Séminaire de l'Association l'Élan Retrouvé 2014/2015
« Ce que l'œuvre de François Châtelet apporte à la psychanalyse et
au marxisme - lectures croisées »
Atelier de Psychanalyse sociale se déroulant une fois par mois le mercredi d’octobre
2014 à juin 2015 de 19h à 21h30
Lieu : La Bourse du Travail – Paris – métro République
Première séance Mercredi 15 octobre à 19H, entrée libre et gratuite
Que faire pour poursuivre les deux grandes révolutions du XXe siècle : la révolution
freudienne et celle portée par Marx afin de sortir de l’aporie présente ?
En 1976, Châtelet déclare que la référence au passé nous permet de penser notre actualité
à travers le différentiel. Telle affirmation repose pour lui sur le principe qu’il n’y a pas de
philosophie de l’histoire. C’est pourquoi il distingue des genres d’historicité, c’est-à-dire des
multiplicités de rapports toujours singuliers que les hommes entretiennent tant avec le passé
qu’avec leur futur. C’est en cela aussi qu’il s’oppose à Hegel, lui qui pense une histoire
unifiée — une histoire de l’Esprit —, où l’État occupe la place privilégiée de ce qui unifie et
totalise le devenir social. Châtelet n’a eu cesse de dénoncer le fantasme d’une rationalité
intégrale, en disqualifiant le discours de la philosophie de l’histoire comme production d’un «
maître légitime ». Disons-le autrement, avec lui : « Il n’y a pas de sujet de l’histoire, ou plus
précisément : l’histoire est faite de et par des sujets. Ou plus précisément encore : il n’y a
pas d’Histoire, mais des histoires, des séquences d’histoire que les hommes font, des
séquences qui s’enchevêtrent les unes les autres, qui s’unifient, puis se séparent à nouveau,
dont certaines se perdent ou stagnent, dont d’autres roulent tumultueusement ». C’est la
leçon qu’il retiendra du matérialisme historique de Marx : la rationalité différentielle qu’il met
en œuvre consiste non pas à élaborer un discours unifiant dévoilant le sens du devenir
humain, mais à produire des séquences d’intelligibilité capables d’expliquer le
fonctionnement de sociétés données, à des époques données, en fonction de pratiques
données. Pratiquer l’Histoire, pour Châtelet, c’est subvertir le discours — et en particulier le
discours philosophique — quand celui-ci se veut la justification d’un état de choses existant.
Ce repère essentiel qui nourrit l’énoncé « Il n’y a pas de philosophie de l’Histoire » concerne
le Marxisme aussi bien que la Psychanalyse. Nous pouvons le croiser avec la critique des
dogmatismes et des philosophies mortes.
Dans la conclusion de son « Histoire de la philosophie » François Châtelet nous incite à
partir de la critique de Marx, de l’orientation critique de Marx. Cette critique de Marx en