1re unité : Introduction à la psychologie du développement

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1re unité :
Introduction à la psychologie du développement
Plan de l’unité
Survol du programme d’études
Quatre unités obligatoires, trois facultatives mais un développement humain
Le programme d’études Psychologie 30 est composé de sept unités dont quatre sont obligatoires et trois
facultatives. Cette première unité est une des quatre unités obligatoires. Ces quatre premières unités
obligatoires permettront à l’élève d’étudier le développement humain de la conception jusqu’à la fin de
la petite enfance, c’est-à-dire, de 0 à 6 ans. Quoique cette période soit critique, il est évident que le
développement humain est loin d’être terminé au moment où une personne a atteint ses 6 ans.
Afin que l’élève ait une bonne connaissance générale du développement humain, il serait préférable
d’allouer du temps pour présenter certaines notions fondamentales des trois unités facultatives : la 5e - la
moyenne enfance, la 6e – l’adolescence et la 7e – l’âge adulte. L’organisation du temps ainsi que la
sélection des unités et des leçons facultatives sont laissées à la discrétion des enseignants et
enseignantes.
La structure des unités :
Chacune des unités est présentée à peu près comme suit :
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•
•
•
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Durée de l’unité (suggestion de nombre d’heures et de cours de 45 minutes)
Schéma conceptuel
Survol de l’unité (résumé du contenu)
Objectifs de l’unité (résultats d’apprentissages généraux)
Suggestions de sujets de recherche
Table des matières
Journal de l’élève (document séparé)
À l’intérieur de chaque unité, une série de leçons est présentée. Chacune des leçons est organisée à peu
près comme suit :
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Introduction à la leçon
Questions d’orientation de la leçon
Matériel d’appui à la leçon (référence, s’il y a lieu, au Journal de l’élève, des Fiches d’information,
des sites Web ou des manuels)
Suggestions de stratégies d’enseignement
Fiches d’information
Psychologie 30 : Unité 1, Plan de l’unité – Page i
Quoiqu’il ne soit pas nécessaire de présenter toutes les leçons proposées dans cette unité, avant de mettre de
côté une leçon ou une partie d’une leçon ou d’y mettre moins d’emphase, il serait préférable de considérer
l’importance du contenu. Par exemple, dans cette unité, les classes d’immersion peuvent bien décider de ne pas
s’arrêter à la leçon 1.4 (qui étudie le phénomène du minoritaire du point de vue des francophones de l’Ouest).
Par contre, cette même leçon serait fortement recommandée dans une école fransaskoise.
Des suggestions pour la préparation des cours
Dans chacune des leçons, on trouvera les parties suivantes :
• Questions d’orientation de la leçon
• Matériel d’appui à la leçon
• Suggestions de stratégies d’enseignement
Les « questions d’orientation » sont les résultats d’apprentissage généraux. L’enseignement et
l’évaluation devraient porter sur ces questions.
Le « matériel d’appui à la leçon » suggère des ressources possibles pour appuyer le contenu de la
leçon. Ce ne sont que quelques ressources qui aideront pour une première préparation de cours. Il est
possible d’aller plus loin. Il est recommandé de consulter la bibliographie à la fin du programme
d’études.
En ce qui a trait aux sites Web mentionnés comme ressources supplémentaires, il faut se rendre compte
de la nature changeante des liens électroniques qui rejoignent l’internaute et le site en question. Nous ne
pouvons donc pas garantir que les liens seront fonctionnels après la date de révision de ce document, à
savoir janvier 2006.
Les « suggestions de stratégies d’enseignement » ne sont que des suggestions. Il est possible d’aborder
d’autres thématiques, changer les points d’emphase, exploiter une ressource locale, adapter l’enseignement à
une interprétation particulière à une communauté, faire de l’intégration des matières avec d’autres collègues,
faire de l’arrimage avec un événement local, ainsi de suite.
Dans la liste des stratégies d’enseignement, certaines ont été élaborées spécifiquement pour
aider les écoles fransaskoises avec la question de la construction de l’identité culturelle et la
transmission de la langue et de la culture françaises comme élément important dans le
développement de la jeunesse francophone. Ces stratégies ont été identifiées avec le drapeau
fransaskois dans la marge de gauche de la page. Il est entendu que d’autres stratégies peuvent être
adaptées par les écoles fransaskoises pour faire ce même travail.
Un autre point à retenir : il faut choisir parmi les activités et travaux suggérés. Il serait pratiquement
impossible de tout accomplir dans les cent (100) heures prévues pour ce programme d’études. Il
s’agit de faire un choix judicieux.
Page ii – Psychologie 30 : Unité 1, Plan de l’unité
Schéma conceptuel
Qu’est-ce que la psychologie du développement?
Influence des deux domaines
en interaction :
culture
Nature
Introduction
Période prénatale
Unité
à
l’étude
Premier
âge
Petite enfance
Microsystèmes
Exosystèmes
Macrosystèmes
Unités obligatoires
Moyenne
enfance
Adolescence
Âge adulte
Unités facultatives
Survol de l’Unité 1
La présente unité jette les bases sur lesquelles viendront s’appuyer les autres unités à l’étude.
Elle fournit le cadre dans lequel s’inscrit le cours, en décrivant la psychologie comme une discipline aux
bases empiriques et à la démarche scientifique.
Elle familiarise les élèves avec les origines, le développement et les perspectives de la psychologie, et
présente les bases d’une méthodologie de recherche qui leur servira ultérieurement à acquérir des
connaissances sur les concepts de la psychologie du développement, à organiser et intégrer ces
connaissances nouvelles en faisant des liens et rapprochements avec ce qu’ils savent ou comprennent
déjà ainsi qu’entre la psychologie et d’autres disciplines, et à commencer à appliquer ces concepts et
enseignements dans la pratique à des questions d’actualité.
Finalement, en fin d’unité, on présente le concept de la psychologie du minoritaire.
Résultats d’apprentissage de l’unité :
Après l’étude de cette unité l’élève sera capable de :
Au niveau des connaissances :
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•
•
Définir ce qu’est la psychologie du développement.
Comprendre le rôle et l’utilité de la psychologie du développement dans la vie de chacun.
Comprendre le rôle et l’apport des psychologues du développement.
Reconnaître les quatre domaines du développement humain.
Comprendre l’influence des divers écosystèmes susceptibles de contribuer au bon développement
d’un individu.
Comprendre les méthodes de recherche scientifique.
Comprendre les questions de méthodologie et d’éthique reliées à la recherche scientifique.
• Comprendre l’importance des référents culturels et linguistiques dans la construction
d’une identité francophone.
Psychologie 30 : Unité 2, Plan de l’unité – Page iii
Au niveau des habiletés :
• Organiser et intégrer les connaissances et nouveaux apprentissages en faisant des rapprochements
avec les acquis.
• Organiser et intégrer les connaissances et nouveaux apprentissages au sein de la discipline de la
psychologie.
• Organiser et intégrer les connaissances et nouveaux apprentissages avec ceux d’autres disciplines.
• Appliquer ces concepts et acquis à un éventail de questions pratiques, pertinentes et actuelles.
• Réaliser des recherches sur des sujets ou questions de fond reliées à la psychologie du
développement.
• Comparer les méthodes de collecte, de synthèse, d’organisation et de présentation des données, et en
faire ressortir les intérêts et limites respectifs.
Au niveau des valeurs :
• Apprécier la complexité, la dynamique, la réciprocité et l’individualité du développement humain.
• Considérer la vie humaine comme précieuse et sacrée et l’apprécier à sa juste valeur.
• Apprécier l’importance d’inculquer les bases d’une identité francophone.
Quelques sujets de recherche :
Les sujets suivants ont déjà été, pour la plupart, mentionnés comme activité d’apprentissage à l’intérieur de
l’une des leçons de cette unité. S’ils sont repris ici, c’est qu’ils n’ont peut-être pas été choisis par l’enseignant
ou l’enseignante durant la préparation de ses cours ou par l’élève durant son apprentissage autonome. Ils
peuvent donc servir de revue, d’approfondissement, d’intégration des matières ou tout simplement de
poursuite individuelle par un ou une élève par intérêt personnel. Il est possible d’ajouter un sujet ou de
raffiner un des sujets qui suit pour lui donner une couleur intéressante, provocante, locale ou personnelle.
•
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•
•
•
L’État devrait-il subventionner pleinement les garderies?
Devrait-on exiger des parents qui attendent un enfant qu’ils suivent des cours sur la façon d’élever
des enfants?
Les futures mères devraient-elles avoir droit à un congé de maternité avec plein salaire pendant toute
la durée de leur grossesse?
Devrait-on permettre le clonage de tissus humains à des fins de greffe ou de chirurgie?
Devrait-on limiter la taille des familles?
Devrait-on augmenter les allocations familiales pour qu’elles couvrent les besoins d’alimentation,
d’éducation et de santé des enfants jusqu’à l’âge de trois ans?
Devrait-on attendre d’avoir au moins 25 ans avant de fonder une famille?
Le comportement des jeunes enfants pendant le jeu
Y a-t-il des différences entre les sexes pour ce qui est des comportements agressifs?
Y a-t-il des différences entre les sexes pour ce qui est du choix, de la nature et de l’emploi des
jouets?
La nature et le type de jeux changent-ils quand le groupe est mixte?
Dynamique de groupe : comment les groupes résolvent-ils des problèmes?
Faire une recherche sur les techniques employées pour faire régner la discipline auprès des enfants
dans une garderie, un centre de puériculture, une maternelle ou à la maison.
Quel effet la violence à la télévision a-t-elle sur les gens?
Suite à une recherche, faire un bref rapport sur les principales contributions à l’ensemble de la
théorie sur le développement humain par un (1) des chercheurs suivants :
Page iv – Psychologie 30 : Unité 1, Plan de l’unité
B.F. Skinner
Ivan Pavlov
Jean Piaget
Albert Bandura
Urie Bronfenbrenner
Abraham Maslow
Lev Vygotski
Les témoins oculaires : fiables ou pas?
o
o
o
o
o
o
o
•
Quelques sujets de recherche touchant le vécu comme francophone
•
•
•
• Les avantages de l’école francophone pour les enfants francophones.
• Quel(s) rôle(s) joue la francisation dans la programmation de l’école francophone?
Les enjeux de l’exogamie pour la transmission de la langue et de la culture françaises.
Quels sont les droits des francophones selon la Charte canadienne des droits et libertés.
Tout un vécu : réaliser une étude de cas sur un aîné ou un grand-parent, dans la famille ou la
collectivité, et présenter un rapport ou faire un exposé sur sa vie. L’élève francophone parlera des
efforts pour le maintien et la transmission de la langue et de la culture.
Psychologie 30 : Unité 2, Plan de l’unité – Page v
Table des matières
Plan de l’unité .................................................................................................................. p. i
Leçon 1.1 : Introduction à la psychologie du développement .........................................p. 1
Leçon 1.2 : Dans la perspective de…que vois-tu?...........................................................p. 9
Leçon 1.3 : Comment donne-t-on un sens aux comportements humains? ....................p. 15
Leçon 1.4 : Un premier regard sur la psychologie du minoritaire .................................p. 19
Page vi – Psychologie 30 : Unité 1, Plan de l’unité
1re unité :
Introduction à la psychologie du développement
Leçon 1.1 : Qu’est-ce que la psychologie du développement?
Introduction à la leçon :
Le cours Psychologie 30 porte sur le processus de développement humain tout au long de la vie
considéré dans la perspective de l’individu en développement et dans la perspective des écosystèmes qui
favorisent un développement sain.
Questions d’orientation de la leçon
●
●
●
●
Qu’est-ce que la psychologie du développement?
Pourquoi étudier le développement de l’être humain de sa conception jusqu’à sa mort?
Qui sont les développementalistes et que font-ils?
Quels sont les grands débats qui animent de nos jours la psychologie du développement?
Matériel d’appui à la leçon
•
Journal de l’élève :
o
o
o
o
•
N° 1, pp 1-3 : « Bienvenue au Journal de l’élève; »
N° 1, pp 4-6 : « Introduction à la psychologie du développement; »
N° 1, pp 7-8 : « Perspective autochtone sur la psychologie; »
N° 1, pp 21-23 : « L’Arbre sacré. »
Fiches d’information :
o Fiche d’information 1.1.1 : Qu’est-ce que la psychologie du développement (document)
o Fiche d’information 1.1.2 : Tableau-synthèse de la psychologie du développement (document)
•
Site Web :
o Site de la Bibliothèque nationale sur les « héros canadiens » : http://www.nlc-bnc.ca/heros/index-f.html.
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.1 – Page 1
Suggestions de stratégies d’enseignement :
•
Amorce : Remue-méninges sur le sens de la citation ci-dessous
Présenter aux élèves la citation suivante :
Avec chaque enfant qui naît, quelles que soient les circonstances, quels que soient les parents, renaît
la potentialité de la race humaine. (James Agee, auteur américain)
Sans pour autant y passer trop de temps, diriger la discussion vers ce potentiel à exploiter que représente
l’humanité. Qui peut prédire le potentiel d’un nouveau-né, comment assurer d’atteindre ce potentiel et où
sont les grands hommes et les grandes femmes de demain? Chercher des exemples dans l’histoire, dans le
monde contemporain, comme dans le monde des élèves.
Les personnes nommées auront démontré qu’elles ont dépassé les limites de tout espoir au moment de
leur naissance. Pour ne donner qu’un exemple « local », comment expliquer, par exemple, que le petit
curé de campagne, le Père André Mercure, soit passé à l’histoire juridique non seulement de la
Saskatchewan mais du Canada? D’autres exemples, pigées ici et là : Terry Fox, Jeanne d’Arc, Albert
Einstein, Florence Nightingale, Wolfgang Amadeus Mozart, Madeleine de Verchères, William H.
Gates, etc.
On veut arriver à faire comprendre à l’élève que le développement est influencé par une série de
facteurs dès le bas âge, processus qui est continuel durant toute la vie.
Ressource canadienne : page Web sur les héros canadiens de la Bibliothèque nationale au
http://www.nlc-bnc.ca/heros/index-f.html.
•
Réflexion personnelle :
À partir de mots-clés et d’images (photos découpées de magazines/journaux ou dessinées par
l’élève), l’élève créera une représentation visuelle personnelle de ce que c’est pour lui ou pour elle le
développement humain.
Une seule consigne : la représentation doit faire part de deux réalités :
o que le développement humain est continuel et
o qu’il est multi-dimensionnel.
•
Lecture dirigée et discussion :
Lecture de l’article « Bienvenue au Journal de l’élève! » du Journal de l’élève afin de découvrir le rôle de
ce journal (page 1). Il faut bien faire comprendre aux élèves le pourquoi de cette publication et comment
elle servira de complément aux manuels et à la documentation sur lesquels le cours sera construit.
•
Recherche d’informations :
o Faire lire les articles suivants du Journal de l’élève « Introduction à la psychologie du développement »
(page 4).et « Perspective autochtone sur la psychologie » (page 7) possiblement à haute voix par
différents élèves, expliquant au besoin différents points clés de l’article et présenter à la classe les
différentes représentations des élèves.
−
En s’inspirant de la Fiche d’information 1.1.2 : Tableau-synthèse de la psychologie du
développement ci-après, comparer ce que les élèves ont compris de l’article et la discussion qui a
suivi avec la représentation visuelle personnelle (voir « Réflexion personnelle » à la page
précédente). Les catégories sont :
Page 2 - Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.1
−
Tableau-synthèse de la psychologie du développement
…ma réflexion
…articles du
La perspective
Les grands débats
personnelle
Journal de l’élève,
autochtone
•
−
Aborder une discussion sur la psychologie dans une perspective « autochtone » à partir d’au
moins un des deux articles dans le Journal de l’élève, à savoir : « Perspective autochtone sur la
psychologie » (page 7) ou « L’Arbre sacré » (page 21).
Demander aux élèves de remplir la troisième colonne du « Tableau-synthèse », ci-dessous, à
savoir : « La perspective autochtone sur la théorie du développement humain. »
Une autre possibilité serait de diviser la classe en deux. Chaque groupe lirait un des articles.
La colonne appropriée pourrait être remplie en grand groupe, chaque groupe étant donc
bénéficiaire de la lecture de l’autre.
−
À l’aide de l’information fournie dans la Fiche d’information 1.1.1 : Psychologie du
développement, ci-après, discuter avec les élèves des quatre grands débats qui animent de nos
jours la psychologie du développement.
Une autre approche serait de demander à des petits groupes de présenter chacune des
opinions divergentes. Les élèves feront le résumé de ces débats dans la colonne « Les grands
débats » du Tableau-synthèse.
Synthèse :
Tenter maintenant de définir le terme « psychologie de développement » avec la classe et voir
comment le sens et l’interprétation du terme varie selon qui signe la définition.
•
Démarche individuelle en vue de la prochaine leçon :
Proposez ces deux activités aux élèves :
o Quels rêves ou espoirs avaient pour vous vos parents au moment de votre naissance? Vérifiez
auprès de vos parents.
o À l’aide de vos photos d’école depuis votre jeune âge, notez les changements progressifs qui ont
marqué votre « développement ». Pour chacune des 3-4 photos (qui représenteront de fait, des
grandes étapes de votre vie), essayez de décrire en quelques mots comment vous avez changé
dans chacun des grands domaines du développement humain : physique, intellectuel, affectif et
spirituel.
NB : Ces questions serviront d’introduction informelle à la notion du « développement personnel ».
Plus tard, on abordera la notion d’identité, ensuite, l’identité nationale, et finalement, la notion
de la francophonie et, plus particulièrement, la notion de la construction d’une identité
francophone dans un contexte d’une société anglo-dominante. Éventuellement, on voudrait
toucher ce que l’on pourrait appeler la « psychologie du minoritaire » et tenter d’explorer avec
les élèves cette vision particulière du monde.
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.1 – Page 3
Fiche d’information 1.1.1 : Qu’est-ce que la psychologie du développement?
Qu’est-ce que la psychologie du développement?
La psychologie du développement est la branche de la psychologie qui étudie la croissance, l’évolution
et la stabilité des comportements tout au long de la vie de l’individu.
(Feldman, 2000).
Pourquoi étudier le développement de l’être humain de sa conception jusqu’à sa mort?
Les « développementalistes » partent du principe que le processus de développement se poursuit à tous les
âges de la vie, depuis la conception jusqu’à la mort. Ils estiment que, sous plusieurs angles, les individus
continuent d’évoluer tout au long de leur vie, tandis que, sous d’autres angles, leurs comportements restent
stables. Parallèlement, les développementalistes ne croient pas qu’une période de la vie serait à elle seule
responsable du développement. À l’inverse, ils estiment que chaque étape de la vie présente un potentiel à la
fois de croissance ou de déclin des habiletés, et que les individus maintiennent durant toute leur vie la
capacité de grandir et d’évoluer (Feldman, 2000).
Qui sont les développementalistes et que font-ils?
La tâche première d’un professeur de psychologie est d’ordre éducatif. Il doit enseigner aux étudiants les
notions de base de la psychologie, mais une grande part de ses attributions portent sur la recherche
auprès des enfants et consistent à voir comment ils se comportent et comment ils évoluent. Les
psychologues du développement interviennent en outre dans la collectivité, notamment auprès des
groupes de parents ou de soutien aux parents d’enfants qui ont des besoins particuliers.
Les « développementalistes » travaillent aussi de près avec des éducateurs spécialisés à traiter les
problèmes de développement et les troubles d’apprentissage chez les enfants. On les consulte également
dans le cadre de services sociaux ou judiciaires sur des problèmes qui concernent de près la psychologie,
par exemple, lorsqu’il est question de déterminer, au cours d’un procès, le degré de fiabilité d’un témoin
ou le degré de validité des souvenirs d’un enfant
(Robinson, 2000).
Quelles sont les théories sur la nature des changements qui se produisent pendant le développement
humain?
Depuis ses premiers jours d’existence, la psychologie du développement a été dominée par de grands
débats, notamment quant à la nature des changements qui se produisent pendant le développement, à
l’importance relative des périodes critiques, à l’approche globale sur toute la vie par opposition à des
approches plus ponctuelles, et à la relation nature-culture.
•
Continuité ou discontinuité du développement : Dans un développement continu, l’évolution est
progressive, les nouveaux acquis réalisés à un niveau venant prendre appui sur les acquis des niveaux
précédents. Par contraste, dans un développement discontinu, l’évolution se produit à des étapes ou
stades distincts. Chaque stade amène un comportement qu’on estime être qualitativement différent de
celui des stades antérieurs.
•
Une période critique est une période pendant laquelle un stimulus donné porte le plus à
conséquences. Les périodes critiques se produisent lorsque la présence de certains stimuli
environnementaux est nécessaire pour que le développement suive son cours normal.
Page 4 - Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.1
•
Approche sur toute la vie ou sur une période donnée : Les développementalistes estiment de nos
jours qu’il importe, pour plusieurs raisons, de faire porter son analyse sur toute la vie (démarche
ontogénétique) et non seulement sur des périodes données. D’une part, parce qu’il y a croissance et
évolution à tous les âges de la vie. D’autre part, parce que pour comprendre pleinement les
influences sociales qui s’exercent sur les individus à un âge donné, il nous faut comprendre les gens
qui, dans une large mesure, exercent ces influences. Par exemple, pour comprendre le
développement du nourrisson, il faut décrypter notamment les effets que peut avoir l’âge des parents
sur l’environnement social.
•
C’est justement sur cette question de l’influence de la société environnante que se prononce la
psychologue américaine Judith Rich Harris. Dans une recherche sur la transmission de la culture
chez les enfants, elle réfute la prédominance de l’influence des parents et du foyer dans la
transmission de la culture d’une minorité (et on peut donc présumer de la langue). Elle suggère, un
peu à la surprise générale de ses collègues, que la culture du milieu se transmet à l’enfant surtout par
ses pairs, et ce, selon les normes de ce que le groupe de ses pairs considère comme étant prestigieux.
(Source : Judith Rich Harris, 1999)
•
Pour rendre ce phénomène de transmission de la culture plus personnel pour les élèves,
transférons l’exemple dans la francophonie canadienne. En parlant de la transmission de
la langue et de la culture françaises chez la population minoritaire francophone au Canada (de fait les
auteurs parlent de développement psycholangagier), Rodrigue Landry et Serge Rousselle affirment
que le contact significatif avec la langue et la culture françaises dans la famille, à l’école et dans le
milieu social « aura une forte influence sur le développement psycholangagier des membres de la
communauté francophone minoritaire. En d’autres termes, » concluent les auteurs, « on devient ce
que l’on a vécu. » (Source, Rodrigue Landry et Serge Rousselle, 2003)
•
Nature ou culture : L’un des grands débats qui animent les milieux de la psychologie du
développement est de savoir quelle part du comportement humain est génétiquement déterminée,
donc « innée », et quelle part est « acquise » au contact d’un environnement physique et social
pendant l’enfance. Dans ce contexte, la nature renvoie aux traits, habiletés et capacités transmises
par les parents. Elle englobe tout facteur produit par le déroulement prédéterminé des changements
inscrits dans le code génétique – processus dit de « maturation ». Ces influences génétiques héritées
des parents entrent en action dès la conception de l’organisme unicellulaire et le restent pour les
milliards de cellules qui formeront par la suite le corps humain dûment constitué.
En revanche, la culture renvoie aux influences environnementales qui façonnent le comportement.
Certaines de ces influences peuvent être biologiques, comme l’effet sur le fœtus d’une toxicomanie
de la mère enceinte, ou encore la quantité ou la nature des aliments ingurgités par des enfants.
D’autres influences liées à l’environnement ont davantage un caractère social, comme les moyens
qu’emploient les parents pour discipliner leurs enfants ou les pressions à l’uniformité que les
adolescents subissent de la part de leurs pairs. (Feldman, 2000).
La francophonie minoritaire cependant se doit de définir la culture de façon plus large, surtout
en situation d’anglodominance comme c’est le cas pour la majorité des communautés
francophones à l’extérieur du Québec. Quoiqu’une culture a ses racines dans un passé plus ou moins
lointain, elle n’est pas de ce genre de passé qui n’est que curiosité pour les musées, les bibliothèques
et les chercheurs en anthropologie. La culture d’aujourd’hui est vivante et fortement ancrée dans les
gestes et les comportements de tous les jours. La culture, c’est la langue, les traditions et mœurs, les
médias, les arts sous toutes ses formes, les référents ordinaires et communs de la vie. La culture
englobe tous les éléments du savoir, du savoir-faire, du savoir-être et du savoir-devenir du groupe
auquel on fait partie. Elle sert de cadre de référence pour que l’individu comprenne qui il ou elle est,
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.1 – Page 5
comment on doit composer avec les autres de son groupe et avec le monde qui l’entoure (les autres
groupes francophones de son milieu, le groupe linguistiquement majoritaire de son milieu, les gens
de sa province, de son pays, etc.). Le développement de la langue et la construction d’un sens
d’identité sont deux préoccupations particulières dans une communauté minoritaire mais cela ne
représente aucune préoccupation particulière dans une communauté majoritaire.
En 1982, l’UNESCO a défini la culture comme suit :
Dans son sens le plus large, on peut maintenant dire que la culture est l’ensemble complet des
caractéristiques spirituelles, matérielles, intellectuelles et émotives qui distinguent une société ou un
groupe social. Cela inclut…les arts humains, les systèmes de valeurs, les traditions et croyances…C’est
la culture qui nous fait spécifiquement humains, des êtres rationnels doués d’un jugement critique et
d’un sens de l’engagement moral. C’est par la culture que nous discernons les valeurs en faisant des
choix. C’est par la culture, que l’homme s’exprime, devient conscient de lui-même, reconnaît qu’il est
incomplet, questionne ses propres relations, recherche sans cesse de nouveaux sens et crée des oeuvres
par lesquelles il transcende ses limites.
En définissant la culture du point de vue de la psychologie, R. Legendre, dans le Dictionnaire actuel
de l’éducation (1988) écrit ce qui suit :
[La culture est l’] ensemble des connaissances et des habiletés de base nécessaires pour qu’une personne
puisse s’adapter, se situer et évoluer utilement dans sa société; (c’est donc le) développement résultant de
cette information et de cette formation chez une personne. […Elle] est la totalité des manifestations
quotidiennes d’un peuple qui se vit, se crée, s’épanouit, se conserve et se prolonge dans le temps et
l’espace.
Il est intéressant de noter qu’après avoir ainsi défini la culture, Legendre suggère à ses lecteurs et
lectrices de faire une recherche sur l’identité socioculturelle.
Page 6 - Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.1
Fiche d’information 1.1.2 :
Tableau-synthèse de la psychologie du développement
Définition selon
ma réflexion
personnelle
Ce que j’ai appris
en lisant l’article
du Journal de
l’élève, pp. 4-6
La perspective
autochtone du
journal de
l’élève
La perspective
francophone
Les grands débats
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.1 – Page 7
Notes de cours :
Page 8 - Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.1
1re unité :
Introduction à la psychologie du développement
Leçon 1.2 : Dans la perspective de…que vois-tu?
Introduction à la leçon :
Cette leçon présente différentes « lentilles » à travers lesquelles on regarde la psychologie du
développement : les domaines physique, mental, affectif et spirituel, et les perspectives théoriques qui
interprètent le comportement et le développement humains.
Questions d’orientation de la leçon :
•
•
Quels sont les quatre (4) domaines du développement humain?
Quelles sont les perspectives théoriques sur le développement humain?
Matériel d’appui à l’unité :
•
Journal de l’élève :
o N° 1, pp. 7-8 : « Perspective autochtone sur la psychologie; »
o N° 1, pp. 9-10 : « Dans la perspective…que vois-tu?; »
o N° 1, pp. 11-13 : « Perspectives contemporaines sur la psychologie du développement. »
•
Fiche d’information :
o Fiche d’information 1.2.1 : Le Cercle de la vie – La perspective autochtone de la psychologie du
développement (graphique)
•
Sites Web :
o Site de l’Académie de Versailles (France) qui aidera l’enseignant ou l’enseignante à discuter du
phénomène de « l’enfant sauvage » à partir du film de François Truffaut :
http://www.ac-versailles.fr/PEDAGOGI/ses/reserve/pages/td1-enfant_sauvage.htm.
o Site privé au URL suivant : http://www.feralchildren.com/en/showchild. php?ch=victor. On
pourrait s’en servir pour l’étude de cas L’enfant sauvage d’Aveyron : (NB : ce site est en anglais,
mais il vous présente, en français, plusieurs documents originaux sur Victor d’Aveyron, dont
L’enfant sauvage.
•
Cinéma :
o On pourrait visionner le film de François Truffaut, L’Enfant sauvage, mais il faut juger de la
valeur pédagogique de la présentation d’un film de deux heures dans une « introduction » au
cours de psychologie.
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.2 – Page 9
Suggestions de stratégies d’enseignement :
•
Amorce :
Faites revenir les élèves sur le travail de la leçon 1.1 (voir « Démarche individuelle » à la page 3).
o D’abord, aider les élèves à catégoriser dans les 4 grands domaines de développement humain les
changements qu’ils ont notés dans leur propre développement durant l’exercice de réflexion
personnelle. Dans un premier temps, cette démarche devrait se faire par chaque élève
individuellement. Si un élève en particulier a déjà débuté ce travail, aider l’élève à préciser
davantage des exemples qui pourraient être trop généraux ou à donner d’autres exemples dans les
domaines trop peu développés.
o Assurer un certain équilibre et un certain niveau de détail dans chacun des 4 domaines :
physique, intellectuel, affectif, spirituel.
o Comment ressemblent-ils à leurs parents? Comment se distinguent-ils d’eux?
o Leur montrer le vieux proverbe Tel père, tel fils! et leur demander à quel point le sens tient
encore. À cet effet, présenter la citation suivante :
Tel père, tel fils? Telle mère, telle fille?
o Quels espoirs avaient leurs parents pour leur futur développement? Est-ce que ces espoirs ont
changé depuis leur naissance?
•
Discussion : Le Cercle de la vie
En vous servant du graphique « Le Cercle de la vie – La perspective autochtone de la
psychologie du développement » fourni dans la Fiche d’information 1.2.1 à la fin de cette leçon,
aborder les quatre domaines du développement humain tout au long de la vie.
Demander aux élèves de vous donner des exemples des quatre types de développement, surtout
ceux qui proviennent de leur propre vie.
•
Étude en groupe : Journal, Dans la perspective de…que vois-tu?, pp. 9-10 :
Demander aux élèves de lire l’article « Dans la perspective de…que vois-tu? » dans le Journal
de l’élève.
En petits groupes, les élèves auront par la suite à faire le bilan de ce qu’ils pensent être les
« sources d’influence » les plus importantes sur le comportement humain. Il y aura peut-être lieu
d’indiquer durant cette activité, sans trop entrer dans les détails pour le moment, que ces
influences varient d’époque en époque, de culture en culture. Ce serait une façon de débuter
l’inclusion dans le débat des notions de culture et d’environnement.
Chacun des groupes pourrait choisir une influence qui, à leur avis, serait la plus importante. Il
serait important que le groupe puisse offrir des exemples de cette influence qui soient tirés de
leur vécu et qu’en présentant leur choix à la classe ils puissent justifier leur choix (surtout
l’importance de la source d’influence de l’exemple cité).
Page 10 - Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.2
• Apprentissage coopératif selon la méthode Jigsaw :
Note au personnel enseignant sur la méthode :
Selon la méthode Jigsaw, les élèves sont répartis dans tout au plus cinq groupes (dits groupes
« d’attache »). Un sujet, thème ou problème est assigné à chaque groupe, sur lequel une recherche
doit être faite et les membres en deviennent en quelque sorte les experts. Il y a ensuite formation de
nouveaux groupes dits « d’experts », réunissant chacun un élève issu de tous les groupes d’attache,
et où chaque membre expert partage son savoir avec les autres.
Faire lire l’article « Perspectives contemporaines sur la psychologie du développement » à la page
11 du Journal de l’élève.
À l’aide de l’information dans ce document, assigner chacune des six perspectives théoriques à un
groupe d’élèves.
Donner aux élèves la directive de trouver des exemples de comportements qui cadrent avec la
perspective théorique qui leur a été assignée.
Discuter des résultats au cours suivant, à savoir :
o Comment chaque perspective tente-t-elle à sa façon d’expliquer certains des aspects du
développement et du comportement humain?
o Comment peut-on les concilier?
o Y a-t-il une perspective qui se détache comme étant la « bonne »?
o Discuter de l’interconnectivité des perspectives.
o De quelles façons peuvent-elles être combinées pour agir de concert ou éventuellement entrer en
conflit les unes avec les autres?
•
Démarche individuelle en vue de la prochaine leçon :
Activité : Regard sur le monde contemporain de la publicité
Le but de cette activité est d’aider l’élève à comprendre que nous subissons tous et toutes des
influences de l’extérieur de nous-mêmes dans chacun des quatre domaines du développement
humain, l’affectif, le spirituel, l’intellectuel et le physique.
o Demander aux élèves de trouver des exemples de la façon dont les industries culturelles de la
mode, de la musique et de la beauté peuvent nous influencer dans nos pensées, dans nos
sentiments et dans nos comportements.
o Choisir une des deux démarches personnelles suivantes pour illustrer un exemple de publicité que
l’élève trouve particulièrement efficace – de façon positive ou négative :
-
Crée un collage d’annonces publicitaires (le médium particulier – radio, télé, périodiques,
journaux, encarts/affiches publicitaires – n’est pas important), de paroles de chansons, d’articles de
revues, etc. pour illustrer les techniques qu’emploient ces industries pour mousser leur(s) idéal(ux)
ou leur(s) produit(s).
-
Choisir un message publicitaire particulièrement offensif ou particulièrement
positif/efficace. Indiquer qui est ciblé par ce message et quel produit ou quelle idée veut-on
« vendre ». Analyser pourquoi cela semble offensif ou efficace. Trouver un moyen de la
représenter à la classe.
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.2 – Page 11
•
Pour aller plus loin : Intégration des matières
Étude de cas : L’enfant sauvage d’Aveyron
Le cas de Victor d’Aveyron, cet enfant de 12 ans qui a vécu seul dans la forêt en France et qui a été
étudié presqu’à outrance par la science après sa découverte près de Saint-Sernin-sur-Rance en 1800,
serait une excellente opportunité de collaboration avec l’enseignant ou l’enseignante de français.
L’excellent film L’enfant sauvage du cinéaste français François Truffaut est disponible en vidéo et
en DVD.
Pour vous aider à présenter ce film, une excellente analyse du film et du cas de l’enfant a été faite
par Pierre Rostaing, professeur de philosophie à l’Académie de Grenoble. On peut la récupérer sur le
site Web http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie /articles/enfant.htm. Ou encore, vérifier l’analyse
de la professeure de philosophie Catherine Paulin au
http://www.cndp.fr/tice/teledoc/dossiers/ dossier_sauvage.htm.
Page 12 - Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.2
Fiche d’information 1.2.1 : Le Cercle de la vie - La perspective autochtone de la psychologie du
développement
Le Mental
Le Spirituel
Le Physique
L’Affectif
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.2 – Page 13
Notes de cours :
Page 14 - Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.2
1re unité :
Introduction à la psychologie du développement
Leçon 1.3 : Comment donne-t-on un sens aux comportements humains?
Introduction à la leçon :
Dans une démarche générale visant à « tirer un sens de notre comportement », cette leçon décrit la
méthode scientifique et les diverses méthodes de recherche.
Questions d’orientation de la leçon :
•
•
•
•
•
Comment tire-t-on un sens des comportements humains?
Quelles sont les méthodes de recherche en psychologie de développement?
Quels sont les points de méthodologie à considérer au moment de mener une recherche?
Quels sont les points d’éthique à considérer au moment de mener une recherche?
Comment doit-on mener une recherche selon la démarche scientifique?
Matériel d’appui à la leçon :
•
Journal de l’élève:
o N° 1 : pp. 16-18 : « Méthodes de recherche en psychologie de développement »
o N° 1 : pp. 19-20 : « Méthodologie et éthique de la recherche en psychologie »
•
Fiche d’information :
o Fiche d’information 1.3.1 : Tableau comparatif des méthodes de recherche en psychologie du
développement (document-tableau)
Suggestions de stratégies d’enseignement :
•
Amorce :
Présenter aux élèves la citation ci-dessous :
La seule recherche valable en développement humain se doit d’être selon la méthode scientifique
portant sur des faits objectifs, observables, mesurables, quantifiables, universels dans une
population humaine définie.
La citation veut soutenir la méthode dite « scientifique ». Peu de gens souhaiteraient que la
recherche sur le développement humain soit autre que scientifique. Il faut faire ressortir dans
la discussion qu’en matière de développement et de comportement humains, les notions telles
que : objectivité, mesurabilité, quantifiabilité, universalité, même scientifiques sont difficiles à
définir et souvent difficiles à assurer dans la démarche.
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.3 – Page 15
D’ailleurs, qu’est-ce qui est « normal » en ce qui a trait à l’être humain, même si on s’en tient
strictement à son développement physique? Par exemple, si en l’an 2000 la taille normale d’un homme
était de 167 cm, dans quelle mesure est-il trop petit ou trop grand? Il faut faire voir aux élèves que les
normes de l’étude de la psychologie humaine, de son comportement et de son développement sont
assez larges et que, même si la méthode scientifique est de mise, il y a une pensée divergente qui porte
à la controverse.
N’oubliez surtout pas de toucher à la question de l’éthique en recherche scientifique. Si la recherche
« animale » est quelque peu controversée, que dire des recherches motivées par la marge de profits
(compagnies pharmaceutiques, par exemple), par la falsification ou la « manipulation » des résultats (les
récents cas des compagnies de tabac, par exemple), par le culte de la beauté (des compagnies des produits
esthétiques dangereux pour la santé ou peu efficaces, par exemple), etc.
•
Lecture dirigée, suivie d’une discussion :
Distribuer aux élèves la Fiche d’information 1.3.1 : Tableau comparatif des méthodes de travail en
psychologie de développement
Lire ensuite avec les élèves deux articles dans le Journal de l’élève, à savoir :
o « Méthodes de recherche en psychologie de développement », pp. 16-18;
o « Méthodologie et éthique de la recherche en psychologie », pp. 19-20;
S’assurer que les élèves comprennent les grandes lignes de ces trois textes. Immédiatement après la
lecture de la description de chacune des méthodes, il serait bon de demander aux élèves d’indiquer
ce qu’ils considèrent comme étant les “faiblesses” de la méthode.
Faire compléter le tableau comparatif (Fiche d’information 1.3.1).
Aborder ensuite les deux questions suivantes :
o Décrivez la démarche scientifique appliquée à la recherche.
o Décrivez les méthodes de recherche employées en psychologie de développement.
•
Média :
Visionnez le film L’Éveil. (Drame américain 1990, 2 hr 01 min, version française)
Après le film, la discussion pourrait porter sur les diverses méthodes de recherche (parfois surprenantes)
employées pour arriver au diagnostic du neurologue new-yorkais, Dr. Malcom Sayer, (dans la vraie vie,
le Dr. Oliver Sacks) en ce qui a trait au cas de son patient Leonard Lowe atteint de troubles psychiques
profonds suite à une encéphalite.
Ce film, réalisé par Penny Marshall, raconte l'histoire du Docteur Malcolm Sayer. À la recherche d'un
emploi, ce neurologue qui a de la difficulté avec les contacts humains, se voit confier les soins de malades
catatoniques. En découvrant que ses patients démontrent des signes d'activité cérébrale, il décide de les
réveiller. Robin Williams est sympathique en Docteur introverti et Robert De Niro bouleversant dans le
rôle du premier « cobaye » Leonard Lowe. Il saura montrer au médecin que la vie est simple et doit être
prise comme telle, qu'il doit la vivre et la savourer pleinement. Ce film est basé sur l'histoire vécue du
Docteur Oliver Sacks.
Page 16 - Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.3
•
Pour aller plus loin :
o Débat :
Procéder à un débat informel sur un des cas suivants :
− Le scientifique reconnu Stanley Milgram a effectué des expériences sur des humains auxquels il
administrait des chocs électriques pour assurer l’obéissance et la soumission. S’agit-il d’un
processus moral ou éthique? La fin justifie-t-elle les moyens?
− Doit-on permettre l’expérimentation médicale sur les personnes en stage terminal afin de
perfectionner les médicaments, les interventions médicales et les traitements médicaux pour
ceux et celles qui souffrent d’une même maladie? Y aurait-il des exceptions. (Indice :
excellente entrée pour parler d’éthique médicale)
− Doit-on permettre l’utilisation des animaux pour la recherche? Le tissu humain vivant?
o Exploration de méthodes de recherche en psychologie du développement :
Les élèves pourraient choisir une des méthodes des plus simples et entreprendre une petite
recherche approuvée par l’enseignant ou l’enseignante. Il faut se rappeler que l’Unité 1 est une
introduction au cours et il faut s’assurer que les élèves n’entreprennent pas des travaux au-delà
de leurs connaissances et habiletés.
Suggestions :
− entrevue avec des pairs sur les deux plus grandes influences de leur vie
− observation du comportement d’une amie ou d’un ami dans un contexte défini : partie d’un
cours, pratique de basket-ball, période d’étude…
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.3 – Page 17
Fiche d’information 1.3.1 : Tableau comparatif des méthodes de recherche en psychologie du
développement
Méthode de
recherche
Description
Expérimentation
Monographie
Entrevue
Observation
Étude de cas
Sondage
Page 18- Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.3
Forces
Faiblesses
1re unité :
Introduction à la psychologie du développement
Leçon 1.4 : Un premier regard sur la psychologie du minoritaire
Introduction à la leçon :
Dans cette leçon on veut présenter la notion de la psychologie du ou de la minoritaire, mais dans le
contexte de la psychologie du développement. Dans ce cas, une étude du modèle écologique du
développement humain de Bronfenbrenner serait fort utile. En même temps, elle servira de fin à
l’introduction en proposant quelques recherches que l’élève pourrait entreprendre.
Questions d’orientation de la leçon :
•
•
•
•
Qu’est-ce qu’un ou une francophone? Quelle différence y a-t-il entre un francophone et un
francophile?
Qu’est-ce qu’une minorité?
Comment pourrait-on définir la « psychologie « du minoritaire?
Quelles sont les influences et les systèmes d’appui de la communauté minoritaire?
Matériel d’appui à la leçon
•
Journal de l’élève :
o N° 1, pp. 9-10 : « Dans la perspective…que vois-tu », et aussi la rubrique « Liens et
rapprochements »
•
Fiches d’information :
o Fiche d’information 1.4.1 : Quelques définitions utiles (document)
o Fiche d’information 1.4.2 : La Fransasque (poème)
o Fiche d’information 1.4.3 : Influences et rôles en francophonie (document)
Suggestions de stratégies d’enseignement :
•
Amorce :
Activité de remue-méninges sur le sens de la citation ci-dessous :
En 2003, Rodrigue Landry et Serge Rousselle écrivaient dans Éducation et droits collectifs « On
ne naît pas francophone, on le devient. » En d’autres termes, c’est la qualité et la quantité de
contacts significatifs avec le français sous toutes ses formes qui vont déterminer la francité d’une
personne peu importe son lieu d’origine, l’homogénéité linguistique de sa famille, sa langue
maternelle, sa scolarité.
Cette citation est tirée de R. Landry & S. Rousselle dans Éducation et droits collectifs : Au-delà de
l’article de la Charte, Les Éditions de la Francophonie, 2003. La citation se trouve au chapitre 3, au
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.4 - Page 19
dernier paragraphe de la page 93, qui traite de l’éducation minoritaire. Les quelques paragraphes qui
suivent la citation soutiennent la thèse proposée.
Ce qu’il faut aller chercher dans la discussion avec les élèves est l’influence de son environnement et les
choix qu’une personne fait pour influencer positivement (ou négativement) son développement. Notez
bien aussi, « contacts… avec le français sous toutes ses formes », ce qui laisse croire que, comme dit le
vieux dicton, tous les chemins mènent à Rome. La Francophonie n’est pas monolithique. Elle a plusieurs
visages, tous beaux. Ils ont plusieurs sources, toutes riches. Il y a plusieurs façons de s’y épanouir
comme personne. Cependant, il faut aussi comprendre que la préservation de la langue et de la culture
n’est pas garantie tout simplement parce que l’on naît francophone, d’une famille francophone, de
parents francophones dans un milieu francophone, ainsi de suite. Être francophone, c’est devenir
francophone et c’est un processus de développement qui pourrait débuter à la naissance, mais qui n’a
vraiment pas de fin.
Si vous le croyez nécessaire pour bien diriger la discussion, n’hésitez pas à expliquer quelques
expressions clefs qui pourraient être mal comprises ou mal interprétées :
o contacts significatifs : cela veut dire un contact soutenu qui influence la personne et qui exige
d’elle non seulement l’utilisation de la langue mais aussi l’acculturation des valeurs, tels, une
éducation en français, un intérêt pour la lecture d’un auteur francophone préféré, une relation
sociale ou amoureuse avec une personne francophone, un séjour d’une certaine durée dans un
milieu francophone, etc.;
o homogénéité linguistique : dans un foyer où on ne parle qu’une seule langue, dans le cas d’un ou
d’une francophone, ce sera le français (il est possible que le foyer utilise deux langues, le français
et l’anglais, ce qui est presque une nécessité en Saskatchewan, mais que la langue qui prime dans
cette maison est le français);
o scolarité : nombre d’années à l’école.
•
Discussion :
C’est encore commun de voir un groupe de francophones parler en français entre eux mais à
l’arrivée d’une personne anglophone ou d’une personne francophone qui ne préconise pas le français
comme langue d’usage dans sa vie quotidienne, de se mettre à parler en anglais.
On dit que cette réaction, tirée du complexe d’infériorité du minoritaire, reflète « la psychologie du
minoritaire ». Selon toi, quelle est cette psychologie? Connais-tu d’autres exemples de ce comportement?
Est-ce que c’est commun à toutes les minorités ou seulement chez les francophones? As-tu remarqué une
différence de comportement ou d’attitude chez le ou la francophone en situation majoritaire, disons au
Québec ou en Acadie? Comment ressemblent-ils aux Fransaskois et aux Fransaskoises et comment s’en
distinguent-ils?
N’oublie pas de souligner des éléments positifs : fierté, nationalisme, bilinguisme additif, acquis
culturels, réussites, reconnaissance contemporaine et historique, etc.
Page 20 – Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.4
•
Débats, dissertations, discussions, reportages médiatiques : Thématiques au choix
o Est-ce que l’État devrait prévoir des allocations spéciales bonifiées par rapport à celles de la
majorité pour les garderies responsables des enfants provenant de familles de minorité de langue
officielle (francophones hors Québec et anglophones au Québec). Est-ce que les gouvernements
provinciaux, seuls responsables pour la régie des garderies dans leur juridiction, ne devraient pas
être obligés d’amender les règlements des lois provinciales afin de favoriser l’accès, le
financement et le maintien des garderies de la minorité officielle?
o Est-ce que les jeunes parents francophones devraient être obligés de suivre une formation qui
assurera leur propre francité et une bonne connaissance des référents culturo-linguistiques de leur
communauté afin qu’ils puissent à leur tour transmettre la langue et la culture françaises à leurs
enfants?
o Les familles minoritaires qui, par définition sont en nombre inférieur dans leur communauté,
devraient recevoir un supplément à l’allocation familiale.
o Je ne suis pas Canadien(ne)-français(e) ou Fransaskois(e); je suis Canadien(ne) bilingue.
o L’avenir du français en Saskatchewan se jouera dans les villes.
o L’école d’immersion assurera l’assimilation de l’élève francophone.
o L’école fransaskoise, la seule planche de salut pour le français en Saskatchewan.
o Immersion – Francophone : Deux écoles, deux clientèles, deux raisons d’êtres
o Le vrai français n’est parlé qu’en France et, peut-être, dans certains endroits du Québec.
o On ne naît pas francophone, on le devient. Par contre, un francophone peut cesser de l’être.
•
Recherches/enquêtes :
o Si tu as des frères et sœurs, fais une étude informelle sur leurs activités de loisirs. Lesquelles de ces
activités (pourrais-tu parler de pourcentages?) sont liées directement à la francophonie? À la culture
anglo-américaine? Es-tu donc en mesure de proposer une conclusion quelconque sur la francité d’un
de tes frères ou sœurs? Sois prêt ou prête à défendre ton opinion. Et n’oublie surtout pas la citation
qui a amorcé cette leçon (voir Landry et Rousselle, ci-dessus). Enfant unique? Fais le bilan de ta
propre francité. Tu pourrais peut-être trouver un ou une bénévole pour ton sondage dans ta famille
agrandie (cousin, oncle, parent…) ou dans ta communauté (ami, amie, collègue, voisin, voisine…).
NB : Cette recherche peut être considérée très délicate ou controversée chez toi. Assure-toi donc
d’en parler aux principaux intéressés, aux personnes étudiées et surtout à tes parents, afin qu’ils
puissent comprendre le but de la recherche/de l’enquête. Les résultats d’un tel travail ne sont
probablement pas aptes à être partagés avec tes pairs en classe et l’anonymat des résultats
serait de mise.
o En groupe de 4-5 de tes pairs, compose une liste de 10 questions, les réponses qui te donneraient
une indication (notez bien qu’il s’agit seulement d’une indication!) de la francité des
interlocuteurs ou interlocutrices qui voudraient bien répondre à ces questions.
o Les sous-groupes pourraient ensuite faire une liste maîtresse des meilleures 10-12 questions. Tu
pourrais peut-être demander à un groupe de bénévoles à l’école ou dans la communauté d’être
ton « groupe-témoin ». Ton enseignant ou l’enseignante t’aidera à créer un groupe représentatif
de la collectivité à l’étude.
NB : Cette recherche peut être considérée très délicate ou controversée chez toi. Assure-toi donc d’en
parler aux principaux intéressés, aux personnes interviewées et surtout à tes parents, afin qu’ils
puissent comprendre le but de la recherche/de l’enquête. Les résultats d’un tel travail ne sont
probablement pas aptes à être partagés avec tes pairs en classe et l’anonymat des personnes
fournissant des résultats serait de mise.
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 21
•
Pour aller plus loin : Recherche
o Tout un vécu!
o Mène une entrevue auprès d’un aîné ou d’une aînée ou d’une personne âgée francophone de ta
communauté et, à partir de tes notes, écris ton propre article pour le Journal de l’élève. Si tu as
accès à l’équipement nécessaire tu pourrais même faire une entrevue pour ta radio scolaire ou
communautaire, une vidéo ou un article de journal pour ton cours de journalisme.
o Voici quelques questions pour démarrer :
o Quel genre de vie a-t-il ou elle eue? Quels conseils donne-t-il ou elle aux générations qui
suivent? Qu’a-t-il ou elle appris? Que ferait-il ou elle différemment? Quelles ont été ses grandes
réussites? Ses grandes tristesses ou regrets? Assure-toi de lui demander de commenter ses grands
défis en matière de la préservation de sa langue et de sa culture et de son avis sur l’avenir de la
communauté francophone.
o Étude comparative : la vie (i.e., la vitalité du français) dans les communautés francophones, c.
1905 et 2005.
o Fais la chronologie/ligne de temps (dates et événements seulement) des droits linguistiques de la
minorité francophone au Canada. Date de départ : 1763, jusqu’à aujourd’hui.
Points en prime (5% de la note finale) pour avoir inclus les événements marquants qui ont eu lieu en
Saskatchewan ou qui implique la Saskatchewan!
Page 22 – Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.4
Fiche d’information 1.4.1 : Quelques définitions utiles
Les définitions qui suivent représentent un vocabulaire qui sera utilisé tout au long de ton cours lorsqu’il
s’agira de parler de la communauté francophone ou fransaskoise.
Aménagement linguistique : la mise en œuvre, par les institutions d’une communauté, d’interventions
planifiées et systématiques visant à assurer la protection, la valorisation et la transmission de la langue et
de la culture françaises en milieu minoritaire. Parfois ce terme équivaut à la « francisation ». (Ont)
Allophone : une personne qui parle une langue autre que celle(s) parlée(s) couramment dans un pays ou
une région.
Anglophone : une personne pour qui la langue maternelle et la langue d’utilisation quotidienne est
l’anglais.
Anglo-américain(e) : dans ce contexte, caractéristiques de la langue et de la culture anglaises (donc, le
préfixe « anglo- ») telles qu’elles sont utilisées ou vécues en Amérique par les États-unis (d’où le mot
américain).
Anglo-dominant(e) : qualificatif utilisé pour décrire la situation minoritaire de la communauté
francophone hors Québec qui vit dans un territoire où la langue et la culture anglaises dominent. On voit
aussi le mot anglo-dominance présenté comme substantif.
Assimilation : processus volontaire ou involontaire par lequel on se rend semblable aux individus d'une
autre origine ou nationalité ou des personnes de plusieurs origines différentes; dans le contexte de la minorité
francophone au Canada, c’est le phénomène qui voit un francophone perdre sa langue, sa culture et tout ce
qui le rend distinct de la majorité pour enfin adopter la langue, la culture et les traits distinctifs du peuple
majoritaire. (Lien intéressant : http://www.rond-point.qc.ca/histoire/brunet/ assimilation.html)
Article 23 de la Charte des droits et libertés : un article particulier de la Charte par lequel les
provinces et les territoires canadiens sont obligés de fournir à leurs minorités linguistiques
l’enseignement primaire et secondaire dans leur langue, là où le nombre le justifie.
Ayant droit : terme qui, selon l’article 23 de la Charte, se réfère aux parents, citoyens canadiens,
titulaires du droit à l’instruction dans la langue de la minorité et à leurs enfants qui peuvent en
bénéficier.
Bilinguisme : se dit d’une personne qui utilise dans le quotidien au moins deux langues; ce n’est
nécessairement la connaissance égale et optimale des deux langues.
Bilinguisme additif : une situation où une langue seconde est apprise sans avoir d’effets néfastes sur le
développement et le maintien de la langue de la minorité.
Bilinguisme soustractif : un bilinguisme dans lequel l’apprentissage de la langue seconde se fait au
détriment de la langue maternelle ou où les contacts intensifs avec la langue plus prestigieuse d’un
groupe dominant constituent une menace d’assimilation linguistique. Le bilinguisme soustractif n’est
souvent qu’une phase transitoire menant ver l’unilinguisme dans la langue seconde. Ce type de
bilinguisme apparaît lorsqu’un individu se sent obligé d’apprendre la deuxième langue et que sa langue
maternelle n’est pas valorisée.
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 23
Charte des droits et libertés : La Charte canadienne des droits et libertés est l'une des parties de la
Constitution du Canada. La Constitution est un ensemble de lois qui contiennent les règles
fondamentales relatives au fonctionnement de notre pays. Ces règles portent notamment sur les pouvoirs
du gouvernement fédéral et des gouvernements des provinces au Canada.
La Charte énonce les droits et libertés que les Canadiens estiment essentiels au maintien d'une société
libre et démocratique. Voici certains des droits et libertés énoncés dans la Charte:
•
•
•
•
•
•
•
•
•
la liberté d'expression;
le droit à un gouvernement démocratique;
le droit de s'établir et de gagner sa vie partout au Canada;
les droits que détiennent les personnes inculpées d'infractions;
les droits des peuples autochtones;
le droit à l'égalité, y compris l'égalité des femmes et des hommes;
le droit d'utiliser l'une des deux langues officielles du Canada;
le droit des minorités linguistiques francophones et anglophones à une instruction dans leur langue;
(Voir définition de l’Article 23 de la Charte des droits et libertés, ci-dessus)
la protection du patrimoine multiculturel du Canada.
Canadien(ne)-français(e) : un citoyen ou une citoyenne du Canada qui parle le français comme langue
maternelle; s’emploie aussi comme adjectif (p. ex. : la culture canadienne-française). Ce mot est employé de
moins en moins pour désigner les gens d’expression française d’une région quelconque du Canada; on préfère
des termes tels Québécois, Acadien, Franco-Manitobain.
CLIC (La) : acronyme et néologisme qui veut dire construction langagière, identitaire et culturelle.
Culture : l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une
société ou un groupe social et qui englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre
ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. (UNESCO)
École fransaskoise : destinée aux élèves francophones de la Saskatchewan, l'école fransaskoise,
reconnue par la Loi de 1995 sur l'éducation, est une institution scolaire qui regroupe des élèves de
langue et de culture françaises, qui offre une formation scolaire en français, qui cherche à inculquer une
identité fransaskoise et qui véhicule la culture canadienne-française ou fransaskoise.
Endogamie : l’union ou le mariage entre membres d’un même groupe linguistiques; par exemple, entre
deux francophones; s’emploie aussi comme qualificatif; par exemple, un foyer endogame.
Ethnie : collectivité ou groupe d’un territoire quelconque ayant une identité linguistique et culturelle
commune; par exemple, les Italo-canadiens de Montréal ou la communauté ukrainienne de Saskatoon.
Ethnolinguistique : mot qui provient de « ethnie » et « linguistique » et qui désigne l’étude de la
langue utilisée par un groupe ou par un peuple en tant qu’expression de leur culture.
Espace francophone : l’équivalent du territoire géographique d’une communauté, d’un peuple ou d’une
nation. Le concept reflète le fait que dans un contexte anglo-dominant, l’utilisation de la langue
française se limite souvent à certains endroits privilégiés et que les membres concernés semblent choisir
activement ces espaces. La communauté francophone, alors, construit son espace sur le foyer et sur ses
institutions plutôt que sur un territoire quelconque.
Page 24 – Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.4
Exogamie : l’union ou le mariage entre membres de groupes linguistiques différents; dans le contexte de
ce programme d’études, le mariage entre un ou une francophone et un ou une anglophone; s’emploie
aussi comme qualificatif; par exemple, un mariage exogame.
Francisation : processus par lequel on donne un caractère français à quelque chose ou à quelqu'un;
rendre francophone par l'acquisition de la langue française, d'une identité francophone et d'une culture
française.
Francité : substantif qui se réfère aux caractéristiques propres à la culture française et à la communauté de
langue française, dans le contexte de ce document, canadienne-française ou fransaskoise.
Francophone : une personne pour qui la langue maternelle et la langue d’utilisation quotidienne est le
français.
Francophonie : l'ensemble des peuples francophones d’une région, d’un pays, du monde.
Fransaskois ou fransaskoise : comme substantif (un Fransaskois ou une Fransaskoise, etc.), ce mot désigne
un ou une francophone de la Saskatchewan qui parle habituellement le français et dont la culture est
semblable à celle de la communauté de langue française de la province; comme adjectif qualificatif (une
école fransaskoise, etc.) il désigne ce qui a un caractère fransaskois. [N.B. ce néologisme, maintenant très
usité dans la communauté francophone de Saskatchewan, a été créé dans les années 80 en mariant les
syllabes fran- du mot francophone et sask- du nom de la province avec une terminaison -ois (ou le féminin oise). Ce mot remplace l’expression d’autrefois, Canadien français, c’est-à-dire, un Canadien d’expression
française. Au Canada, ce mot a à peu près le même statut que « québécois », « acadien » ou « francomanitobain».]
Fransaskoisie : l'ensemble des francophones de la Saskatchewan. Ce mot qui désigne une communauté
linguistique en Saskatchewan, est un dérivé du mot « fransaskois ».
Gestion scolaire : dans le contexte de l’Article 23 de la Charte qui définit pour la communauté minoritaire le
droit à une éducation primaire et secondaire dans sa langue, l’interprétation de cet article par la Cour a aussi
garantit à cette même communauté le droit d’administrer leurs propres écoles.
Identité : l’identité a moins affaire avec un nom ou un lieu de naissance; elle se fonde sur différentes
valeurs acquises qui, toutes réunies, forment un particularisme que partagent d'autres membres de la
société. Parlant de l’identité comme un « phénomène individuel », Dorais1 la définit « comme la façon
dont l’être humain construit son rapport personnel avec (son) environnement. » Dans notre contexte, il
s’agit d’un sentiment d’appartenance à la collectivité francophone dont les grands axes sont la langue et
la culture françaises.
Immersion (école d’ ou programme d’) : institution ou programme scolaire dans lequel des élèves
apprennent une langue seconde et font leurs apprentissages scolaires dans cette langue.
Infrastructure : ensemble de moyens qu’une communauté, une région ou un pays se donne pour vivre ou
survivre; dans ce contexte, on se réfère aux institutions, aux agences, aux activités qui sont en place dans une
communauté qui permettent l’épanouissement des gens qui y habitent.
1
Louis-Jacques Dorais, « La construction de l’identité » dans Denise Deshaies et Diane Vincent, Discours et construc-tions
identitaires de la série Culture française d’Amérique, Québec : Presses de l’Université Laval, 2004, p.2.
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 25
Langue maternelle : la langue apprise en premier lieu à la maison dans l’enfance et encore comprise.
Langue officielle : langue officielle d’un pays ou d’un peuple reconnu formellement par l’État. Au
Canada, il y a deux langues officielles, le français et l’anglais.
Minorité : un groupe qui est en nombre inférieur par rapport au groupe sociétal qui est en plus grand
nombre; par exemple, les Fransaskois et les Fransaskoises (en 2004, ils étaient un peu plus que 19 300)
est une minorité ethno-linguistique en Saskatchewan.
Naïveté sociale : la naïveté est un excès de confiance, de crédulité résultant souvent de l’ignorance, de
l’inexpérience ou de l’irréflexion. La naïveté sociale phénomène par lequel une personne n’est pas
consciente des effets à long terme sur elle-même et sur sa collectivité d’un de ses comportements, attitudes,
croyances ou décisions. Par exemple, cette croyance que la violence au cinéma et à la télévision n’a aucune
conséquence réelle en société, même si toute étude sur la question démontre le contraire. En ce qui a trait à la
francité d’une personne, on pourrait citer l’exemple d’un parent qui croit que, étant donné que le Canada est
bilingue, le modèle scolaire idéal serait un programme offert 50 % dans chacune des deux langues, tandis
que la recherche démontre que cette programmation a des effets négatifs sur la langue minoritaire.
Référent culturel : un objet d’étude en rapport avec la culture qui revêt une signification particulière sur
le plan culturel; se dit d’événements, d’objets médiatiques ou objets de la vie courante (à condition que
ces éléments permettent de porter un regard sur des phénomènes sociaux ou des tendances sociales
significatives), d’objets patrimoniaux, de réalisations artistiques, de découvertes scientifiques, de modes
de pensées, de valeurs et de pratiques qui conditionnent les comportements, etc.
Page 26 – Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.4
Fiche d’information 1.4.2 : La Fransasque
La Fransasque
Je déclare ce pays
La Fransasque*.
Je ne peux plus vivre dans celui
Qui m’a promis tellement
Mais enfin m’a donné si peu,
Celui qui porte son masque d’espérance
Me laissant captive de ses maintes
déclarations.
Je ne peux plus vivre l’étrangère
Bornée par ses faux idéals.
Je déclare ce pays
La Fransasque,
Avec son drapeau, sa chanson,
Sa langue et sa culture,
Dans toute sa nouveauté et son mystère.
Je vous la donne avec son peuple :
Hommes, femmes, enfants;
Anciens, nouveaux;
Inconnus et irrésolus,
Son peuple : les Fransasquois.
Je déclare ce pays
La Fransasque.
Je la déclare pour toi
Qui la connais et
Toi qui veux la connaître.
Je la déclare pour
Toi qui prendras le temps de la découvrir
Et toi qui es prêt, avec courage et patience
De m’aider à la bâtir.
Je déclare ce pays
La Fransasque!
Sans hésitation, sans crainte, sans regret
Je le dis,
Je sais que je ne suis plus seule.
Je la déclare
D’ici à l’éternité,
À chaque instant de ma vie,
Avec l’espoir qu’un jour
Je vivrai
Unie avec toi.
Je déclare ce pays
La Fransasque.
Je vous la donne avec
Ses maintes petites communautés
fransasquoises
Avec la sérénité de ses aubes,
La fraîcheur de ses nuits,
La diversité de ses saisons, et
La solitude de son ciel éternel…
Je vous la donne
Avec ces vastes étendues de forêts et de
prairie,
Ses lacs et ses grandes routes.
Oui, je déclare ce pays
La Fransasque!
Éveline Hamon
Gravelbourg (SK)
* Note : L’auteure utilise une graphie différente pour le nom de « son pays et son peuple ». On est plus
habitué à voir les mots écrits avec le « k » qu’avec le « qu ». Il va sans dire que Mme Hamon
voulait interpeller les Fransaskois en écrivant « Fransasquois » et voulait décrire les communautés
fransaskoises en offrant au lecteur les « maintes petites communautés fransasquoises ». Aussi,
prenez bien note du fait que la poète nomme son pays « La Fransasque », une idée qui n’a pas
encore fait son chemin dans la communauté fransaskoise d’aujourd’hui. Par contre, certains
parlent de temps en temps de la « Fransaskoisie ».
Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 27
Fiche d’information 1.4.3 : Influences et rôles en francophonie 2
Complémentarité des influences et des rôles en francophonie
L’enfant
attentes et perceptions
acquiert une compétence
littératiée de la langue
française et une solide
éducation de base
incluant l’anglais; il
s’identifie à la culture et à
la communauté
francophones.
fait preuve
conçoivent
sont engagés envers
d’ouverture et
l’école et
l’éducation et l’école
d’appui à la
l’aménegement françaises; assument
langue et la
des programmes
le rôle de la famille
culture française; pour la clientèle;
dans les partenariats
reconnaît l’école
créent une
éducatifs; participent à
française langue
pédagogie
l’orientation et à la vie de
première;
appropriée;
l’école
interprète la
définissent les rôles
présence
et responsabiltés de
francophone à
chacun des
la communauté
intervenantts à l’école;
régionale
intègrent les parents
et la communauté;
accueillent les familles et
les francophonies de toutes
les provenances
reconnaît les
aspirations de
la francophonie;
applique la
constitution et les lois;
fournit des ressources
équitables aux communautés
et aux écoles françaises
langue première; soutient
la vitalité francophone
2
structures d’appui
valorisent le rôle de bénéficient d’une
fournit un
la langue et de la
vie scolaire
milieu de vie
culture française au
soutenante,
francophone;
foyer, à l’école et
d’une program- s’engage envers
dans la société;
mation culturelle
l’éducation en
utilisent les services en
authentique, de
français langue
français de la communauté
ressources
première;
et de la société
inspirantes et
appuie l’élève,
modernes et de
l’école et le
programmes d’études
foyer en
conçus pour
assurant des
francophones
services en
français; interprête
la francophonie à
la communauté
régionale; participe
à l’éducation
française.
appuie les
communautés en
vue de vitaliser le
milieu; assure des
ressources suffisantes
aux communautés et aux
écoles de langue française;
est gardienne de la vitalité du
français
Adapté du Tableau 1 : L’Éducation en français langue première—Complémentarité des contextes et des rôles tiré de Affirmer l’éducation en français
langue première, fondements et orientations : Le cadre de l’éducation française en Alberta de Alberta Learning, 2001, p. 22
Page 28 - Psychologie 30 : Unité 1, Leçon 1.4
Fiche d’information 1.4.3 : Influences et rôles en francophonie 2
Complémentarité des influences et des rôles en francophonie
L’enfant
attentes et perceptions
acquiert une compétence
littératiée de la langue
française et une solide
éducation de base
incluant l’anglais; il
s’identifie à la culture et à
la communauté
francophones.
fait preuve
conçoivent
sont engagés envers
d’ouverture et
l’école et
l’éducation et l’école
d’appui à la
l’aménegement françaises; assument
langue et la
des programmes
le rôle de la famille
culture française; pour la clientèle;
dans les partenariats
reconnaît l’école
créent une
éducatifs; participent à
française langue
pédagogie
l’orientation et à la vie de
première;
appropriée;
l’école
interprète la
définissent les rôles
présence
et responsabiltés de
francophone à
chacun des
la communauté
intervenantts à l’école;
régionale
intègrent les parents
et la communauté;
accueillent les familles et
les francophonies de toutes
les provenances
reconnaît les
aspirations de
la francophonie;
applique la
constitution et les lois;
fournit des ressources
équitables aux communautés
et aux écoles françaises
langue première; soutient
la vitalité francophone
2
structures d’appui
valorisent le rôle de bénéficient d’une
fournit un
la langue et de la
vie scolaire
milieu de vie
culture française au
soutenante,
francophone;
foyer, à l’école et
d’une programs’engage envers
dans la société;
mation culturelle
l’éducation en
utilisent les services en
authentique, de
français langue
français de la communauté
ressources
première;
et de la société
inspirantes et
appuie l’élève,
modernes et de
l’école et le
programmes d’études foyer en
conçus pour
assurant des
francophones
services en
français; interprête
la francophonie à
la communauté
régionale; participe
à l’éducation
française.
appuie les
communautés en
vue de vitaliser le
milieu; assure des
ressources suffisantes
aux communautés et aux
écoles de langue française;
est gardienne de la vitalité du
français
Adapté du Tableau 1 : L’Éducation en français langue première—Complémentarité des contextes et des rôles tiré de Affirmer l’éducation en français
langue première, fondements et orientations : Le cadre de l’éducation française en Alberta de Alberta Learning, 2001, p. 22
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