Page 6 Le marketing public
Marine LE GALL-ELY pour e-theque
public (organisations contre l’alcoolisme ou le tabagisme), pour obtenir
des dons (Unicef, La Croix Rouge) ou pour attirer des fidèles (églises).
Enfin, les pouvoirs publics, les collectivités locales et les
administrations se sont mises, elles aussi, à l’heure du marketing tout
d’abord par le biais de la communication dans les années 70 : campagnes
gouvernementales pour les économies d’énergie, pour la sécurité
routière ou pour l’emploi des jeunes, actions menées par des
municipalités pour attirer des industriels.
Parallèlement au développement des pratiques marketing, les
chercheurs se sont efforcés de concevoir une théorie du marketing
[LICHTENTHAL et BEIK, 1984 ; COCHOY, 1999 ; HUNT, 2002, 2003].
A partir de débats qui ont lieu en 1965 à l’Université de l’Ohio
(rapportés par HUNT en 1976), des articles fondateurs de KOTLER et
LEVY [1969a] et de LAZER [1969] et de la controverse qui s’ensuit
[LUCK, 1969 ; KOTLER et LEVY, 1969b ; KOTLER, 1972 ; TUCKER,
1974]1, l’extension du champ d’application du marketing au domaine non
marchand est tenue pour acquise.
…mais rapidement
l’extension du
champ
d’application de la
démarche est
tenue pour
acquise par les
praticiens et les
chercheurs.
Se développent alors des réflexions théoriques sur le marketing
politique ou électoral [PIOTET, 1974 ; LINDON et WEIL, 1974], sur le
marketing social [KOTLER et ZALTMAN, 1971 ; SERRAF, 1976 ;
KOTLER et FOX, 1980 ; MOLINA, 1984], sur le marketing des
organisations à but non lucratif [FLIPO, 1985], sur le marketing des
églises [FLIPO, 1984] et enfin sur le marketing des services publics
[LAUFER, 1976 ; BON, LOUPPE et MENGUY, 1978 ; KOTLER, 1979]. IL
existe également une littérature abondante sur le marketing des
institutions culturelles, privées comme publiques [COLBERT, 1993 ;
EVRARD, 1993 ; BOURGEON, 1994 ; BERGADAA et NYECK, 1995 ;
MCLEAN, 1997 ; KOTLER et KOTLER, 1998 ; KOLB, 2000].
Dans le secteur public, comme le souligne GREFFE [1999], au premier
abord, il ne devrait pas y avoir de problèmes d’identification des
besoins et de marketing. Le vote légitime les choix politiques et fixe la
demande adressée aux administrations. Cet auteur précise cependant
que les choix politiques portent sur des principes et des objectifs peu
précis. Les discussions législatives n’arrivent jamais aux degrés de
précision requis par le fonctionnement courant de l’administration, des
collectivités locales ou des entreprises publiques. Cette détermination
politique des services collectifs, associée à une concurrence et une
pression budgétaire accrue sur les services publics [LAMARCHE, 1998],
appelle donc une réflexion sur la manière de les définir et de les
préciser, compte tenu des besoins, attentes et comportements des
usagers.