Introduction : Elaboration Expérimentation Réalisation

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Introduction :
La pharmacie galénique est « la science et l’art de préparer, conserver et présenter les médicaments ».
Les termes médicament et principe actif sont encore trop souvent confondus ; un principe actif ne devient
médicament qu’à partir du moment où il est répondu à certain nombre d’impératifs (analytique, cinétique,
économique, industriel, toxicologique, pharmaceutique,….etc.)
Le chemin du principe actif au médicament est un chemin difficile (plusieurs contraintes : économique,
technologique, commercial, scientifique, réglementaire, ….), long (10 à 15 ans), coûteux (plus de 800 millions
d’euros) et malheureusement également aléatoire car de nombreux principes actifs ne deviendront jamais des
médicaments.
Le développement galénique a pour but la transformation d’une molécule active en médicament c’est-àdire l’élaboration d’une forme pharmaceutique adaptée à l’administration du produit à la posologie prévue et
présentant les meilleurs garanties d’activité, de stabilité, d'acceptabilité et d'innocuité.
Les étapes du développement galénique sont mentionnées dans le schéma suivant :
Pré-formulation
Elaboration
Expérimentation
Réalisation
Formulation
Etude du procédé à l’échelle du laboratoire
lots d’essais
Optimisation du procédé à l’échelle pilote
lots pilotes cliniques
Transposition à l’échelle industrielle
lots industriels
Production industrielle de routine
La pré-formulation et la formulation sont deux étapes clé dans la conception du médicament que nous
allons détailler dans ce cours.
1
2
Fig
ure
1:
Les
éta
pes
de
la
vie
du
méd
ica
men
t
ETAPES DE DEVELOPPEMENT D’UN MEDICAMENT :
On peut résumer les phases de développement d’un médicament dans les phases suivantes :
Phase de recherche de nouvelles molécules
Phases des essais précliniques
Phase de conception : pré-formulation et formulation
Phase des essais cliniques
Phase d’enregistrement
Phase de production et commercialisation
I.
Recherche de nouvelles molécules :
Environ 40% de tous les médicaments utilisés sont dérivés de la nature, la recherche d’une nouvelle
molécule est basée sur :
 La synthèse chimique.
 L’extraction des substances à partir des produits naturels d’origine végétale, animale ou minérale.
 Production par une nouvelle technologie ex : la somatropine par biotechnologie.
II.
Essais précliniques
Le but de ces essais est de s’assurer de l’effet pharmacologique, la non toxicité du produit ainsi l’étude du
devenir du médicament chez l’animal.
1) Screening pharmacologique :
Il vise à sélectionner par des études de pharmacologie biochimique in vitro (liaisons aux récepteurs,
expériences à réaliser sur des cellules, des tissus ou des organes isolés) les molécules ayant une activité
pharmacologique intéressante qui seront ensuite testées chez l’animal.
2) Toxicologie :
Les études de toxicologie permettent d’éliminer les substances trop toxiques ainsi de prévoir les effets
secondaires du futur médicament. Ils permettent également d’acquérir des informations sur la cancérogénicité
et sur la toxicité d’organes cibles (rein, foie, cœur, ….).
3) Pharmacocinétique :
Le devenir du médicament : son absorption, sa distribution, son métabolisme et son élimination est étudié
chez l’animal.
Pendant cette étude préclinique seule une faible proportion de molécules pourra être testée chez l’animal.
Dans certain nombre de pays (états unis , royaume unie,… ) les études cliniques ne peuvent débuter qu’après
soumission d’un dossier (clinical trials exemption CTX) rassemblant l’état des connaissances sur le principe
actif et la ou les forme (s) pharmaceutique (s) destinée (s) à être utilisée (s) au cours du programme clinique.
III.
Conception :
3
On peut considérer que dans la vie d’un médicament il y a 2 temps : celui de la conception et celui de la
fabrication ; la période de conception aboutit à la réalisation d’un lot prototype dont les unités sont soumises à
divers essais cliniques ensuite une demande d’AMM est adressée à l’autorité ministérielle compétente. (Schéma
2).
Réalisation d’une formule du
médicament
la meilleur
possible dans le l’état des
connaissances scientifiques du
moment.
Conception =
Pré-formulation et formulation
Prototype
AMM
Fabrication
Reproduire en quantité industrielle
des médicaments conformes à la
qualité du lot prototype (BPF ).
Schéma 2: vie du médicament et objectif des principales étapes
1) La pré-formulation :
La pré-formulation est la phase initiale du processus de mise au point et de développement, c’est une
étape extrêmement importante de ce processus. Elle consiste à l’étude des caractéristiques physico-chimiques,
technologiques et biologiques du principe actif nécessaire pour formuler et développer une forme
pharmaceutique stable ayant la biodisponibilité maximale, tout en étant compatible avec une production
industrielle. (Tableau 1)
4
Propriétés physico-chimiques
Sort dans l’organisme

Caractères organoleptiques


Propriétés physique : solubilité
-répartition

Propriétés chimiques
-biotransformation
Pharmacocinétique :
-élimination
-
température
Stabilité
-
humidité
Et
-
oxygène
-lieu
Incompatibilité
-
lumière
-mécanisme
-
divers…
-effet


Activité thérapeutique :
Biodisponibilité :
-profil optimal
Tableau 1 : propriétés du PA qui faut connaître
a) Caractère organoleptiques : sont :

Aspect

Forme

couleur

odeur

goût

danger à la manipulation

électricité statique
b) Propriétés physico-chimique :

La solubilité :
La solubilité est le volume de liquide nécessaire pour dissoudre une quantité donnée d’un constituant
dans des conditions données.
Le développement de la biopharmacie a clairement démontré l’influence déterminante de la solubilité
des molécules sur leur mise à disposition de l’organisme, et donc leur activité.
Pour le galéniste, les théories sur la solubilité sont d’une grande utilité, il se doit de les connaître pour
aborder aussi bien les problèmes technologiques que biopharmaceutiques.
5
 Méthodes d’étude de la solubilité :
Lorsque les molécules à dissoudre sont difficilement solubles, les principales voies d’étude de la
solubilité sont soit une approche par la polarité, soit une approche par la thermodynamique.
Méthodes utilisant la polarité :
Pour qu’une substance puisse se dissoudre, il est nécessaire que les forces qui gèrent les interactions
solvant/corps à dissoudre soit supérieurs à celles nécessaires pour lier chaque molécule de solvant entre elles et
chaque molécules de corps à dissoudre entre elles.
Certains principes actifs présentent une solubilité maximale lorsque les solvants utilisés ont une polarité
identique à ces molécules. De cette observation ; il en a été déduit que la connaissance de la polarité était une
donnée essentielle dans ce domaine. Cependant la polarité est une notion assez délicate à cerner, plusieurs
auteurs ont relié la notion de polarité à une valeur appelée constante diélectrique selon la relation suivante :
P: polarité de la substance
.V
Ɛ: constante diélectrique
V: volume de la molécule
Cette constante diélectrique est une caractéristique des matériaux isolants placés au sein d’un condensateur.
La capacité d’un condensateur s’exprime par la relation suivante :
C : capacité du condensateur
: représente les caractéristiques mécaniques du condensateur.
La détermination de la constante diélectrique d’un solvant consiste donc à mesurer la capacité d’un
condensateur d’abord séparé par le vide puis de mesurer la nouvelle capacité de ce même condensateur
contenant le solvant à étudier.
La constante diélectrique du vide étant égale à 1 par convention, le rapport des capacités donne directement
la valeur expérimentale du liquide :
La constante diélectrique est une valeur additive, donc la constante diélectrique d’un mélange de solvants
=
miscible peut donc être établie en fonction de la relation suivante :
6
Ɛm = Ɛ1Q1 + Ɛ2Q2
Ɛm : constante diélectrique du mélange
Ɛ1, Ɛ2 : constante diélectrique des constituants
Q1, Q2: fractions volumiques des constituants
Cette notion d’additivité est très intéressante car elle permet de faciliter considérablement les études
expérimentales.
Actuellement cette méthode d’étude de la solubilité par la polarité trouve une application principale dans la
mise au point des solutés à usage parentéral.
L’approche thermodynamique :
Pour se dissoudre, un corps, à l’état solide doit se séparer de son environnement cristallin. L’énergie
nécessaire pour rompre le réseau est identique à celle nécessaire pour provoquer la fusion de ce corps.
La solubilité, dans ce cas, peut s’exprimer par la relation suivante :
-log X 2 idéal = ΔHfusion /R (I/T-I/Tm)
Ceci représente le cas où les molécules de corps dissous se comportent au sein de la solution comme les
molécules de solvant, mais ce type de solubilité est rare.
 Méthodes favorisants la solubilisation : La solubilité augmente par :
-Formation de sel : les substances ionisées sont plus solubles dans l’eau que celle non ionisées
PA= base ou acide peu soluble
sel du PA ionisé plus soluble
-Formation d’ester :(dissolution retardée de PA)
Permet d’éviter la dégradation du PA au niveau gastrique, de retarder ou prolonger l’action de certains PA, et de
masquer une saveur désagréable.
-Utilisation de solvant ou cosolvant : éthanol, glycérol, PEG de bas PM ……
-Utilisation de tensio-actif :
Tensio-actif =composé présentant une partie hydrophile et une partie lipophile
Au dessus d’une certaine concentration dans la solution, ils s’associent pour donner des micelles :
phénomène de solubilisation micellaire.
Le pouvoir mouillant du tensioactif diminue la tension interfaciale S/L qui favorisera l’interaction
solvant/soluté.
-Formation de complexe :
Association PA +matrice solide hydrosoluble, inactif pharmacologiquement (excipient) par fusion
refroidissement
solidification et pulvérisation du produit solide obtenu : PA a l’état pur.
7
 Pka et coefficient de partage :
La plupart des molécules médicamenteuses sont des acides ou des bases faibles, pour diffuser dans la
membrane lipidique elles doivent être sous forme non ionisée ; le degré d’ionisation dépendant du pH, il sera
différent dans le suc gastrique, dans le suc intestinal ou dans le plasma.
Donc la connaissance de la constante d’ionisation et le coefficient de partage est très importante car elle
permettra d’établir des prévisions sur l’absorption d’un nouveau médicament. Ces deux caractéristiques
constituent une partie importante de la carte d’identité d’une substance médicamenteuse.
 La constante d’ionisation, pka :
Il existe plusieurs façons d’exprimer la relation existante entre le pH et le pka, le pka et définie comme le
pH pour lequel un acide se présente à 50% sou forme non ionisée et à 50% sous forme ionisée. Le rapport
forme ionisée/non ionisée est définie par les équations d’Henserson-hasselbach :
Base faible : pH = pKa + log [B]/ [BH+]
Acide faible : pH = pKa + log [A-]/ [AH]
Donc le pH alcalin favorise l’absorption des bases faibles, et le pH acide favorise l’absorption des
acides faibles. Schéma3
Schéma 3 : influence de l’état d’ionisation du médicament et du
pH du tube digestif
Méthodes de détermination de pka :
Il en existe beaucoup :
- Spectrométrie (UV, visible).
- Titration potentiométrique.
- Conductumétrie
- Méthodes à partir des solubilités.
- Méthodes à partir des coefficients de partage.
- Titration thermométrique.
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 Coefficient de partage :
Le coefficient de partage lipide/eau d’une substance correspond au rapport de ces concentrations à
l’équilibre dans deux phases non miscibles :
K= Clip/Caq
 La vitesse de dissolution :
La dissolution consiste à dispersée une substance à l’état moléculaire au sein d’un liquide, elle
conduit à une phase unique homogène appelée solution.
En pré formulation, on détermine la vitesse de dissolution intrinsèque en utilisant un disque
comprimé de la substance active pure placé au bout d’un axe qu’on fait tourner, le but en est d’avoir une
surface constante durant la dissolution.
C’est une méthode de routine qui utilise l’équation d’Hixon-crowell qui peut s’écrire :
m°-m=kt
m° : masse initiale de la poudre
m : masse non dissoute au temps t
C’est la vitesse de dissolution du principe actif seul, qui dépend de la granulométrie et de l’état de la
poudre.
 Granulométrie :
Il existe une taille optimale favorisant la dissolution, qui est assez petite pour que la surface spécifique soit
assez importante, et non pas en dessous d’une limite, pour éviter certains phénomènes ex : difficulté de
mouillage.
 Etat de la poudre :
Lorsque les poudres sont finement micronisées, la surface spécifique augmente et par conséquence la
dissolution est facilitée et la biodisponibilité est meilleure. Cependant la réduction de la taille a ces limites en
pratique ; en dessous d’une taille optimale les particules micronisées tendent à s’agréger en raison de l’énergie
extérieure élevée, ce qui réduit la surface spécifique disponible pour la dissolution et abaissent le taux de
dissolution de drogue. L’ajout d’un tensio-actif (effet mouillant) solubilise la substance et augmente la surface
spécifique et la biodisponibilité.
Exemple : effet de la micronisation sur la vitesse de dissolution et ces limites en pratique :
Exemple de comprimé de glibenclamide :
« old » formulation initiale (5mg de glibenclamide non micronisé)
« new» reformulation (3.5 de glibenclamide micronisé)
Les biodisponibilité des deux comprimés sont équivalentes :
D[%]
[ng/ml]
New
New
Old
Old
9
[min]
[h]
-Dissolution-
-Biodisponibilité-
Un essai réalisé avec la poudre micronisée et une autre non micronisée a montré que la poudre non
micronisée se dissout plus rapidement
m.1/3- m1/3(mg1/3)
Non micronisée (18.6µ)
Non
micronisée
Micronisée (2.2µ)
Micronisée
[min]
- Effet de la poudre-
-Mouillabilité-
 La pureté :
En pré formulation, le PA est contrôlé du point de vue impuretés par le service chimie. En cas de
présence d’impuretés, le galéniste doit juger si elles peuvent affecter la stabilité et l’aspect des produits finis.
 Forme cristalline et cristallinité :
Le principe actif à l’état solide se trouve soit à l’état cristallin c'est-à-dire sous une forme organisée, soit
à l’état amorphe c'est-à-dire sous une forme non organisée.
Selon l’état physique du principe actif, il présente des propriétés pharmacologiques, une stabilité chimique et
des comportements technologiques différents.
La forme amorphe est la plus soluble que les cristaux mais elle est toujours moins stable.
 Le polymorphisme :
Le polymorphisme est le potentiel d’une substance à cristalliser en des systèmes cristallins différents.
Un polymorphe est une phase solide d’une substance résultant de la possibilité d’au moins deux arrangements
10
différents des molécules de cette substance à l’état solide. Les polymorphes sont identiques à l’état liquide et
gazeux.
Sept différents systèmes cristallins sont possibles : tricliniques, monoclinique, orthorhombique,
tétragonal, trigonal, hexagonal et cubique. (figure4)
Figure4 : Les sept formes géométriques de cristallisation
Les formes polymorphes d’un même composé ont des caractéristiques physiques et chimiques
différentes. Leur biodisponibilité l’est aussi.
Une seule forme cristalline est stable, elle présente :
-
Le plus haut point de fusion
La plus faible solubilité
Le maximum de stabilité chimique.
Les autres formes sont métastables et peuvent évoluer vers des formes stables dans le temps:
- elles sont plus solubles dans l’eau
- elles ont des vitesses de dissolution et des réactions chimiques plus grandes que le polymorphe stable.
Ce phénomène de polymorphisme apparait pour plus de 60% des stéroïdes et des barbituriques et 40% des
sulfamides.
Méthodes d’études du polymorphisme : il existe de nombreuses techniques dont parmi :
11
-
La diffraction des rayons X
L’analyse calorimétrique différentielle
Thermomicroscopie
Microcalorimétrie
RMV de solide
Spectrométrie infrarouge
Mesure de solubilité et de la vitesse de dissolution
Mesure de la densité
Le pseudopolymorphisme :
Le pseudopolymorphisme est l’aptitude d’une molécule à cristalliser avec une quantité steochiométrique
de son solvant de cristallisation pour donner un solvate ou un hydrate.
Les propriétés des solvates ou hydrates sont très différentes de la forme anhydre.
Le polymorphisme et le pseudo-polymorphisme peuvent considérablement modifier les propriétés tant
technologiques (hygroscopicité, stabilité, comprimabilité) que biopharmaceutiques (vitesse de dissolution,
absorption) des substances médicamenteuses. Ces dernières peuvent aussi subir une transformation
polymorphique au cours de certaines opérations galéniques (granulation, broyage, compression) ou lors de la
conservation. Ce phénomène concerne aussi en partie les excipients dont on sait qu’ils peuvent varier d’un lot à
l’autre.
Donc en résumé : dans le domaine pharmaceutique, le polymorphisme d’un principe actif peut avoir des
répercussions importantes à plusieurs niveaux :
- la fabrication du médicament.
- la stabilité du médicament.
- la biodisponibilité du médicament.
Il est donc nécessaire de tenir compte de ce phénomène à fin de pouvoir choisir correctement la forme
définitive du principe actif et surtout assurer sa reproduction.
 Autres caractéristiques physicochimiques :
La densité relative :
La densité relative d’une substance est le rapport entre la masse d’un certain volume de cette substance
à 20 °C et la masse d’un volume égal d’eau à la même température. La densité influe aussi sur la stabilité et
l’homogénéité du mélange, les particules les plus lourdes tendent à descendre au fond des récipients alors que
les plus légères tendent à remonter à la surface.
Le point de fusion :
C’est la température à laquelle un corps passe de l’état solide à l’état liquide sous pression
atmosphérique. Il est important à connaître car il détermine la stabilité des molécules à la température lors du
séchage ou de stérilisation.
Hygroscopicité :
C’est la propriété de certains corps avides d’eau à absorber l’humidité de l’air. La capacité d’absorption
d’eau d’un produit est estimée à l’aide d’enceintes climatiques à différentes humidité relatives préparée à partir
de solutions saturées de différents sels placés dans des dessiccateurs à des températures variables
Ht résiduelle =
x 100
m : masse de l’échantillon
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Cette détermination peut être réalisée à l’aide d’appareils automatisés qui tracent les courbes
d’adsorption/désorption, par mesure de la variation de masse de l’échantillon soumis à des humidités relatives
variant continument.
La teneur en eau
La température d’ébullition
L’analyse thermique différentielle
L’analyse chromatographique
La teneur en cendre
La teneur en solvants résiduels
Sensibilité aux rayonnements lumineux
c) Propriétés technologiques ou propriétés dérivées :
L’optimisation de la formule commence par une bonne connaissance de principe actif et en particulier de
ces propriétés physicochimiques fondamentales, mais ce qui intéresse davantage le formulateur, ce sont les
propriétés dérivés ou secondaires, car elles ont une influence directe sur l’optimisation de la formulation, ce
sont par exemple ;



La granulométrie.
Analyse de surface spécifique.
Critères de comprimabilité :
- Mesure de l’aptitude au tassement.
- Mesure de l’indice de coulabilité.
- La comprimabilité ou La cohésivité
- La compressibilité
 La granulométrie :
C’est l’étude de la taille et de la forme des grains ou des particules, elle signifie la répartition statistique
des grains qui compose une poudre en fonction de leurs dimensions, la distribution granulométrique doit être
complétée par la morphologie. Des particules de petite taille et de forme sphérique auront un comportement
favorable à l’écoulement dans des conditions de température et d’humidité définies.
Les méthodes courantes sont le tamisage, le compteur électrique de particules, la diffraction de la
lumière, l'imagerie (microscopie). Le choix de la méthode d’analyse repose sur la taille des particules mais
également sur les paramètres complémentaires : forme, répartition des particules … (Tableau 2)
Techniques
Techniques directes
Taille des particules
Tamisage
>75µm
Microscopie
MO : 0,2 à 200 µm
MEB :> 0.01 µm
Techniques indirectes
Compteur électrique de
particule
0,1 à 1000 µm
Diffraction de la lumière
Voie sèche : 0,2 à 2000 µm
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Voie humide : 0,02 à2000 µm
Sédimentation
Gravitation : 5 à 10 µm
Centrifugation : << 100 µm
Tableau 2 : techniques granulométriques en fonction de la taille des
particules
 Morphologie :
La morphologie des poudres est observée par microscopie électronique à balayage (M.E.B.) ou
microscopie optique (M.O.). La morphologie est un complément important de la granulométrie évoquée
précédemment car elle permet par exemple de vérifier l'hypothèse de sphéricité des particules. Enfin,
l'observation microscopique rend compte de l'état de surface du produit.
 Mouillabilité :
La mouillabilité d'un solide par un liquide donné est un phénomène qui dépend de l’état de surface du
solide. Elle est définie par l’angle de contact (Ө, degrés) et par l’énergie de surface (γ, mN.m-1) entre deux
milieux : γSG (solide-gaz), γSL (solide-liquide) et γLG (liquidegaz). (Schéma 5)
Schéma5 : forces interfaciales et angle de contacte
L'équation d'Young est obtenue en décomposant les forces parallèles à la surface solide.
 = 0° : mouillage parfait
< 90° : mouillage imparfait
>90° : mouillage nul
Le mouillage favorise :
- La dissolution
- La mise en suspension d’un PA
-La biodisponibilité
-L’enrobage par film.
 La surface spécifique :
La surface spécifique (ou aire massique) d’une poudre est la surface développée par gramme de produit.
Elle est déterminée par la mesure de l’interface solide-gaz, rapportée à l’unité de masse de l’échantillon mesuré.
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Selon la surface prise en compte, il est possible de définir :
- la surface spécifique d’enveloppe, mesurée par des méthodes de perméamétrie, caractérisant la
surface externe des particules,
- la surface spécifique totale, mesurée par des méthodes d’adsorption gazeuse, prenant en compte la
totalité de la surface développée (surface des pores, rugosité des particules,...).ex : la méthode BET
 Critères de comprimabilité :
 Fluidité ou coulabilité de la poudre :
La mesure de l’écoulement de la poudre et l’angle de repos sont important dans le choix de l’excipient et
l’optimisation de la performance de la poudre
Essai d’écoulement :
L'essai d'écoulement est destiné à déterminer, dans des conditions définies, l'aptitude des poudres à
s'écouler verticalement.
Le test consiste à chronométrer le temps de passage (t) de 100 g de poudre non tassé à travers un entonnoir
normalisé (figure6). Pour chaque poudre, l'essai a été réalisé trois fois.
Le temps d’écoulement doit être inferieur à 10 secondes .
Un lubrifiant d’écoulement est ajouté aux poudres avec T >10 sec afin
d’améliorer l’écoulement et la fluidité.
Figure6 : Configuration de l'entonnoir normalisé
Mesure de l’angle de repos :
Elles consistent à mesurer l’angle formé par un tas de poudre dans des conditions d’écoulement données. Ce
test amène à mesurer différents angles suivant le dispositif utilisé: angle de repos, de glissement, de talus, de
spatule, de chute, de friction, de roulement. La précision de ces mesures est limitée et elles sont souvent mises à
défaut pour les poudres d’écoulement difficile. Par conséquent, l’intérêt de cette mesure est également
comparatif.
 Aptitude au tassement
Le tassement des poudres représente la capacité des particules à se réarranger spontanément ou sous l'effet
de sollicitations mécaniques. Il permet de prévoir l'aptitude de la poudre à se réorganiser dans les matrices de
compression. La mesure du volume vrac traduit la capacité des particules à s'organiser sous le seul effet de la
pesanteur. Si l'arrangement spontané est « compact », les particules ont une mobilité suffisante pour bien
s'organiser. Lorsque l'on fournit une énergie supplémentaire par chocs répétés, la poudre déjà « organisée » se
réarrange faiblement et varie très peu de volume alors que la poudre foisonnante se densifie.
Essai de Tassement
Le test est réalisé à l'aide d'un voluménomètre de tassement équipé d'une éprouvette de 250 ml (figure7).
100 grammes de poudre sont versés dans l'éprouvette, placée sur le plateau du voluménomètre. La séquence
adoptée pour le nombre de « chutes » ou coups est la suivante : 0, 10, 20, 30, 50, 100, 200, 300, 500, 1000,
1250. L'essai est réalisé trois fois pour chaque produit. Les volumes sont notés V0 (volume vrac), V10 (après 10
coups), V20 (après 20 coups),..., et V1250 (après 1250 coups)
15
Figure 7: voluménomètre de tassement
Le volume V0 (ml) correspond au volume initial occupé par l'échantillon et permet de déterminer la masse
volumique apparente ou vrac (DNT, g.cm-3).
DNT = 100/V0
Le volume V1250 (ml) est le volume occupé par l'échantillon au bout de 1250 tassements. Ce volume permet
de déterminer la masse volumique tassée de la poudre (DT, g.cm-3).
DT = 100/V1250
Différents indices ont été proposés pour caractériser l'écoulement de la poudre à partir de son aptitude au
tassement :
Indice de carr : ou pourcentage de compressibilité :
IC = (DT – DNT / DT). 100
Indice de hausner : représente l’état de friction inter particulaire
IH = DT / DNT
La différence V10 - V500 (ml) la différence V10 ml – V500 ml doit être < 20 ml
C'est une grandeur empirique très souvent utilisée dans le domaine pharmaceutique pour exprimer la
réduction de volume subie par le matériau et estimer la qualité de l'écoulement.
Lorsque V10 - V500 > 20 ml : mauvais écoulement et donc une phase de tassement importante pendant le cycle
de compression.
 La comprimabilité ou la cohésion
C’est l'aptitude de la poudre à acquérir de la cohésion lorsque la pression augmente. Ou bien c’est
l’aptitude d’une substance à donner un comprimé quand on exerce une pression.
Test de comprimabilité
Ce test s’applique aussi bien à un principe actif seul ou mélangé à un excipient de compression directe
qu’à un grain préparé par granulation humide ou par toute autre technique.
L’outillage nécessaire pour effectuer ce test est extrêmement simple puisqu’il suffit d’adapter sur la machine à
comprimer un système permettant de mesurer l’enfoncement du poinçon supérieur dans la matrice.
16
Le mélange étudié alimentant la machine, nous recherchons l’enfoncement minimum permettant d’obtenir une
colonne suffisamment dense pour présenter l’aspect extérieur d’un comprimé, mais de dureté nulle c'est-à-dire
s’écrasant entre les doigts.
Les tests de comprimabilité permettent au formulateur de savoir très rapidement si un mélange peut
donner des comprimés dans des conditions normales de fabrication. Ils permettent également d’orienter le
formulateur dans son choix d’excipient.
 La compressibilité
C’est l'aptitude du matériau à réduire son volume sous l'effet de la contrainte ce qui se traduit par la
diminution du volume du lit de poudre.
Test de compressibilité
Ces tests sont basés, en effet, sur la mesure de la force qu’il est possible d’enregistrer au niveau du poinçon
supérieur. Pour cela, il est nécessaire de coller des jauges de contrainte sur ce poinçon. Le signal obtenu permet
de visualiser le cycle de compression pour chaque comprimé fabriqué sur un écran cathodique.
Donc pour une meilleure compressibilité il faut que :
-
la phase de tassement soit la plus courte possible ;
la phase de compression soit la moins concave possible ;
la phase retour soit la plus verticale possible.
d) Incompatibilité et stabilité :
 Etude de compatibilité PA/excipient :
L’excipient est un élément indispensable à la structure d’une forme médicamenteuse acceptable, efficace
et sûre.
Les études de pré formulation jouent un rôle déterminant dans le choix des excipients en vue d’assurer
la plus grande innocuité au médicament en tenant compte non seulement de la toxicité de chaque substance
prise séparément mais aussi de celle qui peut résulter d’une association inadéquate. Pour le cas des formes
orales, les études sont faites sur des mélanges de poudre d’une part et après compression de ces mélanges
d’autre part. On étudiera d’abord les incompatibilités avec des excipients courants : diluants, délitant,
lubrifiants, ….. . Les mélanges subissent des épreuves de vieillissement accélérés. Cette dernière est une étude
conçue pour accélérer la vitesse de dégradation chimique ou d’altération physique, qui fait appel à des
conditions de stockages excessive, de façon à obtenir des produits de dégradations en quantités suffisantes pour
pouvoir les étudier et mettre au point des méthodes d’identifications. Ces dernières permettant par la suite de
suivre l’évolution de la formation des produits de dégradation dans des conditions normales de conservation.
Les essais durent de 6 jours à 6 mois
Principe actif
Excipent
Mélange
mélange
T°=70°c
35°c
HR ambiante
HR = 90%
T° ambiante
T°=45°c
HR ambiante
HR = 70%
17
T°=
 Etude de compatibilité contenant-contenu :
C’est l’étude de la compatibilité avec les matériaux de conditionnement : métal, matière plastique, verre, …..
 Etude de stabilité :
Ces études sont primordiaux, en effet si le principe actif n’est pas stable, on peut assister à :
-
une perte d’activité
-
l’apparition des produits de dégradation
-
une modification de biodisponibilité
Donc, il faut envisager une étude de principe actif seul et une étude de stabilité orientée vers les formes futures.
 Etude de stabilité du principe actif :
-
Stabilité à la lumière
-
Stabilité à la température
-
Stabilité à l’humidité
-
Stabilité à l’oxygène
 Etude de stabilité orientée vers les formes futures :
Formes solides :
-
Stabilité du principe actif dans différents excipients
-
Stabilité du principe actif dans un mélange d’excipient
-
Stabilité du principe actif obtenue par granulométrie
-
Stabilité du principe actif à la lumière
-
Stabilité du principe actif en milieu gastrique
Formes injectables :
-
Stabilité en fonction du pH
-
Stabilité vis-à-vis des adjuvants utilisés
-
Stabilité vis-à-vis du mode de stérilisation
-
Stabilité du soluté à la lumière
e) Le devenir dans l’organisme :
Les informations concernant le devenir du principe actif dans l’organisme sont fournis par le
pharmacologue et complétées par le clinicien. Nous devons nous efforcer d’en savoir le plus possible sur la
pharmacocinétique du médicament, la pharmacodynamie, l’activité thérapeutique et un élément essentiel qui est
la marge thérapeutique.
Enfin, et surtout pour le galéniste il faut chercher à savoir comment le principe actif peut pénétrer dans
l’organisme, ce sont les études préalable de biodisponibilité qui vont le dire.
L’idéal avant toute étude de formulation serait de connaître le profil optimal de biodisponibilité à réaliser.
18
2) La formulation :
La formulation prend place tout au long du processus de recherche et de développement, elle a été définie
comme : « l’art de sélectionner qualitativement et quantitativement les principes actifs et les excipients (nature,
état physique, caractères organoleptiques,…) en fonction de la forme galénique et des opérations
pharmaceutiques y conduisant ». C’est aussi le choix de la forme pharmaceutique pour un principe actif en
fonction de la voie d’administration.
Les objectifs visés par la formulation au cours du développement galénique sont résumés dans le schéma8 :
Formulation
Association principe actif/ excipients divers
Définition des formes pharmaceutiques possibles
Sélection des formes pharmaceutiques
Stabilité ( dans le conditionnement)
Contrôles physicochimiques
et biologiques
Toxicité
Biodisponibilité
Doses unitaire et prototype
Voie d’administration
Réduction des effets secondaires
Expérimentation clinique
Amélioration, tolérance
Echantillon
Optimisation de la forme
Optimisation du procédé
(fiabilité, coût-rendement, sécurité)
Schéma8 : objectifs visés par la formulation
a) Choix du principe actif :
Le PA peut exister sous plusieurs formes cristallines, ou sous forme de dérivés tels que sel, ester….
hydrates.
Le choix est fonction du:
- Mode d’administration
- Stabilité : la forme polymorphe est plus stable
- Solubilité : PA doit être le plus soluble possible
-
Biodisponibilité du PA
b) Choix de la voie d’administration :
Le choix de la voie d’administration dépend de :
 La biodisponibilité du principe actif
 La vitesse d’action désirée, durée de traitement, le nombre de prise par jours, …..
 Type de malade, c'est-à-dire son âge (nourrisson, enfant, adulte, vieillard), de sa situation debout ou
alité, à domicile ou hospitalisé……
19
La voie orale est la voie d’administration la plus normale, c’est celle qui est adaptée pour la plupart des
principes actifs. ¾ des prescriptions concernent la voie orale.
c) Choix de la forme galénique :
Le choix de forme galénique découle de celui de la voie d’administration. A priori et même en se limitant à la
voie orale, de très nombreuses formes pharmaceutiques peuvent être envisagées pour l’administration d’un
principe actif. Tableau3
Sirop
gélule liquide
Sirop sec
gélule pâteuse
Lyophilisat orale
microcapsules
Cp effervescent
mini granules gastro-résistant
Suspension
nanoparticules
Gélule
Comprimé
Capsule molle
Tableau3 : exemple de quelques formes pharmaceutiques
envisagées
pour l’administration par voie orale d’un PA
Cependant, seules certaines d’entre elles sont retenues en première intention :
-
Pour l’adulte : les comprimés et les gélules
-
Pour l’enfant : les sirops et les sachets
Les choix sont alors essentiellement thérapeutiques (posologie modulable avec les comprimés sécables),
commerciaux (gélules bicolores, comprimés pelliculés colorés).
Les autres formes pharmaceutiques ne sont abordées que pour répondre à un point faible du principe actif :
-
Amertume : microcapsules
-
Intolérance ou instabilité gastrique : formes gatro-résistantes
-
½ vie courte : forme à libération prolongée
d) Choix de l’excipient :
L’excipient ou « substance auxiliaire », est un élément important de la formule, et en particulier un élément
de qualité du médicament.
L’excipient est constitué d’une matière ou d’un mélange de matières inactives sur la pathologie dépourvu
donc de propriétés pharmacologiques, utilisé pour donner à une forme galénique une présentation convenable à
son utilisation : poids, volume, goût, conservation, consistance.
Il est également un élément fondamental pour la stabilité et la biodisponibilité du principe actif.
 Critère de choix d’un excipient :
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Vu le grand nombre d’excipient disponible, Le choix de l’excipient est assez difficile, basé sur les critères
suivant :
- l’inertie vis-à-vis: des PA, matériaux de conditionnement et l’organisme (innocuité parfaite)
- La faisabilité pharmacotechnique
- La stabilité et compatibilité PA et excipients.
- L’inscription ou non a la pharmacopée
- L’influence sur les propriétés biopharmaceutiques et technologiques
- Considération économique (quantité et prix)
La faisabilité pharmacotechnique :
Il s’agit de la qualité technologique de l’excipient ou son rôle dans la formule. La fonction de l’excipient
dans la forme galénique détermine le choix de la nature de l’excipient à utiliser. Tableau4
Rôle de l’excipient
Diluant
réduction % de PA ds
mélange/grain et facilitent
écoulement de la poudre
Liant
permet fabrication du grain et ↑
dureté des Cp
Désagrégeant
facilitent désagrégation du Cp et
dissolution du PA
Ex .excipient de première
intention
lactose
calcium hydrogène phosphate
amidon de mais
Cellulose microcristalline
Amidon de mais prégélifie
Polyvinyle polyvidone
Hydroxypropyl cellulose
Sodium carboxymethyl amidon
Sodium carboxymethyl
cellulose
Lubrifiant d’écoulement
favorisent écoulement du grain
Silice colloïdale
et éjection du Cp hors de la
matrice
Lubrifiant de compression
réduction des frictions entre les Magnésium stéarate
particules pendant la
Palmito stéarate de glycérol
compression donc : meilleure
transmission de la force de
compression
Les caractéristiques physiques de l’excipient déterminent leurs performances technologiques. Par
exemple les lactoses qui répondent à une même monographie de la pharmacopée, peuvent avoir des propriétés
technologiques différentes. Tableau5
Type
HHC grossier
150-200 M
350-45 M
50-80-90M
100-110M
125-325 tamisé
Principale
application
Tout domaine
Granulation
humide
Excellente
Mauvaise
Compression
directe
Granulation
humide
Excellente
Aptitude à
l’écoulement
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DCL
Atomisé
Ou lactose Fastflow ou spray
dry
Compression
directe
Excellente
Aptitude à la
Mauvaise
Moyenne
Mauvaise
Excellente
compression
Stabilité
Excellente
Excellente
Excellente
bonne
Teneur en eau
5,2%
5,2%
5,2%
5.0%
Tableau5 : propriétés physico-technologique des différents types de
lactoses.
-
Au cours de la compression les particules de matériaux pharmaceutiques se déforment principalement
de manière élastique, plastique, fragmentaire .tableau6
Comportement
à la compression du PA
plastique
Comportement à la
compression de l’excipient
correcteur
Fragmentaire
Exemple d’excipient à
utilisé
fragmentaire
Plastique
Lactose
Calcium phosphate
Cellulose microcristalline
Elastique
Plastique
Cellulose microcristalline
Lorsque le galéniste aura fait ces choix d’excipient, en les justifiants puis en les validant, il devra alors avec
les analystes constituer le cahier des charges de chaque excipient (propriétés physicochimiques,
technologiques…).
e) Choix du procédé de fabrication :
Le choix du procédé de fabrication est fonction de :
-
L’objectif à atteindre ou forme galénique désiré
Le matériel industriel disponible, sa capacité et ses limites imposés par le constructeur
Prix de revient industriel.
Les procédés de fabrication doivent être optimisés en fonction des matières premières, du matériel et des
conditions opératoires : détermination des facteurs les plus influents sur la qualité du produit.
La fabrication doit être robuste : résistante aux sensibilités dues aux variations minimes dans procédé de
fabrication
f) Le conditionnement :
Le conditionnement est une opération complémentaire de la mise en forme pharmaceutique, qui assure la
conservation du médicament pendant le temps prévu à son utilisation.
Le conditionnement comporte : L’emballage primaire ou récipient en contact direct avec la substance
médicamenteuse et l’emballage secondaire destiné à apporter une protection supplémentaire au produit.
En plus de ses qualités physiques et mécaniques (imperméabilité, étanchéité, résistance physique), un
conditionnement primaire doit garantir l’innocuité et la qualité du médicament tous au long de son cycle de vie
et faciliter son emploi.
3) Optimisation de la formulation :
Avec l’expérience du formulateur dans le cas d’un process déterminé la formule pourra évaluer vers une
formulation semi quantitative puis qualitative, en fonction des études de stabilité et également de
biodisponibilité.
22
L’optimisation qualitative est réalisée également en fonction des transpositions d’échelles successives, de
l’échelle laboratoire à l’atelier pilote.
L’optimisation de la formule peut en fait intervenir principalement à trois niveaux :
-
Au niveau du principe actif : cristallisation, solvatation, granulométrie,…..
-
Au niveau du process utilisé : par exemple pour les forme orales, par granulation sèche ou humide, ou
par compression directe
-
Au niveau des excipients : inerte ou actif, simple ou complexe, connus ou nouveau,…….
Objectif de l’optimisation est la réalisation du lot prototype.
Formules provisoires
Etude de stabilité
Etude de la biodisponibilité
Formule définitive

Optimisation quantitative
Transposition d’échelles
Exemple de comprimé :
On propose plusieurs formules puis on effectue plusieurs essais :
-
Aptitude à l’écoulement
-
Volume de tassement
-
Aptitude à la compression
En fonction des résultats obtenus on choisit la composition du mélange le plus performant
On poursuit les essais après la compression :
-
Tests galéniques : essai de désagrégation.
Essai de résistance à la rupture.
Après ces études le domaine réduit est séléctionné on passe alors aux :
 Domaine séléctionné à 1 Kg : refaire les tests précédents
 Domaine selectionné à 7 Kg : refaire les essais
 Domaine séléctionné échelle pilote 20Kg : refaire les essais
Obtention donc du prototype
Le passage du lot de laboratoire au lot prototype puis au lot industriel se fait par transposition d’échelle.
IV.
Phases du développement clinique :
1) Les essais de phase I : Tolérance
Premières administration chez l’être humain sain, et comprend les études d’activité pharmacodynamique,
des paramètres pharmacocinétiques de tolérance et de la sécurité d’emploi lors des premières administrations
23
chez l’homme (le plus souvent chez les volontaires sains). Le nombre de sujets vaux de 20 à 80 selon le
médicament.
2) Les essais de phase II : efficacité
Premières essais chez le malade qui ne sont entre prises que lorsque les potentialités thérapeutiques et
l’innocuité du produit ont été bien cernées pour justifier ces administrations. Ils comprennent les études
permettant d’évaluer l’efficacité du produit, sa posologie optimale dans les essais à court terme, les paramètres
pharmacocinétiques en administration chronique, la relation dose/effet, l’interaction avec les différents états
pathologiques et autres médicaments majeurs. Le nombre de sujet varie entre 100 et 200.
3) Les essais de phase III
Ils portent sur un grand groupe de malades et comprennent le complément indispensable d’étude permettant
d’utiliser en toute connaissance le médicament et de le situer par rapport aux autres thérapeutiques et cela dans
des conditions proches de l’utilisation future du produit. Ils sont réalisés sous forme comparative entre aux
moins 2 groupe de malades. Un groupe reçoit un produit connu est sert de témoin, l’autre groupe reçoit le
produit à évaluer. En l’absence de produit de référence le groupe témoin reçoit un placebo.
4) Les essais de phase IV :
Ils se déroulent après que le produit soit commercialisé, ils apportent les informations liées à l’utilisation à
grande échelle et pendant longtemps du médicament et dans des circonstances pouvant modifier le niveau
d’efficacité et de sécurité évaluer en fin de phase III.
En outre, ils sont destinés à identifier les rares cas qui n’auraient pas été révélés par les essais cliniques ou qui
se produisent chez des groupes précis d’utilisateurs.
V.
Phase d’enregistrement :
Aucun médicament ne peut être mise sur le marché sans enregistrement, la demande d’autorisation de mise
sur le marché est adressé à l’autorité compétente et comporte une description détaillée et précise du
médicament. Ce dossier est composé de quatre parties :
1) Résumé du dossier :
Qui comporte les données administratives, le RCP et les rapports des experts.
2) Documentation chimique et pharmaceutique : (qualité)
Elle comprend les éléments suivants :
- La composition qualitative et quantitative
- Forme pharmaceutique, mode et voie d’administration
- Description des procédés de fabrication
- Contrôles de matières premières et des articles de conditionnements
- Contrôles effectués sur les produits semi-finis
- Contrôles des produits finis
- Stabilité et conditions de conservations
- Echantillon du modèle et des notices d’information
3) Documentation toxicologique et pharmacologique : (sécurité)
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- Etude de toxicologie sur des modèles animaux ou biologiques afin de déterminer la sécurité d’emploi à des
doses déterminées ; toxicité aigue, toxicité chronique, potentiel cancérogène, potentiel mutagène, examen de la
fonction de reproduction, toxicité embryofœtale, et périnatale.
- Pharmacodynamie : afin de repérer les modifications apportées au processus pathologique dont on recherche à
limiter la progression ou les effets et d'en mesurer les bénéfices, interactions médicamenteuses,
pharmacocinétiques.
4) Documentation clinique :
Toutes les phases des essais cliniques sont présentées : résumés tabulés des essais ; rapports exhaustifs des
essais cliniques.
VI.
Phase de production :
Une fois l’AMM obtenue, l’objectif est de reproduire à des milliers, des centaines de millier ou même des
millions d’exemplaires le prototype.
Une usine de fabrication pharmaceutique peut être considérée schématiquement comme enceinte dans
laquelle il entre des matières premières et d’où il sort des produits de qualité définie et des déchets. (schéma9)
Principes actifs
USINE
Excipients
Articles de conditionnement
Schéma9 :
pharmaceutique
Produits de qualité définie
PHARMACEUTIQUE
représentation
Déchet
schématique
d’une
usine
Pour obtenir des produits de qualité, des guides de bonnes pratiques de fabrication des médicaments
donnent les lignes directrices à suivre pour la maîtrise des cinq éléments essentiels, les « 5M » qui interviennent
dans l’assurance de la qualité du produit médicament : (schéma10)
-
Main d’œuvre : ensemble du personnel ; encadrement, direction et exécution
-
Matériel : locaux et équipements
-
Milieu : environnement intérieur et extérieur
-
Méthodes : procédés et procédures
-
Matière : matière première, articles de conditionnement et autres fournitures
25
Schéma10 : diagramme de causes et des effets
1) Le personnel :
Le fabricant doit disposer d’un personnel qualifié et en nombre suffisant pour mener à bien toutes les taches
qui lui incombent. Les responsabilités individuelles doivent être clairement comprises par les intéressés. Tous
les membres du personnel doivent être conscients des principes de Bonnes Pratiques de Fabrication qui les
concernent; il convient d’assurer leur formation initiale et continue et notamment de donner les instructions
d’hygiène en rapport avec l’activité exercée.
Des programmes détaillés consacrés à l’hygiène doivent être établis et adaptés aux différents besoins de
l’entreprise.
2) Locaux et équipements :
Les locaux doivent être situés, conçus, construits, adaptés et entretenus de façon à convenir au mieux aux
opérations à effectuer. Leur conception doit tendre à minimiser les risques d’erreurs et à permettre un nettoyage
et un entretien efficaces en vue d’éviter les contaminations croisées, le dépôt de saletés et, de façon générale,
toute atteinte à la qualité des produits.
Le matériel de fabrication et de contrôle doit être conçu et installé en fonction de sa destination, il doit être
conçu de façon à permettre un nettoyage facile et minutieux. Il doit être nettoyé selon des procédures écrites
détaillées et rangé dans un endroit propre et sec.
3) Documents :
Les fabricants doivent utiliser un système de documentation couvrant les différentes opérations de
fabrication effectuées. Ces documents retracent l'histoire de chaque lot produit.
Des systèmes de traitement électroniques ou autres peuvent remplacer les documents écrits. Dans ce cas, le
fabricant doit prouver que les données seront correctement conservées pendant la période envisagée.
4) Production :
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La production doit être effectuée dans le respect des bonnes pratiques de fabrication et être conforme aux
instructions et procédures préétablies.
Afin d'éviter notamment les contaminations croisées, des mesures à caractère technique ou organisationnel
doivent être prises.
Une unité de production est constituée par un ensemble de locaux délimités traversés par un flux de
matières dont la qualité doit être parfaitement maitrisée.
5) Contrôle de la qualité
Les fabricants doivent avoir à leur disposition un département de contrôle de la qualité. Ce département est
placé sous l'autorité d'une personne indépendante des autres départements qui possède les qualifications
requises. Il doit disposer d'un ou de plusieurs laboratoires de contrôle possédant le personnel et le matériel
suffisants afin de procéder aux essais nécessaires sur les matières premières et articles de conditionnement,
ainsi qu'aux contrôles sur les produits intermédiaires et finis. Le recours à des laboratoires extérieurs peut être
autorisé.
Lors de l'évaluation des produits finis avant leur libération pour la vente ou la distribution, le département
de contrôle de la qualité doit notamment tenir compte des conditions de production, des résultats des contrôles
en cours de fabrication, de l'examen des documents de fabrication et de la conformité des produits aux
spécifications.
Conclusion :
L’objectif des industriels de la pharmacie est de mettre au point et de développer des nouveau
médicaments aussi rapidement que possible et au moindre coût : des médicaments efficaces et sûres répondant à
l’attente du thérapeute et du patient.
Nous avons fait un tour sur tout les phases de mises au point d’un nouveau médicament. Cependant,
l’industrie des génériques prend de plus en plus d’importance sur le marché algérien et mondial. Elle fait
d’énormes bénéfices en limitant ses coûts de R&D puisqu’elle s’inspire de médicaments déjà existants dont le
brevet a expiré.
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