurs sur les cellules cibles).
-> Le neurone ne se multiplie pas mais est capable d’avoir une compensation fonctionnelle.
Ces trois phénomènes se conjuguent pour essayer de pallier au manque de neurone mais ils ont une efficacité
limitée (si on a une mort neuronal brutal, aiguë et importante, ça ne suffira pas). Ces compensations sont
valables seulement si c'est focal ? et le mieux serait pour les atteintes progressives afin de laisser le temps au
phénomène de se mettre en place.
d. Cas particulier : la dégénérescence wallérienne et régénération
Lors d’une lésion de l’axone (sections ou écrasement), l’évolution du neurone varie selon le type et l’intensité
de la lésion, et de sa localisation dans le SNP ou SNC.
L’extrémité distale de l’axone dégénère (dégénérescence wallérienne) et les débris sont phagocytés par les
macrophages.
4.
Dans le SNP :
Le neurone garde la capacité de repousse l’axonale, recolonisant la gaine de myéline constituée par les
cellules de Swann et rétablissant les jonctions avec les cellules musculaires. Ceci n’est possible que si la lésion
est distale et nette (section) et qu’il existe une zone de continuité entre le segment proximal et distal de l’axone.
Si ce n’est pas le cas (comme dans le cas de la section d’un membre), il se forme une « cicatrice » (différente
de la cicatrice gliale décrite plus tôt) due aux cellules de Swann et aux éléments du tissu conjonctif.
Si la lésion de l’axone est trop importante ou trop proche du corps cellulaires, on observe une dégénérescence
du segment proximal de l’axone associée à une destruction du corps cellulaire.
Il y a une possibilité que le neurone se « trompe dans sa repousse » pouvant entraîner des troubles de la
sensibilité.
5.
Dans le SNC :
Il se forme une cicatrice gliale due en particulier aux astrocytes et la repousse axonale est inexistante.
5. Les maladies neurodégénératives (définitions, classifications et
étiologies)
On définit les maladies neurodégénératives comme un ensemble de maladies pour lesquelles il existe une
destruction lente et progressive de populations neuronales spécifiques (par leur localisation et/ou leurs
caractéristiques neurochimiques). En fonction des neurones atteints, chaque maladie présentera des
caractéristiques et une symptomatologie.
Leurs étiologies et leurs mécanismes physiopathologiques sont très variables, complexes, possiblement
plurifactorielles (de l'anomalie génique aux facteurs d'environnement toxique, infectieux ou autre) et
imparfaitement connus, on ne connaît pas la physiopathologie vraiment précise et on ne connaît pas la cause
qui va entraîner cette maladie. Parfois elles peuvent être dues à une mutation génétique mais dans les trois
quarts des cas, il n’y a pas d’anomalie génétique et on ne sait pas si c’est parce qu’elle a été exposée aux pesticides
ou autre, il y a probablement un énorme contexte environnemental ce qui pour l’instant n’est pas maitrisé. Ce
qui explique la difficulté à effectuer des recherches puisqu’on ne connaît pas la cause de la maladie. Elles
impliquent aussi probablement des facteurs de vulnérabilité individuelle. Elles surviennent au cours du
développement ou à l'âge adulte. Elles ont généralement une évolution lente et progressive en relation directe
avec l'importance de la mort neuronale. L’apparition des symptômes apparaît généralement 20 ans après le
début de la mort neuronale, ils sont dus à une grande perte neuronale. Les plus emblématiques et les plus
fréquentes sont la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et la chorée de Huntington. On dispose à ce jour
de peu de ressources thérapeutiques pour ces maladies très invalidantes ou mortelles. Alzheimer et Huntington
mènent par exemple à la démence puis au décès.
Les mécanismes qui entrainent la mort neuronale dans les maladies neurodégénératives sont complexes,
multiples et encore imparfaitement connus; ils peuvent être différents et multiples pour une même maladie
(maladie de Parkinson, maladies à prion, sclérose latérale amyotrophique……). Ils impliquent la production de
radicaux libres, l’accumulation intra et /ou extracellulaire de protéines anormales (soit dans le neurone soit à
l’extérieur du neurone, on se penche sur ces phénomènes pour la recherche de thérapeutique), l’activation du
système ubiquitine protéasome et d’autres systèmes de mort cellulaire (caspases), ainsi que la participation de
phénomènes inflammatoires (la prise en charge de ces phénomènes peut être une piste pour le traitement de
ces maladies).
De manière générale, pour une maladie donnée, on dispose d’éléments de compréhension d’une partie de ces
mécanismes de mort cellulaire, mais pas l’ensemble de l’histoire naturelle de la maladie. On dispose par ailleurs
de différents types de modèles animaux pour certaines de ces maladies.
Ils impliquent :
La production de radicaux libres
L'accumulation intra et/ou extracellulaire de protéines anormales (ou normales)
-
Protéine β-amyloïde (Alzheimer) (cause inconnue ou génétique)
Protéine prion (Creutzfeldt-Jakob) (infectieux et/ou génétique)
Huntingtine (Huntington) (génétique, monogénique)
Synucléine (Parkinson) (cause inconnue ou génétique)
Protéine τ hyper-phosphorylée (Alzheimer) (cause inconnue ou génétique)
Des dysfonctionnement intra-neuronaux et phénomènes d’accumulation
-
Anomalies des transports intra-neuronaux (Ex : Alzheimer, avec anomalies de la protéine τ)
Activation anormale des mécanismes d’apoptose (caspases, mitochondries, ...)
Production et libération anormale de neurotransmetteurs (glutamate, ...)
-
Perturbation du système ubiquitine-protéasome (qui fonctionne de manière trop importante ou
au contraire de manière anormale) pas de questions sur le fonctionnement du système
ubiquitine/protéasome
Des dysfonctionnements du tissu nerveux :
-
Phénomènes inflammatoires (cytokines, cellules immunitaires, microglie)
Absence ou insuffisance de facteurs neurotrophiques
Gliose
Mode d’accumulation de protéines anormales dans les maladies neurodégénératives : Schéma de la
maladie d’Alzheimer mais applicable d’une façon générale à toutes les maladies. Au départ on a un
monomère normal, il devient anormal (cause inconnue) et à ce moment-là, soit ils s’agglomèrent les
uns aux autres et forment un polymère et donc s’accumulent. Le système nerveux central va être
incapable de les faire sortir de là et on obtient des dépôts. On se retrouve face à une insolubilité, une
résistance à la dégradation et ces dépôts deviennent neurotoxiques et les neurones vont mourir. Ces
accumulations se font sur du très long terme.
Ce n’est pas la modification de la protéine touchée qui est dangereuse, c’est l’accumulation.
Les deux premières bandes montrent le phénomène d’accumulation de fibrilles anormales en agrégats. Ces
agrégations de fibrilles sont visibles sur des coupes de cerveau, on peut les mettre en évidence par des
anticorps dirigés contre ces protéines insolubles.
La dernière bande illustre les problèmes de section du protéasome entraînant la formation de plaques βamyloïde.
En histologie, on a les moyens de voir puisqu’on a des anticorps dirigés contre le prion (gauche) et contre la
protéine β-amyloïde (droite). On voit les cellules normales du système nerveux central et des amas de
protéines accumulées (en marron). Ces prélèvements ne sont pas réalisés de manière courante chez
l’Homme, on se base surtout sur la clinique.
5.1.
La maladie de Parkinson
5.1.1. Généralités
Les neurones producteurs de dopamine de la substance noire innervent massivement les noyaux caudés
et le putamen (striatum) et interviennent à ce titre dans le contrôle complexe de la programmation et de
l’exécution du mouvement et entraînent donc une répercussion directe sur l’exécution des mouvements.
La maladie de Parkinson est due à la dégénérescence lente et progressive des neurones producteurs de
dopamine situés dans la substance noire (locus Niger). Elle est responsable de troubles majeurs de la
programmation et de la réalisation du mouvement. Elle survient quand environ 90% de ces neurones à
dopamine sont détruits. On est malade très longtemps avant mais on est symptomatique que bien plus tard.
La substance noire (également appelée locus niger) est appelée ainsi car elle contient des neurones
pigmentés (contenant de la mélanine). Un nombre très limité de neurones dans l'organisme contiennent des
pigments. C'est le cas de la rétine et de quelques neurones du SNC parmi lesquelles ces neurones à mélanine
de la substance noire. Les pigments sont visibles en MO sans coloration.
De cause(s) inconnue(s), probablement dans la très grande majorité des cas de cause environnementale. Il
existe de très rares formes génétiques (2%). C'est une des maladies neurodégénératives les mieux connues.
C’est la seule maladie pour laquelle il existe un traitement substitutif de référence, c’est la L-DOPA
(précurseur de la dopamine) permettant aussi au patient de fabriquer de la dopamine et donc de traiter les
symptômes. Le traitement ne fonctionne que 4 à 7 ans et on ne sait pas pourquoi il ne fonctionne pas plus
longtemps.
Voici donc la substance noire, elle est composée de neurones qui se projettent dans le striatum, le noyau
caudé et la putamen. On a représenté sur ce même schéma les neurones à GABA car ils sont atteints dans
une autre maladie. Parkinson est donc une atteinte de la substance noire qui agit sur la striatum, le noyau
caudé et la putamn et correspond à la régulation du mouvement.
On part du neurone à dopamine et on arrive au moto-neurone α par la voie nigrostriée qui provoque la
contraction musculaire et leurs activités sont contrôles par le système extra-pyramidal. Donc Parkinson a
une atteinte extra-pyramidale.
La substance noir est réellement noire sans coloration car il y a de la mélanine qui est un pigment
noir, si on regarde les neurones en se rapprochant, normalement il y a des grains à l’intérieur, ils
ont un aspect pigmenté qu’on peut mettre en évidence en immunohistochimie.
Ne pas apprendre l’image qui suit.
Sur une coupe de personne saine, on observe une coloration noire tandis que chez quelqu’un
atteint de Parkinson, la zone est dépigmentée car les neurones sont décédés et se trouvent à la
place des cellules gliales. L’information part de la substance noire, transite par le striatum, le
pallidum, le thalamus, le cortex moteur et la moelle épinière pour enfin arriver au muscle. Si on
« casse » ce chemin-là, il y a donc une atteinte de la fonction musculaire.
5.1.2. Aspects cliniques
La maladie de Parkinson survient généralement après 50 ans. Elle concerne environ 1.5% de la population
au-delà de 65 ans, soit 4 millions de personnes dans le monde, dont 100 000 en France.
Il y a une triade clinique caractéristique :
Bradykinésie (akinésie) (incapacité à faire un mouvement ou mouvement laborieux, ralenti)
Rigidité (test de tendre le bras : impression qu'il se détend en roue denté)
Tremblements de repos (facile à reconnaître et présent même sans mouvement)
Ces trois signes sont d’aggravation progressive
Impossibilité de traverser un obstacle (même dessiné sur le sol)
On peut noter d’autres signes cliniques apparaissant au cours de l’évolution de la maladie :
/Troubles cognitifs/Troubles du sommeil/Dépression/Troubles végétatifs/
5.1.3. Histoire naturelle et physiopathologique
On considère actuellement que dans la maladie de Parkinson, un ou plusieurs facteurs d’environnement
détruisent de manière lente et progressive les neurones à dopamine mélanisés de manière "relativement"
spécifique, provoquant progressivement une disparition de l’innervation des noyaux caudé et du putamen.
Dans la maladie naturelle, ces facteurs restent inconnus. Au cours de la maladie, apparaissent dans le
cytoplasme des neurones à dopamine, une inclusion cytoplasmique caractéristique, le corps de Lewy, riche
en synucléine et en ubiquitine.
Certaines formes génétiques rares de la maladie de Parkinson, récemment identifiées montre des mutations
de gènes impliqués dans la production de synucléine et du protéasome.
On considère que la mort de ces neurones débute relativement tôt (vers la vingtième année) et que les
symptômes surviennent lorsque plus de 90% des neurones à dopamine sont détruits. On considère que
différents mécanismes cellulaires interviennent parmi lesquels la production de composés neurotoxiques,
dont les radicaux libres.
Parkison = corps de Lewy
Mécanismes cellulaires :
Quelques soit le mécanisme en cause, on considère qu’un facteur déclenchant conduit à la production de
mécanismes cytotoxiques dans laquelle la neuromélanine présente dans les neurones de la substance noire
serait probablement impliquée.
Cette production de facteurs neurotoxiques s’accompagne de la formation des corps de Lewy dans lesquels
s’accumule la synucléine ubiquitinylée.
Des dysfonctionnements du système ubiquitine-protéasome, l’accumulation de fer, des perturbations du
trafic intra-cytoplasmique, la production de radicaux libres interviendraient à un titre ou à un autre pour
conduire à la mort des neurones de la substance noire.
Parmi les substances facteurs d’environnement, certains pesticides, certains herbicides (paraquat), la
roténone, sont suspectées.
La maladie de Parkinson et le MPTP : (anecdote, n’est pas à apprendre)
Dans les années 1980, en Californie, apparition d’une micro-épidémie de maladie de Parkinson sous forme
aiguë chez des sujets jeunes drogués à l’héroïne.
Le MPTP (Méthyl-Phényl-TétraPyridine) est un sous-produit obtenu accidentellement au cours de la
synthèse chimique de l’héroïne. Injecté dans le sang, le MPTP passe la BHE et est converti en MPP+ par une
monoamine oxydase dans les astrocytes. MPP+ est capté par les neurones à dopamine par l'intermédiaire
du transporteur de la dopamine. MPP+ produit des radicaux libres et détruit les neurones à dopamine et
provoquant ainsi de manière aiguë une maladie de Parkinson.
Aspects génétiques :
Un pourcentage très limité de maladies de Parkinson concerne des formes familiales avec plusieurs gènes
identifiés dont une mutation est responsable de la maladie.
On connaît 7 ou 8 gènes différents susceptibles de provoquer la maladie de Parkinson :
-
α-synucléine
Parkine (ubiquitine ligase)
Ubiquitin Carboxy-terminal hydrolase L1 (UCH-L1)
DJ-1 (PARK-7) (stress oxydatif)
Leucine-rich repeat kinase 2 (dardarin) (LRRK2)
PTEN induced putative kinase 1 (PINK1) (protéine mitochondriale)
Ne pas apprendre les gènes, il faut savoir qu’il existe des causes environnementales et dans un petit nombre de cas
des causes génétique.
5.1.4. Traitement
On dispose de plusieurs approches thérapeutiques efficaces, même si elles sont imparfaites.
Le traitement de référence (substitutif) est depuis plusieurs dizaines d’années, la L-DOPA précurseur de la
dopamine, associé éventuellement à des inhibiteurs des monoamines oxydases et des agonistes
dopaminergiques. Le traitement est efficace en particulier sur les tremblements et l’akinésie, mais son effet
peut s’épuiser avec le temps (5 à 10 ans), voire provoquer des effets indésirables invalidants, les dyskinésies
(mouvements anormaux).
D’autres thérapeutiques en usages ou testées expérimentalement sont utilisables dans la maladie de
Parkinson : la stimulation cérébrale profonde, les approches de thérapie cellulaire,...

Technique neurochirurgicale qui consiste à implanter des électrodes à l’intérieur du SNC (de la même façon qu’on
installe un pacemaker pour des troubles cardiaques). La stimulation de ces
électrodes (à la demande du patient), va inhiber le fonctionnement de certains neurones impliqués dans
la boucle conduisant à la contraction musculaire et permet ainsi l'arrêt des tremblements. C’est efficace,
bien toléré et utilisé lorsque la L-DOPA n'est plus efficace ou en association avec la L-DOPA.
On attend les résultats d’ici un an ou deux avec les premiers traitements de thérapie cellulaire qui devraient sortir
d’ici deux ou trois ans. On avait essayé au départ des greffes de cellules souches embryonnaires qui
fonctionnaient mais comme la L-DOPA, les patients développaient des dyskinésies. On ne sait toujours pas quel
mécanisme déclenche ces effets secondaires.
Les différentes stratégies efficaces ou expérimentales dans le traitement du Parkinson, retenir
les termes généraux
Approches pharmacologiques :
Supplémentation (L-DOPA)
Agonistes dopaminergiques qui vont stimuler les récepteurs à dopamine
Inhibiteurs des monoamines oxydases qui vont potentialiser l’action de la dopamine
Approches neurochirurgicales
Thalamotomie
Stimulation à haute fréquence du noyau sous-thalamique (stimulation cérébrale profonde)
Thérapie cellulaire (expérimentale)
Greffes de cellules médullo-surrénaliennes
Greffes de cellules transfectées productrices de dopamine
Greffes de neurones embryonnaires issus de la substance noire
Greffes de cellules à dopamine produites in-vitro (cellules souches)
Approches neuro-protectrices (expérimentale)
Facteurs neurotrophiques, hygiène de vie
5.2.
La chorée de Huntington
5.2.1. Généralités
La Chorée de Huntington est une maladie monogénique, à transmission autosomique dominante, due à
des phénomènes d’expansion de triplets codant pour la glutamine dans le gène de la huntingtine. (Maladie
du X fragile : première cause de retard mental et qui repose sur le même type d'anomalie)
Constamment mortelle, elle survient chez l’adulte, au-delà d’un certain nombre de triplets codant pour la
glutamine (plus de 40) provoquant une dégénérescence progressive des neurones des noyaux caudé et
putamen (striatum) producteurs de GABA (acide γ-aminobutyrique).
5.2.2. Aspects cliniques
La Chorée de Huntington a un âge de survenue variable (contrairement à Alzheimer et Parkinson),
provoquant des mouvements anormaux (choréiques : danse de Saint Guy) ; évoluant en quelques années
vers la démence puis la mort.
Lorsqu’on coupe des cerveaux malades, on observe que les ventricules sont de plus grande taille, remplis
de liquide céphalo-rachidien et une diminution de la taille du noyau caudé, du striatum et du putamen.
La chorée de Huntington a un âge de survenue variable, vers la trentaine, provoquant des mouvements
anormaux (choréiques; danse de Saint Guy); évolue en quelques années vers une démence puis la mort.
Il n'existe pas de diagnostic ante-natal mais on peut faire un diagnostic si un des parents est atteint. Ce
diagnostic n'est possible que s'il y a déjà eu un cas dans la famille.
5.2.3. Histoire naturelle et physiopathologique (accumulation intra-neuronale
de huntingtine) diapo non traitée, savoir que la protéine impliquée est
l’huntingtine
La Chorée de Huntington est due à la mort des neurones du striatum qui produisent le GABA. Cette mort est
directement dépendante de l’expansion anormale de triplets dans le gène de la huntingtine.
La huntingtine est une protéine exprimée dans tous les neurones, mais aussi à l’extérieur du SNC. La
fonction de la huntingtine reste mal comprise, mais elle intervient pour contrôler la transcription d’un
facteur neuro-trophique, le BDNF, et elle interagit avec de nombreuses autres protéines pour contrôler le
transport des vésicules d’endocytoses intra-cytoplasmiques dans les neurones.
La huntingtine mutée codée par le gène anormal est une protéine « gain de fonction » qui s’accumule de
manière anormale dans le cytoplasme de tous les neurones. On ne sait pas expliquer pourquoi seuls les
neurones à GABA du striatum dégénèrent, mais l’hypothèse prévalante est l’existence dans ces neurones
d’un cofacteur (neurotransmetteur ou autre), contribuant à une neurotoxicité de la huntingtine, en
particulier
à travers l’inhibition de la production et/ou de l’action du BDNF.
5.2.4. Traitement
Tous expérimentaux à ce jour et inefficaces (essais cliniques de greffes de neurones fœtaux…).
C'est une maladie génétique, que l'on peut donc diagnostiquer in utero et donc proposer une interruption
de grossesse.
5.3.
La maladie d’Alzheimer
5.3.1. Généralités
La maladie d'Alzheimer, ou démence sénile est caractérisée par une atrophie corticale progressive due à
une mort des neurones du cortex cérébral et d’autres territoires. Débutant généralement par des troubles
mnésiques, elle aboutit en quelques années à des troubles cognitifs avec installation d'une démence
d'évolution mortelle.
Probablement d’origine multifactorielle, avec une composante génétique, elle se caractérise
histologiquement par l’apparition de deux lésions, « relativement » spécifiques de la maladie, dans le cortex
cérébral (les plaques séniles et les dégénérescences neuro-fibrillaires).
On considère à ce jour que la mort neuronale est due à l’accumulation anormale de la protéine β-amyloïde
associée à une hyper-phosphorylation des protéines τ des microtubules.
Les traitements actuels restent très peu efficaces voire inefficaces sur l’évolution de la maladie.
• Macroscopie ou scanner pour mettre en évidence l'atrophie corticale (aspect de noix du cerveau)
• Histologie : mise en évidence les plaques séniles et les zones de dégénérescences neuro-fibrillaires
• Examen clinique pour mettre en évidence les troubles cognitifs et la démence.
5.3.2. Aspects cliniques
Sur un plan clinique, la maladie d’Alzheimer débute par des troubles de la mémoire qui évoluent vers un
déficit cognitif de plus en plus important, avec des troubles de la mémoire à long terme évoluant
progressivement vers l’état confusionnel profond, un retrait de la vie sociale, une dégradation de l’état
général et la démence.
La forme classique survient vers 65 ans.
Les formes génétiques plus rares ont des âges de survenue plus jeune.
5.3.3. Histoire naturelle et physiopathologie
La maladie d’Alzheimer se caractérise par une atrophie du cortex cérébral due à une mort neuronale
progressive dans de nombreuses régions, en particulier le cortex pariétal, temporal et frontal. Cette mort
neuronale s'accompagne de la présence en abondance de plaques séniles (extracellulaires) et de
dégénérescence neurofibrillaires (intra-neuronales). Ces deux lésions peuvent être observées chez le sujet
âgé normal mais sont très abondantes au cours de cette maladie.
Deux anomalies biochimiques sont caractéristiques de la maladie d'Alzheimer :
-
L'accumulation de peptide β -amyloïde dans les plaques séniles
La présence de protéines τ hyper-phosphorylées dans les neurones en dégénérescence.
Ces deux anomalies jouent un rôle important dans l'histoire naturelle de la maladie et la mort neuronale.
Les plaques séniles se situent en extracellulaire entre les neurones.
On considère que la maladie d’Alzheimer débute bien avant l’apparition des signes cliniques par des
événements (de nature environnementale et/ou génétique) qui provoquent des anomalies du
métabolisme du précurseur de la protéine β-amyloïde (APP = amyloïde protéine précurseur) présent
normalement à la surface des neurones et qui conduisent progressivement à un dépôt neurotoxique de
protéines β-amyloïde insolubles, stables, (associés à d’autres composants) au niveau des plaques séniles et
une mort neuronale par apoptose.
L’APP est au cœur des mécanismes physiopathologies de la maladie. A l'état normal, l'APP est une protéine
transmembranaire exprimée à la surface des neurones avec une portion extracellulaire. Les fonctions de
l’APP normale restent mal connues mais pourraient concerner la transmission synaptique, les phénomènes
d’adhésion cellulaire et l’apoptose.
Des phénomènes inflammatoires (production de cytokines), des anomalies de production de facteurs
neurotrophiques, pourraient contribuer à l’apparition et au développement des lésions.
L’APP et la protéine β-amyloïde (peptide Aβ) diapo non traitée
A l’état normal, cette protéine, qui est un précurseur de haut poids moléculaire, est clivée par des
mécanismes enzymatiques complexes (dus à des sécrétases) conduisant à plusieurs peptides
extracellulaires.
Ce sont des anomalies de ce métabolisme qui conduisent à la production et à l’accumulation du peptide β
-amyloïde (39 à 42 aa) sous une forme fibrillaire insoluble dans les plaques séniles.
Ces anomalies peuvent avoir plusieurs sources:
-
Une hyper-production de l’APP (sur-expression du gène)
Une mutation du gène de l’APP
-
Une mutation du gène d’une enzyme impliquée dans le clivage de l’APP :
o La γ-sécrétase : préséniline
o
-
L’apolipoprotéine E (impliquée de manière indirecte dans le métabolisme de l’APP)
Une hypothèse récente met en cause un autre fragment de clivage de l’APP qui se fixerait à un
récepteur membranaire de la famille des récepteurs du TNF alpha (famille des facteurs de croissance
des tumeurs) et l’activerait, induisant ainsi une apoptose des neurones.
En situation normale, un clivage se fait à partir du peptide Aβ. Dans la maladie d’Alzheimer, il y a un
souci dans le clivage et on aboutit à une production d’un peptide qui n’est pas clivé et c’est lui qui va
s’accumuler pour entraîner les plaques séniles. On ne sait toujours pas pourquoi le clivage ne se passe
pas bien ni pourquoi un message passe en empêchant le clivage normalement.
Déterminisme génétique
Des souris transgéniques sur-exprimant le peptide β-amyloïde développent en effet des plaques séniles et
ont des déficits cognitifs.
On distingue la forme sporadique, classique, de la maladie d’Alzheimer, d’apparition tardive (après 65 ans),
la plus fréquente. Pour cette forme, l’existence du génotype apolipoprotéine E4 constitue un facteur de
risque important. (Risque multiplié par 11 chez les sujets homozygotes).
Il existe un nombre très limité de formes familiales (5%) de début souvent précoce, dues à des mutations
autosomiques dominantes, soit dans le gène de l’APP soit plus généralement dans le gène des présénilines,
des composantes de la γ-sécrétase (enzymes impliquées dans le métabolisme de l'APP). Ces formes
génétiques apparaissent beaucoup plus précoces.
Il faut savoir qu’il existe des formes familiales de la maladie d’Alzheimer mais les pourcentages ne sont pas
à retenir ils sont là pour illustrer le cours.
5.3.4. Traitement
Au-delà des traitements symptomatiques, il n’existe actuellement aucun traitement vraiment efficace de la
maladie d’Alzheimer, en particulier pour éviter ou retarder l’évolution de la maladie.
Les stratégies thérapeutiques s’inspirent de la connaissance de la physiopathologie pour tenter d’éviter
l’apparition des plaques séniles (stratégies immunitaires dont candidats vaccins contre la protéine βamyloïde pour empêcher son accumulation, ou inhibiteurs des sécrétases), ou pour prévenir ou limiter la
mort neuronale (facteurs neurotrophiques, stratégies anti-inflammatoires, ….).
L’absence de test diagnostic en amont de l’apparition des signes cliniques constitue un des freins aux essais
thérapeutiques. Les personnes qui voient l'apparition de troubles mnésiques moyens vont mettre en place
des stratégies afin de pallier à cela de manière inconsciente (post-it…).
5.4.
Le prion et la maladie de Creutzfeldt-Jakob
5.4.1. Généralités
Les maladies à prions sont des maladies animales et humaines rares dues à la prolifération intracérébrale de
protéines ayant (à elles seules) des propriétés infectieuses (les prions : PRoteinaceous Infectious ONly
particle, particule protéique infectieuse) et qui ont à la fois une capacité pour s'auto-répliquer et pour
modifier la conformation de la forme native.
L’accumulation de protéines prions anormales dans l’encéphale provoque une mort neuronale par
spongiose responsable de maladies d'évolution constamment mortelle. Leur étiologie reste mal comprise
mais peut impliquer une composante génétique.
Les maladies à prions sont des maladies à évolution très lente (plusieurs années ou dizaines d’années),
conduisant à l’apparition de symptômes de nature variable, mais qui conduisent tous à une démence
progressive et à la mort.
5.4.2. Aspects cliniques et classification
Les deux maladies les plus connues chez l'animal :

Tremblante du mouton : non transmissible à l'homme dans des conditions normales, y compris par
consommation de viande de mouton.

Encéphalopathie spongiforme bovine : connue plus récemment, classiquement appelée "maladie de
la vache folle", normalement non transmissible à l'homme.

Les trois maladies les plus connues chez l’homme: seule la maladie de Creutzfeldt/Jakob est à retenir

Le Kuru

La maladie de Creutzfeldt/Jakob survient dans des causes très diverses : o
Sporadique
o Nouveau variant (encéphalopathie spongiforme bovine)


o Iatrogène (hypophyse) : à la suite d’injection d’hormones de croissance hypophysaires
o Génétique par mutation du gène de la protéine prion


L’insomnie fatale familiale : Pathologie génétique, transmissible, due à une mutation du gène de la
protéine prion (distinct de la forme génétique de la maladie de C/J). Une insomnie progressive
s'instaure vers la trentaine, aboutissant rapidement à une démence et à une mort par spongiose du
système nerveux.
5.4.3. Histoire naturelle et physiopathologie
La protéine prion est une protéine présente dans l’ensemble du règne animal, qui, à l’état normal, est
codée par un gène exprimé dans de nombreuses populations cellulaires, dans et à l’extérieur du système
nerveux central, dont les neurones. Sa fonction reste mal comprise mais elle interviendrait dans la
transmission synaptique et les phénomènes de mémorisation.
Dans les maladies à prions, une forme anormale, mutée de la protéine prion, acquiert la capacité de
transformer la protéine normale en une protéine anormale qui devient extrêmement stable, et résistante
à la dégradation (naturelle et artificielle).
Les prions s’accumulent dans le système nerveux en position extracellulaire, entraînant une spongiose et
une mort neuronale responsables de la maladie.
Aspects histologiques : tout à fait caractéristique de spongiose : trous à l’intérieur du système nerveux
Ces coupes sont récupérées en autopsie lorsque des patients arrivent relativement jeunes et déments en
clinique, le diagnostic de Creutzfeldt-Jakob peut être posé grâce à l’autopsie puisqu’on met en évidence la
spongiose et la protéine prion.
Sur l’image de gauche en H-E on observe en violet les neurones et en rose la substance de soutien, on
observe un cerveau comme une éponge avec des trous malgré la gliose qui ne suffit pas à les reboucher.
Question : Comment meurt-on de démence ?
Réponse : Lorsqu’on est complètement dément, on ne peut plus se nourrir, on devient agité, on a des
troubles du sommeil, on a tout qui se dérègle. Les malades ne se nourrissent plus et n’éprouvent ni la soif ni
la faim et leur état général se dégrade au fur et à mesure. C’est une altération de l’état général.
5.4.4. Exemples d’autres maladies neurodégénératives diapo non traitée
On connaît plusieurs dizaines de maladies neurodégénératives :

Sclérose latérale amyotrophique (5% formes génétiques)
(Mort des motoneurones des cornes antérieures de la moelle; mutations (rares) du gène de la super-oxyde
dismutase = cause génétique.)

Maladie de Kennedy
(Bulbe et moelle; mutation (expansion de triplets) du gène du récepteur de la testostérone)

Paralysie supra-nucléaire progressive
(Striatum, substance noire et autres territoires; cause inconnue)
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