Psychologie différentielle de
l’apprentissage
I. Qu’est-ce que la psychologie différentielle ?
Introduction
oPsycho : l’âme, l’esprit
oLogos : la science, l’étude, la recherche
Cette discipline appartient au champ des sciences humaines dont le but est d’étudier la
psychologie, l’esprit, de l’être humain.
Différentes branches dans la psychologie : psychologie sociale (relation entre individus ou
groupe d’individus), psychologie clinique (étude des conflits intrapsychique), psychologie
expérimentale (lois du comportement ; ex : vitesse précision fits), neuropsychologie (relier
comportement aux fonctions cérébrales).
But : trouver les corrélats psychologiques (=prédispositions) (aptitudes, personnalité,
caractéristiques intrinsèques…), permettant d’expliquer les différences individuelles de
performances observées.
En psychologie différentielle, étude de :
-La variabilité interindividuelle (différence de performance entre deux individus à un
même moment)
-La variabilité intra-individuelle (différence de performance pour un même individu à
différent moment)
-La variabilité intergroupe (regarder comment deux groupes se comportent pour une
même tâche à un même moment)
Bref historique
On retrouve déjà cette volonté de classer les personnes chez les philosophes grecs. Aristote
s’intéressait aux différences psychologiques entre les individus pour pouvoir leur conseiller
un métier. Platon propose trois facettes de l’âme, l’appétit, la raison et la passion.
On peut retrouver cette volonté dans la médecine antique (Hippocrate et Galien).
Hippocrate propose la théorie des 4 humeurs (sang, lymphe ou flegme, bile noire, bile jaune)
qui sont des fluides circulant dans notre corps et le déséquilibre entre ces humeurs
entraineraient des pathologies. Galien reprend cette idée 3 siècles plus tard, il dit qu’il y a 4
tempéraments :
-Un excès de sang entrainera un tempérament sanguin (impulsif, colérique…)
-Un excès de lymphe : quelqu’un de flémard (flegme)
-Un excès de bile jaune : anxieux
-Un excès de bile noire : mélancolique, abattu
18ème / 19ème siècle : la notion de facultés. Elle réinvestit dans le cadre de la psychologie (Gall,
neuraux psychologue) la notion de faculté. Il essai de localiser des fonctions particulières au
niveau du cerveau.
Début du 20ème siècle : naissance de la psychologie différentielle. Elle a des points communs
et des différences avec la psychologie expérimentale. La psychologie expérimentale
s’intéresse surtout à la cognition pour mettre en avant des lois générales du comportement.
Points communs entre expérimentale et différentielle : aspect évaluatif (rigueur dans
l’évaluation et la performance), quantification de la performance.
Différences, en exp on recueil une performance et en différentielle on crée des tests pour
tester les individus individuellement. La exp essais de tirer des grandes lois du
comportement humain alors qu’en diff, s’intéresse à l’individu.
De même que la psychologie différentielle va différer de la psychologie clinique notamment
dans sa méthodologie, la psycho clinique va s’appuyer sur des entretiens alors que la psycho
différentielle va s’appuyer sur des tests de performance. Le fondateur de la psychologie
différentielle est Sir Francis Galton, plutôt statisticien. Le tout premier objectif qui va nous
intéresser c’est le fait que la psychologie différentielle décrit et quantifie la variabilité
interindividuelle. Le deuxième va être de montrer que la variabilité est héréditaire (facultés
héréditaires). Pour le valider il va étudier l’effet du milieu et de l’hérédité dans les
performances individuelles méthode de jumeaux (placés dans des milieux différents). Le
troisième c’était de montrer que la théorie de darwin (son couz’) pouvait s’appliquer à
l’évolution de l’intelligence (en gros les débiles mentaux étaient voués à disparaitre).
UK : développement des thodes statistiques. Fisher, (inventeur de l’analyse factorielle)
analyse permettant de quantifier les performances entre deux groupes. Pearson et
Spearman (inventeurs des tests de corrélations). Grâce au développement des méthodes
statistiques on arrive à le faire de manière très rigoureuse. Cattell (test de personnalité) a
essayé d’inventer des tests qui permettraient d’identifier des facultés particulières afin
d’orienter les étudiants en fonction de celles-ci. Il est aussi l’inventeur d’un test de
personnalité qui est encore légitime, dans ce test on va avoir 5 traits de personnalités qui
sont situés entre deux pôles : introversion/extraversion, agréabilité/désagréabilité,
consciencieux ou peu consciencieux, la stabilité/instabilité émotionnelle,
fermeture/ouverture d’esprit.
En France, au début du 20ème, Binet a proposé une étude des processus mentaux supérieurs.
Il a créé le premier test de QI (QIv= QI verbal, QIp
= QI de performance). Entre -2 et +2 déviations standards on retrouve la norme. Elle existe
pour n’importe quel critère, ça va nous permettre de classer une personne par rapport à la
norme.
Au 20ème siècle, développement de la psychologie différentielle, on est dans une phase de
construction de tests qui vont s’intéresser à d’autres domaines que l’intelligence et la
personnalité notamment des tests moteurs et psychomoteurs. Importance d’objectiver les
résultats cependant on ne va pas donner systématiquement les résultats car on ne cherche
pas forcément à les améliorer. Mais si les performances sont bonnes voir excellentes il est
préférable de les faire passer, il va y avoir un effet pygmalion, le renforcement positif
améliore les résultats contrairement aux renforcements négatifs. On a très peu de tests qui
sont spécifiques au domaine sportif pour aller évaluer les facteurs qui vont influencer la
performance.
20°siècle, développement de la psychologie différentielle et extension à d’autres domaines
que l’intelligence et la personnalité (CATELL). Construction de tests (essor de la
psychomotricité)
Remarque 1 : importance et limites de l’objectivation
Remarque 2 : domaine sportif (Le Scanff, 2004)
Méthodes
Tests et quantification
« Un test est une épreuve strictement définie, dans ses conditions d’application et dans son
mode de notation, qui permet de situer un sujet par rapport à une population elle-même
bien définie, biologiquement et socialement. » (Zazzo, 1992)
Pour créer un test il va falloir répondre à certains critères :
-Standardisation : implique une certaine rigueur. Ça implique d’être dans le même
lieu, d’utiliser exactement le même matériel et les mêmes consignes, de faire le test
au même moment de la journée. (Placer tous les individus dans la même situation)
-Qualités psychométriques (critères que doit comporter un test):
Validité : être sûr que le test mesure bien ce qu’il est censé mesurer. C’est ce
qu’on appelle la validité de contenu.
Fidélité : la fidélité test-retest c’est le fait de s’assurer que les résultats
obtenus sur une population varient peu ou pas si elle est répétée. La fidélité
inter-juge c’est le fait de pouvoir faire passer les épreuves par n’importe qui
sans qu’il y ait de différences de performance.
Sensibilité : elle permet de discriminer finement les performances de deux
individus ou populations.
-Etalonnage : c’est le fait de faire passer le test à un groupe d’individus qui ont les
mêmes caractéristiques (même âge, même sexe…)
-Analyse factorielle :
c’est une analyse statistique qui permet de réduire l’information, on va passer
d’un grand nombre de variables à un nombre restreint de facteurs
Identification de facteurs sous-jacents
Proposition d’un processus représentant le facteur : relève d’un spécialiste de
la motricité
-Corrélation : on fait des corrélations entre les performances de différentes activités,
si on arrive à regrouper des activités sous un même facteur on gagne du temps.
II. Les variabilités inter- et intra- individuelles
1. Aptitudes motrices et psychomotrices
On va pouvoir identifier des facteurs de différences de performance. On parle de
prédisposition pour un processus particulier. La première prédisposition est l’aptitude
motrice et psychomotrice. La seconde prédisposition est le style personnel.
Aptitudes : caractéristiques individuelles stables, inchangées par la tâche réalisée qui
permettent de réussir dans certaines tâches.
Corraze, 1987 : « Composante non acquise, innée de la capacité », « Trait sous-jacent,
relativement stable, qui est en grande partie non modifiable par la pratique d’une tâche ou
d’une activité particulière. »
Capacité : Peut être modifiée par la pratique ou l’expérience (Schmidt et Lee, 1999)
Il n’y a pas de facteur général en psychomotricité, ça veut dire que les performances qui
requièrent l’aptitude de force ne sont pas corrélées à celles qui requièrent l’aptitude de
vitesse par exemple.
Exemple de l’expérience de Famose et Quetin en 1987 : 138 sujets, 3 tâches qui
demandaient de frapper avec une crosse de hockey une balle de tennis afin d’atteindre le
plus précisément possible une cible de 10cm de large. Les mêmes sujets passent les 3
conditions. Pour la tâche 1 : les sujets frappent avec la balle arrêtée. 2 : les sujets frappent
avec la balle qui est en train de rouler. 3 : les sujets frappent la balle qui rebondissait.
La corrélation elle varie entre -1 (résultats inverses entre 2 tâches) et 0 (pas de corrélation)
et 1 (corrélation parfaite). Dans ce test, la corrélation est quasiment de 0 : 0,16 entre la
tâche 1 et 2 ; 0,4 entre la tâche 1 et 3 ; de 0,3 entre la tâche 2 et 3. On mesure des
aptitudes différentes lorsque l’on propose ces trois tâches.
Facteurs activité psychomotrice
(Passer rapidement Seashore et King, on ne retient pas leur proposition)
Seashore (1940) :
-Vitesse de réaction
-Vitesse des doigts et des avants bras au cours de mouvements de faible amplitude
-Vitesse au cours de mouvements d’amplitude modérée
-Précision
-Habileté dans le maniement des habiletés spatiales
King (1961)
-Temps de réaction
-Temps de maintien d’une réponse
-Vitesse de mouvements des mains
Pour les 2, pas assez d’aptitudes prises en compte
Proposition que l’on retient : Fleishman (1954-1988)
Définir le plus petit nombre d’habiletés significatives et utiles pour la description de
la performance dans la plus grande variété de tâches.
10 aptitudes psycho motrices
-Contrôle précis des mouvements : aptitude à faire des mouvements précis pour
contrôler une machine ou un véhicule, implique des ajustements rapides ou continus.
Tâche : test de poursuite rotative
-Coordination des mouvements des membres : coordination des deux pieds, des deux
mains ou des pieds et des mains à la fois.
Tâche : test de coordination des deux bras
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