Une illustration du travail d’un SESSAD-DYS A propos du cas de Julien 1 Equipe Pluridisciplinaire, 3 volets d’intervention • Volet Rééducatif : prise en charge pluridisciplinaire avec un travail résolument tourné vers la neuropsychologie • Volet Compensation : Utilisation des aides pour favoriser l’autonomie des enfants suivis et le transfert des acquis sur le plan scolaire • Volet Psychothérapeutique : développement et renforcement de l’estime de soi et du bien être psychologique indispensable à l’investissement des programmes rééducatifs proposés Julien M. Né le 4.6.97 (15 ans) Admission au SESSAD en Novembre 2008 (CM2) Dyslexie sévère persistante après plusieurs années d’orthophonie + Dysorthographie +++ Facteurs supplémentaires de sévérité : Dyschronie Déficit mnésique global sur toutes les modalités (mémoire à court terme, mémoire de travail, mémoire verbale structurée et sérielle) Lenteur exécutive – Dyspraxie – Dysgraphie Dyscalculie – difficulté de raisonnement analogique aux lois spatiales. Solides capacités de raisonnement – ressources cognitives supérieures à la moyenne (WISC IV) : très bon niveau de raisonnement verbal et visuel catégoriel, richesse lexicale. Maturité. Capacités de mémoire visuelle significativement mieux préservées Sur le plan comportemental : opposition – négativisme – interrogation sur l’existence d’un trouble dépressif. Evaluation et prise en charge orthophonique d’un adolescent présentant des troubles DYS sévères Lalaina RASOLO, orthophoniste 2 séances hebdomadaires : PEC libérale depuis le CP et au sein du SESSAD depuis le CM2 (novembre 2008) Profil langagier oral et écrit bilan initial : octobre 2010 (Odédys) Bon niveau de langage oral - Trouble phonologique Dyslexie mixte et sévère Voie phonologique : exactitude : - 8, 1 ET / vitesse : - 18,9 ET Voie lexicale : exactitude : - 3,8 ET / vitesse : -19,2 ET Déchiffrage laborieux et erroné, extrême lenteur Lecture de texte impossible - Accès au sens restreint Dysorthographie mixte et sévère Passage à l’écrit : résistance voire refus Système phonologique : -10,7 ET Contrôle sémantique : barbarismes - 4 ET Compétences morphosyntaxiques : genre et nombre - 4ET Stock lexical orthographique : - 6,9 ET Projet rééducatif Lecture : renforcement des deux voies en parallèle 1) Voie phonologique : améliorer la précision du déchiffrage Graphies complexes, règles de variation contextuelles (s/g/c), traitement des erreurs de lecture (auditives, visuelles et séquentielles) Matériel : fiches personnalisées, participation active, mise en application immédiate et différée – lien avec l’orthographe 2) Voie d’adressage : améliorer la vitesse de la lecture, réduire le coût attentionnel et permettre l’accès au sens Mémorisation des images orthographiques, méthode du cache Matériel progressif : éléments isolés, différenciation, matériel signifiant, constitution de listes, contrainte temporelle Compréhension écrite But ultime de la lecture : accès au sens Lecture plus fluide : compréhension possible Renforcement des stratégies de compréhension existantes : repérage des groupes signifiants de la phrase, représentation mentale rapide, anticipation, limitation des contresens Matériel : varié, progressif, de longueur et difficulté croissantes – thèmes choisis selon les centres d’intérêt Nécessité d’adaptation : difficultés de déchiffrage vs capacités intellectuelles Compétences orthographiques Système phonologique : graphies complexes, règles de conversion P/G, traitement des erreurs de transcription Matériel : // au travail effectué en lecture, complétions>réécriture, recherche de similitudes orthographiques Orthographe d’usage +++ : stock lexical orthographique rétention visuelle : améliore la voie d’adressage en lecture Matériel : étymologie, aspect visuo-sémantique (orthographe illustrée), épellation, rétention visuelle, répertoire Contrôle sémantique : limitation des barbarismes, erreurs d’individualisation, homophones grammaticaux Matériel : stratégie de relecture (phonologique et orthographique), différentes unités de la langue, fiches Bilan récent : janvier 2012 Epreuves de lecture : BALE Lecture mots REGULIERS Score Temps Lecture mots IRREGULIERS Score Temps Lecture LOGATOMES score Temps 0 -5 -10 -15 -20 Bilan 1 : Octobre 2010 Bilan 2 : janvier 2012 -25 Epreuves d’orthographe : BALE et Petit Poucet 0 -2 -4 -6 -8 -10 -12 Bilan 1 : octobre 2010 -14 Bilan 2 : janvier 2012 Compréhension écrite Vol du PC : janvier 2012 5 0 -5 -10 -15 -20 -25 Lecture de texte -30 -35 Compréhension écrite Vol du PC : janvier 2012 Conclusion Troubles DYS sévères et persistants Trouble phonologique : Lecture : voie phonologique > v. lexicale vitesse de déchiffrage Orthographe : car contraintes orthographiques, sémantiques et graphiques Troubles instrumentaux associés Défaut d’automatisation, de mémorisation, de généralisation Aspect motivationnel Stratégies de compensation efficaces : appui sur le sens, compétences intellectuelles, raisonnement … Poursuite de la prise en charge orthophonique : SESSAD et libéral DEMARCHE NEUROPSYCHOLOGIQUE AUPRES D’UN ADOLESCENT MULTI-DYS Barbara JOLY-POTTUZ Neuropsychologue CONTEXTE GENERAL DURANT LA PHASE D’INVESTIGATION Enfant âgé de 11 ans 8 mois (CLIS DYS) Plaintes familiales et de l’enfant sur le versant cognitif : - Difficultés dans les apprentissages - Trouble sévère de la mémoire engendrant de l’évitement et de l’opposition dans les devoirs scolaires Manque d’organisation, de méthode, de savoir-faire engendrant une passivité et un défaut patent d’autonomie dans la réalisation des tâches scolaires. Attention fluctuante en fonction de la motivation REEDUCATION REPOSANT SUR LES MODELES NEUROPSYCHOLOGIQUES FONCTIONS EXECUTIVES Exécuteur Central SUPRA-ATTENTION MDT PLANIFICATION INHIBITION AUTO-REG FLEXIBILITE COGNITIVE NIVEAU ATTENTIONNEL Attention Attention Attention SELECTIVE DIVISEE SOUTENUE BASIQUE EVEIL VIGILANCE ORIENTATION ACTIVATION MOTIVATION Analyse visuelle Théorie de l’esprit Langage DIFFERENTO Inhibition cognitive et motrice - Résistance aux informations parasites - Filtrage d’informations : focus attentionnel sur information cible - Inhibition d’une réponse automatique prépondérante HAYLING Le chien dort dans sa …………….PELUCHE Les policiers arrêtent les …………CONSERVES AUTRE COULEUR Lune : « vert » CONTRAIRES « Carré noir » salade : « bleu » Abricot : « noir » Ciel : « orange » carotte : « turquoise » citron : « marron » « rond blanc » FONCTIONS EXECUTIVES PLANIFICATION SEQUENCES BASIQUES SEQUENCE VIE QUOTIDIENNE Faire appel à des connaissances - procédures routinières Explicitation Un Unexemple exemplede deréalisation réalisation REEDUCATIONS DES CAPACITES MNESIQUES 3 AXES REEDUCATIFS VISANT AU RENFORCEMENT DES FONCTIONS DE LA MEMOIRE ENCODAGE STOCKAGE RECUPERATION Les 3 phases de la Fonctions Apprendre à … Stimulation sensorielle mémoire SAISIE DE L’INFORMATION enregistrer Percevoir appréhender Organiser CONSOLIDATION Rééducation fixer Imaginer Attention Volontaire Structuration Intellectuelle Techniques associatives Langage RETENTION évoquer Situer Recruter Le rappel Repères spatiaux Repères temporels Recrutement associatif LES PERSONNAGES « RESSOURCES » DES ENFANTS Méthode neuropsychologique Thérapie cognitive et comportementale Souci de généralisation (transfert aux parents et aux enseignants) Performances mnésiques en Octobre 2009 Rappel immédiat Score /12 Rappel Différé (moyenne, écart-type) Score /12 (moyenne, écart-type) Histoire 0,5 (8,3 +- 1,6) Histoire 0 (8,4 +- 1,4) Figure 10 (10 +- 1,2) Figure 9,5 (9,8 +- 1,1) Liste 1,5 (9,7 +- 1,2) Liste 2 (9,3+- 1,2) R1 : 3/12 R2 : 2/12 R3 : 1/12 Reconnaissance 3,5/12 (10,1 +- 1,5) Performances mnésiques en Mai 2010 Rappel immédiat Score /12 Rappel Différé (moyenne, écart-type) Score /12 (moyenne, écart-type) Histoire 9 (8,3 +- 1,6) Histoire 10 (8,4 +- 1,4) Figure 10 (10 +- 1,2) Figure 10 (9,8 +- 1,1) Liste 10 (9,7 +- 1,2) Liste 10 (9,3+- 1,2) R1 : 8/12 R2 : 8/12 R3 : 12/12 Reconnaissance 12/12 (10,1 +- 1,5) Evaluation initiale (février 2009) PIRA I Réévaluation neuropsychologique (Mai 2010) PIRA II Améliorations Troubles persistants Difficultés sévères de mémorisation sur tous les versants : mémoire verbale, mémoire visuelle, rappel immédiat/différé, rappel/reco. Amélioration très significative des performances mnésiques (scores supérieurs pour l’âge). Organisation stratégique des données. Stratégies d’encodage et de récupération maitrisées Consolidation fiable des données à long terme Questionnements matures et pertinents sur le fonctionnement des systèmes de mémoire Trouble persistant de la mémoire de travail dans un contexte de faible investissement sur le plan motivationnel sur des épreuves de « bas niveau ». Difficultés de raisonnement analogique aux lois spatiales et instabilité dans l’intégration des repères spatiaux Meilleures capacités de planification visuo-spatiale et visuoconstructive Traitement séquentiel des informations avec hiérarchisation des étapes de travail. Difficultés organisationnelles – impulsivité dans la saisie des informations Attention sélective de solide qualité Meilleure prise d’information , stratégique - fonctions exécutives étayées (programme ReflectoActif). Difficultés de généralisation à la sphère scolaire Limitations du transfert en raison de l’opposition franche au passage à l’écrit . Refus de l’écriture . Lien étroit avec la psychomotricienne et l’ergothérapeute. ARTICULATION AVEC L EQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE PSYCHOMOTRICIENNE NEUROPSYCHOLOGUE - Réflexion et identification des points communs - Complémentarité de travail - Mise au point successive - Réajustement du travail en commun ERGOTHERAPEUTE DEMARCHE PSYCHOMOTRICE AUPRES D’UN ADOLESCENT MULTI-DYS Elodie DOURVER-MOLLARD Psychomotricienne CONTEXTE GENERAL DURANT LA PHASE D’INVESTIGATION Enfant âgé de 11 ans 8 mois (CLIS DYS) Aucune rééducation en psychomotricité préalable Plaintes familiales sur le versant non verbal : signes de maladresse constatés dans le quotidien de l’enfant (enfant « tête en l’air », renverse les objets, se cogne fréquemment, difficultés dans l’utilisation et la manipulation des objets), forte plainte sur le plan du graphisme (lenteur graphomotrice, qualité graphique très invalidante). CONCLUSIONS DE LA 1ère EXPLORATION PSYCHOMOTRICE (PIRA I / Février 2009) Dysgraphie sévère caractérisée par une lenteur graphomotrice pathologique et une qualité graphique (BHK : -3,5 DS en vitesse/-2 DS en qualité) Niveau d’efficience motrice hétérogène (habiletés manuelles dysharmonieuses – coordinations laborieuses) Dyschronie manifeste (QT – EVAC- 0/12- Inférieur au 5ème percentile) Difficultés de programmation visuo-spatiale et constructive et instabilité dans la manipulation des concepts spatiaux de base. AXES DE TRAVAIL PROPOSES (Projet 2009/2010) Rééducation individuelle au rythme d’une séance hebdomadaire de 45 mn, à partir la fin d’année de CLIS, Autour de 3 modalités spécifiques : Amélioration de la capacité graphique/renforcement de l’éducation gestuelle EN ETROITE COLLABORATION AVEC L’ERGOTHERAPEUTE Consolidation des représentations et de la manipulation spatiale Renforcement de l’interprétation de la sériation temporelle EN ETROITE NEUROPSYCHOLOGUE COLLABORATION AVEC LA CONCLUSIONS DE LA 2ème EXPLORATION PSYCHOMOTRICE (PIRA II / Mai 2010) CONTEXTE COMPORTEMENTAL : motivation et investissement fluctuant (opposition/provocation), attitudes sur un mode défensif de banalisation et/ou d’évitement à l’égard des domaines de compétence abordés, manque patent d’engagement et de participation, fort besoin de se défier et de se surpasser. La réévaluation psychomotrice objective UN PROFIL PSYCHOMOTEUR GLOBALEMENT HOMOGÈNE FAIBLE dans la plupart des domaines explorés. CL : avancée des progrès lente et dépendante d’une forte dynamique motivationnelle (enjeu de performance sollicitée, recherche de l’intérêt porté aux domaines de compétences proposés). Evaluation initiale (février 2009) PIRA I Réévaluation psychomotrice (Mai 2010) PIRA II Améliorations Troubles persistants Dysgraphie sévère (BHK : vitesse -3,5 DS -2 DS en qualité) Dysgraphie manifeste (BHK : -1,3 DS par rapport à un Niveau d’efficience motrice hétérogène Trouble de la coordination, défaut proprioceptif, déficit du contrôle musculaire (M-ABC – 1,6 DS) (impulsivité et précipitation dans les tâches pour pouvoir en finir au plus vite), Dyschronie manifeste Gestion du temps très précaire, intégration du vocabulaire spécifique insuffisant, structuration temporelle incertaine (QT-EVAC- 1/12 – 1er percentile) enfant de 11 ans en vitesse / -2,02 DS en critère de qualité), Aptitudes de programmation visuospatiale et constructive fragilisées Capacités améliorées (performances subnormales) Instabilité dans l’intégration des repères spatiaux Intégration et stabilisation des Faiblesses dans la structuration du schéma corporel, produits spatiaux, (DG –EVAC- distance aux émotions, blocage de la vie imaginaire à 12/12 / notion de réversibilité partir d’un contenu imposé acquise) RÉÉVALUATION DES AXES THÉRAPEUTIQUES (Projet 2010/2011) Modification du projet psychomoteur : • Développer une aisance et disponibilité corporelle : un enrichissement de sa propre expérience motrice, de conscience de soi au travers d’un engagement relationnel dynamique pour une meilleure appropriation de ses états, affects et représentations, • Maintenir des axes spécifiques abordés autour du graphisme, • Etayer l’ensemble des composants qui se rapportent à la perception, l’orientation et la structuration temporelle, DÉROULEMENT DES SÉANCES ET PROGRESSION SUR L’ANNÉE (Projet 2010/11) A la rentrée de septembre 2010 : nette amélioration comportementale (plus ouvert, confiant et responsable), remotivé par rapport au cadre de ses séances, prises d’initiatives spontanées qui viennent renforcer son sentiment de cohésion et d’acceptation par rapport à son projet personnalisé. Sur le plan rééducatif : Sur le plan corporel Démarche corporelle mise à distance en premier lieu (réticence et appréhension), acceptation de l’enfant au fur et à mesure des séances. Forte logorrhée verbale dans l’appropriation corporelle qui privilégiait davantage l’étendue des connaissances de l’enfant. En parallèle, un travail spécifique autour de l’attention corporelle a pu être abordé. Sur le plan graphique Variation dans la tenue de l’outil scripteur selon les humeurs, Difficulté importante de remotivation au travers de la praxie malgré une organisation gestuelle de meilleure qualité, une anticipation des mouvements visible et des progrès que le jeune constate dans son quotidien, Lenteur graphomotrice toujours invalidante, Instabilité dans le geste scripteur, agencement spatial lacunaire, Déstructuration de la forme graphique. Sur le plan temporel Connaissance du temps social très précaire et déficitaire (organisation et gestion délicate du temps, des cahiers, non acquisition de la lecture de l’heure, repérage social imparfait), Instabilité et confusion dans les représentations (manque d’ancrage et d’interprétation stable). DÉROULEMENT DES SÉANCES ET PROGRESSION SUR L’ANNÉE (Projet 2011/12) Maintien des objectifs en cours, Changement d’attitude maintenu (régression des comportements défensifs, demande d’un temps de parole important en séance, motivation et engagement conformes au cadre de son projet). L’importance des troubles praxiques et instrumentaux constituent toujours une des principales limitations d’activités, malgré un transfert vérifié des stratégies facilitatrices et compensatoires. Julien reste cependant très en difficulté compte tenu de la sévérité de ses troubles en langage écrit (effet plafond de la rééducation en matière d’apprentissage graphique et d’expérimentation corporelle). ARRÊT DU SUIVI EN ACCORD AVEC JULIEN POUR LA RENTRÉE PROCHAINE Renforcement et compensation des troubles par l’intermédiaire des outils informatiques, avec l’ergothérapeute. DEMARCHE EN ERGOTHERAPIE AUPRES D’UN ADOLESCENT MULTI-DYS Sébastien Verjux Ergothérapeute Développer des moyens techniques de compensation que Julien puisse s’approprier dans le long terme en tenant compte de la sévérité et de la globalité des troubles d’apprentissage, des facteurs de limitation d’activité et de restriction de participation Plusieurs niveaux d’intervention Utilisation de moyens techniques pour compenser les difficultés instrumentales Développement de compétences dans l’utilisation de ces outils Renforcement des axes de travail développés en psychomotricité et en neuropsychologie Transfert des stratégies développées en orthophonie Appropriation des outils de compensation dans la scolarité et développement de l’autonomie Utilisation de moyens techniques pour compenser les difficultés instrumentales Compensation de la lecture Compensation de l’expression écrite Compensation de la dyschronie Complémentarité avec le travail en orthophonie Favoriser le recours au règles de conversion P/G dans la production des écrits sur l’ordinateur Favoriser le traitement des erreurs de transcription avec l’appropriation des fonctionnalités de corrections orthographiques et grammaticale Complémentarité avec les rééducations en psychomotricité et en neuropsychologie Renforcement des objectifs au niveau du graphisme Renforcement des objectifs concernant les fonctions exécutives Renforcement des stratégies de planification visuo – spatiale et visuo constructives Complémentarité avec les PEC psycho éducative Aspects motivationnels Renforcement du sentiment de compétence Développement de l’autonomie / facteurs de limitations intrinsèques et extrinsèques INTERVENTION DE L’EDUCATRICE AUPRES DE JULIEN Divers entretiens à domicile avec les parents à l’école avec Julien, l’équipe enseignante… Réalisation du PIRA Présentation du PIRA aux parents et à Julien Validation du PIRA lors de l’équipe éducative Démarrage de la prise en charge Impossibilité d’une prise en charge avec les parents de Julien parents très sur d’eux (n’ayant rien à apprendre de personne) parents prenant de haut les entretiens parents n’ayant pas besoin de réfléchir sur leurs difficultés, parents souhaitant se délester des problèmes de leur enfant, voire même des préoccupations liées de leur enfant (Parents à qui l’on présente les ateliers : vous ne faites pas aussi des colonies de vacances ?) Nécessité d’avoir une collaboration et une implication pour permettre la réussite des différentes rééducations. Comment faire avec ces familles qui ne s’impliquent pas dans le suivi de leur enfant ? Suivi de Julien Suivi à raison d’une heure tous les 15 jours : Le suivi consiste en des entretiens sur : le collège et sa scolarité, les difficultés qu’il rencontre son projet professionnel. trouver des solutions pour qu’il puisse travailler seul à l’école comme à la maison (utilisation de l’outil informatique par exemple…), essayer de lui donner , en lien avec les autres intervenants, la motivation nécessaire pour avancer. Les axes que nous allons poursuivre avec Julien sont : Réflexion autour de : comment réinvestir dans sa scolarité les outils qui lui sont proposés dans ses rééducations Comment travailler à la maison pour que ses notes s’améliorent Continuer à réfléchir à son orientation future La participation à des ateliers sous forme de stage pendant les vacances Intérêt : Rencontrer les enfants dans un milieu différent Voir évoluer l’enfant sur une journée entière Lieu de rencontre et d’échange Se rendre compte que malgré leur dyslexie, les enfants ont des qualités Choix des ateliers : Atelier permettant le réinvestissement de ce qu’ils travaillent pendant les rééducations aussi bien sur le plan psychomoteur, orthophonique que neuropsychologique. Les enfants dépassent leurs limites et gagnent en confiance en eux Le groupe les porte, les soutient et les encourage, les adultes n’hésitent pas à participer aux activités Quels ateliers : Equithérapie, journée à la ferme, théâtre, cirque, halloween… Prise en charge psychologique d’un enfant présentant un « multi-Dys » Morgane Cay-Maubuisson-Péna Psychologue Motifs de suivi Julien M. (04.06.1997) Comportement général (entretien/SEI) - A l’entretien : aucun signe de satisfaction ou de propension à l échange verbal : retrait physique, voix infantile, signes discrets d’agacement. - SEI : refus lecture items/cocher cases réponses - En contraste : fournit des justifications de réponses claires et franches (tendances provocatrices). Plaintes : fatigue, démotivation, retrait. Motifs de suivi Julien M. né (04.06.1997) Résultats SEI: affaiblissement notable ES - Sentiment de valeur personnelle variable selon les contextes : Domaine préservé : familial et social/ Domaine affecté : scolaire ( - 1,5 ET) et facteur G (-1 ET). - Analyse quantitative et qualitative évoque un tableau de syndrome dépressif = passation MDIC Enfant . Résultats : faible ES (s) / faible énergie (s), provocation (s), sentiment d’impuissance (ns), pessimisme (ns), opposition/évitement (ns). Axe de travail (sans demande de la part du jeune patient) Axe 1: faible sentiment de compétence scolaire entrainant des conduites « oppositionnelles/évitement passif » (en classe retrait, aucune participation/travail maison non fait) . objectif : gagner en énergie et implication personnelle (résistance à l’effort) Axe 2 : faible sentiment de valeur personnelle (physique, relation sociale peu épanouissante, sensation de « différence, étrangeté ». objectif : renforcer la confiance en soi et le sentiment d’appartenance au groupe de pairs. Type de suivi : individuel (axe 1) et groupe (Axe 2) Après 24 mois de suivi (2010) Evaluation 2 : entretiens et SEI Comportement général : + disponible à l’aide psy et aux interventions SESSAD en général, ouvert à l’échange, diminution nette des comportements défensifs et/ou puérils. Symptômes dépressifs non significatifs SEI : Echelle Générale : - 1ET en Pira 1/ + 0,7 ET en Pira 2), Echelle scolaire inchangée (- 1, 5 ET en Pira 1/ - 2 ET en Pira 2), Echelle familiale touchée (+ 0,4 en Pira 1 / - 0, 5 en Pira 2). Difficultés encore présentes : fragilité psychologique due à des ruminations et anticipations négatives/existentielles (très bonne efficience) , se décourage encore très facilement, ressent trop de pression/d’attentes (travail, participation) de la part du collège. Forte déception : moins d’attributions externes de l ’échec au profit d’attributions internes qui renforcent néanmoins le sentiment d’incompétence/d’impuissance Indication : poursuite de la pec psy (ind et groupe) Après 48 mois de suivi (4ème, 2012) Comportement général : toujours plus enclin à l’échange à propos de sa situation scolaire, familiale et sociale. Assidu, ponctuel, moteur dans le groupe. Scolaire : 1 - manque de travail toujours au premier plan. Évolution discrète : J commence à se projeter dans l’avenir (sous format anxieux), prend conscience de la relation de cause à effet entre manque de travail, d’implication /résultat scolaire et réussite professionnelle (baisse significative des attitudes défensives attrib externes de l’ échec). 2 - Cercle invirtueux des moyens de compensation (raisonnement) : L’association très bonnes efficiences et Dys confrontante ++ (sentiment d’injustice). J est toujours dans le rejet de l’effort avec en soubassement une pensée dysfonctionnelle « travailler ne rapporte pas de résultats » (attente disproportionnée de résultats ++). Après 48 mois de suivi (4ème, 2012) Famille : plus serein en écho avec une facilitation de l’échange sur ce thème et une amélioration de la situation familiale auparavant très complexe (divorce). Social : moteur du groupe, intégré et considéré comme un camarade « mûr et fiable ». Capacité d’empathie, théorie de l’esprit pertinente et aidante pour les pairs. A trouvé des repères, relations davantage équilibrantes avec pairs mais centrées sur élèves DYS. Conclusion Evolution favorable et croissante de la dynamique psychologique globale. Proposition d’arrêt du suivi accepté par J., nécessité de cohérence. Renforcement du sentiment de compétence et d’autonomie psychologique. La PEC en format ponctuel individuel/groupe reste ouverte sur l’année de 3ème à la demande de J. ARTICULATION AVEC L EQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE NEUROPSYCHOLOGUE EDUCATRICE ORTHOPHONISTE PSYCHOMOTRICIEN - Réflexion et identification des points communs - Complémentarité de travail - Mise au point successive - Réajustement du travail en commun PSYCHOLOGUES ERGOTHERAPEUTE