ODRE DES PLANIPENNES
Jean-Marc ELOUARD
Les Planipennes ne sont représentés dans le milieu aquatique que par une seule et petite famille, celle des
Sysiridae (F anglais : Spongillafi). Seules les larves sont aquatiques, les stades nymphal et imagina1 sont
terrestres. A Madagascar, seul le genre Sisyra Burmeister, 1839 est pmsent avec l’espèce S. radialis Navas,
1910. En Afrique du Sud, l’unique espéce S. a>a Kimmins, 1935 fait pendant a l’esp& malgache.
De couleur jaune brunâtre, les larves possèdent une tête bien différenciée, relativement petite par rapport a
l’ensemble du corps. Les antennes longues et fines sont formées de 12 à 18 articles. L’appareil buccal est
composé de deux minces stylets divergents servant à la succion. Les palpes labiaux sont absents. Le thorax
comprend trois segments bien différenciés, Les pattes sont normalement développées et ne possédent qu’une
seule griffe tarsienne. L’abdomen comprend 10 segments ; les sept premiers portent ventralement des
trachéobranchies membraneuses rabattues sur le dessous de l’abdomen. Le thorax et l’abdomen portent
dorsalement des plaques sclkrifiées ainsi que dorsalement et latkralement des touffes de soies raides. Ces soies
retiennent les particules détritiques en suspension dans l’eau et camouflent ainsi la larve.
Les nymphes sont terrestres et ressemblent aux imagos. Elles sont encloses dans un cocon formé d’une couche
externe lâche et d’une couche interne dense et serrée. La soie est secrétée par les tubes de Malpighi transformés
en glandes séricigènes.
Les imagos sont de petits Insectes de 6 à 8 mm, tres velus, aux ailes légèrement opaques. La tête possède des
antennes d’une quarantaine d’articles. La nervation alaire est remarquable par le petit nombre de nervules du
champ costal. Les nervures portent des macrotriches et la membrane alaire est couverte de microtriches.
Les larves vivent dans les eaux courantes. Les œufs sont pondus sur les plantes aquatiques. Peu après
l’éclosion, les larves entrent dans l’eau. Elles se nourrissent du suc des éponges d’eau douce. Pour ce faire, elles
plantent leurs deux stylets dans les cellules et en absorbent le contenu. Cette nomriture est directement
assimilable par la larve, ne laissant aucun résidu. De ce fait, la partie postkrieure de l’estomac est réduite, et le
tube digestif se temrine en cul-de-sac. La larve prête à se nymphoser sort de l’eau et tisse un cocon sur un
support terrestre.
Les imagos vivent au bord de l’eau. L’accouplement a lieu au crépuscule. Les œufs couverts de soies sont
déposés par petits groupes sur les plantes aquatiques.
A
Madagascar, les Si.yra sont des insectes de zone sèche vivant dans des cours d’eau relativement chauds dans
lesquelles se développent les éponges d’eau douce. Ils ont été captures à l’Ouest, dans le bassin de Onilahy, au
Sud dans le bassin du Mandrare, à l’Est, dans le bassin du Mangoro, dans la partie coulant en zone
complètement déforestée (fig. b). La capture des Sisyra est rare à Madagascar puisque ils ne sont présents que
dans 5 p&vements sur 628, soit dans moins d’un pour cent des échantillons.