3-Maîtriser le coût de traitement d'un contact
Pendant des années, la durée moyenne de traitement (DMT) d'un appel a fait partie des KPI clés. " Même si la DMT reste
indispensable pour calibrer les ressources d'un centre de relation client en fonction du volume d'appels prévu, il est appelé à
disparaître en tant qu'indicateur de pilotage opérationnel des centres, assure Nicolas Diquéro. Aujourd'hui, la priorité est de
personnaliser la relation. Cela passe par l'adaptation du temps que l'on consacre à son client en fonction de son besoin et cela est
difficilement compatible avec un management fondé sur la DMT. " Les centres de contacts ne veulent plus prendre le risque qu'un
client insatisfait appelle plusieurs fois pour le même motif car, au final, cela augmente le coût de traitement de bout en bout de la
demande. C'est pourquoi les entreprises préfèrent, aujourd'hui se concentrer sur le taux de résolution au premier appel. Dans la
même logique, elles s'intéressent au taux de rendez-vous non légitime, synonymes de surcoûts inutiles.
4-Accompagner la digitalisation de la relation client
Les entreprises cherchent à concentrer l'activité des centres de relation clients sur les appels à forte valeur ajoutée. Pour y parvenir,
les questions courantes sont traitées par les différents outils de selfcare en ligne : espace client, FAQ, communautés d'entraide, agent
virtuel, etc. " De plus en plus d'actions sont mises en oeuvre pour transférer la prise en charge des demandes simples vers Internet.
Les managers des centres sont mis à contribution pour favoriser ce transfert, notamment en incitant les conseillers à faire de la
pédagogie sur les canaux les plus indiqués pour traiter une demande simple ", explique Nicolas Diquéro. Il s'agit alors de mesurer le
taux de transfert de contacts vers le selfcare. Les entreprises pilotent ainsi le taux de digitalisation qui mesure la proportion de
contacts traités par les canaux digitaux. Pour obtenir de bons scores dans ce domaine, Acemis teste le taux de promotion
intercanal sur la base d'appels mystères. Cela consiste à observer comment les conseillers présentent les autres canaux au client,
notamment le site web de l'entreprise, afin de savoir combien sont promoteurs du Web, combien sont détracteurs et combien sont
neutres.
5-Améliorer la satisfaction client
Accueil du client, découverte de ses attentes, pertinence de la réponse, conclusion du contact et prise de congé. Les centres d'appels
mesurent la qualité du contact en écoutant les enregistrements ou en effectuant des enquêtes. " En pratique, ce KPI contribue avant
tout à la montée en compétence d'un collaborateur. Il est aussi indispensable à l'entreprise : 50% des efforts à réaliser pour améliorer
son service passent par ce type d'indicateur ", explique Damien Wallon, directeur associé de Telemetris. Les entreprises certifiées NF
Service s'engagent, en outre, à ce que 80% des interactions soient personnalisées : citation du nom du client, contextualisation de la
demande, reformulations... Aujourd'hui, La tendance est de mesurer l'ensemble du parcours client, quel que soit le canal utilisé. Le
consommateur est interrogé à l'issue de ses différentes interactions avec l'entreprise : appel au service client, intervention d'un
technicien à domicile, etc. Les enquêtes post-appels mesurent non seulement la satisfaction du service, mais aussi celle du
conseiller. Surtout, elles ont souvent recours au Net Promoter Score (NPS). " Cet indicateur seul ne signifie rien à notre sens,
indique Vincent Lafarge, manager performance de la relation client. Si la note est mauvaise, nous préconisons de demander au client
ce que l'entreprise peut faire pour s'améliorer ; à l'inverse, il faut aussi savoir pourquoi la note est élevée. Nous analysons ensuite les
réponses avec des outils de speech analytics. " Ludovic Nodier souligne aussi les limites du NPS : " la satisfaction d'un client ne
garantit pas sa fidélité... "
6-Accroître la fidélité de ses clients
" La fidélité se mesure plutôt par le taux de ré-achat et le taux de réengagement ", estime Ludovic Nodier. Hors du champ
transactionnel, le "customer effort score" fait partie des nouveaux indicateurs mis en évidence par une enquête du cabinet de
conseils Customer Contact Council. Cette étude, conduite auprès de 75 000 personnes, montre que moins un client doit faire d'efforts
pour obtenir ce qu'il cherche, plus il sera fidèle à l'enseigne ou la marque. La question type posée est la suivante : " Quel niveau
d'effort avez-vous déployé pour obtenir une réponse ? " " Le client est satisfait d'économiser du temps et de voir sa vie facilitée. Il
aura alors une meilleure image de l'entreprise, explique Damien Wallon. Cet indicateur permet de mesurer le niveau de complexité
imposé au client, et incite les entreprises à simplifier leurs process. " Mais pour que le customer effort score soit réellement efficace,
Telemetris recommande également à ses clients de poser des questions supplémentaires aux consommateurs qui ont donné une
mauvaise note. Dans le même esprit, l'éditeur de logiciels dédiés à la gestion de la relation client a intégré, à son outil, le nombre de
"mercis" (sincères et chaleureux) du client qui pourrait avantageusement remplacer l'indicateur de clôture d'appel. Cependant, Damien
Wallon reconnaît que ce KPI demande à être creusé : " Il faudrait conduire une étude pour mesurer si les "mercis" sont un facteur de