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Au-delà de 6mm, l’Association Française d’Urologie recommande là aussi une surveillance
annuelle des calculs : en fonction de leur évolution, des symptômes éventuels (saignements,
douleurs, etc.), de l’évaluation du risque de colique néphrétique, on envisagera de les retirer.
Mais il ne faut pas oublier que l’essentiel de la prise en charge de la maladie lithiasique repose sur la
diététique. En complément de celle-ci, il est possible de prescrire des traitements, en fonction du
type de calcul :
Pour les calculs d’oxalates de calcium dus à des fuites de calcium osseux, on peut prescrire
des diurétiques thiazidiques pour diminuer le calcium présent dans les urines, afin de limiter
la formation de calculs, et l’on veillera à mettre en œuvre une prise en charge adaptée pour
prévenir l’ostéoporose ;
Pour les calculs d’acide urique, le traitement du syndrome métabolique (qui doit être
envisagé dans son ensemble) ou des excès d’acide urique (allopurinol) peuvent être utiles.
Quels sont les différentes techniques pour retirer les calculs ?
Il existe 3 méthodes :
La chirurgie percutanée est une technique qui concerne peu de patients (1 700 à 2 000 par an), car
elle est indiquée pour les gros calculs du rein : elle consiste à introduire au niveau du rein une sorte
de tunnel de 1 cm de diamètre, par lequel les calculs seront extraits.
Les deux autres techniques, couramment utilisées sont la lithotritie extracorporelle et
l’urétéroscopie, une méthode particulièrement performante, remboursée depuis 2011 :
La lithotritie extracorporelle est une technique non invasive, apparue dans les années 80,
qui consiste à fragmenter les calculs par ondes de choc. La tête de traitement, au contact de
la peau du patient, propage les ondes qui pulvériseront les pierres, éliminées ensuite dans
les urines.
Cette méthode présente l’avantage d’être confortable, non-invasive et peu risquée, mais
elle ne permet l’évacuation des calculs que dans 60 % des cas, d’où de nombreuses
réinterventions.
L’urétéroscopie consiste à introduire, par les voies naturelles (urètre, vessie, uretère), sous
anesthésie générale, un endoscope muni d’un laser, afin de détruire les calculs. Plus invasive
que la lithotritie extracorporelle, elle permet, en revanche, de détruire 90 à 95 % des calculs.
Elle comporte un peu plus de risques (essentiellement risques infectieux : 5 à 10 %) mais elle
est, dans l’ensemble, bien tolérée par le patient et peu opérateur-dépendante. Du coup, la
tentation est d’y avoir recours pour éliminer systématiquement les calculs. Mais cela n’est
pas souhaitable : le comité lithiase de l’AFU attire l’attention des médecins et des patients
sur le fait qu’elle ne doit être utilisée qu’en cas de lithiase symptomatique. Ce n’est pas
parce que l’on dispose d’une méthode fiable et efficace qu’il faut l’utiliser. Dans l’intérêt
du patient et de la collectivité (coût des traitements), il essentiel d’avoir une utilisation
raisonnée de cette nouvelle technique. L’essentiel de la prise en charge de la maladie
lithiasique doit reposer sur le suivi des patients et les conseils d’hygiène de vie.