3° Les troubles du comportement: agitation, énervement

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Les troubles du comportement
Docteur Peeters Anne
Psychogériatre à l’Hôpital Sainte Thérèse, GHdC
Service de psychogériatrie - Clinique de la mémoire - HJ gériatrique

Maladie d'Alzheimer
Maladie cognitive... mais pas uniquement
- problèmes mnésiques
oublis des événements récents
- désorientation majeure dans le temps
incapacité à donner le jour de la semaine, la saison,
l’année...
- problèmes de communication
diminution de la communication verbale pour non verbal
- perte de coordination des mouvements
pour les actes de la vie quotidienne
Maladie du comportement
Une des caractéristiques de la maladie
Incidence moyenne de 10% à 50%
Se présente sous 2 formes
• Exaltation
• Apathie
- renforcement des traits de personnalité
préexistants
- symptômes comportementaux et psychologiques
(BPSD)
Symptômes
moteurs et/
ou frontaux
Symptômes
errer
apathie
frapper,
cracher
gestes
répétitifs
désinhibitio
n
passifs
retrait
social
aboulie
regard fixe
Symptômes
vocaux
Symptômes
psychologiques
cris
psychotiques
délires
insultes
sv paranoïdes
hallucinations
menaces
Symptômes
psychologiques
affectifs
Autres
symptômes
dépression
troubles
alimentaires
anxiété
troubles du
sommeil
désarroi
anhédonie
irritabilité
Les BPSD
Behavioral and Psychological Symptoms of Dementia
Symptômes comportementaux et psychologiques de la
démence
sont des manifestations majeures dans l’évolution
démentielle.
En 1996, la réunion de consensus de l’IPA (International
Psychogeriatrics Association) leur donne un statut propre.
Associés aux troubles cognitifs, ils contribuent à la
perte d’autonomie du patient
Les troubles du comportement apparaissent
avant ou après le diagnostic de démence :
repli social
dépression – anxiété
paranoïa
anxiété persistante
DIAGNOSTIC
délire
hallucinations
agressivité
↓
variation de ces
symptômes dans
leur association et
au cours du
temps
BPSD
- sont des signes de la souffrance du patient
- diminuent sa qualité de vie
Agitation
Agressivité
Agitation
 trouble du
comportement
Agressivité
 complète souvent une
situation d’agitation
 modalité
comportementale
(inappropriée par sa fréquence pathologique menaçante ou
 activité motrice
excessive
ou par sa survenue), sans
efficience objective
 verbal ou physique,
associée à un sentiment de
tension intérieure
! Ce n’est pas de
agressivité mais elle
peut l’entraîner
dangereuse
 orientée vers les objets
ou les personnes
 essentiellement verbal,
parfois physique
Agitation





ne tient pas en place
déambule
gesticule
crie
a des propos quérulents
Agressivité verbale




injures
propos calomnieux
menaces
cris
Agressivité physique


s’accroche aux autres
peut avoir des gestes
violents
L’agitation peut être


intermittent
permanente
bris d’objet
 pincement, morsure,
coups
 conduite d’opposition ou
de refus
 déambulation, fugue
 tapage (nocturne)

Délire - Hallucinations
Trouble délirant survenant à un âge tardif
- Début souvent insidieux
- Délire bien construit
fait référence à la situation de la personne, son environnement,
ses
activités et intérêts
contenu assez pauvre avec un thème restreint
thèmes de persécution, préjudice et thèmes hypocondriaques
- Réactions émotionnelles et troubles du comportement
Hallucination : perception sans objet de support sensoriel
Euphorie - désinhibition
Variation de l''humeur ou du comportement
dans des proportions pathologiques
Euphorie : humeur exaltée sans raison ou inadaptée
aux situations
Désinhibition : idées ou comportement qui ne prend
pas suffisamment en compte le contexte ou les
règles morales et sociétales
Personnalité
Les patients souffrant d’un trouble de la
personnalité sont, avec l’âge, très vulnérables aux
pertes.
Les traits de la personnalité ont des implications
relationnelles :
L’extraverti peut être amené à s’exprimer par la
colère et l’agressivité
Les personnalités psychopathiques
« Antisociale » ou « borderline » peuvent facilement
manifester
- impulsivité
- intolérance à la frustration
- refus d’adaptation
- hostilité, agressivité
Troubles du sommeil
Chez les personnes atteintes
de la maladie d'Alzheimer :
détérioration de la fonction sommeil - insomnie
- inversion du cycle veille / sommeil
- trouble dit « du coucher de soleil »
État d''hyperactivité qui apparaît à la tombée de la nuit
ou en fin d’après-midi, peut durer quelques heures et
empêcher l’endormissement
BPSD favorisent la survenue d'autres complications
- troubles nutritionnels
- traumatismes physiques
- chutes...
Pour des déficits cognitifs équivalents, les sujets
présentant ces symptômes semblent constituer un
fardeau plus lourd
-> épuisement de l’aidant, du soignant (contre attitude
négative)
-> précipitation de l’entrée en institution
Considérés comme perturbateurs, ils augmentent le
risque de rejet; surmédicalisation, utilisation de
contentions ; hospitalisations
Facteurs éthiologiques
Pas de physiopathologie unique
Multifactoriel, composante
- neurobiologique
- somatique
- psychologique
- environnementale
Facteurs prédisposants
- troubles cognitifs
- atteinte neuro-fonctionnelle
(pré-frontales)
- troubles du langage
- facteurs somatiques
(douleur...)
- situations aggravant la
dépendance (déficit
sensoriel...)
- facteurs de personnalité
- environnement mal
toléré (stressant, subi...)
- composantes
relationnelles
Facteurs précipitants
- changement brusque
environnement / mode de vie / intervenants
- situations de conflit
- facteurs somatiques aigus
intoxication / fécalome / globe vésical...
Diagnostic
Repérage systématique et précoce
Comment ?
- examen clinique global
- observation d'équipe
- échelles
CMAI
NPI
CMAI : échelle d'agitation de Cohen-Mansfield
Permet de différencier agitation et agressivité
verbale et physique chez les personnes souffrant de
démence
NPI : inventaire neuropsychiatrique
Permet de recueillir des informations sur la présence
de troubles du comportement chez des patients
souffrant
de démence (fréquence – gravité - retentissement)
Prise en charge
- collective
- dans une démarche globale de soins
!!! Question à se poser :
« s'agit-il bien d'un trouble du
comportement ? »
Pas de sédation
Sédation
Avantages et
inconvénients
pour le patient et la
famille
Avantages et
inconvénients
pour le patient et la
famille
Conséquences pour
le travail en tant que
soignant
Conséquences pour
le travail en tant que
soignant
Complique le diagnostic et
l’évaluation
Sédation
Porte atteinte à la relation de
confiance entre
le patient et le soignant
Peut entraver le fonctionnement
par
les effets secondaires indésirables
Traitement non médicamenteux
Privilégier le traitement non médicamenteux
tout en sachant s’arrêter avant que
- l’entourage s’éloigne
- le sujet retourne l’agressivité sur lui-même
- la situation ne prenne une ampleur telle que de
fortes doses de sédatifs soient nécessaires
- l’aidant, l’équipe soignante s’épuisent
Être préventif
- aménagement spatial et temporel du lieu de vie
- réduction du niveau de stress
- favoriser la participation à des activités récréatives
- soutien aux aidants
- formation des équipes soignantes
Comprendre la situation
Comportement
- nature du comportement
- symptômes présentés (majeurs et secondaires)
- durée
- fréquence
- moment de la journée
- signes annonciateurs
Contexte
- circonstances entourant l’événement
- facteurs déclenchants
- facteurs aggravants
- facteurs apaisants
Conséquences
- répercussions pour le patient et autrui
Dialoguer, échanger
Même si le dialogue peut s’avérer difficile, il permet
de créer une alliance avec le patient qui peut
enrayer l’agressivité
L’écoute d’un soignant bienveillant, attentif mais
adoptant une attitude ferme peut s’avérer efficace
Être cohérent
Les messages sont délivrés par
1 seule personne et cohérents entre eux
Des mesures logiques par rapport à l’événement
! rester réaliste et le plus simple possible
! contention physique à éviter
Une crise se gère sur la durée.
Il ne suffit pas d’être réactif immédiatement,
Il faut aussi gérer la crise sur une longue durée
Traitement médicamenteux
Lorsque les troubles du comportement
se transforment en une situation de crise,
un traitement médicamenteux peut
s’avérer nécessaire.
Le traitement pharmacologique a pour objectif un
soulagement
- rapide (prescription limitée dans le temps)
- efficace des symptômes
Problématique
Consommation psychotropes
excessive et tend à se banaliser
Femmes : 2x plus de psychotropes que les hommes
De nombreux travaux soulignent:
il n’est pas fait bon usage des psychotropes
tant au niveau de la prescription que de la
consommation
 Sur-prescription + consommation prolongée
des benzodiazépines
 Sur-prescription de neuroleptiques dans les troubles
du comportement avec manifestations extérieures
 Polymédication en particulier chez les personnes
âgées présentant plusieurs pathologies ou des
pathologies chroniques
Généralités
- Un diagnostic précis avant toute prescription
- Une relation de qualité avec la personne soignée
- Start low – go slow
- Monothérapie
- Éviter les injections IM (traumatisantes
psychologiquement)
- Information sur les effets indésirables
- Évaluations régulières
Multiples précautions d’emploi
Sévérité des effets indésirables
A dose égale, taux plasmatique augmenté par
- réduction du métabolisme
- réduction de l’élimination du produit
½ vie plasmatique médicamenteuse augmentée
-> Risque d’accumulation du produit
Examen clinique - examens complémentaires
Indispensable avant une prescription (cardiaque, rénal,
hépatique…)
Différentes classes médicamenteuse
- Benzodiazépines anxiolytiques - hypnotiques
valium, temesta, xanax, lysanxia, clozan…
loramet, mogadon, stilnoct, imovane…
- Neuroleptiques typiques
haldol, dipiperon, dhbp, …
- Neuroleptiques atypiques
zyprexa, seroquel, risperdal, abilify…
- Antidépresseurs
sipralexa, seroxat, efexor…
Merci de votre attention
« L’âge ne fait pas le patient »
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