
Altération des basaltes océaniques par les microorganismes endémiques des 
sources hydrothermales.  
 
Céline Rommevaux-Jestin, Pauline Henri et Bénédicte Ménez 
 
Institut de Physique du Globe de Paris (UMR7154), Equipe Géobiosphère Actuelle et Primitive 
(GAP) 
 
Les  processus  d’altération  des roches jouent  un  rôle très  important dans  les  échanges 
chimiques entre lithosphère, asthénosphère et atmosphère, et sont réalisés à plus de 70% au 
niveau de la croûte océanique composée largement de basaltes et de péridotites. Ces roches 
sont exposées à l’altération par contact avec l’eau de mer ou les fluides hydrothermaux, ce qui 
a une implication majeure dans les cycles géochimiques globaux de certains éléments comme 
fer (Fe), soufre (S), manganèse (Mn), magnésium (Mg) et carbone (C). De plus cette altération 
impliquant  des  réactions  d’oxydo-réduction  sont  théoriquement  capable  de  fournir  l’énergie 
nécessaire  au  développement  de  communautés  microbiennes  chimiotrophes.  Une  grande 
diversité de microorganismes a été décrite au sein de la lithosphère océanique et en particulier 
dans sa composante basaltique, et pourrait donc être impliquée dans les processus d’altération. 
Cependant les interactions microorganismes/roches ne sont pas complètement comprises, en 
particulier  les  mécanismes  et  leur  ampleur,  en  raison  de  la  difficulté  à  différencier  entre 
processus biotiques et abiotiques.  
Le but de cette étude est, au travers d’expérimentation de colonisation in situ au niveau 
du  champ  hydrothermal  Lucky  Strike  (MAR,  37°N-32°W),  de  caractériser  les  produits 
d’altération  d’origine  biologique  de  verres basaltiques  synthétiques,  et  d’étudier  l’impact  des 
variations naturelles dans l’espace et dans le temps. Pour cela nous avons profité du cadre de 
l’observatoire  MoMAR,  pour  déployer  et  récupérer  des  incubateurs  biotiques  et  abiotiques 
autour  de  différents  évents  du  champs  hydrothermal  Lucky  Strike  et  pour  des  durées  de 
déploiement variant de quelques semaines à plus de 2 ans. 
La  nature  et  le  niveau  de  colonisation  de  chaque  échantillon  sont  déterminés  par 
séquençage des gènes des ARNr 16S, complétés par de l’imagerie en fluorescence (FISH). Les 
phases d’altération sont parallèlement caractérisées à l’échelle micrométrique par microscopie 
électronique à balayage et spectroscopie RAMAN.  Les résultats  préliminaires montrent une 
grande  variabilité  dans  le  degré  de  colonisation  et  les  phases  d’altération  obtenues. 
L’occurrence de cellules microbiennes semble corrélée avec les phases d’altération contenant 
du fer, pouvant être liées à des métabolismes spécifiques (ferro-oxydation, sulfo-oxydation et 
sulfato-réduction).