
42 La maladie de Hodgkin
11.1.2.
La radiothérapie (Thimothy 1987, Hoppe 1990) entraîne, elle
aussi, des effets secondaires précoces et jusqu'à 6-8 semaines après la fin
du traitement. Il
s'agit
de nausées ou même de vomissements, souvent
associés à une
anorexie
susceptibles d'induire une perte de poids. Les
cytopénies sont moins prononcées qu'avec la chimiothérapie, mais
l'état
hématologique doit néanmoins être contrôlé par une numération
hebdomadaire, particulièrement lorsqu'une chimiothérapie a été
réalisée au préalable ou lorsque le patient subit un irradiation
lymphoïde totale ou subtotale. Il peut arriver dans certains cas que l'on
soit conduit à interrompre la radiothérapie pendant
2
à
3
semaines.
A côté de ces manifestations générales, d'autres effets sont liés au
type d'irradiation. Ainsi, l'irradiation sous-diaphragmatique en Y
inversé entraîne des
troubles digestiß
à type de nausées, vomissements,
borborygmes, crampes, flatulences, ou de diarrhée
;
ces inconvénients
peuvent être partiellement prévenus en évitant les régimes riches en
lait, acides ou très épicés. Avec l'irradiation sus-diaphragmatique en
mantelet, on observe une inflammation transitoire des parotides et des
sous-maxillaires, mais surtout une
sécheresse
de la bouche par
diminution de la quantité de salive qui devient plus épaisse, et une
modification des sensations gustatives ; ces troubles surviennent souvent
après une irradiation en mantelet incluant traditionnellement les régions
cervicales hautes et la face inférieure du mandibule inférieur. Une
irritation de la gorge, une
dysphagie,
ainsi qu'une irritation laryngée
sont fréquentes. Les sensations gustatives redeviennent normales en 2-3
mois,
mais la sécheresse buccale est beaucoup plus lente à rétrocéder, et
elle est souvent incomplète, et parfois permanente chez les sujets âgés de
plus de 50 ans, entraînant la dégradation et bientôt la chute des dents. Il
importe donc de traiter les lésions dentaires avant l'irradiation et
d'observer une hygiène dentaire rigoureuse pendant et après le
traitement
;
on a préconisé à titre préventif le port de gouttières fluorés,
sans grande preuve d'efficacité. La meilleure prévention reste d'éviter
d'inclure le mandibule inférieur dans le champ d'irradiation , ce qui est
possible lorsque les chaînes ganglionnaires hautes ne sont pas atteintes.
Avec l'utilisation des radiations de haute énergie, les
réactions cutanées
sont plus rares et généralement confinées au cou et aux aisselles
;
elles se
manifestent par un érythème, suivi de desquamation fine et
ultérieurement de pigmentation ; il faut éviter pendant l'irradiation
l'usage des parfums, celui des déodorants, ainsi que l'exposition au