INTRODUCTION
Le premier congrès international de pédiatrie traitant de l’abord laparoscopique dans la
prise en charge du reflux gastro-œsophagien (RGO), s’est tenu à Berlin en décembre 1992. A
cette occasion, Georgeson KE. a présenté une série de 15 enfants opérés d’une fundoplicature
postérieure selon la technique de Nissen. Il dénombrait 20% de conversions pour plaies
oesophagiennes lors de la dissection. Depuis, avec l’amélioration des techniques opératoires et
de la prise en charge anesthésique, les résultats en terme de complications per ou post-
opératoires sont meilleurs, faisant de la cœlioscopie une approche chirurgicale efficace et
sûre chez ces jeunes patients. Les séries publiées chez l’adulte et l’enfant montrent, en effet,
qu’en terme de morbidité aiguë ou subaiguë, les résultats sont comparables à la chirurgie
ouverte. Si la validation de cette technique semble donc acquise, il reste néanmoins à en
évaluer les résultats à long terme.
Le RGO est dit pathologique (RGOP) quand il s’accompagne de symptômes et de
complications ayant des répercutions sur la croissance et/ou sur les sphères ORL et
pulmonaire. Sur le plan physiopathologique, on distingue classiquement, 2 types de RGOP :
un premier qui est dit « primaire » car il correspond à des patients sans antécédent présentant
un RGOP isolé, et un second appelé « secondaire » et qui est le résultat d’un état pathologique
sous-jacent (atteintes neurologiques, anomalies anatomiques de la région hiatale congénitales
ou acquises en dehors des hernies hiatales par glissement et des malpositions cardio-
tubérositaires fréquemment retrouvées au transit oeso-gastro-duodénal ). Dans la population
des patients pris en charge en chirurgie pédiatrique pour cette pathologie, on retrouve, par
ordre de fréquence, les enfants souffrant d’un RGOP secondaire à une atteinte neurologique
(infirmes moteurs cérébraux, associations poly-malformatives et syndromes poly-
malformatifs), puis les patients présentant un RGOP primaire (sans antécédents notables) et
enfin moins communément, les enfants sujets à un RGOP secondaire à des anomalies
anatomiques locales (atrésie de l’œsophage, atrésie duodénale, mal-rotation digestive, …).