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A. BADONNEL
Fam.
ELIPSOCIDAE
Pearman
Gen. ANTARCTOPSOCUS, nov.
Antennes de treize articles, le 13
e effilé et terminé par un mucron; palpe
labial uniarticulé; tarses à trois articles. Pas d'ocelles. Microptère, les ailes
antérieures réduites dans les deux sexes à un cuilleron, les postérieures à un
mamelon. Pas d'organe coxal sur les hanches postérieures. Tibia postérieur
terminé par trois éperons, dont un très fort encadré par deux plus petits (peut-
être un 4
e éperon latéral) ; 1e r article des tarses avec deux soies apicales plus
fortes (peut-être éperons allongés?). Griffes effilées, sans dent préapicale,
celle-ci étant seulement marquée par une faible saillie du bord interne; une
forte épine básale
;
pulvilli très développés, à apex largement dilaté en enton-
noir (fig. 3). Plaque subgénitale et gonapophyses de la femelle du type des
femelles d'Elipsocidae (voir diagnose de l'espèce). Genitalia du o* également
du type Elipsocide, mais cadre pénien plus dilaté transversalement (fig. 4).
Pas de champs à trichobothries sur les paraproctes; un tubercule chitineux
sur le bord postérieur de ceux-ci.
Il est intéressant de remarquer que, dans ce nouveau genre, la réduction
alaire porte également sur les deux sexes; en général, au contraire, lorsque
l'aptérisme ou le microptérisme existe chez les Elipsocides (Hemineura, Acte-
notarsus, Pseudopsocus, Reuterella) ou les familles voisines, il se manifeste
seulement chez les Ç. On est donc amené à supposer que la réduction alaire
a frappé ici un genre chez lequel le potentiel de développement des ailes était
identique pour les deux sexes; il ne serait donc pas étonnant qu'il existât,
dans les faunes continentales voisines, des espèces macroptères affines sans
dimorphisme sexuel.
II faut noter également que la réduction des ailes est accompagnée ici
par l'absence des ocelles, des organes coxaux et des champs à trichobothries;
c'est un fait général chez les Psocoptères, les 9 aptères ou microptères des
espèces à ç? macroptères se distinguant en outre de ces ç? par les mêmes
carences. On voit alors persister des différenciations tégumentaires caracté-
ristiques des larves, comme, par exemple, les tubercules chitineux flanqués
de macrochètes des paraproctes; et l'on est ainsi conduit à considérer le microp-
térisme ou l'aptérisme des Psoques comme un aspect particulier de la néo-
ténie. Or on sait que le développement des caractères d'origine tégumentaire
spéciaux aux adultes des Insectes est lié à une action humorale. On peut donc
s'expliquer l'absence ou la réduction de tout un groupe de caractères en appa-
rences indépendants les uns des autres, et par leur fonction, et par leur répar-
tition topographique, en admettant soit la suppression, la modification ou
l'inhibition de facteurs humoraux, soit une élévation du seuil de sensibilité des
ébauches tégumentaires à l'action de ces facteurs. En général, de telles modifi-
cations, provoquées temporairement par l'influence du milieu, aboutissent à des