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TAXINOMIE.
La position de cette espèce dans le genre
Cladochaeta
n’a pas été évidente au départ,
le
dessin
des taches alaires ressemblant trop,
à
la fois,
à
celles de
Cladochaeta bomplandi
Malloch et de
Diathoneura taeniatipennis
Duda espèce type de ce dernier genre. De plus une ambiguïté entoure la
définition de ces deux genres dont les espèces types ne sont connues que par des femelles. WHEELER
&
TAKADA (1971), figurent un mâle originaire de Cuba identifié, par eux, comme
Cladochueta
nebulosa
Coquillett, espèce type du genre, sans commentaire justifiant cette identification. Cepen-
dant, ils constatent la difficulté de tracer les limites entre
Cladochaeta
et
Diathoneura.
VILELA
&
BÄCHLI (1990) écrivent
((
...
male specimens of the type-species of
Cladochaeta
and
Diathoneura,
namely
C. nebulosa
and
D. taeniatipennis,
respectively, are
so
far unknown
...
D.
VILELA (comm.
pers.) rectifie cette appréciation et la remplace par
N
male specimens of
D. taeniatipennis
(type species
of the genus
Diathoneura)
is unkown
D.
La possession des deux sexes de
C.
ptyelophila
nous a facilité le classement de cette espèce
dans le genre
Cladochaeta.
Son gîte larvaire, la masse spumeuse des sécrétions d’Homoptères, comme
c’est le cas de trois autres espèces du genre conforte ce point de vue. Les terminalia femelles sont très
proches de ceux de
C.
bomplandi
et de même structure que ceux de
C. infumata
Duda,
C.
paradoxa
(Lamb) et quelques autres espèces du genre (VILELA
&
BÄCHLI, 1990). Le mâle possède également
des caractères propres et très caractéristiques comme les longues soies des 2 derniers tergites et les
4
bâtonnets de l’épandrium.
C.
ptyelophila
est proche de
C.
bomplandi
par les taches alaires et les terminalia femelles, mais
si les taches alaires sont presque identiques, l’ovipositeur diffère nettement par sa forme, comme c’est
également le cas de l’épiprocte (VILELA
&
BÄCHLI, 1990, fig.
5
A,
B). Elle en diffère aussi par un
certain nombre d’autres caractères comme la couleur du front, la carène, la largeur des joues, le
rapport L
:
1 de l’aile etc. Le fait que le mâle de
C.
bomplandi
n’est pas connu nous prive d’une
comparaison qui mettrait sans doute en évidence plus clairement encore la réalité de ces deux espèces
et en même temps leurs affinités.
BIOLOGIE
Les larves de
Cladochaeta ptyelophila
Tsacas n. sp. ont été obtenues
à
partir d’un manchon
d’écume de nymphes de
Cephisus erythrocephalus
Walker (Homoptera, Aphrophoridae), comme il a
été déjà mentionné (Fig. 9). Les larves de
C.
erythrocephalus
sont grégaires et plus de 100 larves et
nymphes étaient groupées dans un amas spumeux de plus de 20 cm de long. Plusieurs colonies de
C.
erythrocephalus
ont été observées dans ce champ sur manioc. La plante-hôte de cet Homoptère était
jusqu’alors inconnue, mais il est prématuré d’en conclure que
M.
esczilenta
soit la seule plante-hôte
de
C.
erythrocephalus.
Les émergences des adultes de
Cladochaeta
ont eu lieu au laboratoire en avril
1985.
Les stades préimaginaux de
C.
ptyelophila
se déroulent dans la masse spumeuse des sécrétions
de
Céphisus erythrocephalus
(Aphrophoridae). I1 est remarquable de signaler que c’est la première fois
qu’on trouve une espèce du genre
Cladochaeta
colonisant les masses spumeuses d‘un Homoptère
appartenant
à
un autre genre que
Clastoptera
et
à
une autre famille que les Cercopidae.
L’oviposition n’a pas été observée, il paraît raisonnable de penser qu’elle s’effectue dans le
manchon spumeux où les jeunes larves vivent très nombreuses. La pupaison
se
fait sur place, on
trouve les pupariums, fixés sur le végétal après l’éclosion de la mouche. La durée des stades
préimaginaux, de la ponte
à
l’éclosion de la mouche, n’est pas connue.
Nous
ne connaissons pas non
plus le régime alimentaire des larves, il est possible qu’elles se nourrissent de divers microorganismes
qui se développent dans cette masse spumeuse (bactéries, levures...).
Les relations entre les nymphes des Cercopidae et les larves de
Cladochueta
ont suscité des
discussions depuis fort longtemps. BAERG (1920) est le premier
à
avoir effectué des observations
minutieuses sur le couple
Cladochaeta inversa
Walker (comme
Drosophila)
et
Clastoptera obtusa
Say
et n’ayant pas trouvé des nymphes de I’Homoptère mortes
ou
sérieusement blessées par les larves de
Cladochaeta
conclut que
((
Its seems to be parasitic only in
so
far that it utilizes the excess of the sap
drawn from the plant tissues by the spittle insect and in that it uses the spittle insect as a means of
transportation
H.
LAMB (1919) et WILLIAMS (1923) considèrent que la larve de
Cladochueta
paradoxa
est un parasite qui
((
...
undoubtedly kills some of the nymphs
))
(WILLIAMS, 1923). Dans
le cadre d‘une recherche de lutte biologique contre
Clastoptera undulata,
nuisible au Cacao, introduite
accidentellement dans les îles Bermudes, une étude sérieuse a été entreprise sur ce sujet. Ce n’est qu’en